Hier
Minuit passée + Tout à l’heure, la lune à travers la
fourche brandie de mon vieil arbre-silhouette et surtout la veille en
sentinelles à la Tomi UNGERER de la ligne
d’arbres vers l’est, cèdres et chênes, leur rythme. Le ciel semblait n’être plus
qu’un apprêt pour la mise en page de ces silhouettes chaleureuses, immobiles,
étrangement tutélaires. La lune tellement brillante qu’aucune étoile
n’apparaissait sauf aux horizons. – Marguerite et ma chère femme m’ont appelé
vers onze heures moins le quart, en promenade canine. Récit de la soirée
télévision sans que cela dérange mon beau-père au bon sommeil, tandis que ma
belle-mère dormait déjà dans la petite chambre. Voix parfois trop haute de
Marguerite au téléphone, à ne plus la comprendre : nous avons fait des tartes !?
non des cartes. Récit d’un rendez-vous manqué à « l’escale », la « garderie » de
la Robertsau, Cécilia n’informant pas son amie mais un petit copain… Plantation
au parc d’une branche cassée et son ornementation, le jardinier municipal
complaisant et donnant des trucs mais un homme, que j’ai mal situé
fonctionnellement, est méchant. Tandis que l’ambiance est mauvaise et tendue,
que nous pensons aussi lui éviter le choc trop frontal de la mort de notre
vieille dame, elle vit admirablement et joyeusement l’instant : la vie est cela
pour elle, n’est-ce pas nous qui nous l’alourdissons ?
Ce matin déjà avancé
Contrairement à mon
habitude, mon rite (d’abord un courriel de vœux pour la journée à ma chère
femme, puis la lecture écrite des textes de la messe du jour), j’ai éclusé ce
qui me semblait des urgences : tirer parti de ce que j’apprends de la situation
mauritanienne, saluer celui dont c’est la fête aujourd’hui, prêtre s’il en est
par sa jeunesse d’âme (mais il est également encore très jeune biologiquement)
et sa ferveur souriante et écoutante, lire une amie qui se scandalise le plus
souvent comme moi sur les sujets d’Eglise [1]. L’après-midi d’hier jusques tard dans la soirée, ce
dossier pour la garde des Sceaux en qui j’ai confiance : la question des
prédateurs de multipropriétés, les parades et la nécessité d’un exemple pour que
ce mode si social et si économique autant en argent de chacun qu’en utilisation
collective de structures de logements me semblent bien posés par ce qu’il nous
st arrivé. La presque nullité des avocats de notre association pour assigner
maladroitement un seul des acteurs, honoraires en milliers d’euros… combien de
procès, de conclusions, d’assignations j’aurai gratté depuis mon rappel du
Kazakhstan, pour me défendre ou contre-attaquer, pour défendre la société de ma
femme et nos biens, ou de grande cause comme Marina PETRELLA ou cette jeune
femme d’Action directe, dont le nom m’échappe, MENIGON mais son prénom ?
Anne-Marie ? ou défendre l’Abbé Pierre et maintenant « mon » curé de Megève,
franc-maçon… et tandis que Jean-François COPE et Dominique
de VILLEPIN sont admis au barreau pour faire du « couloir », j’ai été résolument
mis à la porte de l’officine criblant les demandes, surtout quand j’ai évoqué
ces deux-là… gratuitement. Mais j’ai eu l’honneur d’un hommage intime de Robert
BADINTER et d’être « pris » au téléphone par Jacques VERGES, dont j’ai aimé la
citation dans la nécrologie qu’en a donnée Le Monde [2] Ma mère avait deux
relations décisives : avec ses père et mère, la vénération, encore plus que
l’amour, et avec elle-même, le sens de sa dignité. On ne peut être indigne à
peine de tout perdre. C’est d’ailleurs là que ma chère femme et à sa sauite mon
adorable fille m’attendent et veillent, que jamais je ne sois facile, banal ou
me courbe devant celles ou ceux qui intérieurement ou explicitement m’en
méprisent d’autant.
Prier en
souriant d’action de grâces… la merveille spontanée des évangiles, la force du
christianisme c’est d’être une histoire, des histoires, celles vécues de Dieu
avec les hommes et réciproquement, pas toujours avec la conscience humaine de ce
vécu, mais quand même. Le christianimse n’est ni un contenu, une dogmatique,
encore moins une organisation (paroles de commencement, j’espère décisif, du
nouveau pape, sur les tendances, clercs et laïcs confondus, au cléricalisme…).
Mais c’est très souvent une émotion, car Dieu est vivant et son Fils s’est fait
homme. Le Seigneur se laissait émouvoir
quand ils gémissaient sous la violence de leurs oppresseurs… [3]
L’homme lui répondit : « Maître, tout cela, je l’ai gardé dès ma jeunesse ».
