Prier… la puissance du culte
marial, si développé au
moins dans l’Eglise version catholique… [1]
quoiqu’ayant assez
bien suivi les encycliques de Pie XII, le pape de mon enfance,
je ne me
souvenais pas d’une encyclique ad hoc, mais sa piété mariale
m’était familière.
Elle n’est cependant pas encore devenue mienne, alors qu’elle
caractérise la
plupart des saints, hommes autant que femmes, et de nos jours
Jean Paul II. En
demander la grâce, quoique dans notre prière de chaque soir,
Marguerite et moi,
nous ne manquions pas le Je vous
salue, Marie. Une de ses
humbles préfigurations,
Ruth : pourquoi ai-je trouvé grâce à tes yeux ? pourquoi
t’intéresser
à moi ? moi qui suis étrangère ? Réponse
de Booz : sur titre. Noémi, la grand-mère, veuve, prit
l’enfant, le
mit sur son sein et se chargea de l’élever. Bénédictions
des voisines : cet enfant te fera revivre, il sera
l’appui de ta
vieillesse : il est né de ta belle-fille qui t’aime, et qui vaut
mieux
pour toi que sept fils. Les
hiérarchies,
valeurs de l’amour bouleversent les schémas sociaux. L’amour,
une irrigation
tout autre et qui transforme tout. Probablement là le secret
marial mais que
peuvent voiler l’humilité de la servante, la banalité de la
condition humaine
et aussi le mystère de la conception virginale dont découle
logiquement sa
propre immaculée conception. Marie ou l’amour tel qu’il est
tout-puissant :
le fiat détermine
l’incarnation du
Fils de Dieu et enfantera l’Eglise autant que la crucifixion
du Christ. La
condamnation des enseignants contemporains du Christ : les
scribes et
les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse… tout ce
qu’ils peuvent vous
dire, faites-le et observez-le, mais n’agissez pas d’après leurs
actes, car ils
disent et ne font pas. Sans
l’amour, le
vide, pas seulement ce que pleure et déplore le chagrin de
celle ou de celui à
qui il n’est pas répondu ou devant qui s’élève le mur de
l’impossible, mais le
vrai vide de la stérilité, du non-sens, de l’inertie, de la
totale impuissance
sur les événements et le monde et nous-mêmes alors que
l’univers, en même temps
que nous étions créés et que chacun de nous vient à cette vie,
nous est confié…
[2]
Qui nous donne d’aimer,
une fois assouvis ou empêchés la fascination par la beauté ou
la prédation par désir
entre humains ou en toutes choses ? la grâce, la prédilection
divines. Tu
te nourriras du travail de tes mains : heureux es-tu ! A toi le
bonheur. Ta femme sera dans ta maison comme une vigne généreuse,
et tes fils,
autour de la table, comme des plans d’olivier… tu verras le
bonheur de Jérusalem
tous les jours de ta vie. Amen.
Confiance
et demande vont de même.
[1] - Sainte
Marie, Reine . Mémoire - extraits de l’Encyclique du
Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) « Ad
Cæli Reginam » §22-26, §36, §39
L'argument principal sur
lequel se fonde la dignité royale de Marie, déjà
évident dans les textes de la tradition antique et
dans la sainte Liturgie, est sans aucun doute sa
maternité divine. Dans les Livres Saints, en
effet, on affirme du Fils qui sera engendré par la
Vierge : « Il
sera appelé Fils du Très-Haut et le Seigneur
Dieu lui donnera le trône de David, son père,
et il régnera dans la maison de Jacob
éternellement et son règne n'aura pas de fin »
(Luc. 1, 32, 33) ; en outre, Marie est proclamée
« Mère
du Seigneur » (Luc 1,43). Il s'en
suit logiquement qu'elle-même est Reine,
puisqu'elle a donné la vie à un Fils qui, dès
l'instant de sa conception, même comme homme,
était, à cause de l'union hypostatique de la
nature humaine avec le Verbe, Roi et Seigneur de
toutes choses. St Jean Damascène a donc raison
d'écrire : « Elle est
vraiment devenue la Souveraine de toute la
création au moment où elle devint Mère du
Créateur » (St. Jean Damascène, De
fide orthodoxa) et l'Archange
Gabriel lui-même peut être appelé le premier
héraut de la dignité royale de Marie.
Cependant la Bienheureuse
Vierge doit être proclamée Reine non seulement à
cause de sa maternité divine mais aussi parce que
selon la volonté de Dieu, elle joua dans l'œuvre
de notre salut éternel, un rôle des plus éminents.
