Reniac, mardi 25 Avril 2017
19
heures 28 + Psychologie humaine ?
grâce divine ? de mon éveil au milieu de cet après-midi, plusieurs heures
n’ont été qu’un instant mais celui de l’éternité pendant lequel j’avais
conscience de sombrer. Tout donc m’aurait manqué en cette vie, sauf notre
fille, sauf Dieu, mais elle et Lui ne m’ôtant pas cette sensation terminale
d’échec, de solitude d’avoir tout manqué et de ressentir que tout me fait
défaut. Et puis quand j’ai reçu le dernier coup : beaucoup trop tard pour
être admis au stand des signatures de livres, lors des prochaines
« journées missionnaire » de Franklin (Saint-Louis de Gonzague, à
Paris, précisément rue Franklin…), ce qui m’eût vraiment réjoui d’autant que
c’eût été l’occasion d’emmener Marguerite et de lui présenter « mon »
Collège encore imaginable en version 1950-1960. J’ai alors ressenti le point
zéro qui est celui du départ-redépart. A zéro. C’est d’ailleurs depuis
avant-hier ce que j’ai titré pour ce 330ème cahier intime. Sur tous
les plans, tranquillement le soin, la confection, la conquête. Un ou deux
livres non politiques pour parvenir à entrer en édition, cet automne. Un
éditeur faisant de la promotion. Un nouvel essai politique n’aurait aucun
impact si je ne suis devenu notoire. Nos chiens, nos arbres, notre fille vont
m’aider. Et puis la grâce.
Messe
de la saint-Marc au collège de notre fille – anciennement jésuite :
Saint-François-Xavier à Vannes. Elle est là, vraie. Zoé, sa commensale d’internat, une semaine sur deux,
tant celle-ci est difficile à vivre pour Marguerite comme pour Lise, venue
cette année et n’étant qu’en sixième. J’avais lu les textes la veille : ils
sont arides [1].
L’envoi en mission à toute la
création… et l’ambiance de toute vraie
évangélisation quand elle est habitée : le Seigneur travaillait avec
eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient. Bien plus pastoral que les autres Apôtres,
sauf Jacques si vivant, Pierre : déchargez vous sur Lui de tous vos
soucis, puisqu’Il prend soin de vous.
J’en suis là, apaisé depuis les derniers coups.
Notre
époque. Je rentre par le cimetière, notre tombe et le sourire de ma mère, les
rosiers près d’éclore, le noisetier touffu et fier. Appel téléphonique :
un certain Brice, de la part des éditions Bayard. Marguerite, abonnée à Prions en Eglise junior, m’est-il rappelé. J’abonde, j’ajoute Philotheo, que Pierre I. offre à notre trésor. Je
fais l’éloge mais indique l’édition senior, physiquement commode plutôt que d’aller sur écran à l’A.E.L.F. (ce
que je fais pour communiquer les textes mais pas pour les lire et prier :
les commentaires y sont puérils. J’écrirai peut-être à la rédaction. Et voici…
il n’a pas « sur son papier » cette édition, il l’ignore, quant à la
Croix, il n’en a jamais entendu parler,
lit-il les textes de la messe chaque jour ? il ne sait pas même où sont
les bureaux du journal et de l’édition. C’est un simple démarcheur commercial.
Je l’assure ne pas lui en vouloir mais suis heureux d’avoir été enregistré.
Kiosque place Maubert hier, la Croix, l’indépendance çà s’achète, 1,80 €. Soit, mais une autre prospection. A la
Procure où j’achète un joli bronze émaillé pour le baptême de Zoé, commentaire
sur dimanche, commentaire sur le vicaire général mis en examen, sur notre
évêque, sympathique et présent quand on est devant lui, mais qui ne répond pas
aux lettres et ne reçoit pas.
L’élection
en cours. Je ne regarde les chiffres du premier tour qu’en début de cet
après-midi. Si les quatre candidats de gauche n’en étaient qu’un, ce serait
plus 27% pour la gauche et le premier rang pour le second tour. JLM à un cheveu
de FF. Presque trois points d’écart à l’avantage d’EM sur MLP. Perplexité,
regrets, scandale de tous ceux que j’interroge. Et même, comme moi, peur de la
suite. De toute la campagne, je n’ai physiquement rencontré aucun
« macronien ». Très sagement, JLM déclare ne donner aucune
« consigne de vote ». Christine BOUTIN va plus loin : le moins
de voix possible à EM. Et donc, selon elle : MLP. L’entretien avec BOURDIN
ne m’avait pas déplu il y a une semaine, mais l’inconnu demeure entier sur ce
jeune homme qui n’a pas encore quarante ans. A y réfléchir, il est le candidat
de ce dans quoi nous avons commencé d’être enfoncé depuis dix ans, sinon depuis
la mort de FM. L’argent, la fin des conventions collective en droit du travail.
