Parallèlement
au succès soi-disant dans les médias et au concours de « the voice »
en Italie, d’une religieuse de deux ans de profession à pas vingt-cinq
ans : Sœur Christina, pourtant après tant d’autres : l’Eglise s’ouvre
au monde, s’extasie-t-on…la « découverte macabre », près de huit cent
squelettes d’enfants de deux jours à neuf ans, pas vraiment assasssinés mais
laissés, abandonnés sans soin ni amour, parce que conçus hors mariage… Et la même Eglise se surexcitant
contre l’avortement tandis qu’elle confisquait les bébés aux filles-mères avant
de séquestrer les uns et les autres. Ce n’est pas une découverte, contrairement au
battage médiatique… Magdalena Sisters,
film bouleversant TV et videos. Il y a quelques années avec témoignages de
mères à la recherche de leurs enfants, ont tout dit et donné sur ce qui se
confirme et se revit avec le charnier du couvent de T … en Irlande (pas retenu
le nom). Nous sommes en quelques années devenus amnésiques à propos de tout, y
compris en famille, tel que je le vis personnellement. Mais la culture et les
« niveaux » soi-disant meilleurs dans le passé – ma chère femme et
ses corrections de BTS et de bac – n’ont pas donné pour autant à ma génération les
structures morales impératives pour une conscience vive d’avoir à transmettre
et à organiser ce qu’elle avait reçu, en prime enfance, avec la Résistance, la
Libération, de GAULLE, la restauration de l’Etat, la décolonisation. La
société actuelle est la responsabilité de ma génération. Le dévoiement de la
haute fonction publique et du patronat en France, vers l’argent date de nous. Un
patronat de maintenant totalement différent de celui des années 1930-1960-1970,
mûe qui n’a pas été étudiée surtout pour le recrutement et l’ambiance morale :
du contrôle familial, et même salarial, si paternaliste que cela puisse paraître
pour nos références actuelles si peu « solidaristes » au « pelotage »
de l’actionnariat et du commentateur de bourse… Un camarade de Franklin et de
l’ENA sans rire, à nos vingt ans : dans un embouteillage, mieux vaut être
dans une Lamborghini que dans une 2 CV, les ricanements de mes condisciples
quand en promotion nous allâmes au ministère des Affaires sociales, à tous,
écouter ce qu’avaient en dire le ministre, pas le moindre de ceux du
Général : Jean-Marcel JEANNENEY et son secrétaire d’Etat, alors incolore,
Jacques CHIRAC… et de clabauder sur le chef de l’inspection générale des
Affaires sociales, en jouant sur son nom : FLAMME, bref corps, carrières
et missions méprisables, à ne pas choisir si l’on a un bon « rang de
sortie ». Printemps de 1967… pourtant décisif. Après le ballottage de l’homme du 18-Juin à l’élection
présidentielle, la majorité reconduite à une voix près, incertaine, et la
première mobilisation syndicale depuis 1958… cela à l’initiative de la nouvelle
née CFDT, quittant la référence chrétienne explicite de la CFTC. – J’espère que
ces cérémonies pour le 6-Juin sont les dernières. Elles ne nous sauvent pas de
cette absence de mémoire et donc de références, elles rappellent au contraire
que nous avons très peu tiré de leçons… La reine d’Angleterre est la seule à
avoir souvenir de ce qui est ritualisé. Ton pleurard des commentateurs de la
traversée des vétérans britanniques sur le Normandie (un ferry, pas notre
chef-d’œuvre incendié mystérieusement et à New-York en 1940, je crois). Dire
également pleurard, comme s’il était toujours en défense et à plaider-supplier
de HOLLANDE à propos de ses invitations de l’Ukrainien en mêm temps que
POUTINE. Propos lamentables de médiocrité, de gaffes aussi de JOUYET en
« point de prese », comme s’il devait y en avoir… avec charge sur le
prédécesseur : secrétariat général de l’Elysée qui devrait n’être que
technique, préparation et suivi des dossiers gouvernementaux, pas une agence
énième de propagande. Plus l’on est médiocre de comportement et d’exposé, plus
l’on est méchant avec les autres, soit les prédécesseurs, soit même les
interlocuteurs. Nous n’en finissons de
boire à une coupe sans fond… quelle tristesse, d’une amertume indicible :
celle de la honte, de la déperdition de nous-mêmes…
Prier…
