06 heures 54 + Eveillé depuis deux
heures
08 heures 03 + Ma chère femme,
mon amour, partie depuis une heure, surveillance du bac.
blanc à son lycée. Elle s’est attachée à cet établissement
et à l’ensemble de ses activités d’enseignement. Même si
ce n’est pas cher payé. Elle espère quelques heures de
plus l’an prochain. – Je me suis éveillé pour un cafard
qu’on dit noir. Mon livre restera confidentiel, je n’ai
pas le moyen de le promouvoir. Je ne peux énumérer tout ce
qui m’enserre de désespoir, aucune activité ne peut me
faire sortir, nous faire sortir de notre misère. Je ne sais pas dire ce
que je ressens, sinon que la misère financière est aussi
astreignante que la misère et la solitude affective. Me
secouer, des courriels pour mon livre et la préparation de
mon examen de code. Marcher les yeux bandés. Ma foi est
pure, sans espérance, ce Dieu invisible, tout-puissant,
nous aimant sans mesure, nous, toute Sa création. Les
trois réfractaires dans la fournaise de Nabuchodonosor, le
Christ et ses détracteurs. Qu’Il en retourne et Il les
perd au dialogue suivant…comme il disait cela,
beaucoup crurent en lui. Jésus dit alors à ceux des Juifs
qui l’avaient cru : « Si vous demeurez dans ma parole, vous
serez vraiment mes disciples, vous connaîtrez alors la
vérité, et la vérité vous fera libres. Et Il est aussitôt
accroché parce que ses auditeurs sont complètement à
côté : jamais, nous n’avons été esclaves de personne.
Comment peux-tu dire : Vous deviendrez libres ? [1]
Les accidents, les
montées trop rudes, ce qu’impose la misère aux sens de
notre intelligence et de notre cœur, abattant toutes
forces en nous, car nos forces et toute énergie naissent
de l’espérance, nous sont ôtées par le désespoir. Ce
dialogue sans cesse repris, d’échec en échec, de Jésus
avec Ses contemporains, avec Ses disciples-même est
l’enseignement de la persévérance, enseignement à l’état
brut. La persévérance, dans le noir de la totale absence
de perspectives, c’est je le crois, le premier prémisse de
l’espérance, et celle-ci mène à la lumière. Seigneur, mon
Dieu, notre Dieu, accorde-moi cette persévérance dans ce
que tu m’as déjà donné. Et que l’endroit où aujourd’hui je
suis arrivé, en Ta compagnie, je l’espère (examen de
conscience, conscience de mes infidélités et de mes
manques), même s’il est celui du total dénuement, me fasse
Te prier, T’attendre, simplement. Et alors, loué sois-Tu
pour cette misère et ce dénuement, puisqu’ils me font
crier vers Toi.
L’exercice d’hier soir – les onze
candidats validés le 18 Mars dernier par le Conseil
constitutionnel réunis, à égalité de temps, d’apparence,
séparés chacun de ses voisins par seulement 85 centimètres,
tentation pas seulement de répliquer à la cantonade, mais
de dialoguer… BFM/TV donc de 20 heures 40 à minuit et
demi ou presque.
08 heures 42 + Thermos, la
casserole déjà une fois vidée parce qu’elle bouillait sans
que je la verse, du café à nouveau. Quelques instants,
devant l’évier à attendre le micro-ondes, la minute pour
laquelle il est réglé. Il me vient que ce livre,
littéraire et sans politique cette fois, et dont j’attends
quelque retour cet automne en notoriété, en encouragements
divers, en propositions rémunérées, exactement comme de ce
livre politique, d’une candidature agréée à la présidence,
j’attendais mon utilité et sa reconnaissance, sa
rétribution en tous domaines pour quelque respiration
psychologique, quelque soutien à notre vie quotidienne,
quelque appareil désormais pour la contagion de ce que
j’ai à proposer et des témoignages dont je me crois
chargé, ces divertissements, ces voyages, ces étonnements
attendus par notre fille tandis qu’elle est encore avec
nous, mais que bientôt elle ne le sera plus et préfèrera
d’autres compagnies puis partira si nous ne pouvons les
lui donner, oui, j’attendais… et je me remettrais ainsi à
une nouvelle écriture pour une nouvelle espérance ? cette
espérance n’est pas la vraie, cela ne tient pas à son
fondement ou à son absence de fondement. L’espérance est
autre, elle ne tiendra jamais à mes œuvres, même abouties.
