samedi 19 août 2017

u es mon Dieu ! Seigneur, mon partage et ma coupe : de toi dépend mon sort - textes du jour


Samedi 9 Août 2017


08 heures 08 + Le problème de notre époque est la sensibilité. Nos politiques, nos commentateurs n’en ont pas, au moins selon leurs textes et leur maintien. Il est possible que la réflexion et la révolution mentale viennent de certains dans le patronat : ce serait une mûe, mais c’est là qu’est la prise de conscience de ce que politiques et syndicats ont perdu le contact et avec leurs administrés et avec nos problèmes. Le clergé empêtré par un mode de vie qui l’isole et par des problèmes de moeurs ou d’argent posés par une infime minorité, mais de façon aussitôt voyante et exploitée, alors que ce n’est nullement la norme (vg. BARBARIN « en uniforme » à la une du Monde une énième fois), mais qui quand ils s’avèrent sont éclatants, et marquent l’ensemble de l’Eglise, lui non plus, n’a pas naturellement la sensibilité et la liberté d’expression. Jésus, combien de fois : saisi de compassion (qu’il faut traduire, ai-je souvent entendu par : pris aux tripes). Les retours de Yahvé sur Lui-même dans la geste du peuple choisi, combien de fois… mais nous…nous sommes tous le débiteur à qui le roi a fait remise de tout et qui réclame le minuscule au camarade de rencontre. Ce que je reçois de Frédéric P. [1]et transmets à Phe avant de me recoucher un peu.

17 heures 39 + A l’évidence, nous ne sommes plus adaptés à notre époque et aux circonstances : celles-ci nous échappent en cause, en remède, en évaluation qui pourrait d’ailleurs n’être pas négative. Surtout un monde apparemment illisible, sauf qu’il est instable et a peut-être déjà basculé ?l es pays dont on sait peu : les grandes et petites dictatures (ainsi en Mauritanie, je crois bien que « depuis toujours », nous ne savons rien de ce qui se pense et a fortiori peut se tramer dans l’armée – sagesse de MoD, l’intégration au Parti aurait été une osmose faisant mieux ressentir les états d’âme) et les pays dont on sait beaucoup : vg. les Etats-Unis, TRUMP nous en donne-t-il crûment l’opinion et les structures dominantes, ou bien va-t-il se faire défenestrer ?patronat et classe politique l’ont quitté après ses séries du milieu de semaine (PERSHING et LEE). Vg. le Royaume-Uni et son auto-gestion du brexit tandis que nous le laissons seul à cuver son referendum, au lieu d’ouvrir nous-mêmes le jeu par une refonte de toute l’entreprise Europe…
Prier… écrire me réconforte sur moi-même et en ambiance, mais faire accepter et comprendre cette « activité » de toute une existence à longueur de décennies, quelles que soient les étapes, les obligations de vie professionnelles, les détresses… Y a-t-il un saint patron de ceux qui écrivent pour respirer, se maintenir, continuer ?