Sous couvert de jeunisme et de réalisme. Le bulletin blanc, sans valeur légale,
et les abstentions, ne l’empêcheront pas d’être élu. Continuer le cours d’une
économie dominant le politique et « financiarisée » que LJ n’avait
nullement enrayé puisqu’il privatisa plus que JC et EB réunis, est mortel.
Avoir MLP et son populisme sans talent sera au contraire réversible :
réveil du peuple si elle joue avec les libertés publiques. Mon appréciation
dépend en fait de ce qui soulèvera le plus efficacement les Français contre le
cours actuel des choses, qui va s’accentuant et nous dépossède, nous robotise.
Papiers que glane et communique Françoise D., particulièrement éloquent sur le
sens et le contexte de la candidature EM. Sous couvert de réinventer la
démocratie par un consensus sans thème que de condamner notre absence de
démocratie et de sincérité, il est manifeste que l’on va favoriser l’argent,
celui qui a gobé notre patrimoine industriel et détruit nos acquis sociaux. JC
nous a donné NS, FH nous donne EM. CAMBADELIS signe le tout : nous ne
laisserons pas prendre l’âme française, donc voter EM, qui serait le fondateur
d’une social-démocratie qu’a tenté déjà d’énoncer en ses laborieuses
conférences de presse le président sortant. Sensation donc : avec EM,
l’emprise de tout ce que nous abhorrons depuis dix quinze ans va se resserrer
encore. Avec MLP, l’âne Martin ruera bien vite. Le choix serait donc entre le
peuple et l’argent, j’eusse préféré que ce soit JLM le candidat du peuple. Et
de beaucoup : c’eût été réellement le fort débat. Celui qui se prépare va
évidemment – avec la complicité de l’appareil PS et sans doute de FH –
culpabiliser tout vote pour MLP, qui sera réputé xénophobe et anti-européen. Je
ne crois pas être de ce bois. Sans FH, nous n’aurions pas EM en lice ni, a
fortiori, à la tête de l’Etat, de notre République. Il peut bien sûr y avoir
une surprise, non dans les votes, mais dans la politique des prochains mois, si
c’est EM qui la signe, et qui aura « aboli », croira-t-il … fera-t-il
croire… tout clivage droite/gauche en France.
Désagréable
ce matin : l’auto-école, je pensais avoir mon heure d’évaluation aussitôt.
Non ! ce ne fut que pour fixer celle-ci, mardi en huit. Je m’étais garé
loin, mais ensuite me fait prendre au volant, quoique pas encore démarré par le
type qui m’avait donc suivi des yeux : très flic et se disant étonné. Je
n’ai pas eu la présence d’esprit de lui dire que j’attendais ainsi ma femme,
disant simplement que je n’allais rouler que jusqu’à la salle des fêtes.
L’ensemble a mis le comble à cette sensation de nasse, de prison dans laquelle
je me suis retrouvé à mon retour ici : la maison surencombrée, Edith
continuant de se faire livrer des meubles, apportant des toiles, rien n’est
laid, mais où mettre cela ? elle répond Strasbourg ? je ne vois pas
où dans nos petits appartements. Tenue de deux caisses, car elle veut préserver
son ultime épargne, affectée à Strasbourg uniquement. Je lui dois donc les six
cent euros pour financer Val Thorens et autour. Lui rappeler notre dette
d’honneur envers Ousmane, proche de mille euros, ne la fait pas protester
certes, mais ne nous fait toujours pas envoyer cette sommes à Barkéol.
Hélas !
23
heures 37 + Pour résumer, le premier tour constate le fiasco des partis
traditionnels, et le second tour va être le choix des Français entre une
continuité de ce qu’ils ne veulent pas, qui s’accentue et qu’ils tolèrent (la
finance dans l’économie, la société et la politique) ou la rupture. Fasse le
ciel que MLP ne soit qu’un instrument, décisif pour la rupture, mais éphémère
dans l’exercice d’une fonction que tout paralysera. JLM, quatrième seulement,
est désormais un recours car FF disparaît de l’avenir. A tout le moins
l’élément intéressant d’une rénovation de la gauche, le PS va se laisser
absorber dans les dispositifs d’EM, et donc accentuer son passage au compromis
financier sur l’économie.
Anniversaire
de la mort de Dom MEUGNIOT (+ 2011), l’énigme sur toute sa vie monastique et
son legs : poids et ouverture, Ousmane. Une amitié incomplète, pas assez
cultivée de ma part pendant ses dernières années, de retour en France. Un homme
secret, dont je n’appris qu’à notre dernier moment ensemble, combien la mort de
son père avait été décisive pour son entrée au monastère. Mais sa présebce, son
souvenir : une force décisive dans ma propre vie, depuis Avril 1963
[1] - 1ère lettre de saint Pierre V 5 à 14 ; psaume
LXXXIX ; conclusion de l’évangile selon saint Marc XVI 15 à 20
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