Prier…. La
multiplication des pains, événement spectaculaire, rôle des disciples qui ne
tient qu’aux instructions et aux moyens que leur donne le Seigneur. La tempête
apaisée… en eux-mêmes, ils étaient au
comble de la stupeur, car ils n’avaient rien compris au sujet des pains :
leur cœur était endurci. Scenario simple,
le renvoi des foules : le ventre creux dans celui des disciples, rassasiée
dans celui du Seigneur. Journée épuisante à tous égards. Jésus souhaite rester
seul. Rendez-vous pris vers Bethsaïde.
Les Apôtres au plus court par la mer (le lac) et Jésus sans doute marchant à la
belle étoile ou bien seulement le lendemain [1]. Ses compagnons ne
l’ont pas interrogé alors que surpris de sa conversation avec la Samaritaine et qu’il
leur dise avoir déjà pris un repas qu’ils étaient censés être allées chercher,
ils l’avaient questionné. Le Christ doit leur être familier de ces prières
nocturnes, de ce goût pour la solitude, surtout après le paroxysme de journées
dans la foule, jusqu’à extinction de voix ou épuisement à imposer les mains. Goût ?
Besoin. La vie trinitaire. Besoin ? Nature… nature divine. Jésus, si
souvent mû par la compassion, la pitié, la perception au possible de ce que
souffre l’homme. Une perception exceptionnelle, tant physique que mentale,
sentimentale. Le soir venu, la barque était au milieu de la mer et lui,
tout seul, à terre. A une telle distance,
dans l’obscurité… voyant qu’ils peinaient à ramer, car le vent leur était
contraire, il vient à eux vers la fin de la nuit… Double épreuve : il les a quand même laissés ramer une grande
partie de la nuit, sinon du trajet, et il voulait les dépasser. Maîtrise totale des éléments physiques.
Comme à ces matins d’après la résurrection de leur Maître, les disciples n’ont
pas l’intuition immédiate (sauf Jean mais l’évangile d’aujourd’hui est selon
Marc) de le reconnaître. Les disciples pensèrent que c’était un fantôme et
ils se mirent à pousser des cris. Dans la
version de Matthieu, l’épreuve est pour Pierre, qui a réponse à une question
ressemblant à celles de Thomas après la Résurrection [2]. Jean est le plus
sobre, le rendez-vous est d’ailleurs selon lui Capharnaüm et non Bethsaïde, les
distances sont indiquées. Ils attendent, tout en ramant, ils attendent le
Christ, quand ils voient Jésus s’approcher de la barque en marchant sur la
mer. Ils eurent peur. Mais il leur dit : « C’est moi, n’ayez pas
peur » [3] La conclusion johannique est intense :
souveraineté du Christ. Ils allaient le prendre dans la barque, mais la
barque aussitôt toucha terre au lieu où ils se rendaient. Soit qu’ils aient parcouru déjà toute la distance à l’arrivée du
Christ, soit, plus vraisemblablement, que le Seigneur leur ait économisé une
partie du trajet : la distance précédemment indiquée comme déjà
parcourue… Marc est plus étendu sur la
réponse de Jésus à ses disciples : Con,fiance ! c’est moi ;
n’ayez pas peur. A rapprocher de l’épître
pastorale de Jean : la crainte implique un châtiment, et celui qui
reste dans la crainte n’a pas atteint la perfection de l’amour. Sans doute, ce qui est traduit peur dans
Marc et crainte dans Jean ne doit pas être le même mot dans le texte initial,
mais la perfection de l’amour donne
en particulier le discernement. Jésus n’est pas reconnu aussitôt par les
Apôtres car ils sont encore loin de cette perfection : leur cœur était
endurci.