Alors Jésus fixa son regard sur lui son regard et l’aima [4]
Le jeune homme riche dans la version
de Matthieu, un notable dans celle de Luc [5]
s’approchent du Christ sans plus, mais dans le récit qui est celui de Pierre, le
chaleureux, voici que cet homme accourut et, fléchissant devant lui, le
genou, lui demanda… Oui, l’émotion, le
cœur, l’entier du comportement …La leçon n’est pas sans appel, le demandeur de
conseils, à ces mots, le jeune homme s’en alla tout triste, car il avait de
grands biens. La phrase de GIDE : tout ce que tu ne
donnes pas te possède est terrible, mais
Jésus ne la dit pas. Il indique la direction, la propose, il ne se met pas même
en scène, il n’est apparemement pas le but suprême de tout homme, il répond à la
question, il est dans la dialectique de celui qui l’interroge et le prie :
Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? – Si tu veux
être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et turas un
trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi. Jésus laisse l’autre à sa solitude, à sa
tristesse, à son débat. Imaginer la suite n’est pas nécessaire. Nous la savons,
c’est la nôtre, ce sont mes refus, mes hésitations, mon manque d’écoute, ma
surdité peut-être… Et lui, il regarda leur détresse quand il entendit leurs
cris. La geste des fils d’Israël au temps des Juges indique bien ce ressac
permanent d’une vie spirituelle : désobéissance à Dieu, difficultés de toutes
sortes, pitié du Seigneur, reprise de notre route. L’Ecriture ajoute la relation
de chaque génération aux précédentes, et à celles qui furent exemplaires. Nous
sommes dans une histoire, nous cheminons. Le texte de l’Ancien Testament donne
sa force à la conclusion du Christ : puis, viens, et suis-moi… tandis que des fils d’Israël, il est répété
qu’ils suivirent d’autres dieux parmi ceux des peuples d’alentour… ils ne tardèrent pas à se détourner du chemin
qu’avaient suivi leurs pères… ils suivaient d’autres dieux… Suivre, puis, viens et suis-moi. L’Apocalypse conclut : viens, Seigneur
Jésus, pour que je Te suive. Amen.
Musique âcre,
la scie mécanique de Frédéric faisant le bois de notre hiver et de ses ventes.
Finette, couchée, le séant sur mon pied. Le monde qui aujourd’hui avancera d’une
journée, deuils et naissance, prière, réflexion, félonies et médiocrités,
sainteté et héroïsme. Je ne doute pas de l’issue. La « bête » ne triomphera pas.
Viens,
suis-moi.
[1] - Hier
j'étais en retrait par rapport à tout ce que je voulais travailler ...
En particulier de ce fameux texte donné je suis venu apporter ... la division
J'ai écouté Mgr Pontier , l'archevêque de Marseille qui vient de remplacer notre ami A 23...
Il a réussi à dire le contraire de ce que Jésus dit de lui
“Jésus n'apporte pas la division “..
Il était manifesté embêté par le texte .
Evidemment !
Il essayait toutefois de s’y attaquer ...
Vous, vous vous y êtes attaqué et vous avez vous donné à vos oiseaux de quoi se nourrir un peu en scannant les pages de Michel Henry sur cet évangile .
En lisant ces pages de “Paroles du Christ” je m’étais dit que j'y reviendrai s en le remettant en parallèle avec l'admirable profondeur de cette psychanalyste Marie Balmary à ce sujet ... Dans son livre le sacrifice interdit paru il y a près de 30 ans en août 1986.
En particulier de ce fameux texte donné je suis venu apporter ... la division
J'ai écouté Mgr Pontier , l'archevêque de Marseille qui vient de remplacer notre ami A 23...
Il a réussi à dire le contraire de ce que Jésus dit de lui
“Jésus n'apporte pas la division “..
Il était manifesté embêté par le texte .
Evidemment !
Il essayait toutefois de s’y attaquer ...
Vous, vous vous y êtes attaqué et vous avez vous donné à vos oiseaux de quoi se nourrir un peu en scannant les pages de Michel Henry sur cet évangile .
En lisant ces pages de “Paroles du Christ” je m’étais dit que j'y reviendrai s en le remettant en parallèle avec l'admirable profondeur de cette psychanalyste Marie Balmary à ce sujet ... Dans son livre le sacrifice interdit paru il y a près de 30 ans en août 1986.
L'Eglise, et surtout sa
hiérarchie épiscopale en France, cafouille, est nulle. Je me souviens à un
centenaire de Thérèse à Lisieux comment le cardinal Lustiger a laïussé pendant
une heure pour dire le contraire de que voulait exprimer notre vénérable sainte
dans son désir du sacerdoce. Je me trouvais assis à côté d'une religeuse belge -
belle et jeune - directrice d'une revue de théologie, dont il a plagié, sans la
comprendre, l'économie de la thèse, et sans la citer. Ambiance. Et il
s'était distingué de tous les autres intervenants en faisant placer une sorte de
ces tribunes-ambon comme en affectionnaient encore seuls les présidents
américains. depuis, tout le monde, etc...
"Ils" fabriquent des
homélies à tire-la-rigot, et ne savent même pas les faire
[2]
- En lisant un dossier, je me trouve dans la position d’un
monteur de cinéma devant ses rshes. C’est un métier d’art. Le procureur est dans
la même situation, mais lui fera de la littérature de gare à partir des lieux
communs de la société.
Moi, je suis contraint de faire un nouveau roman. –
Le Monde daté du samedi 17 Août
2013
[3] - Juges II 11 à 19 ; psaume
CVI ; évangile selon saint Matthieu XIX 16 à 22
[4] - Marc IX 17 à
22
[5] - Luc XIX 18 à
23
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