Alors… n’écrire que les « urgences » : compte-rendu de ma
mission au Kazakhstan, un premier tome de MCM, et ensuite
avant que se termine la partie physique de ma vie, le
récit d’ensemble, sans souci d’être long ni même d’être lu
de mon vivant, mais écrit dans la paix, dans l’inconnu,
dans la pensée de notre fille, de ma femme, de
quelques-unes et quelques-uns qui seront heureux de me
lire, j’écrirai comme on prie sans définir une attente
quelconque. Plus de projet… plus d’échéance non plus, plus
de hantise ni de hâte du temps qui passe, plus de
dépendance non plus… prier, respirer. Inspirer et
recevoir.
Donc hier soir.
Emmanuel MACRON : EM –
Benoît HAMON : BH – Jean-Luc MELENCHON : JLM – François
FILLON : FF – Marine LE PEN : MLP – de GAULLE : DG –
François MITTERRAND : FM – Jacques CHEMINADE : JC (pour les développements ci-dessus, sion
c’est Jacques CHIRAC) – Nicolas SARKOZY : NS.
– Nicole ARTHAUD :
NA – Philippe OUTOU : P ou PP – Jean LASSALLE : JL –
François HOLLANDE : FH
1° aucun des exercices
médiatiques combinés depuis cet automne, les primaires,
le débat entre grands ou gros, le débat à tous les onze,
n’est satisfaisant. Sauf peut-être pour les
organisateurs, les médias concernés et bénéficiaires, les
journalistes quelques minutes heures à savourer qu’ils
sont … qu’elles sont, robe blanche, robe rouge…
supérieures à celles et ceux qui d’ordinaire le sont,
peuvent le devenir, quoique les politiques depuis des
années, mais de plus en plus mendient micros et cameras.
Le constat est simple, la fonction à pourvoir est diminuée
par cette diminution des impétrants, et cette diminution
est néfaste pour les institutions, déjà tellement décriées
(alors que si elles sont mauvaise, c’est-à-raison de la
pratique et du recel qui en est fait, nullement du fait de
leur lettre et encore moins de la jurisprudence initiale,
le legs du général de GAULLE. Elle ne produit aucune
clarté, surtout pas, sur les « grands ». Cela tient
essentiellement à cette division du temps, dont bien sûr
il faut qu’il soit égal pour tous (encore que passer
parole, ne pas utiliser tout le temps auquel on a droit,
parler très peu mais d’une netteté tranquille et d’acier,
pourrait être le comble de l’éloquence et donc de
l’efficacité).
Deux solutions, ou plutôt deux
réponses à ce constat. La première est de donner à chaque
candidat, primaires ou débats de la campagne proprement
dite, un temps égal, mais dont il/elle ferait ce qu’il
voudrait. Témoignages, soliloque, reportages. Même
le débat d’entre les deux tours n’est pas significatif et
fait illusion sur la fonction à pourvoir. Le président de
notre République n’a pas à être un pugiliste. Même dans
les plus graves et tendus tête-à-tête avec ses homologues,
il ne l’emportera, en notre nom et dans notre intérêt, que
par empathie, que par intelligence de ce qu’est et de ce
que veut l’adversaire ou partenaire. Ce n’est pas de
l’ordre de la bataille, cela ne se voit ni ne se dit.
C’est d’ordre mental, la bonne comparaison est le jeu
d’échec, et je pense depuis qu’il est apparu que c’est
KASPAROV ou son semblable qui fera naître la démocratie en
Russie et aura la peau dans l’intérêt du monde et des
Russes du sinistre POUTINE. Ainsi, ne pas tronçonner.
Encore moins selon des thèmes et des plans, simples
certes, mais qui sont de l’ordre de la dissertation pas
même du niveau baccalauréat, parce que tout simplement ils
sont fait in vitro, théoriquement et par des personnes
n’ayant pas à exprimer leur essentiel.