nos pays, nos sociétés, l’Eglise, les transmissions de la foi, les questions de
notre fille. Dieu, Jésus ne me parle pas, je n’entends rien. Ils n’existent
peut-être pas. Peut-être parce que nous arrivons en retard à la messe. – Mais
Dieu ne se venge pas, trésor. – Si ! Il est comme nous. Il s’est fait
homme… La foi a deux racines, au moins dans mon expérience :
l’imprégnation par la Bible, dont beaucoup de livres à commencer par les
évangiles, quand on les lit d’affilée, sont attrayants et d’entrée facile…
l’expérience de la vie intérieure, de la visitation sans cause ni préavis par
Quelqu’un qu’il nous est alors donné d’identifier. Quel sera l’itinéraire de
notre fille ? son possible abandon ? L’Esprit Saint se
« prouve » à chaque instant et en chaque autre, plus encore qu’en
nous-mêmes. L’autre est patent tandis que chacun nous pouvons douter de notre
expérience. A vrai dire, je ne doute pas de la mienne, elle est si continue, si
forte, si prévenante [1] : je n’ai pas d’autre bonheur que toi, tu m’apprends le
chemin de la vie. – Association aujourd’hui
de deux textes, totalement différents « physiquement ». Une
contemplation, à laquelle le Christ au moment d’entrer dans sa Passion, nous
invite, comme une anticipation d’un état de vie. La contemplation n’est pas au
mise au spectacle devant lequel nous sommes passifs et hébétés, ou bien à compter
les mouches au plafond lesquelles ne sont jamais statiques. C’est tout
simplement une immersion dans la réalité dont la sensation, l’expérience, le
vécu ne nous seront donnés qu’ensuite, sauf exception mystique. Je veux que
là où je suis, eux aussi soient avec moi, et qu’ils contemplent ma gloire. Une des rares occurrences où Jésus dit :
je veux, et cela à son Père. Ses actes et
expressions de volonté étant généralement ceux du thaumaturge. Et insistance
décisive. Le tout début n’est pas la Genèse et notre chute, mais bien la gloire
de Dieu avant même la création du monde,
de ce Dieu fait homme, ensuite. Selon nos entendements et catégories mentales,
ces enjambements du temps autant que ces dialectiques dans le temps sont à la
fois complexes, mais assez faciles à ressentir, à vivre. Ils nous
correspondent, mortels et éternels, limités, pécheurs mais putativement
accomplis. Incapables de communion, de dialogue, d’échange même dans nos
relations affectives, spirituelles, physiques les plus intimes et profondes, et
pourtant doués de tout et d’abord d’appel à l’autre, de pensée de l’autre et
pour l’autre. C’est l’accueil qui est le plus difficile. Accueillir bien
davantage qu’être accueilli. Nécessité de Dieu, en cela si particulièrement,
comme en tout : je leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai
connaître encore ; pour qu’ils aient en eux l’amour dont tu m’as aimé, et
que moi aussi, je sois en eux. – L’autre
texte, comment Paul s’en tire une fois de plus, et reçoit sa « feuille de
route ». Courage ! le témoignage que tu m’as rendu à Jérusalem,
il faut que tu le rendes aussi à Rome. Pharisiens
et saduccéens, ce qui les sépare : deux « choses » qui devaient être
liées dans leur esprit, mais ne l’est plus du tout, dans nos mentalités au
moins celles d’Europe : les sadducéens prétendent qu’il n’y a ni
résurrection ni ange ni esprit, tandis que les pharisiens y croient. Matérialisme ? corps simplement ?
ce devait être plus complexe. Mais toute la Bible est pharisienne, sans cesse
les esprits, les apparitions, les songes, et dès l’Ancien Testament, nombreuses
évocations de la résurrection, sans que ce soit encore lié ni à la Rédemption
ni à l’attente du Messie (celle-ci toute temporelle).
Tous
ceux de ma génération ou de mes formations et parcours qui ne prient jamais, ou
ne prennent jamais conscience qu’ils prient. Qui ne lisent plus ou n’ont jamais
vraiment lu la Bible et ne la fréquentent pas davantage en « morceaux
choisis » chaque dimanche. Ces acharnés de l’agenda en politique, nos « grands
de ce monde » aujourd’hui et demain, quel temps d’arrêt personnel ? même
dans leur registre, quel moment de réflexion et de travail personnels,
approfondis, seul ? Je garde le
Seigneur devant moi sans relâche.
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