Hier
Je
relis « mieux » le texte
d’évangile : Jésus ne dit pas, si vous aviez la foi ou de la
foi… vous
diriez… il dit, selon saint Matthieu : si vous avez… vous direz…
La plage de Bétahon à nouveau mais
sans le ciel d’il y
a trois jours ; Edith apprécie cependant mes photos, me
conseille un envoi
au Monde pour le M. L’oreille au vent, l’oreille sous le
vent, le silence, l’énorme
rumeur. La ligne des ondes sur la mer se précise avec la
marée montante. Les
reliefs d’écoulements, un sol steppique vu d’avion, le sens
du courant ne se
discerne pas, échelle de ce que nous voyons. Sans doute
aussi, échelle de ce que
nous vivons. Lumière sur les toits et en partie seulement
sur la façade de l'église, route de retour à Ambon.
Ce matin
Le mystère de la vie ? une maladie
latente révélée par un accident d’auto., l’inopiné du
diagnostic d’un cancer et
plus encore de sa récidive. Le naturel des vocations sauf pour
soi. Toujours éludée,
comme interdite de proposition et d’imagination : la solution
européenne :
transports moins coûteux, mutualisation des bateaux de guerre
promis puis
refusés aux Russes,
Alstom, Areva. Le
surnaturel, l’alternative « crèvent les yeux ». La prière est
l’attitude
la plus vraie et complète pour notre âme. Tout le monde prie
et attend, ceux
qui sont le plus dans cette posture la plus humaine et la plus
réaliste
(relation au monde et au Créateur) sont, je crois, ceux qui
l’avouent et le
savent le moins.
Prier [1]
…. Il regarda, et
il y avait près de sa tête une galette
cuite sur des pierres brûlantes et une cruche d’eau… lève-toi et
mange car il
est long, le chemin qui te reste. Quel
chemin, Dieu me veut encore ? la mort vers lui dans les
semaines ou mois à
venir ? une vingtaine d’années encore pour vraiment témoigner
et
construire ? Elie se leva, mangea et but. Quelle est ma nourriture ? Puis, fortifié par
cette
nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à
l’Horeb, la
montagne de Dieu. Le
roman de COELHO. Est-ce
que je bouge ? et me lève ? N’attristez
pas le Saint-Esprit de Dieu, qui vous a marqués de son sceau en
vue du jour de
votre délivrance… Oui, cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes
ses enfants
bien-aimés. Le secours,
l’itinéraire, la
force et l’accompagnement : si quelqu’un mange de ce
pain, il vivra
éternellement. Légitimité
de nos attentes
et de notre soif d’absolu. Moi, je suis le pain vivant
qui est descendu du
ciel… le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la
vie du monde. Continuer,
le cœur rempli, l’estomac plein,
la certitude d’une identification de ma destinée, de toute
destinée, de celle
des autres. Ils disaient : « Celui-là n’est-il pas Jésus,
fils de
Joseph ? Nous connaissons bien son père et sa mère. Alors,
comment peut-il
dire maintenant : « Je suis descendu du ciel » ? Réflexion de ma chère
cousine, athée
convaincu par frustration et enfance ratée : à la suite des
cinq récits-récitations
de moments bibliques, l’autre soir… on connaît cela par cœur…
De fait, mais
totalement inentamée. Personne ne peut venir à moi, si le
Père qui m’a
envoyé ne l’attire, profonde
vérité
psychologique, nœud-même de toute la question
d’évangélisation. Mais dénouement
– ah ! – et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Ainsi soit-il pour nous
tous en tous temps
et lieux. Qui que nous soyons, au commencement de cette
existence, à l’article
de la mort, fourbu en plein milieu du voyage dont nous ne
connaissons que l’horizon
indistinct, parfois si sombre, parfois éclairé.
Habité
par le sort de mes camarades de collège, ce que je reçois
d’eux
hier après-midi. Par les dires de… disant mieux que toute
analyse ce qu’elle
vit elle-même de malheur et de noirceur pour regarder ainsi
les autres, moi par
exemple, le monde certainement. Palliatif au mal-être ?
l’orgueil ?
Il y a quinze jours, autant d’épreuves, autant de haine à
longueur d’existence
mais le rabot a travaillé autrement, une âme d’attente et de
regard a surgi et
persiste. Le bonheur est une conversion permanente, il n’est
pas un accident. Il
se savait aimé, considération
simple
et d’évidence : l’aumônier de la clinique Océane que
j’interroge
sur le Frère Claude. Notre cher Guy, assurément aimé tant il
aimait. Visage et
souffle vers moi : ma chère femme encore assoupie, malgré les
aboiements d’une
de nos chiennes. Le ciel a passé du gris flou au clair précis,
notre vieil
arbre foudroyé, sans doute à la Libération, privé d’un jumeau
apparemment plus
jeune la nuit ou le jour de sa mort, et qui s’est abattu tout
seul quand ma vie
sentimentale, et aussi physiologique, a basculé.
Fête et mémoire d’Edith STEIN :
justement… la
solution européenne. Et ce martyr autrichien, à la vie si
humble, modeste, mais
à la mort glorieuse. Né dans les parages-même de la naissance
d’HITLER.
[1]
- 1er livre des Rois XIX 4 à 8 ; psaume
XXXIV ; Paul
aux Ephésiens IV 30 à V 2 ; évangile selon saint Jean VI 41
à 51
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