Hier soir
17
heures 39 + Par
honnêteté intellectuelle, je lis donc Révolution
. Emmanuel Macron . sous-titre C’est
notre combat pour la France . éditeur
XO éditions (à vérifier, il me semble que ce fut celui de NS en 2007). 4ème
de couverture, la photo. pas récente, de l’impétrant, aucun texte ni légende.
Novembre 2016 . 268 pages. A l’époque de sortie, EM n’est pas assuré que FH ne
se représentera pas, et il est encore moins assuré d’être au second tour :
FF gagne la primaire et ne sera en difficulté qu’à la fin de Janvier. EM écrit,
le Rubicon traversé, les médias intéressés et probablement très efficacement
travaillés et une militance esxiste déjà, à l’état brut, sans encore de
réactions de la « classe politique ».
Je
n’ai ces deux ans acheté aucun livre politique, du moins à leur sortie. Des
titres anciens à 1 ou 2 €, ou au centimètre chez Emmaüs. Je crois que les deux,
vraiment fondés, sont ceux de Anne SINCLAIR et de Michèle COTTA. Le recueil des
conversations suicidaires de FH, j’en guette l’apparition chez Emmaüs. C’est un
document, même s’il n’est pas « intéressant ». Pour le livre d’EM,
qui a toutes les chances d’être « notre » élu pour le prochain
quinquennat, ma question est d’abord de savoir s’il est informatif sur la
personne et sur ses intentions. La seconde est de comprendre comment il prend
les sujets, ce qui en 260 pages, se perçoit forcément même si c’est pauvre et
banal. Quant aux vraies questions posées par l’arrivée de cet aérolithe en une
seule année de notre vie nationale, il y a des réponses d’évidence :
l’anémie de cette vie, l’atrophie des institutions fondées et les léguées par
DG, la responsabilité personnelle de FH dans le dévoiement de l’élection de
2007, mais peut-être EM implicitement ou explicitement en apporte-t-il
d’autres. Ma lecture se fait in extrêmis : débat d’entre les deux tours
demain soir. Pour la première fois, le FN est admis au débat, JC avait refusé
ce face-à-face avec Jean-Marie LE PEN où il avait – effectivement – tout à
perdre. Dans un contexte mélangeant curieusement la certitude des sondages 60/40
pour EM et l’inquiétude générale sur le résultat (et non sur notre situation
économique et sociale, ou sur le fiasco de notre démocratie puisque l’offre de
candidats n’est pas celle que, me semble-t-il, souhaitent les Français.
J’ouvre
le livre avec en sus deux préconçus tout récents : 1° le chapitre
européen, le XV, m’a paru en le parcourant dès samedi, plat et sans proposition
propre à faire réagir tout le Vieux Continent : la « bombe » que
fut la déclaration SCHUMAN, il y a 67 ans, et 2° le programme du candidat
(appelé par www.en-marche.fr et donné https://storage.googleapis.com/en-marche-fr/COMMUNICATION/Programme-Emmanuel-Macron.pdf.
C’est le « grand luxe ».
18
heures 20 + Je vais lire les chapitres un par un, ne prenant de notes pour la
mémoire ou la critique qu’ayant lu le chapitre considéré. Il y en a 16, de dix
à 20 pages chacun…
18
heures 53 + Donc les pages d’introduction et le chapitre I – Ce que je suis (pages 7 à 32). C’est limpide,
aisé à lire, cela n’intéresserait pas s’il ne s’agissait d’un homme public de
premier plan. C’est sans conflit, simple. Quarante ans ou presque d’une
vie : deux personnages, féminins d’ailleurs, sa grand-mère, professeur de…
ce n’est pas dit, mais diplômée à trente ans, et Brigitte, professeure de
latin-grec, avec qui il écrit une pièce de théâtre. Deux pages d’une intimité
avec Paul RICOEUR [1],
deux pages sur la banque [2], et deux pages sur sa
relation avec FH [3].