La seconde est certainement d’équilibrer en tous
temps ce qui est donné aux politiques, et à tous ceux
qui concourent à l’obtention d’une fonction, dans tous
les domaines de la vie publique. Que l’on puisse
l’emporter, en nudité, selon ses propositions et sa
personnalité, telles qu’on sait les exprimer, et non par
la satiété, l’omni-présence dans les médias. Cette
saturation est d’ailleurs aussi contre-productive pour
celle ou celui enfin établi dans la fonction (NS) que pour
les candidats. L’expression de ces dernières années marteler, pour dire
ou indiquer, dit bien le procédé. La guerre avait le
bourrage de crâne. C’est Orange Mécanique, on force à regarder
et à entendre. C’est irrespectueux et anti-démocratique.
Donc, une prérogative à organiser et selon des textes
précis avec une instance consensuelle et compétente pour
veiller à une disponibilité équilibrée entre tous
candidats, et en tous temps. L’audio-visuel privé ou
public une mission de service public : contribuer au débat
dans notre société, et par là – ce qui importe absolument
et que nous manquons de plus en plus – discerner qui peut
nous animer et nous diriger. Parce que nous avons perdu ce
discernement, nous sommes en train de sombrer, de nous
perdre. L’enjeu démocratique est de parvenir à l’émergence
de celles et ceux les plus aptes à nous diriger. Notre
ancienne monarchie nous avait dispensé de ce problème,
elle manqua bien d’autres choses que nous faisons sans
doute assez bien, mais nous n’avons plus de tête. Alors,
l’âme ? où ? et comment ?
2° ce qu’a permis, cependant
l’exercice.
a) rien dans les programmes, propositions et analyses n’a pu
se discerner, encore moins se mémoriser pour le
téléspectateurs. Le tronçonnage en thèmes et les minutages
ne le permettaient pas. Certains peuvent tout dire en peu
de mots. Il faut plus pour d’autres. Mais l’essentiel
d’une candidature, on le voit d’ailleurs dans le succès
des uns ou dans l’extinction des autres même si la mesure
par les sondages est très incertaine, il y a des ordres de
grandeur et surtout des tendances. L’essentiel pour une
élection, et surtout pour ce qui va la suivre, l’exercice
du pouvoir dans des conditions de fait et d’âme
difficiles, c’est l’élan, c’est la contagion, c’est la
capacité sensible à réanimer un peuple, à l’amener à une
compréhension lucide, paisible des situations et des
moyens à mettre en œuvre. Nous avons déjà vécu ces moments
de grande conscience nationale. Je ne les énumère pas, ils
sont chacun à leur époque des creusets, le débat d’avant
1789, le débat institutionnel d’avant 1870, le débat dans
la Résistance et ce dialogue pas assez dit ni reconnu
lancé par DG avec l’opposition à ses projets et à ses
pratiques institutionnels qui fut clos sans doute avec
l’exercice mitterrandien. Nous sommes dans une période
propice à cette conscience, à ce travail national mental,.
b) de cette conscience, des
indices se trouvent dans les successions
et parfois, malgré les deux journalistes, la robe blanche,
la robe rouge, dans les dialogues entre candidats. Il y a
un consensus sur le service public, et curieusement pas
tellement dans le sécuritaire, mais vraiment pour la santé
et l’éducation. Il y a un consensus sur la protection de
notre substance. Il y a une perception juste de l’Europe
qui n’est ni le coupable ni la panacée pour bien de nos
maux. A part FA, personne n’évoque plus d’en sortir, mais
tous veulent en changer la marche. Autre indice de consensus,
l’outil qu’est la nationalisation, de FF à tous, une
application aux chantiers navals de Saint-Nazaire,
mais aucune récapitulation ni analyse des braderies de
notre patrimoine industriel et intellectuel, des
textiles à l’acier, aux automobiles, aux constructions
ferroviaires et aucune activité n’est évoquée par ses
raisons sociales. La procédure des nationalisations,
l’Etat comme outil suprême sont acceptés par tous mais
d’utilisation et de compétence très diversement
acceptées et appliquées.
