Hier
Une étoile de première magnitude, se déplaçant du sud
vers le nord ? satellite artificiel ? OVNI ? il y a une petite heure, il faisait
encore un peu jour. Maintenant nuit sans lune. Sur la terrasse vers l’ouest,
la Grande
Ourse, le Bouvier comme dans un planétarium. – Aux caisses
« du » Leclerc, un quidam peut-être pas la cinquantaine,
regarde indéchiffrable les achats sur le tapis roulant, les siens, les miens,
pas volumineux ni dépensiers les uns ni les autres. Vous êtes un contemplatif !
- ? – Jamais entendu ce mot-là. – Je lui explique : qui regarde avec attention,
profondément. … Mais je suis d’abord resté sans voix, toute notre civilisation
ou sa dérive aujourd’hui. J’ai pris pour exemple les deux types d’ordres
religieux, j’aurais pu, etc… Pas une hôtesse de caisse, mais bien un homme qui a
rougi pendant notre dialogue. Je lui dis sa rareté, il l’admet, je ne l’ai
jamais vu ici en vingt ans. Il doit en avoir quarante, n’est là que l’été,
étudiant…en conservation du patrimoine. Il convient que les études sont
difficiles et les emplois rares, peu rétribués. Il semble heureux, tranquille. –
Au stand photo., une très jeune fille, petit boulot, vient d’avoir son bac.
Aucune orientation professionnelle, va passer six mois en Australie, apprendre
l’anglais. Elle dit la durée du voyage, pas son prix, ni l’organisation là-bas.
Ce matin, mon informaticien, un camarade, cinq ans en Chine, pas désagréables,
lui aussi informaticien. Il m’apprend à remettre en fonction la page-écriture de
mon blog. – Test de France ? ne pas émigrer ? mais le Canada et l’Algérie, et la
France n’était pas petite. Aujourd’hui, il me remet en fonction mon blog, en changeant d’accès internet,
Internet 8 ayant changé une de ses
applications sans égard pour ses pensionnaires de dix ou quinze ans : il
m’enseigne Firefox et les transferts
de favoris, qui s’appellent désormais
(propriété intellectuelle) des marque-pages. La France complètement en dehors de ces
technologies et inventivités grand public ? mais elle a eu longtemps de
l’avance, elle avait inventé le minitel (mais qu’elle n’a pas su vendre, pas plus
que le Secam, le Concorde et le Rafale…). Que sont devenus les milliards du
plan-calcul et les Bull (les gestions catastrophiques de l’un de mes camarades
ENA et Franklin qui ne s’en est pas porté mal en finances personnelles, il est
vrai en conclusion avancée de bien d’autres). Selon Jérémy, nous avons la
matière grise, autant qu’autrefois, les investissements ne sont pas lourds, mais
nos jeunes partent désormais à l’étranger, principalement aux Etats-Unis. …
Ainsi aujourd’hui, suis-je au cœur de nos sujets de France et d’époque. Je crois
en ces dialogues et même en ces regards. Au direct et au live. Ils étaient naturels, constants
« autrefois ». – Vers l’est, le carré de Pégase. – Jérémy … vous êtes chrétien ?
pratiquant ? pas du tout, agnostique, mes parents aussi. Il est disponible,
compétent, il a perdu l’an passé peut-être une vingtaine de kilogs, répondant à
ma remarque d’évidence : un chagrin d’amour. Cela persiste car lui demandant des
nouvelles d’une collègue enceinte « jusqu’aux yeux » : pour bientôt, le bébé ?
il reçoit la question pour lui. Il faut encore que je trouve…
Ce matin
Aboiements en continu de Boule-de-neige…Eveillé avant
six heures, sortant d’un rêve embarrassé. Une maisonnette la mienne. Je découvre dans
le jardin, un énorme bloc de détritus compacté, goudronné, plusieurs mètres de
haut et de long, déposé quand ? et par qui ? dans la maison-même, je constate
que les murs n’ont pas plus d’épaisseur qu’un cartonnage, beaucoup de monde dont
ma chère femme que je cherche à prévenir, elle est de dos, devant un miroir ? à
s’apprêter, dos semi-nu, une robe ivoire avec une ceinture épaisse et une sorte
de passant à la hauteur des homoplates, également ivoire, c’est bien. Fermé
l’accès au chenil, rendormi.