Chacune est juste, vérifiable, paisible. De Bagnères-de-Bigorre à Amiens puis
au Pas-de-Calais. Quelques auteurs, quelques noms, dont celui de … rien n’est vraiment détaillé, les portraits
de l’autre ne sont pas faits, sauf peut-être celui de Brigitte, mais les
apports, reçu d’autrui sont reconnus. C’est l’histoire tranquille d’un homme
heureux qui répète le choix ou la grâce de la liberté. On n’est pas dans la
grandiloquence et la lecture faite, on ressent une éducation sans
exceptionnalité, polie à tous les sens du terme. Or, le destin est
exceptionnel. Je retiens quelques mots ou phrases. L’introduction est plate,
mais insistante : à cette grande
transformation, nous ne pouvons répondre avec les mêmes hommes, les mêmes
idées… des solutions différentes qui supposent une révolution démocratique
profonde (pp. 8 et 9). L’application est
banale : je n’ai pas d’autre désir que d’être utile à mon pays… Je
mesure l’exigence de la charge. Je sais la gravité de notre époque. Mais rien n’explique cette vocation, cette…
il n’écrit pas : passion, de servir la France. C’est pourtant cela : c’est
à mon pays seul que va mon allégeance, non à un parti, à une fonction ou à un
homme. Je n’ai accepté les fonctions que j’ai eues que parce qu’elles me
permettaient de servir mon pays. Tout
s’est donc passé comme s’il avait constamment dirigé lui-même son parcours et
sa formation. – Il raconte factuellement, mais n’explique pas : pourquoi
la banque Rothschild le prend et
choisit-il cette cible, pour est-il choisi pour participer à la
« commission Attali » et en être l’un des rapporteurs principaux,
comment rencontre-t-il FH et pourquoi celui-ci le privilégie-t-il à ce
point ? Qu’est-ce qui attire en lui ? alors qu’il ne m’a jusqu’à présent
en rien attiré. Quelque chose de lui, donc m’échappe. Même son amour et le
couple avec Brigitte, il le raconte très bien, il dit la relation actuelle et
l’admiration, mais il n’explique ni qu’il en soit tombé amoureux, si jeune
etc…ni ce qu’elle ressent pour lui. Ce n’est pas, je crois, par pudeur qu’il ne
le dit pas. Il y a, je crois, une dimension qu’il n’a pas : je ne peux la
définir. Il ne se portraiture jamais. Il raconte, n’explique presque jamais.
20
heures 07 + Quotidien et des moments de « nouvelles »
sur d’autres chaînes. COHN-BENDIT dessert plutôt EM : ce dernier, sur
l’Europe, s’est rallié, mais sur quoi pour l’Europe. Le champion serait-il de
taille face aux difficultés énormes et aux chocs avec les personnes, avec la
rue : DCB ne répond pas par l’affirmative. Paradoxe : comment fonder
tant un vote sur la crainte que MLP arrive au pouvoir alors que par ailleurs on
ressasse le sondage 59/41 %. Confirmation en 2002, la publication des sondages
était interdite. – Je reprends ma lecture. Extrait avec BOURDIN ce matin :
le personnage est coupant, le contraire de son livre, et se prêtant constamment
à la synthèse.
20
heures 41 + Avant d’entrer dans le chapitre II, je reviens au I. Le rapport à
soi, se connaître comme une évidence (p. 21), après avoir admis (p. 11)
l’inconnu de soi : Ce sont des structures psychologiques que je ne
connaissais pas, une sorte de dédoublement étrange. Quant à la relation avec sa
femme, par remariage de celle-ci avec lui, il l’avait mieux dite à BOURDIN, le
17 Avril.
Sidérant,
le court chapitre II : ce que je
crois. C’est tout simplement la sociologie politique française selon
lui et ramenée seulement à l’exercice de la profession politique, mais avec un
aveu décisif : il n’a pas été admis-reçu. Sans doute, le plus « révélateur »
du livre, sauf suite de ma lecture : j’ai décidé de ne payer aucun tribut à un
système politique qui ne m’a jamais véritablement reconnu pour l’un des siens.