10 heures 30 + Bien-être d’écrire,
retenir, comprendre, créer. Prière et écriture, les deux
armes de vie, de lutte contre la mort, la dépression, les
deux tuteurs de la position verticale à partir de laquelle
marcher, regarder (au loin). Bouclier et épée, toutes deux
le sont. Utilisées tour à tour ou ensemble, mais ce que je
reçois et qui me secourt n’est pas la prière ou l’écriture
en elle-même, et ce n’est pas dicible, c’est justement ce
qu’il me faut particulièrement et dans la situation où je me
trouve, où j’ai été déposé par ce qui a précédé dans ma vie,
de près ou de longtemps. La prière et/ou l’écriture me
disposent. Me disposent à la disponibilité. Je crois bien
que la disponibilité est la clé de la vie, et vivre vraiment
c’est le bonheur. Les épreuves, la douleur même sont
adjacentes. L’âme, au cœur de nous-mêmes, en lien
substantiel avec
Dieu et Son histoire en nous, est tranquille si elle
continue de s’alimenter, d’être alimentée par notre
disponibilité à Dieu.
Je reprends mon analyse sur hier
soir. Consensus donc sur l’Europe, elle ne tourne pas comme
il faut, en grande partie parce que nous ne l’inspirons pas,
parce que nous ne la demandons telle qu’elle doit être,
selon l’aspiration qui la fit dans des circonstances tout
autres et en prenant des moyens tout autres que ceux
d’aujourd’hui. Donc, refaire l’Europe, une nouvelle
naissance. La diversité parmi les 11 hors ceux qui la
récusent, est de l’ordre de l’intensité et des objectifs
plus ou moins centrés sur l’entreprise-même d’Europe, ou au
contraire sur nous-mêmes (MLP) . FF a infléchi ou regarni
son discours par rapport aux semaines passées, il mentionne
l’Europe comme notre champ principal et nous y voit, y veut
les premiers, ce n’est ni à dire ni à ambitionner, mais
l’absence allemande dans l’entreprise européenne ces dix
dernières années, faute de nous, et alors qu’elle disposait
en exclusivité de l’argument contemporain péremptoire : la
puissance économique et la puissance financière, montre que
demander et décrire l’Europe, c’est un de nos deux, une de
nos prophéties. Bien évidemment nous ne pouvons qu’y gagner.
La donne a été enrichie par NA, parfaite dans la reprise
d’Arlette LAGUILLER, simple, éloquente, pas apprêtée,
faisant vraiment sortir le vrai de la condition de beaucoup
d’entre nous. Avec force et répétitivement, elle a dit et
montré que l’ambiance dans l’entreprise et les recels
d’autorité du patronat n’est pas du tout une dictée ou un
attribut de l’Europe. C’est la réalité sociale quotidienne,
c’est la mécanique séculaire de la lutte des classes, et
c’est exacerbé par une sociologie individualiste prétendant
faire dépérir le syndicalisme et la lutte. Evidemment aussi,
l’absence ou la complaisance d’un Etat comprenant peu la
réalité ou, perversement, encourageant ses dérèglements,
question de la loi Travail et de son abolition. NA est la
seule à avoir délivré, adéquatement, l’Europe d’une
culpabilité que celle-ci n’a pas et qui dispenserait à bon
compte de toute analyse des freins ou des lacunes quand nous
cherchons à nous faire fonctionner nous-mêmes avec plus
d’efficacité et davantage de générosité.
Enfin, qu’il s’agisse de le
renforcer, en abolissant la loi Travail, ou au contraire
de le supprimer ou presque en en faisant la matière d’un
contrat d’entreprise et non plus une norme nationale,
l’unanimité se fait sur les vices de la législation
actuelle et du droit du travail.
3° la vérité d’un clivage
droite/gauche perceptible selon des manières de projeter
l’action politique. JLM, BH, NA et PP sont d’accord sur
l’analyse des relations sociales, sur les conditions du
travail en France, sur son encadrement. Ils sont d’avis
plus ou moins explicitement de la nationalisation du
crédit, mais ne l’évoquent qu’à propos des banques et d’un
éventuel service public en la matière. D’une manière
générale, la gauche – présentée comme conservatrice,
conservatrice d’avantages corporatifs ou nuisibles à la
croissance économique et à la liberté d’entreprendre – est
une action sur le réel, sur la société pour la changer. La
droite au contraire veut soi-disant la libérer mais ne
s’attache qu’à l’abolition des textes non aux conditions
et mouvements sociaux. L’idéologie n’est pas à gauche mais
à droite. Point commun aussi : la réforme des
institutions, le referendum notamment, le contrôle et le
renvoi des élus, thème partagé avec MLP. Et enfin
l’écologie, l’énergie renouvelable, sans évoquer ni le
nucléaire ni notre entreprise nationale.
