Le
cœur à éclater. La déprime, ce que je ressens des autres selon ce qu’il me
confie, ou selon leur élan vers nous, vers moi. Mes dramatiques insuffisances
et lacunes, la splendeur de notre amour en famille avec toute la rape, les
mouvements intimes ou criés d’une vie vraiment ensemble. L’insupportable
chronique politique d’un pays dont il est abusé, chaque jour davantage depuis
une quinzaine d'années jusqu’à l’insupportable socialement, moralement, esthétiquement. La
leçon de la foi : elle est donnée, ce qui est sans doute pas seulement « en
ressenti » la manifestation la plus forte parce qu’elle est vécue, de l’existence
et de la compassion de Dieu. La leçon que Celui-ci, en son Fils incarné et
cloué en croix, nous prodigue et répète : tu ne porteras pas le monde à
toi seul, et si tu en souffres parfois tellement, et de la souffrance des
autres, et de ton insuffisance personnelle qui est radicale, sache, prie et
comprends que Dieu-même en souffre plus encore que toi, mais qu’Il peut – Lui –
y remédier.
Prier
après ces huit jours d’immersion et d’empathie vertigineuse et douce… prier
pour mes aimées, pour chacune de nos rencontres et pour aujourd’hui et
maintenant. Le pain de vie. Le Pain de Vie [1]. Que signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le
voir et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ? Travail, fécondité, nourriture sont tout autres que selon les
acceptions reçues et nos vies quotidiennes ; Dialogue d’une grande
sincérité de part et d’autre entre le Fils de l’homme et ses contemporains. Que
devons-nous faire pour travailler aux oeuvres de Dieu ? Réponse déconcertante qui va être suivie d’autres
affirmations encore plus « incroyables » : l’œuvre de Dieu,
c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. Notre foi, notre accueil sont l’œuvre de Dieu, sont le « travail »
qu’Il nous demande. Œuvre de Dieu en nous, œuvre que nous portons et consacrons
à Dieu. Alors, révélation qui n’est pas directement celle de l’identité de
Dieu, ni le sens du monde, ni l’explication de notre humanité. C’est au plus
concret, le moyen de vivre, de survivre à notre médiocrité et à notre mortalité :
c’est mon Père qui vous donne donne le vrai pain venu du ciel. Car le pain
de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde… Moi, je
suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui
qui croit en moi n’aura jamais soif. Commentaire
pastoral de Paul : il s’agit de vous défaire de votre conduite d’autrefois,
c’est-à-dire de l’homme ancien corrompu par les convoitises qui l’entrainent
dans l’erreur. Laissez-vous renouveler par la transformation spirituelle de
votre pensée… Anticipation, mais aussi
lecture de l’Histoire et de nos histoires, la Providence… en l’espèce pour le peuple en exode : la manne et les
cailles. Au coucher du soleil, vous mangerez de la viande et, le lendemain
matin, vous aurez du pain à satiété. Alors vous saurez que moi, le Seigneur, je
suis votre Dieu. Dans les deux
Testaments, toujours le signe, la bienveillance, Dieu-même sont annoncés, s’annoncent.
Aujourd’hui, dans la prière se donne ce signe et se comprend cette
bienveillance.
Retour
chez nous pour – moralement, mentalement, amoureusement, spirituellement, concrètement
– rebondir, repartir. Commencer. Vraiment et humblement. Dans la foi et par la
foi, l’espérance et le don de nous-mêmes, de moi-même. Mes aimées y sont bien
plus habiles que moi.
[1] - Exode XVI 2 à 15 passim ; psaume LXXVIII ; Paul aux Ephésiens
IV 17 à 24 ; évangile selon saint Jean VI 24 à 35
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