Prier… le suspense entretenu par Jean l’évangéliste est à son
comble.
Deux récits, deux forces sont à l’œuvre dans tout le texte,
dans tout le
témoignage. Jésus se révèle progressivement, de plus en plus
nettement, et pour
une identité de plus en plus unique, exceptionnelle, décisive.
D’une certaine
manière, il faut arrêter cette révélation, il faut nier cette
réalité,
l’empêcher-même. Parce qu’Il est vrai Dieu, et plénitude de
cette Révélation le
concernant, nous concernant pour notre salut, Jésus, vrai
homme, entrera
librement dans la prison où croient L’enfermer les hommes : la
mort. Ses
détracteurs Le poursuivent Le piègent, le manquent et s’y
reprennent. Cette
fois, l’engrenage : à partir de la résurrection de Lazare [1],
vous
ne voyez pas quel est votre intérêt : il vaut mieux qu’un seul
homme meure pour tout le peuple. Deux
dialectiques, la divine, l’humaine. Jésus, homme donne prise à
la dialectique
humaine, de corps, d’existence, d’emploi de Son temps, des
lieux qu’Il
fréquente... et par l'un de Ses disciples. A partir de ce
jour-là, ils décidèrent de le tuer. … Les grands
prêtres et les pharisiens avaient donné des ordres : quiconque
saurait où
il était devait le dénoncer, pour qu’on puisse l’arrêter. Et le fil divin du récit est donné par le prophète
Jérémie : ma
demeure sera chez eux, je serai leur Dieu et ils seront mon
peuple. Alors, les
nations sauront que Je suis le Seigneur, celui qui sanctifie
Israël, lorsque
mon sanctuaire sera au milieu d’eux pour toujours. Et nous savons de quel sanctuaire, de quel Temple il
s’agit… le
Corps-même du Christ, et Son habitation en nous.
Ce soir, cette nuit, intense
action de grâce. Reconnaissance à Dieu et aux hommes, à mes
aimées, à tout le vivant qui m'est contemporain, que j'aime et
qui m'entoure. Alleluia. Fermer les yeux, puis cette nuit
comme chaque année depuis 1993, un instant devant la tombe de
ma mère. A quitté tous les siens, a rejoint tous les siens. ...
Je change leur deuil en joie, les réjouis, les console après
la peine. Ce qui scelle le sort humain du Christ, c'est la
résurrection de Lazare. ce qui Le perd humainement est
cela-même qui dit Sa propre issue, la seule qui compte pour
l'univers, pour nous, pour la Création. C'est factuel. Ce
fut factuel, cela nous reste aujourd'hui. Beaucoup de
Juifs qui étaient venus auprès de Marie et avaient donc vu ce
que Jésus avait fait, crurent en Lui. mais quelques-uns
allèrent trouver les pharisiens pour leur raconter ce qu'Il
avait fait. Le suspense de toute vie. Au paroxysme humain,
s'il est possible, celle du Christ : qu'en pensez-vous
? Il ne viendra sûrement à la fête ! Les hommes et Dieu. C'est
le pécheur, le bourreau qui comprend le mieux Dieu. Le
centurion, Caïphe : il prophétisa que Jésus allait
mourir pour la nation, et ce n'état pas seulement pour la
nation, c'était enfin de rassembler dans l'unité les enfants
de Dieu dispersés... Vraiment, cet homme était le Fils de
Dieu.
[1]
- Ezéchiel XXXVII 21 à 28 ; cantique selon Jérémie
XXXI 10 à
13 ; évangile selon saint Jean XI 45 à 57
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