4° sauf lacune (endormissement)
de ma part, rien en politique et relations extérieures,
sauf un moment sur l’Union européenne et de rapides
évocations de la Françafrique ou d’une nouvelle crise
économique et financière (JC avec écho chez FF) et
palliatif éventuel en ajustant le rôle de la Banque
centrale européenne. D’une manière générale, la référence
au passé a été schématique : DG (NDA, FA), LJ, la
Résistance, la Libération (JC). FH totalement absent et
jamais évoqué. Pas de bilan du quinquennat, pas de
discussion des données de notre situation. A propos de la
crise, de l’impasse en Guyane, malgré tant d’images ces
jours-ci du drapeau (local ? national ? en X à dominante
jaune mais avec bords ou traits verts et rouges : les
couleurs du Mali séculaire), le risque d’une contagion
indépendantiste n’est pas non plus évoqué.
5° le dévoilement ou la
confirmation des personnes.
Par avance, c’est cela qui
m’importait le plus et je craignais que ce ne soit pas
traité ou qu’un outil d’évaluation-appréciation ne soit
pas donné. Le positif de l’exercice, improprement appelé
débat – même si des échanges eurent lieu avec véhémence à
propos de ce qui court publiquement sur FF et MLP (au
point de passer pour des téléspectateurs tels que ceux
croisés ce matin au village, comme des crêpages de
chignon, faisant quitter l’émission) – a été précisément
d’apprendre ou mieux voir des personnalités.
François FILLON est maintenant
archi-connu, sinon célèbre, pour sa ténacité, son estomac.
Confirmation dans l’encaisse des coups et allusions en
seconde partie du programme. Mais évidence d’un maintien
et d’une compétence d’Etat, d’une réelle expérience de
gouvernement et d’un travail à jour, souvent original, sur
l’ensemble des dossiers évoqués. Au pouvoir, ce sera la
suite continue des gestions depuis 2002 avec sans doute
plus d’affirmation et de cohérence que sous les
quinquennats précédents. Mais il n’y aura pas les
initiatives que je souhaite en approfondissement de nos
institutions, et en reprise de la gestation européenne.
Souplesse certaine en cas de conflits sociaux, application
des projets de textes, certitude d’une majorité
parlementaire en cas de son entrée à l’Elysée, et
forcément une alliance avec son véritable adversaire, mais
qu’il a pourtant ménagé : Emmanuel MACRON. La droite de
gouvernement serait ainsi comblée et l’application d’un
programme franchement de droite comme NS le recommandait à
BALLADUR mais ne le fit pas lui-même, trop pris par une
permanente communication selon l’événement du jour, qu’il
ne créait lui-même que par du vocabulaire. Candidat, il
s’handicape lui-même, non seulement par ses
« imprudences » de quinze ans et le mystère de sa relation
avec l’argent comme facilité personnelle, non comme
puissance politique, mais par cet aspect qui m’avait
impressionné pendant son débat avec AJ, avant le second
tour de la primaire dite de droite et du centre : un
tueur. A la radio, France-Info ? ce matin, ma chère
femme entend le témoignage d’une infirmière sur son vote à
la suite des prestations d’hier soir : elle hésitait entre
FF et EM, maintenant plus. Elle votera EM parce que FF lui
fait l’impression d’un tueur. Ce mot-là. Enfin, je ne
comprends pas qu’il fasse de l’alternance la présentation
de son projet, car précisément l’alternance nous
caractérise depuis 1981 et de moins en moins a corrigé les
orientations du gouvernement ou du président
électoralement renversés. Il faudrait dire : alternative.
La foule de conseillers et de professionnels de la
« politique » ne l’a pas encore vu.