Si j’ai décidé de défier les règles de la vie politique, c’est que je ne les ai
jamais acceptées (p. 33) . Il se défend de ce qu’il est cependant en
train de proposer et faire vivre aux Français : notre
pays est rongé par le doute, le chômage, les divisions matérielles mais aussi
morales. Au-dessus de ce champ désolé passent en rafales les mouvements d’une
opinion désorientée et les déclarations intéressées des politiques qui en
vivent. Il m’est impissible de m’y résigner. Est-ce à dire, pourtant qu’il
faille attendre le salut d’un homme, ou même d’une politique, ou même d’une
élection, fut-elle présidentielle ? Je ne le crois pas. Je ne le crois pas
parce que je suis un démocrate français (p. 36). Mentions de
PMF et de DG (p. 37), et classification de lui-même sur l’échiquier (pp. 38-39)
exactement à la manière de FH. Court verdict pour une condamnation : rien
n’a été compris ni changé depuis le 21 Avril 2002 (p. 41). C’est vif et pas mal
écrit, mais c’est à la fois une déclaration d’orgueil intense et l’expression
d’une haine pour les « politiques », alors même que ceux-ci – sans
l’avoir lu, sinon… – se ruent à lui à mesure des sondages et qu’ont disparu les
rechanges.
20
heures 48 + J’entre donc dans le chapitre
III – ce que nous sommes (pp.
43 à 52). Rédaction et pétition très classiques : entrer dans ce nouveau siècle exige de savoir réconcilier
ce que nous sommes profondément et ce que nous devons devenir (p. 4). Le lien
que j’ai construit avec la langue française. Le cœur de ce qui nous unit est
bien là. Sans doute, mais le discours qui
a séduit à l’automne les Allemands et chez eux, est en anglais, et en très
mauvais anglais (à mon sens, il n’a pas d’oreille quoiqu’il ait
« fait » du piano, mais l’oreille pour les langues et l’oreille pour
musique, sont-elles la même ? je ne sais pas). Oui : j’ai connu
des étrangers qui ne vivaient pas en France et qui étaient devenus, par amour,
des Français (p. 44) La défense de
l’Etat en soi, la République que nous
aimons, celle que nous devons servir, c’est celle de notre libération
collective. (p. 49). Cette
louange de la France qui rayonne est juste, mais simpliste. Ces chapitres II et
III sentent la dissertation, sans vrais sentiments ni originalité. Le sujet
devrait faire vibrer. Je ne vibre pas. Je suis d’accord, mais ne m’approche pas
de l’auteur, futur président de notre République.
21
heures 01 + Le chapitre IV – la
grande transformation (pp. 53
à 64).
L’explication, je crois, est tout simplement son âge. La séquence de ses
souvenirs qui pourrait donner chair à la dissertation précédente est trop
bréve. Il n’a pas vécu notre Histoire sur assez de décennies pour savoir les
pulsations de la grandeur, de l’unisson, puis du doute et de la diminution
relative. Depuis que je suis en âge
d’écouter les discours politiques, j’entends que notre pays est en crise. C’est
le symptôme de ce malheur français. Il ne
se rend pas compte qu’il est court : ainsi. Il a une culture générale de
notre Histoire, mais sommaire, et donc il ne peut choisir dans cette Histoire.
Mais son affirmation fait l’incompréhension : la civilisation dans
laquelle nous entrons est celle d’une société dont les contours ne sont plus un
seul pays mais le monde. (toujours p. 53).
S’il
dit et pense : homme, humanité, au lieu de penser monde, son regard et sa
prise sur les esprits changeraient, deviendraient efficaces. Le numérique et
l’interdisciplinaire ne me paraissent pas un changement de nature, mais des
outils et des manières de plus. Bouleversement
démographique, une civilisation du
risque… le catalogue est honnête, mais…
j’avais commencé par m’asseoir ailleurs que devant mon clavier et voulais lire
pour être enveloppé et mené par un compagnon que j’aurai accepté. Je ne ressens
pas une personnalité, un regard personnel sur les dialectiques et les
évolutions dont nous sommes apparemment les sujets. Risque terroriste, guerre religieuse… leçon courte et
habituelle : face à ces risques, c’est une fermeté intransigeante et
une autorité vraie qui s’imposent en acceptant qu’elles ne régleront jamais
tout, tout de suite. Si plat avec une
telle grand-mère dans sa vie, après avoir conversé avec RICOEUR, et s’être
imprégné en les classant des papiers et des référence des celui-ci, et ayant la
compagne puis la femme qu’il dit ! Je pensais être amené à réfléchir, à
comprendre autrement, même et surtout je souhaitais être dépaysé, puisque selon
le candidat nous allons pouvoir changer d’ère. Jusqu’à présent, ce n’est pas le
cas. Les formules sont «toutes faites ». Refuser les changements du
monde en nous contentant de rafistoler un modèle créé pour avant-hier, ce n’est
pas la France… Les Français le savent bien et ils sont prêts à réinventer notre
pays : fin du chapitre. Ainsi qu’il
aurait subi son son propre parcours, y compris ses révoltes et ses dissidences,
il ne conçoit ni ne propose que nous changions les paramètres, le monde, lui
qui veut tant l’action…
21 heures 27 + Le chapitre V – la France que nous nous voulons (pp. 65 à 74) : une
rupture délibérée avec l’espèce de fatigue accumulée depuis trop longtemps (p.
