Filippo Benizi est originaire d'une
des plus nobles familles de Florence. À peine âgé d'un an, il s'écria, à la
vue de quelques frères Servites : « Ce sont là les serviteurs de la Vierge Marie ! »
Tout lui souriait :
après ses brillantes études de médecine, un bel avenir s'ouvrait devant
lui ; mais la grâce l'appelait à de plus grandes choses, et il entra
dans l'Ordre des Servites. Il y fut reçu comme frère convers, grâce à son
humilité, qui lui fit déguiser ses talents ; mais son mérite, bientôt
découvert, ne tarda pas à changer les sentiments de ses supérieurs.
Au jour de sa première Messe, toute l'assemblée entendit
distinctement des voix célestes chanter : Sanctus, Sanctus, Sanctus... Après
avoir passé par toutes les dignités secondaires, il fut élu à l'unanimité
supérieur général de son Ordre.
Sous sa direction, l'Ordre des Servites, encore peu répandu, prit
bien vite un développement extraordinaire. À la mort du pape Clément IV (Guy Foulques, 1265-1268), les suffrages des
cardinaux se portèrent sur l'humble religieux, et il n'échappa à cet honneur
suprême qu'en prenant la fuite dans les montagnes. Là il attendit l'élection
du Pape en se livrant à tous les exercices de la vie la plus austère. Le
jeûne était sa nourriture, les veilles son soulagement et son repos,
l'entretien avec Dieu sa récréation et son divertissement. Il ne mangeait
point de pain, mais seulement des herbes sauvages, et ne buvait que de
l'eau ; encore lui manqua-t-elle bientôt. La Providence vint alors à son
secours, car il frappa trois fois la terre de son bâton, et il en sortit une
fontaine abondante, devenue depuis doublement miraculeuse par les guérisons
qui s'y sont opérées.
Au sortir de sa retraite profonde, Philippe, sous l'inspiration de
Dieu, parcourut les pays d'Europe, y fondant des établissements de Servites
et laissant sous ses pas la trace d'innombrables merveilles. Parmi ses
miracles, on signale le suivant : Un jour un pauvre lépreux vint lui
demander l'aumône. « Je n'ai ni or ni argent, lui dit-il, mais ce que j'ai je vous le
donne. » Et à l'instant, quittant son manteau, il en vêtit
le pauvre lépreux, qui fut aussitôt guéri
Les travaux et les pénitences avaient usé avant l'âge le corps de
Philippe. C'est à son monastère de Todi qu'il alla mourir. En y
arrivant : « C'est
ici le lieu de mon repos à jamais » dit-il. Le lendemain,
fête de l'Assomption, la fièvre le prit ; huit jours après, il mourut en
demandant son Crucifix.
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samedi 22 août 2015
saint Philippe Benizi, prêtre o.s.m. qui refusa l'élection pontificale . 1233 + 1285
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