Emmanuel MACRON est considéré
comme élu, en tout cas comme le dernier « rempart » contre
le FN et MLP. Confirmation pour moi en dehors de tout ce
que je n’aime pas depuis sa montée sur les planches (le
touche-à-tout en apparence de réformes, son mépris des
« petits » et des partenaires, Président compris…,
l’absence de bilan gouvernemental, mystère des
financements dont il bénéficie). Sans doute, le personnage
existe-t-il politiquement, tant de militants, tant de
ralliements de toutes origines, et surtout médiatiquement
(quatre couvertures de Match et 10
de VSD en sept
mois), mais je ne discerne que du vide intérieur. L’homme
est sans prestance, sans silhouette, le profil est
carnassier, de face, c’est le masque no… les yeux petits
et fixes. Résistance physique et santé : douteuses, une
gestuelle qui tremble presque perceptiblement. Je ne vois
pas le charme, je comprends l’engouement par lassitude du
sur-place et de l’inefficacité de nos quinze ans, depuis
la réélection de CHIRAC. Ce vide est froid, n’a pas de
cœur. L’homme récite. Au pouvoir à nouveau, après l’avoir
décisivement inspiré, sans que cela soit référencé jusqu’à
son entrée à Bercy, il est probable que ce ne sera pas un
re-fondateur européen. On n’a aucune expérience de son
talent diplomatique, ni de sa capacité à négocier en
social. Il ne cherche pas tant à plaire qu’à ignorer et
surtout faire ignorer ce qui est contraire ou adverse. Il
ne voit pas et n’aime certainement pas le conflit. Sa
jeunesse est pour moi narcissisme et immaturité. Il aurait
des précédents en positionnement politique (je ne les dis
pas car les appliquer à lui serait les insulter) mais il
les ignore, en tout cas ne les mentionne pas. Yann BARTHES
le caricature donc : un messie. Hier, il n’ »a montré
aucun talent particulier qui le distingue des autres
candidats. Ni répartie ni éloquence. Ou alors, je dormais,
mais il ne m’a pas réveillé.
Jean-Luc MELENCHON est la
révélation de la soirée, parce que l’âge venant et les
sondages devenus vraiment encourageants, l’homme maintient
sa virulence sociale et économique, n’a plus à revenir sur
les racines et la permanence de son engagement,
l’authenticité de sa démarche, mais il y ajoute le sens de
l’Etat, de la pérennité de certaines structures publiques,
pas seulement l’habituel assemblage d’une gauche
rigoureuse, et il accentue une touche de douceur pour le
malheur ambiant que vivent tant de nos compatriotes. Je
souhaite qu’une gauche conséquente et d’expérience se
reconstitue après le désastre idéologique et politique
qu’a infligé FH à son parti de naissance. Je pensais de la
primaire de Janvier à hier soir, que je devrais ainsi
voter pour Benoît HAMON. Je ne le crois plus. Je crois
qu’à l’Elysée, JLM portera l’indignation au cœur de l’Etat
et de la politique, ce peut être une façon de redevenir
exemplaire en Europe et donc de fouailler nos partenaires.
Il y a certainement des vulnérabilités que je devine mais
ne peux préciser par ignorance de l’intime. Du moins,
l’ego est avoué. Le débat constructif et informé serait
entre lui et FF en finale.
Benoît HAMON, précis, honnête,
franc, convaincu et convaincant me parut le plus apte
pendant la primaire pour refaire le Parti socialiste et
ses alliances. Ses thèmes ont été, et sont encore, pilotes
pour l’ensemble du débat en cours. Mais il était peu
audible hier soir, trop détaillé, trop difficile à suivre
donc, surtout dans un ensemble surdimensionné, tirant en
longueur et à des heures où l’on va se coucher. Etait-ce
hier soir sa dernière chance de rattraper des places au
classement ?d’ici le 23 Avril, il peut encore « se passer
beaucoup de choses ». Il serait un bon ministre, peut-être
même un bon Premier ministre. Quelle est sa relation, de
personne à personne, avec JLM ? je ne la connais pas. Il
se fait des ennemis : LE DRIAN ne lui a pas pardonné de ne
pas s’être fixé à Auray après s’être « mouillé » pour lui,
et FH a pris pour un défi, et non comme un rappel aux
fondamentaux socialistes, sa démission.
Nathalie ARTHAUD crève l’écran,
simple, naturelle, authentique, structurée, vraiment issue
des situations et des relations dont elle parle, elle
restitue Arlette LAGUILLER. Elle plaît et convainc, sa
cause est juste, il est vital pour la France encore plus
que pour la seule gauche qu’elle soit entendue, que ce
qu’elle constate et dénonce directement ou avec de grandes
finesses d’analyse soit considéré et commence d’être
traité. Nous sommes encore – socialement – dans des temps
calmes. La CGT vient de se faire doubler par la CFDT. Les
thèmes de lutte vont incessamment être joués sur la scène
politique : le cadre légal du travail. Passera-t-elle d’un
rôle, bien joué, d’expression d’une base doctrinale et
d’une analyse à la direction d’u mouvement ? je ne le sais
pas. Elle a tranché sur tous par la pureté de ses
interventions, JLM a été réservé, sans hostilité. BH ne
lui a pas tendu la main.