18 heures 23 + Les rencontres à longueur de ma vie. Des personnes depuis longtemps et surtout du fait de ma profession, de mes enquêtes (DG, la Mauritanie). Mais à mon adolescence, les livres et les auteurs : les « classiques » de notre XXème siècle, Maman m’en indiquant avec tant de justesse [2], les jeunes femmes débutant [3]… j’en oublie et maintenant en ma vieillesse, voici Die Wand, il y a huit jours (hier soir, cette page sur les violettes), et à l’instant cette dessinatrice sans doute sino. ou nippo-américaine (saisir le bonheur d’être seul… ce qui me cueille dans ce que je viens de vivre douloureusement ce matin mais qui se résorbe et me fait leçon) : Yao Ma Van As… totalement inconnue de moi, il y a un quart d’heure (dépêche du Huffington Post) [4]. Calme. Prier ne calme pas, il faut être calme et se calmer pour prier. La formation. Saint Jean Eudes et sa fondation, sa spiritualité (le dévouement, les pestiférés de Caen, le précurseur de la dévotion au Sacré Coeur, quarante ans avant Paray-le-Monial, le sens de la mission, le relèvement du clergé)…  tout l’Ancien Testament, hier et aujourd’hui en « première » lecture : Josué et ses harangues [5], le Christ encore plus nettement car Il nous donne LE modèle. Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent. Nombreuses occurrences : l’accueil des enfants, les enfants enseignant… le Christ, Lui-même, est chacun de « ces enfants » [6].Quant à Josué, c’est de la pastorale : maintenez craignez le Seigneur ; servez-le dans l’intégrité et la fidélité. Un Dieu exclusif par opposition aux dieux d’au-delà de l’Euphrate dont venait Abraham, ou aux dieux d’Egypte, ou même les dieux des Amorites dont vous habitez le pays. Les dieux d’ambiance, les dieux d’assimilation ou d’intégration. Sincèrement, alors enlevez les dieux étrangers qui sont milieu de vous, et tournez votre cœur vers le Seigneur. Comme les tables de la Loi données à deux reprises par Moïse à son peuple, Josué prit une grande pierre et la dressa sous le chêne qui était dans le sanctuaire du Seigneur… Voici une pierre qui servira de témoin contre nous, car elle a entendu toutes les paroles que le Seigneur nous a dites ; elles servira de témoin contre vous, pour vous empêcher de renier votre Dieu. … c’est vous avez choisi de servir le Seigneur. Rester conséquents, discerner les idoles. Dans ma vie, dans nos vies. – Alors, certitude et action de grâces : tu m’apprends le chemin de la vie… je bénis le Seigneur qui me conseille ; même la nuit mon cœur m’avertit. … J’ai dit au Seigneur : Tu es mon Dieu ! Seigneur, mon partage et ma coupe : de toi dépend mon sort. Choix du peuple descendant d’Abraham, choix que m’a donné et fait faire ma vie, à mesure de tout et ce soir en conclusion de ce jour.


[1] - Le 18/08/2017 à 20:14, Frédéric P. a écrit :
 "Attentats", "terrorisme", plus que les mots, ces deux phénomènes semblent s'être introduit dans les pays européens. Ils sonnent comme des concepts nouveaux quand on entend les médias. Mais il n'en est rien: la paix, les révolutions et les guerres se succèdent inlassablement comme les 3 temps du valse, mais chacun suit un rythme différent. Si l'occident dansait encore sur la paix malgré les 9 et 11 septembre 2001, puis 11 mars 2004, ça ne veut pas dire que le monde était en paix. 
2001 aurait être le temps de la "révolution" mais les chefs d'orchestre a décidé qu'il n'était pas encore temps de danser sur un autre pied. Alors nous avons "oublié". 
 Enfin vinrent les attentats de Paris, qui nous rappellerent que sous l'équateur la paix n'est qu'un mot. La seule réelle nouveauté était que nous étions la cible. France, Allemagne, Belgique, Espagne. Ça semble nouveau mais il n'en est rien. 
A chaque attentat, a chaque pays touché, on nous appellent à la solidarité, à l'union, à la résistance, et les dirigeants soutiennent qu'ils se battront contre le terrorisme. Comme une impression d'entendre un disque rayé.
Mais le "terrorisme" n'est qu'une idée, une idée bien moche mais une idée malgré tout. Tant que l'homme ne lira pas dans les esprits, l'ennemi restera invisible jusqu'à ce qu'il frappe. 
 Dans le paysage européen, c'est nouveau, et c'est dans la solidarité que les gens trouvent le courage. Mais dans le paysage mondial, c'est si vieux que nous avions juste tourné les yeux pour ne pas le voir.
Mais qu'arrivera-t-il quand cette nouveauté deviendra une routine? La solidarité finira par s'essouffler et nous tournerons les yeux chaque fois que nous ne serons pas personnellement touché, comme nous l'avons fait avant que nos pays ne soient victimes.  
Funeste destin qui nous attend. 
 J'écris çà à chaud alors mes idées ne sont pas aussi bien organisées que je le voudrais mais ça fait du bien de le dire. 
Le 19/08/2017 à 07:34, Bertrand Fessard de Foucault a écrit :
Rien de l'avenir n'est acquis, bien cher et beau Frédéric, mais vous dites un constat profondément juste et pas répandu : l'habitude, la routine, qui nous guettent. Les mots tout faits de l'horreur et de la soi-disant solidarité. Il y a le risque dans presque tout actuellement de la vie collective que ce ne soit que peinture, que façade, théâtre et scène. Alors que la souffrance, la séparation, la terreur sont la vie, la mort dont nous ne savons rien qu'à entendre ou regarder d'autres que nous. Rappel aussi de ce qui ronge chacun de nous intérieurement

