Prier…
[1] intentions et ce qui m’habite,
notre couple, notre fille, mon beau-frère jusqu’au vertige quand apparemment
rien n’est commun en fond ni en comportement, ces correspondants de ces
jours-ci en téléphones vides ou pleins-débordants, et ce qu’illustre en
coincidence frappante la problématique du spirituel, de la conviction, de la
vie prise et reçue selon les âmes et leur force : Timbuktu, magnifique de photographie (le contre-jour
crépusculaire pour le plan d’eau, grand angle, après la mortelle bagarre,
minuscule et sens immense des deux silhouettes), de sujets, de dialogues, de rôles
et d’acteurs, de visages, femmes, hommes, enfants (film mauritanien sans doute
financé par le Qatar), on ne peut plus bellement traiter le sujet du djihad en
ce moment ni plus intelligemment, et ce livre du Père Pascal VESIN amené au
dilemme, franc-maçonnerie et sacerdoce dans l’Eglise catholique romaine [2], et que j’essaye d’accompagner
et de comprendre depuis nos débuts d’année à Megève, pour le ski, et dont il
était le curé d’exception… Prier donc avec cette ouverture répondant à l’expression
de ces deux problématiques, apparemment d’ordre religieux. Réponse et piste, le
témoignage. Dieu est assez violent par son ambition de nous prendre totalement
pour que nous n’en rajoutions pas de nos mains ou de notre propre esprit. Témoigner
seulement ? pas plus totale que cette ambition humaine en réponse à celle
de Dieu. Moi, je ne le connaissais
pas, mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté
à Israël… j’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe, et il demeura
sur lui. Et moi, je ne le connaissais pas…
celui-là baptise dans l’Esprit Saint… Moi, j’ai vu, et je rends
témoignage. Cousin et rencontre, chacun
in utero, le Christ et son Précurseur. Voir l’Esprit Saint… la colombe, celle
de Noé et de la paix, les flammes qui se divisent au Cénacle pour la Pentecôte… avec la
question posée, aussi hier, par la circulaire de l’un de nos prêtres familiers
pour ma chère femme, notre trésor de fille et moi… les charismatiques, « l’effusion
de l’esprit ». Quel concret ? quel engagement ? réponse toujours :
moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. Ni plus, ni moins. Quiconque demeure
en lui ne pèche pas ; quiconque pèche ne l’a pas vu et ne le connaît pas. Ce qui ramène à l’interrogation, qu’est le
péché ? avec les réponses du catéchisme, matière et conscience. Mais
récitation et rappel dont le dernier énoncé fut de ce jeune moine, que j’aime,
et qui ensuite quitta monastère et communauté pour l’accompagnement et/ou les
bras d’une femme. De la même manière, ce que je vivais il y a cinquante ans,
le mouvement de réponse à une vocation sacerdotale ou religieuse que prétendait
identifier pour moi, et sans doute pour lui-même qui le vivait alots, cet ami d’adolescence,
devenu Jésuite, puis marié, enfants, remarié et probable suicide. Je ne crois
aux énoncés que s’ils sont portés par l’évidence du comportement, et encore n’est-ce
qu’un début. Il y faut toujours en nous, en moi, l’assurance de l’Esprit Saint
et celle-là, même dans l’obscurité, ne trompe pas, car nous sommes soutenus. Et
d’ailleurs, ce qui compte et ce qui nous meut, c’est la perspective, un état
qui ne sera nôtre que par une relation décisive, totale. Dès maintenant,
nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’a pas encore été
manifesté. Nous le savons : quand cela sera manifesté, nous lui serons
semblables car nous le verrons tel qu’il est.
Je
compile la présentation de Timbuktou,
l’exceptionnalité des acteurs assortis autant au paysage
qu’à l’histoire
terrible. La noblesse
extrême et évidente
doit presque tout à la sobriété forcée de la dépendance,
jusqu’au cadavre
de la chère vache GPS ou à la splendeur de l’antilope au
galop, du visage de la
fillette Toya et plus encore de l’épouse. Même les
dijhadistes dans cette
version ont de la noblesse. Louis XVI puis Marie-Antoinette
au cours de leur
procès respectif, puis sur l’échafaud, le Christ en croix
décisif alors qu’en
gloire et en décor baroques… les contreplaqués et cuir
bon-marché des vœux présidentiels
de l’autre soir, la tête dodelinante et la prétention à la
capacité que nous eûmes
les cinq années précédentes. La pauvreté voit tout.
Peut-être est-ce la clé de
cette obsession de l’inventaire de ce qui cloche et de la
réplique à absolument
tout, qui habite mon beau-frère. L’affection est toujours un
défi pour soi. Et
puis cette question, qui est pour moi le déclic de la
disponibilité immédiate
depuis que notre fille me la pose (et à moi seul : fierté
qu’elle me prodigue
ainsi…). Papa, tu as du temps ?
Le lendemain, voyant Jésus
venir vers
lui, Jean le Baptiste déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui
enlève
le péché du monde. C’est de lui que j’ai dit… ». Le lendemain de son interrogatoire par les experts
et les politiques. Ce
n’est pas lui qu fournit la réponse, c’est l’Autre, c’est
l’Inconnu, celui
qui vient… et qui vient
à lui. La
terre tout entière a vu la victoire de notre Dieu. En chacun, en moi, le champ de bataille, le concours
de ma liberté si
pauvrement ressentie, alors que Dieu nous en donne la
gloire, notre liberté
reflet de la toute-puissance de Dieu, ma liberté et la
souveraineté divine. Et
cela produit la victoire, le dénouement. Quiconque met
en lui une telle
espérance se rend pur comme lui-même est pur. … Voyez quel grand amour nous a donné le Père
pour que nous soyons
appelés enfants de Dieu – et nous le sommes.
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