65) La
redite principale, c’est bien l’attaque des politiques : depuis des décennies, la classe politique n’a rien su
inventer d’autre, pour répondre aux blocages, aux inégalités, aux injustices,
qu’un surcroît de dépense publique…La
dette contractée sur le dos de nos enfants : expression et constat de déjà
vingt ans. Depuis trente ans, la gauche comme la droite. Et en même temps, l’autre redite : une
campagne d’une nature différente, du moins l’écrit-il à l’automne. Je ne
crois pas au fait d’égrener des propositions dans le cadre d’une campagne. Le
moment que nous vivons est bien celui d’une refondation profonde (p. 69) … nous
devons passer d’une France qui subit à une France qui choisit… d’une économie
de rattrapage à une économie de l’innovation. (pp. 70-71). Chapitre pour rien,
sinon une conclusion à prendre à la lettre : ce travail prendra dix
ans … deux quinquennats….
21
heures 43 + Le chapitre VI – investir
dans notre avenir (pp. 75 à 91)… car
la France ne s’est jamais pensée autrement que comme un pays qui crée, invente,
innove, prenant toute sa part dans la
construction du progrès humain. Relance/rigueur…
les racines du chômage de masse. Souvent, employé le mot rêve : le
rêve productif. Priorités de
l’investissement, le « capital
humain »… la transition écologique…
la fibre numérique.
Enfin,
le plan… c’est un investissement
planifié sur cinq ans (p. 82) mais la thèse
n’est pas développée, il ne s’agit que de l’échelonnement de la diminution des
dépenses publiques et rien n’est évoqué ni de notre grand précédent de la
Libération à la fin malheureusement si émolliente des années 1990, ni des
procédures de concertation et de mises en commun de tous les projets,
ressources et financements, acteurs privés et acteurs publics et l’on passe à
des politiques.
22
heures + Je m’arrête et continue au lit, plume en main avant de m’endormir – Mise au net plus tard
L’Europe
à la carte, vieille proposition de compromis dès les années 1970 [4]
Ce matin
06
heures 04 + Le chant des oiseaux, la nuit à peine tourne à un gris sans relief.
Je me suis éveillé à 05 heures 39, après avoir éteint à 23 heures, continuant
de lire et de noter au lit, le livre de EM. A mon éveil, je suis saisi par
l’évidente synthèse se dégageant de ce que j’ai déjà lu. Il n’y a rien ni
personne dans ce livre. GIDE, les
nourritures terrestres… Car vois-tu, Nathanaël, dans ce livre il n’y a
personne… et cela a pourtant une des plus grandes influences littéraires et
morales de la première moitié du XXème siècle français. Pas une aspérité dans
Révolution, dont le titre est un recel et ne correspond à rien dans le texte.