France Infos. rend compte d’une expérience, donnant maintenant
lieu à création d’une
société et à mise au point d’un label tandis que
s’établissent des réseaux avec
la grande distribution et des industriels de
l’agro-alimentaire. Le tiers de
l’alimentaire, à la production ou à la distribution, serait,
dans le monde
entier, « jeté » parce que non-conforme aux normes, aux
calibrages et
aux habitudes consommation ou aux diverses règles. On
récupèrerait donc ce qui
est tout à fait comestible et savoureux, mais « moche » et
cela
devrait marcher. – Je rapproche cela de ces tentatives qui
se
multiplient : les ouvriers ou quelques cadres rachetant leur
entreprise
abandonnée par le patronat ou l’actionnaire, les SCOPs, les
financements
participatifs. Le patronat et l’actionnariat se sont
organisés, sous prétexte
de mondialisation et de crise, ce qui n’a rien à voir
factuellement, contre le
salariat et contre l’Etat. Il se pourrait que ce qui
s’appelait le salariat mais
va se donner d’autres noms puisque l’auto-gestion – utopie
des années 50 et 60 abandonnées
sans essai chez nous, cf. « l’affaire Lip » – et
l’entreprise-initiative
lui donneront un rôle majeur, s’organise et progressivement
devienne l’essentiel
du fonctionnement économique, et même de sa direction, de
ses décisions. Louis VALLON
et de GAULLE, quoique timidement, voyaient dans la
participation des salariés à
l’accroissement des valeurs d’actifs une accession à terme
de ces salariés à la
majorité de l’actionnariat d’une entreprise donnée, si
l’emploi dans celle-ci reste
fidèle et stable (amendement Vallon et dispositif
Loichot : la participation). Au lieu de penser à une
restauration des
mécanismes anciens, voire même d’un rôle à nouveau moteur de
l’Etat dans l’économie,
on inventerait tout autre chose – vg. ces monnaies locales
pour des échanges
quotidiens – et l’Etat ne serait plus que le protecteur de
ces initiatives
contre la perpétuation et l’accentuation des situations et
abus actuels. L’impôt
et les charges communes, le recyclage des épargnes auraient
alors des fins et
des financements très différents mais qui ne sont possibles
à inventer qu’en
accompagnant cette nouvelle économie. Le mouvement actuel
est à l’inverse. L’accaparement
de la décision par le type de dirigeants actuels, publics ou
privés, dans nos
économies, est même accompagné, soutenu par les institutions
publiques. Telles
par exemple que ces pluies de critiques sans propositions :
la Cour
des comptes contre le
tout TGV de la
SNCF,
ce conseil d’analyse économique à Matignon ayant
« remplacé » sous
JOSPIN tout bonnement la planification et les
administrations publiques de l’ensemble
de la concertation sociale et de la prévision financière,
budgétaire, de la mise
en commun public/privé des projets et des nécessités ou
opportunités. Confiance
dans le génie humain, rôle fondamental de la puissance
publique qui ne serait
plus idéologiquement subordonné au cours actuel (le
concurrentiel et le
mondialiste, tous deux tricheurs et assassins) : contribuer
à l’élan
citoyen, protéger les initiatives. Il peut y avoir une
insurrection non plus
seulement violente, mais mentale. N’allons pas jusqu’à dire
spirituel, on
retomberait dans cette dialectique de l’intégrisme, qui va
s’essoufflant
puisque la
Manif.
pour tous lance, auprès
de ses
correspondants internet un sondage : comment nous
voyez-vous ?
L’utopie, pas
du tout régressive. La joie, qui a ses mécanismes en nous,
tellement beaux :
admirer autrui, admirer ce que le créateur nous faisant à
son image, nous fait
aussi quotidiennement être et célébrer. Ce moine, proche du
jubilé – cinquante
ans – de sa vie, de sa fidélité monastique et qui le prie
par avance en se
réjouissant des professions de deux très jeunes cadets ? ce
couple, déjà d’un
certain âge, se ressemblant étonnamment, petits, gros
disgrâciés, mais au
visage rayonnant, à la serviabilité et à la compétence si
chaleureuse : il
s’agit de l’aquarium de notre fille, de l’aménagement d’un
plus grand et
maintenant du soin de l’aîné de ses poissons. Leur « animalier » d’une
science
étonnante, les bassins dignes d’un musée océanographique,
les pathologies, les
espèces et tout cela dans un contexte d’émerveillement
mutuel. L’imagination
créatrice, la joie des fidélités et des compétences, ce sont
les vraies gloires
humaines, les gloires qui sont fondatrices et non
écrasantes, d’ailleurs si
elles l’étaient elles ne seraient que prédatrices comme nous
le vivons en
politique ou exploitation médiatique. Contemplation et
humour, littérature,
cinéma sont nos antidotes. Et nous,
nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y
avons cru. Jésus
invitant Pierre à le rejoindre, en
marchant lui aussi ! sur la mer…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire