mercredi 9 mars 2016

moi, je ne peux rien faire de moi-même - textes du jour

Mercredi 9 Mars 2016

Hier soir

Je pense pouvoir commencer le livre que m'a suggéré Guillaume S. : demain. Deux livres s’emboitant l’un l’autre. Un texte court sur la transmission : comment et par quoi je me suis fait ou j’ai été fait, comment j’ai vécu et vis la politique, le souci de notre pays… comment témoigner et transmettre cet ensemble qui est foi et bien plus que moi. Résultat et glane-récolte d’une vie. Puis ce qu’est la vie, gros testament. Non plus moi transmettant, ou plutôt ce que je transmets, tandis que le suivant sera comment la vie s’est donnée à connaître par expérience, la mienne ou une autre, à longueur d’un existence maintenant vers sa conclusion.
Edith me fait part – en voiture – ce que donnait la chaine allemande Phoenix, hier. FH au Conseil européen, toujours aussi mal fagoté que d'habitude, engoncé, le pantalon en tuyaux de poêle ébréchés, entreprenant TSIPRAS et cherchant à le plaisanter tout en guettant les cameras. Honte ! alors que le sujet est crucial pour l’Europe et plus encore pour une Grèce qui accumule les malheurs, les détresses et les mauvaises positions, elle, lumière du monde et beauté par définition. Martine AUBRY au PS, rue Solférino, et les « frondeurs », une éventuelle MERKEL française ? mais le visage si bouffie qu’on ne voit plus ses yeux, et le châle opulent dont elle s’enveloppe donne la sensation qu’elle porte sa tête couchée sur un coussin. Belle réplique du ministre allemand de la Justice à un Slovaque ou à l’un des nouveaux venus en Europe : il faudrait cesser de profiter et commencer enfin à un peu donner.
23 heures 51 + Michel L. me courielle [1], émerveillé et pris : à Saint-Pétersbourg, REMBRANDT et la parabole du fils prodigue. Par Google, quelques sites de critique d’art ou de textes. Evidence que notre époque – en cela – est une chance nouvelle et certainement inépuisable, toute la disponibilité des mises en commun.
  
 Ce matin

09 heures 09 + Saint Augustin commentant l’évangile d’aujourd’hui, je reviens à REMBRANDT, la résurrection de Lazare, l’estampe qui en Juillet 2010 m’avait tant frappé (ces sept heures que j’ai passées à l’exposition au Louvre, comme une véritable retraite, carnet « de terrain » en main, le visage du Christ, thème de l’exposition. J’avais promis à un gardien le relevé de mes notes, mais ne les ayant pas encore mises au net…). Court dialogue en Février 1995 avec Jean Paul II : une encyclique sur l’art ou une adresse aux artistes. Réponse depuis, la béatification de Fra Angelico. La mort et la résurrection, cette affirmation si mystérieuse et profonde de Jésus : je vous le dis. Le Fils ne peut rien faire de lui-même, il fait seulement ce qu’il voit faire au Père ; ce que fait celui-ci, le Fils le fait pareillement. Car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu’il fait. Il lui montrera des œuvres plus grandes encore, si bien que vous serez dans l’étonnement. La « démonstration » de l’amour trinitaire, de l’identité trinitaire, la plus effective et prodigieuse, restant d’ailleurs accessible sinon à notre entendement qui en est subjugué, c’est bien la Résurrection. Et tout autant que nous soyons-nous même pris dans ce mouvement et cette démonstration : comme le Père, en effet, relève les morts et les fait vivre, ainsi le Fils, lui aussi, fait vivre qui il veut [2] . Cette restauration, cette seconde création, à la fois factuelle mais dans une ambiance qui n’est pas celle du maçon et de son mur : elle est celle de l’amour total, tout-puissant. L’amour seul créateur. Au temps favorable, je t''ai exaucé, au jour du salut, je t'ai secouru. Je t’ai façonné, établi, pour que tu sois l’alliance du peuple, pour relever le pays, restituer les héritages, dévastés et dire aux prisonniers : « Sortez » ! aux captifs des ténèbres : « Montrez-vous » ! … Une femme peut-elle oublier son nourrisson, ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles ? Même si elle l’oubliait, moi, je ne t’oublierai pas. Lointain, théorique, de mémoire, Dieu, Père infiniment bon et infiniment aimable… ? non, car le Christ : je vous le dis : qui écoute ma parole et croit en Celui qui m’a envoyé, obtient la vie éternelle et il échappe au jugement, car déjà il passe de la mort à la vie… mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas à faire ma volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. C’est la même réalité, donc la même prière que de considérer la Trinité et la Résurrection. Du temps autant pour l’intelligence que pour le cœur. Ne soyez pas étonnés ; l’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix, celle du Fils de l’homme. Il est proche de ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent en vérité. … Le Seigneur est vrai en tout ce qu’il dit, fidèle en tout ce qu’il fait. Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent, il redresse tous les accablés.


[1] - Le 07/03/2016 23:12, M.  a écrit :
Bonsoir Bertrand,
Je viens de passer quelque jours à Saint Petersbourg dont trois jours à parcourir les salles du musée de l'Hermitage . Je suis resté "scotché" par le "retour du fils prodigue" de Rembrandt. Grand format , environ 2,6 m x  2M ,bien exposé, devant lequel passe des armadas de touristes, asiatiques pour la plupart , sans s'arrêter . Pour nous (Veronique , ma femme; Yann Lebeau, mon ami de de plus de cinquante ans ;  et un cousin de Yann, médecin psychanalyste, accompagné de sa femme , bibliste ,pasteur de l'Eglise réformée ) ce fut une halte priante. Formidable, émouvant, mieux qu.un prêche , ce tableau à lui seul justifierai un aller et retour à Saint Petersbourg !
Je tâcherai d'écrire , même si cela n.est pas mon fort, ce que cette œuvre m'a dit presque le jour même où elle nous était proposée par notre liturgie.
Partage avec Edith et Marguerite mille bonne choses.
Affection,
Michel

[2] - Isaïe XLIX 8 à 15 ; psaume CXLV ; évangile selon saint Jean V 17 à 30

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