Mariage, spiritualité de la rencontre ? ou
celle de la durée ? échange de consentements ou de vœux ? décision
humaine ou sacrement divin ? Célébration, les chants, l’hymne à la
charité, le Notre Père, l’Ave Maria de Schubert, les pleurs d’émotion de ma femme, la rescousse de notre
fille, Stanislas Guérin et la chorale de Nicolas Castres-Saint-Martin et Jean
Galard organiste titulaire à Beauvais et à Saint-Médard, les arts et
ornementation qui sont humains mais proclament les deux legs et dons essentiels,
celui de la misère et celui de la beauté… Réception de mariage, les acteurs
décisifs que sont le château médiéval et Renaissance, en angle, les espaces, l’arbre
tutélaire aux racines analogues à celle de la façade longitudinale du bâti, le
pays où les angles sont de couleurs et e briques aux maisons, au cadre des fenêtres
et portes, façon d’un pays d’exprimer ses intérieurs cachés et son extérieur
aux variances retenues… les vues d’ensemble quand les pelouses, les semi-reliefs,
quelques tentes reçoivent le pointillé multicolore de silhouettes silencieuses,
aucun visage de bonheur mais bien mieux, la présence de chacun, le don de
présence et d’accueil, presque tous de pudeur, les chaînes et récits de vie,
les biographies dans le regard, aucune récitation, tout en don de soi, quand l’ambiance
extravertit tout puisque personne n’est le centre. Pour nous, pour moi une amitié
de soixante-cinq ans, irradiant plus que ce qui fut et l’émotion de cette
pluie-poussière-neige qui passe sur nos visages et nos silhouettes mais pas sur
l’évocation demeurée de notre mémoire-outil. L’acceptation partagée avec ma
chère femme et notre fille de tout s’est échangé, a communié à longueur légère
d’heures qui nous imprégnaient. Celui qui nous a donné Schubert et celui qui
aurait pu jouer le pré-adolescent de Mort
à Venise, chacun en posture de vie, les débuts et les durées sont une même
prière spontanée et maintenant tout devient hier tandis que la Pentecôte
garantit toute suite mais annonce ce que nous ne pouvons savoir. L’anti-Babel
et la victoire désirée, l’assomption de l’humanité, et ses deux perfections
comme prédécesseurs : le Christ et sa Mère. Clé d’une homélie, clé d’une
déclaration d’amour, de foi, clé de contact … chacun s’exprimait selon le
don de l’Esprit… chacun d’eux les entendait parler dans sa propre langue [1]… tous
nous avons été désaltérés par l’unique d’Esprit. Origine du début de toute histoire chrétienne, spirituelle, humaine et
de toute rencontre : Recevez l’Esprit Saint. Et quel accompagnement ? quelle conséquence ? une mission :
la pacification intense et intime, l’Eglise signe de miséricorde et d’amour, nous
tous et chacun les uns pour les autres, signe et gage de pardon. Selon les
multiples rencontres d’hier, la même structure qui est humaine : la
relation à l’autre, en quoi elle marche, en quoi elle fait souffrir, en quoi
elle diminue, grandit, se renouvelle, surtout s’attend. J’ai aimé entendre,
regarder, parfois oser la main à une épaule, à un avant-bras. Je me suis oublié
de passion pour celles et ceux que je voyais et que j’ai écoutés et regardés. Architecture
d’une journée que résumé les charpentes et soutiens de la voûte en bois de
cette église à Courtalain. Poutres et élévations dont le nœud est peint et a âge
de siècles. Communion intense avec toutes celles et ceux abordés hier. Tout
homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à
qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus. L’accomplissement du vœu du Notre Père. Divinité de l’Eglise que l’exercice de ce
pouvoir. Que Dieu se
réjouisse en ses œuvres ! Que mon poème lui soit agréable ;
moi, je me réjouis dans le Seigneur. Et
puis, tout couple qui est poème, le regard avant l’étreinte… le regard quand se
font de tierces rencontres et que l’on continue, bien davantage désormais, à
acquiescer l’un à l’autre… l’entr’amour des corps et sexes leur chemin qui fait
lumière au lieu de l’habitude de nuit… l’entr’amour de la durée quand l’amitié
a été donnée par miracle premier de la spontanéité, par miracle conclusif de la
durée et des retrouvailles… baptisés dans l’unique Esprit pour former un
seul corps. Le mariage est baptême, e
baptême est mariage, l’étreinte fondamentale et nourricière est la nôtre :
envahis et maintenus que nous sommes par l’Esprit Saint.– Pauvreté et mystère du prêtre de notre époque et de nos cérémonies. Pourquoi ?
question d’homme, question de Dieu. J’ai questionné sur l’homélie, si dénuée de
tout art et de tout talent, presque d’inspiration, et dont il reste pourtant
et simplement, le thème : le pardon entre époux. Elle se mémorise et se
résume, ce qui n’est pas le cas de toute parole ni de toute écoute. Silhouette maintenant, sourire et visage, presque l’anonymat de la
jeunesse et de la beauté, nos deux hôtes et héros d’hier, couple et individualité,
danse d’une présence par l’union, chacun s’en augmentant. C’était visible.
Prier pour la suite. Incongruité hier de tout moment où ils n'étaient pas couple, naturel d'une affiche promettant la possibilité humaine, le souhait humain.
[1] - Actes des Apôtres II 1 à 11 ; psaume CIV ; 1ère lettre
aux Corinthiens XII 3 à 13 ; évangile selon saint Jean XX 19 à 23
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