J'apprécie votre sensibilité et vous lire, lucide et empathique, ressentant bien notre époque, fait du bien. Les âmes fortes peuvent l'emporter. Le débat n'est pas nouveau, mais c'est le nôtre, notre épreuve. Vous avez raison de dire que nous n'avons pas pris garde alors que depuis vingt ans, cela naissait, grossissait, se manifestait. Et il n'y a - atrocement - pas que cette émergence-là du mal de notre époque et de nos soi-disant civilisations que nous faisons peu avancer, malgré tant de morts et poses, et laissons trop reculer. Ce n'est pas notre hantise. C'est notre époque, après les guerres mondiales, la shoah, la décolonisation. Vous avez raison, c'est encore plus insidieux, cela peut encore plus nous séparer du réel parce que ce ne serait pas le nôtre. Or, c'est notre responsabilité. Je ne vois pas de solution dans l'instant sinon que nous sommes appelés à la sincérité entre nous tous et pour nous tous.

N B Sur
Arte, avez-vous vu Die Wand (le mur) - austro-allemand, livre publié en français chez Actes Sud - , l'autre mercredi.
Le 19/08/2017 à 08:01, Bertrand Fessard de Foucault a écrit :
Cher Philippe,
courriel précédent. Message d'un de "mes" étudiants, l'an dernier, en université privée qui démarrait à Nantes (mais était en fait une boîte à soupe, quoique le concept n'était pas inintéressant : YNOV, sites à Bordeaux et aux Etats-Unis, fondateurs, un groupe de sportifs français).
Les décennies précédentes depuis un grand siècle ont eu chacune une vraie prise de conscience, des capacités de synthèse et des réactions même si celles-ci étaient trop tardives.
Depuis vingt ans, nous n'en avons pas et n'en suscitons pas.
Si le Président prend à coeur et âme, la question climatique et par extension celle de la relation avec tout le vivant, une rencontre avec l'auteur de l'admirable et très pastorale encyclique Laudato Si : le pape François, serait une excellente chose. La rencontre ne serait pas de protocole. Rencontre d'ailleurs qui me semble manquer à l'agenda.
Je vous recommande livre et film : Die Wand - Le mur . actes sud.

[2] - GIDE, MONTHERLANT, SARTRE, CAMUS auxquels elle ajoutait BRASILLACH me faisant aller à DRIEU la ROCHELLE, et STEINBECK, Graham GREENE… les germaniques vinrent plus tard mais décisivement Hermann HESSE, MUSIL, SWEIG… Il y a eu Mircea ELIADE. Les Russes et les Espagnols autant dire jamais. Maman aussi : KAWABATA… L’histoire de mes lectures s’interrimpit quand ma bibiothèque s’organisa en histoire autour des crises de légitimité qui ont fait la France et en vie professionnelle, selon mes affectation, autour du pays où je vivais pour deux, trois, quatre ans parvenant à lire dans la langue des siens

[3] - Claire GALLOIS, Muriel CERF,  Françoise LEFEVRE, Catherine PANCOLL à leur premier livre, chacuue et leur aînée à toutes : Françoise SAGAN…

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[5] - Josué XXIV 14 à 29 ; psaume XVI ;évangile selon saint Matthieu XIX 13 à 15

[6] - Marc X 15.16 ; Luc XVIII 15 à 17 ; Luc IX 47 ; 1ère lettre de saint Pierre II 1.2 ; 1ère lettre de Paul à Timothée IV 14 & XVIII 3.4


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