Dans l'accomplissement de
la Rédemption, la Très Sainte Vierge fut certes
étroitement associée au Christ ; aussi chante-t-on
à bon droit dans la Sainte Liturgie : « Sainte
Marie, Reine du ciel et maîtresse du monde,
brisée de douleur, était debout près de la
Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ ».
Et un pieux disciple de saint Anselme pouvait
écrire au Moyen-âge : « Comme...
Dieu, en créant toutes choses par sa
puissance, est Père et Seigneur de tout, ainsi
Marie, en restaurant toutes choses par ses
mérites, est la Mère et la Souveraine de
tout : Dieu est Seigneur de toutes choses
parce qu'il les a établies dans leur nature
propre par son ordre, et Marie est Souveraine
de toutes choses en les restaurant dans leur
dignité originelle par la grâce qu'elle mérita ».
En effet, « Comme le Christ pour nous avoir
rachetés est notre Seigneur et notre Roi à un
titre particulier, ainsi la Bienheureuse Vierge
est aussi notre Reine et Souveraine à cause de la
manière unique dont elle contribua à notre
Rédemption, en donnant sa chair à son Fils et en
l'offrant volontairement pour nous, désirant,
demandant et procurant notre salut d'une manière
toute spéciale ».
De ces prémisses, on peut
tirer l'argument suivant : dans l'œuvre du salut
spirituel, Marie fut, par la volonté de Dieu,
associée au Christ Jésus, principe de salut, et
cela d'une manière semblable à celle dont Ève fut
associée à Adam, principe de mort, si « ce fut
elle qui, exempte de toute faute personnelle ou
héréditaire, bien que l'on peut dire de notre
Rédemption qu'elle s'effectua selon une certaine
« récapitulation en vertu de laquelle le genre
humain, assujetti à la mort par une vierge, se
sauve aussi par l'intermédiaire d'une vierge ; en
outre on peut dire que cette glorieuse Souveraine
fut choisie comme Mère de Dieu précisément « pour
être associée à lui dans la rédemption du genre
humain » ; réellement toujours étroitement unie à
son Fils, l'a offert sur le Golgotha au Père
Éternel, sacrifiant en même temps son amour et ses
droits maternels, comme une nouvelle Ève, pour
toute la postérité d'Adam, souillée par sa chute
misérable » ; on pourra donc légitimement en
conclure que, comme le Christ, nouvel Adam, est
notre Roi parce qu'il est non seulement Fils de
Dieu, mais aussi notre Rédempteur, il est
également permis d'affirmer, par une certaine
analogie, que la Sainte Vierge est Reine, et parce
qu'elle est Mère de Dieu et parce que comme une
nouvelle Ève, elle fut associée au nouvel Adam.
Sans doute, seul
Jésus-Christ, Dieu et homme est Roi, au sens
plein, propre et absolu du mot ; Marie, toutefois,
participe aussi à sa dignité royale, bien que
d'une manière limitée et analogique parce qu'elle
est la Mère du Christ Dieu et qu'elle est associée
à l'œuvre du Divin Rédempteur dans sa lutte contre
les ennemis et au triomphe qu'il a obtenu sur eux
tous. En effet par cette union avec le Christ Roi
elle atteint une gloire tellement sublime qu'elle
dépasse l'excellence de toutes les choses créées :
de cette même union avec le Christ, découle la
puissance royale qui l'autorise à distribuer les
trésors du Royaume du Divin Rédempteur ; enfin
cette même union avec le Christ est source de
l'efficacité inépuisable de son intercession
maternelle auprès du Fils et du Père.
Que tous s'efforcent selon
leur condition de reproduire dans leur cœur et
dans leur vie, avec un zèle vigilant et attentif,
les grandes vertus de la Reine du Ciel, Notre Mère
très aimante. Il s'ensuivra en effet que les
chrétiens, en honorant et imitant une si grande
Reine, se sentiront enfin vraiment frères et,
bannissant l'envie et les désirs immodérés des
richesses, développeront la charité sociale,
respecteront les droits des pauvres et aimeront la
paix. Que personne, donc, ne se croie fils de
Marie, digne d'être accueilli sous sa puissante
protection, si, à son exemple, il ne se montre
doux, juste et chaste, et ne contribue avec amour
à la vraie fraternité, soucieuse non de blesser et
de nuire, mais d'aider et de consoler.
Vivement désireux que la Reine et Mère du
peuple chrétien accueille ces vœux et réjouisse de
sa paix la terre secouée par la haine et, après
cet exil, nous montre à tous Jésus qui sera notre
paix et notre joie pour l'éternité, à vous
Vénérables Frères et à vos fidèles, Nous accordons
de tout cœur, comme gage du secours du Dieu
tout-puissant et comme preuve de notre affection,
la Bénédiction Apostolique.
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