Lundi 10 Avril 2017
09 heures + Ambiance de cette journée, oui, la
jalousie des hiérarques : le repas chez Lazare, le succès de Jésus. Puissance
du texte puisqu’il s’agit de Dieu, Isaïe toujours : Ainsi parle Dieu, le
Seigneur qui crée les cieux et les déploie, qui affermit la terre et ce qu’elle
produit ; il donne le souffle au peuple qui l’habite, et l’esprit à ceux
qui la parcourent : « Moi, le Seigneur, je t’ai appelé selon la
justice ; je te saisis par la main, je te façonne… Et c’est la
prophétie, le Père tout-puissant, le Fils fait homme, l’immense mission par
volonté du Père : je fais de
toi l’alliance du peuple, la lumière des nations ; tu ouvriras les yeux
des aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et, de leur cachot,
ceux qui habitent les ténèbres. » [1]. Je reviens en fin de journée à
celle de Béthanie et à l’ensemble du texte de Matthieu hier, mais les urgences
sont là, les téléphones, la poste puis le Calame, et notre circuit de
l’après-midi, Marguerite et moi. Mais celle-ci me rappelle : la prière du
matin et non du soir, au mieux pour ce que je diffuse, elle a raison. – Avant
notre départ, les hortensias et les figuiers.
19 heures 46 +
Une recommandation de texte de Yann P. me fait aller à l’identification de ce
texte : un Jésuite octogénaire recevant ou prenant la nationalité
hongroise il y a un mois et faisant l’éloge en fait de la politique raciste et
anti-immigration de la Hongrie. La source : un site christianophobie.fr,, c’est la veine qui commença de battre au début de
2012 quand il fut entrepris de voter pour des valeurs, qu’on anticipa le débat
sur le mariage homosexuel, NS régnant encore et étant candidat à redoubler, et
que commença à courir la rumeur d’une islamisation rampante de la France. Ce
qui aboutit aujourd’hui au livre le plus récent de FF : l’islamo-fascisme.
L’appel à retourner au blog. de Jacques FATH, communiste, et donnant une réflexion
sur la Syrie après une méditation de quelques jours antérieures sur TRUMP,
va-t-en-guerre ou pas. Dans notre pays sans orientation, sans animation, sans
pouvoir politique finalement depuis plusieurs mois sinon années : la
fantomatique présidence de FH, l’élection présidentielle au lieu de nous
ramener vers des repères, nous dissipe et nous divise plus encore. Nous sommes
conviés à des choix impossibles, entre des peurs entretenues tandis que les
médias surpuissantes puisqu’il n’y a aucune personnalité claire, au moins pour
le premier rang, ajoutent à la caricature de tout. Il y a un découplage complet
entre la perplexité générale et une procédure qui ne mène plus qu’à une autre,
puisque le pouvoir dépendrait d’ici un mois de la composition de la prochaine
Assemblée nationale. Donc, des lectures de l’actualité sinon d’une candidature
dans la ligne d’un christianisme intégriste, que n’a pu encadrer le dernier
papier des évêques, tacitement désavoué par beaucoup de ceux-ci, et d’autres
lectures peut-être moins crispées mais inconditionnellement anti-américaines et
pro-russes comme le fut de sa naissance à sa mort de facto. Le PC forcément
pro-soviétique. Je ne peux croire que ces artifices dirigent vraiment la
majorité d’entre nous, mais comme il n’y a personne sur la dunette, que
l’Europe a été tellement défigurée, tellement embourbée depuis dix ans, qu’elle
ne figure même sur aucune des affiches-portraits des candidats, il n’y a pas
vraiment de substitut. Nous allons vers une bataille du second tour entre deux
inconnues : l’inconnue de ce que produirait la victoire du Front national,
et l’inconnu de ce qu’est EM. Faire de ce débat un « referendum » sur
le mondialisme consacrerait la disparition dans notre conscience française de
ce que nous avions construit depuis 1950, la chance et l’issue européennes.
23 heures 04 +
Mon cher Eric de L. me ramène au solide, " la douce joie " de cette
Semaine Sainte. Les évangiles sont extraordinairement factuels et visuels.
Benoît XVI commença son homélie pour les Rameaux qui concluait la première
année de son pontificat, en nous faisant méditer sur l’âne, monture du Christ.
Aujourd’hui, c’est à Béthanie, la fête de famille, les rôles clairement
distribués, Marthe de service, Marie et son geste immortel-éternel, Judas qui
eût voulu que soit versé dans la bourse commune ce qui avait été dépensé en
parfum. Tout le monde est là, et Jésus rappelle la réalité de nos vies :
Sa présence-absence désormais. Des pauvres, vous en aurez toujours, mais moi, vous
ne m’aurez pas toujours. Par extension, des drames et des deuils, nous en
aurons toujours, mais en est-il de plus intense que cette mort motivée par la
jalousie mais étiquetant le condamné sans se tromper. La Passion du Christ,
c’est le total refus de l’issue des promesses et des attentes de deux
millénaires, mais c’est aussi le triomphe de l’obéissance, de l’humilité, de la
foi car le Christ vécut toute Sa vie terrestre dans la perspective aussi bien
de Son horrible supplice que de Sa glorieuse et absolue résurrection. A Béthanie,
tout le monde est identifié. Je regarde, je prie, j’ai confiance. – Notre
époque n’a plus même la curiosité de Dieu. Et pourtant le tête-à-tête est
possible. "Douce joie", simplement parce que l'acmée spirituelle et
liturgique
qu’est explicitement, résolument la Semaine Sainte,, le mouvement
totalisant de l'Eglise entière nous met plus encore que dans tout le reste de
l'année, en relation avec un Dieu dont la contemplation est plus immédiate que
jamais : les paroles, les gestes, les ambiances, le récit avec en fond les
supplications et les anticipations de nos grands Prophètes.
[1] Isaïe LXII 1 à 7 ; psaume XXVII ;
évangile selon saint Jean XII 1 à 11
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