J’ai donc couvert dans les seize chapitres [5], dont les
redondances-mêmes sont significatives (et dont je me permets de rapprocher
l’énoncé avec le sommaire de mon propre livre [6]) les quatre premiers,
commentés directement à ce clavier, puis les VI, VII au lit, en sautant ensuite
au XII (vouloir la France)
évoquant Daech et l’Islam chez nous, et enfin de nouveau le XV déjà parcouru, refonder l’Europe
Reprenant
mon travail, au chapitre XI –
réconcilier les France, je suis à sa conclusion (p. 167) [7]. L’observation est
juste mais il n’y a pas la conclusion, la consultation, le referendum local,
aucune critique et pas d’historique de la décision, prise d’ailleurs sans lui
puisqu’il n’y eut aucune collégialité : la « réforme
régionale », le « re-découpage » des circonscriptions. C’est l’observation
des négociateurs FLN lors de la première négociation, celle de 1961 à Melun, je
crois, la partie française dirigée par Louis JOXE : un exposé d’agrégation
sans conclusion. C’est cela. Est-ce que cela fait présager une conduite molle
et non décisionnelle en tout ? c’est sans doute un esprit libre, ayant
bien la vue des sujets mais sans aucune arrête ni dialectique. La table des
matières mais sans contenu. Il répond au sens qu’il ne traite pas au fond, mais
qu’il a vu, il est passé comme lors des étapes de son tour de France, avec une
mention répétée pour la Bretagne. Il « sent » à peu près tout, mais
ne prend rien au corps. L’Europe et la démocratie, il propose des conventions
démocratique dans chacun des Etats-membres, il a la sensation du sujet : pour les pays qui organiseront un referendum, une
campagne coordonnée doit être organisée, pour créer un débat démocratique à
l’échelle européenne (p. 240) [8]. S’y prendre ainsi,
c’est aller à une succession d’échecs et de refus, au lieu que ma proposition :
les chefs d’Etat ou de gouvernement décident l’élection directe du président de
l’Union par tous les Européens et dans les deux-trois mois suivant leur
décision, tandis que le Parlement réécrit le traité de base. Tout le reste
s’ensuit parce qu’une campagne à l’échelle européenne, sans distinction des
territoires, créera une dynamique énorme. De la même manière, il évoque la
représentation proportionnelle, sans préciser dans quelles instances, et pas
pour l’intégralité de celles-ci. Il renvoie généralement dos à dos les thèses
adverses et habituelles : le tout-Etat et le tout-marché et se définit à
la manière de FH, selon les acceptions que l’on donne aux termes de gauche, de
droite, de libéral et de conservateur. Il est lisse, sans saveur, sans dominante
qu’une juste perception que plus rien ne va en politique, que les trente
dernières années n’ont pas été lucides, mais sa conclusion, pas vraiment dite,
ni structurée, ni affirmée, est qu’il faut s’adapter au monde actuel et qu’il
ne doit pas venir à l’esprit de travailler à le changer. Le drame du Bataclan
est évoqué mais pour une occasion de changement économique et social, et
l’événement majeur que fut la réponse nationale le 11 Janvier 2015 au massacre
de la rédaction de Charlie-Hebdo. puis de l’épicerie de Vincennes, n’est pas
compris en dimension historique, éminemment politique : l’union nationale
possible et transcendant soudainement toutes nos déficiences et interrogations
en tous domaines de doctrine, d’institutions, de comportements publics et privés.
L’assassinat du saint prêtre de lui fait noter la réaction apaisée et forte des
évêques de France, mais il ne cite pas, parce qu’il ne l’a pas lu (sauf preuve
du contraire que le livre ne donne pas), le meilleur texte écrit sur nous en
politique : dans un monde qui
change, retrouver le sens du politique. Tel qu’il se présente, Emmanuel
MACRON est tout à fait le jeune homme à marier (mais c’est déjà fait), le bon
en tout et ne déplaisant en rien reçu à l’E.N.A. et y faisant une excellente
scolarité, ayant probablement du caractère, mais ayant l’habileté de ne pas le
montrer. Nous pouvons avoir d’excellentes surprises, mais aucun élément de
celles-ci n’est présagé dans le livre. Naturellement, je termine lecture et
commentaire, aujourd’hui, et après le débat de ce soir. Disponible sincèrement
à ce que produiront les pages que je n’ai pas encore lues, et les échanges de
ce soir. Mais, dans l’état actuel de mon information directe par ce ivre, nous
allons donc élire le vide, ce qui est d’ailleurs le juste aboutissement d’un
quinquennat vide. La Cinquième République, régime structurant s’il en est,
s’achève – meurt – donc dans une astructuration totale.