Philippe POUTOU est authentique
par lui-même, et il joue admirablement d’une inexpérience
qu’il feint. Il permet à la gauche de réaction et de
scandale, de faire nombre : lui et NA.
Nicolas DUPONT-AIGNAN s’est
approché sans stratégie ni conscience de son mouvement de
toutes les thèses lepénistes en les encadrant de gaullisme
dit social. Il lui a été rappelé qu’il avait commencé en
conseiller technique de BAYROU, aujourd’hui allié d’EM. Ma
chère femme lui garde sa sympathie, je ne peux estimer ni
sa dérive ni sa cécité tenace à propos de son rayonnement.
Il n’embarrasse personne et croit rénover, autant que le
prétend EM, mais il est ancien. Je le regrette pour lui.
Mon camarade de promotion
E.N.A.et D.R.E.E., Jacques CHEMINADE est le doyen, en
forme et malicieux. Il est plus ciblé qu’en 2012, prédit
la crise imminente et bien plus forte qu’en 2008, il
dénonce les banques et au passage l’aide de celles-ci aux
partis tous endettés envers elles. Il est sympathique et
pas du tout moqué.
Jean LASSALLE est de très forte
apparence et se singularise d’abord ainsi, basque
authentique, accent, visage, tout y est. Une taille
inusuelle qui le dessert, des envolées de tribun de la
IIIème République, et des passages à vide faisant rire
charitablement l’ »aréopage quand l’heure fut vraiment
avancé. J’avais eu une impression bien plus positive en
réunion de 2012, précisément avec BAYROU. Reste qu’il
complète pour le mouvement communal, la vie rurale les
appels et diagnostics de NA.
François ASSELINEAU joue métier,
textes. Comme JC, il fait état de relations avec nos
présidents successifs. Sa proposition est claire et
audible, la sortie de tout et donc une France provoquant
mouvement et réaction, ce que CHIRAC ne joua pas en 2005.
Une des « places » qu’on pensa un instant et mais sans
décision, à me proposer en rattrapage de ma fin de
carrière, à Bercy, l’automne de 2006. Comme JC, il a su
s’implanter et exister. Son site Valmy m’avait intéressé
il y a dix ans. Il n’apporte pas grand-chose.
Marine LE PEN, autant « aux
portes du pouvoir » qu’EM, n’a montré aucune envergure,
aucune compétence ni dossier par dossier, ni pour
l’ensemble de la fonction qu’elle brigue. Si elle parvient
au pouvoir, elle incarnera une vague mais ne saura qu’en
faire. Elle est vieille, pas belle, presque commune sans
aucun des atouts de l’ancienneté au combat, sans la
bienveillance et la malice de l’âge dont il y a trois
soirs, sut admirablement jouer VGE. Rien n’est approfondi,
pas d’éloquence. Sans se donner le mot, les autres
« grands » ne l’ont pas vraiment attaquée mais l’ont
systématiquement « rectifiée ». Elle n’a pas été
brillante. Depuis plusieurs mois, je ne la crois pas au
second tour, même si tous les sondages l’assurent d’y
être. Elle a fat plusieurs faux pas, dont l’un risible car
s’affichant gardienne de notre patrimoine et de notre
histoire, elle a péroré sur les crèches dans les mairies,
chacun croyait comprendre qu’il s’agissait d’une politique
nouvelle pour l’enfance. Mais non ! c’était le « petit
Jésus en plâtre » et les sapins que des arrêtés avaient
exclus de l’espace public, il y a quelques années. Ce qui
a permis à JLM de belles définitions de la laïcité et plus
encore de la République. Elle a encore moins brossé le
tableau des ralliements que son entrée à l’Elysée
provoquerait immanquablement, ni fait réfléchir sur le
calendrier de ses consultations référendaires et de la
mise en application de la représentation proportionnelle.
Evoquant quantité de constitutionnalisations de ses
thèmes, elle n’a pas encore inscrit le retour à la peine
capitale dans sa liste, mais le faisait deviner.