Huit heures moins le quart, Thérèse : la petite dame est
partie. Sans nous le faire sentir, elle-même s’y était préparée depuis au moins
deux jours. Hier soir, le hoquet, selon elle : annonciateur. Destinée dont nous
ne savons rien, pas même le nombre de maris ? un disparu pendant la guerre, deux
autres morts, sa fille morte, une nièce qui depuis vingt ans se veut introuvable
pour ne pas la voir et qui va toucher une somme non ngéligeable.
Nue-propriétaire de l’appartement de banlieue, la belle-fille a perdu ses
parents, son mari et son fils. Nous ne savons qu’une chose, sa fin de vie
miraculeusement entourée, la rendant elle-même sans doute moins dure de cœur
qu’elle ne le fut quand elle était bien portante. Agnostique, mais que de
soupirs : mon Dieu, mon Dieu… nous prierons à son inhumation, nous prions déjà,
le mystère est trop grand et pourtant il est tellement présent, à notre portée
qu’il nous entoure, nous envahit et probablement nous fait grandir, car la mort
prouve la vie.
Prier…[1] Si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ;
mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit. Sens de la mort, la fécondité. La vie :
solitude ? la mort : peuple ? en tout cas, expérience de la réalité, notre
liberté autant que notre condition peuvent faire notre solitude, la mort nous
rappelle nos solidarités et notre communauté-communion de destinée. Chemin de
mort ? non. Relationnement à la vie, il dépend, sauf grâce, de nous. Celui
qui aime sa vie la perd ; celui qui s’en détache en ce monde la garde pour la
vie éternelle. Relationnement au Christ,
chemin pour la vie : si quelqu’un veut me servir, qu’il me suive ;e t là où
je suis, là aussi sera mon serviteur. Exégèse, exactitude des traductions ? le
Christ situé au présent et notre place dans l’avenir. Quant au « service », qui
consiste à préférer et à suivre-s’attacher, il est aussitôt et par son fait-même
retourné vers nous, à notre entier bénéfice, pour notre gloire, au sens de la
gloire de Dieu, au sens (selon Jean LAPLACE) de l’identité d’un être, de la
manifestation et de la véracité-même de l’être : Si quelqu’un me sert, mon
Père l’honorera. Quant à la charité, la
solidarité et aussi notre subsistance personnelle… Dieu est assez puissante pour vous donner
toute grâce en surabondance, afin que vous ayez en toute chose et toujours tout
ce qu’il vous faut, et que vous ayez encore du superflu… et retour au grain et à la semence. Dieu, qui fournit la semence au semeur et le pain pour la
nourriture, vous fournira la graine ; il la multipliera, il donnera toujours
plus de fruit à ce que vous accomplirez dans la justice. Paul comme Jésus n’ont aucune expérience des
champs ni de l’agriculture, et pourtant… le fabricant de tentes n’a aucune
comparaison tirée de sa profession dans ses épîtres et le Christ, charpentier,
n’a de rapport avec le travail du bois que physique, la croix… aucune
comparaison avec son métier, aucune parabole de menuisier ou de charpentier…
Différence de tonalité et d’ambiance totale entre le Coran et le Nouveau
Testament : l’incarnation du Fils de Dieu produit une proximité, une
accessibilité du Dieu quelqu’Unique et Incommensurable soit-Il, telle que Jésus
comme ses disciples, ses apôtres et même Paul l’avorton, expriment
avec autant d’autorité que de vérité la sollicitude la plus concrète de Dieu,
Père. Le Fils comme ses disciples sont imprégnés d’une familiarité assurée,
constante avec Dieu. La rupture dans la spiritualité humaine entre la logique
idea Dei, Deus est, et ce que nous
pouvons, ce dont nous devons vivre, c’est le Christ qui l’est par Lui-même,
Verbe incarné. L’homme alors peut tout simplement « imiter » Dieu, être à sa
ressemblance, à son image ainsi que le voulut initialement notre Créateur :
homme de justice, de tendresse et de pitié, à pleines mains il donne au
pauvre.
[1] - 2ème lettre de Paul aux
Corinthiens IX 6 à 10 ; psaume CXII ; évangile selon saint Jean XII 24 à
26
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