Je réfléchis plus que je ne
mémorise. Il me semble que mes réserves sur les primaires
et sur ce « débat » sont partagées par beaucoup. Il est
question de ne pas renouveler ce qui a été hier soir et
fut fatigant, plus que tout.
19 heures 47 + Je conclus cette
journée et ces réflexions en reprenant les textes proposés
[2]pour
aujourd’hui par l’Eglise. La lecture du livre de Daniel,
l’épisode de la fournaise et une façon de profession de
Nabuchodonosor, ont-ils une réalité historique attestée
par d’autres chroniques. L’histoire spectaculaire du
peuple choisi semble peu attestée par des traditions
autres : certainement, cet aspect des textes fondateurs de
notre foi a du être travaillé. Echo de la sortie d’Egypte,
d’une conversion ou d’un événement spirituel à Ninive, de
la déportation à Babylone, puis du retour à Jérusalem. A
chercher [3].
Mais la leçon m’avait déjà atteint ce matin. Ce n’est pas à nous de te répondre : stricte anticipation
de la recommandation de Jésus aux siens, les réponses en
procès devant les hommes leur viendra de l’Esprit. Si
notre Dieu, que nous servons, peut nous délivrer, il nous
délivrera de la fournaise de feu ardent et de ta main, ô
roi. Et même s’il ne
le fait pas, sois-en bien sûr, ô roi : nous ne servirons pas
tes dieux, nous n’adorerons pas la statue d’or que tu as
érigée. Précision
déjà donnée dans l’épisode du veau d’or, érigé pendant
l’absence de Moïse, mais – ce dont je ne me souvenais pas,
à l’instigation d’Aaron lui-même [4],
l’interprète et compagnon de Moïse. Un Dieu de chair, dont
on aura physiquement raison.
[1]
- évangile selon saint
Jean VIII 30 à 33 – trad. Bible de Jérusalem, éd. 1956
[2]
- Daniel III 14 à 95 ;
cantique des jeunes gens dans la fournaise in Daniel III
52 à 56 ; évangile selon saint Jean VIII 31 à 42
personnage de Daniel – wikipédia 17 novembre 2016,
ses deux tombeaux
Daniel Tombeau
présumé de Daniel près de Samarcande,
en Ouzbékistan.
La légende veut que son corps continue de croître
malgré sa mort, d'où un cercueil grand de plusieurs
mètres.
Son tombeau est
vénéré à Suse
en Iran (Khouzistan).
Vers 1400,
l'empereur turco-mongol Tamerlan
ramena de Perse
à Samarcande
une relique
supposée (un bras, ou le corps entier, selon les
versions) de Daniel, qui est appelé Doniyor en
ouzbek.
On trouve donc également un tombeau de Daniel à
Samarcande.
exode à Babylone – wikipédia 10 mars
2017
C'est donc toute
l'élite du pays, religieuse, politique et économique,
qui est déportée, mais non la population rurale. Les
conditions de cette déportation semblent s'être
rapidement améliorées sur place. Des tablettes
administratives en cunéiforme
retrouvées dans le palais royal de Nabuchodonosor à Babylone
mentionnent la distribution de rations au roi Joaquin
de Juda, à cinq princes judéens ainsi qu'à d'autres
membres de l'élite de Juda, aux côtés d'autres
déportés de haut rang venant d'autres royaumes1.
Ils vivaient donc dans le palais royal, en otages,
mais étaient traités en accord avec leur rang.
beaucoup s'étaient
installés et restèrent à Babylone : ils constituent le
premier centre de la Diaspora.
On en retrouve certains dans des tablettes économiques
de la période
achéménide (Ve siècle)
retrouvées à Nippur2.
Ces familles font des affaires avec des Babyloniens de
souche, et sont parfaitement intégrées
dans l'économie de la région. Rien ne les distingue
des autres dans nos sources hormis leurs noms
personnels, comportant souvent le nom de Yahweh
(retranscrit Yaw
en cunéiforme),
et dans certaines familles on trouve des membres avec
un nom juif
et d'autres avec un nom babylonien,
faisant référence à une divinité mésopotamienne.s
sortie d’Egypte – wikipédia 1er
janvier 2017
[4]
- Exode XXXII 1 à 6
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