07
heures 49 + Recopiant le sommaire de EM, je dois reconnaitre que l’apparence
est d’une couverture exhaustive et apaisée des sujets, et même qu’il y a une
apparence aussi de parenté avec ma propre manière d’examiner et de dire. Mais
il manque tout simplement les racines de notre histoire contemporaine qui n’est
pas donnée par la sociologie politique sommaire ni par la géographie de
traversées de la France. Il manque le nerf de ce que doit faire le politique,
de ce que peut faire l’Etat et il manque surtout l’imagination de ce qui peut
faire la mise en commun, la conjugaison des efforts. Un constat agréable,
n’inspirant pas le tragique. Donc, au soir du 7 Mai – dans un contexte qui sera
fortement revendicatif chez nous et fracturé, dans une Europe à laquelle le
radical est refusé et face à des systèmes mentaux très résolus : POUTINE,
les convertis au Daech, ou d’une imprévisibilité et d’un désordre tels qu’ils
sont agressifs, la politique américaine et les traités transatlantiques qu’EM
ne traite pas au fond – nous serons devant la page blanche qu’évoquait VGE en
Mai 1974. Mais l’Etat et les partis fonctionnaient, l’opposition était unie et
structurée, il n’y avait qu’un quinquennat que DG était parti et le nouveau
président – malgré son âge pour l’époque d’alors – avait une expérience de
dix-huit ans de la vie politique dont douze ans de gouvernement à l’un des
postes les plus actifs et importants. Tout peut donc arriver, même le bien.
Mais ou bien ce sera le fruit de hasards très bienveillants (la carrière d’EM
en est faite, et son talent a été de s’en saisir chaque fois sans cependant s’y
confondre ou s’en laisser absorbé) ou il y a un secret, que je ne discerne pas
et qui n’est certainement ni de l’ordre du complot ni de l’ordre d’une équipe
occulte.
Les
poubelles, le ciel, le gravier, un colimaçon chemine, je lui ai évité le reste
de la traversée qu’il avait déjà faite à moitié de notre petite chaussée de
campagne… marcher tous les jours à cette heure… continuer d’écrire en
politique ? in petto certes ou pour quelques amis et relations, sans
doute, mais sans médias ni notoriété, sans support qu’une fabrication
matérielle de livres non promus, ce sera sans effet. La correspondance vers le
nouveau prince, pas davantage même si, par nature et selon mon travers, je le
ferai. Exister ? par l’écriture ? très peu de chances de faire
quelque chose de bien et d’être remarqué par un véritable éditeur. Je vais le
tenter, mais sans attendre d’autre récompense que… selon la prière scoute.
L’idée que j’ai eue d’un roman inspiré par Ousmane, puis la Mauritanie, puis
« mon moine » de Solesmes et enfin la lumineuse et simple figure de
Moktar Ould DADDAH, n’est pas immédiatement adéquate. Ecrire au contraire une
certaine totalisation de ma vie, sans que ce soient des mémoires, mais qui
disent mon expérience et mon ressenti au moment où tout s’achève pour le moment
terrestre, donc revenir paisiblement à maintenant
que j’en ai vécu une, qu’est-ce que la vie ? Je pensais rendre
compte de « mon » ambassade au Kazakhstan en coincidence avec
l’exposition censément universelle là-bas, sur le thème de l’écologie et de
l’environnement : cela me demandera un travail de plusieurs mois et je
n’aurai pas d’éditeur. Je vais essayer de placer un papier à la revue Défense nationale, le livre viendra plus tard si un jour ? je suis
« lancé » en édition.
Le
jour devient une journée, ma chère femme levée, son thé servi il y a plus d’une
heure, les chiens, filles et garçons, sortis progressivement, la chatoune sur
son toit, les chèvres elles aussi dehors, il n’y a plus que les poissons rouges
à nourrir. Tout à l’heure, Marguerite à aller chercher au bas de la rue Thiers,
en bordure ou presque de l’entrée du Golfe, de l’eau, de quelques bateaux
jusqu’à la porte Saint-Vincent-Ferrier… et je regrette alors de
n’ « avoir » pas plusieurs enfants, des garçons aussi, un
remuement de vies, de libertés, un cotoiement… ma chère femme, je le constate
chaque fois qu’il y a du nombre autour d’elle, les amies de notre fille, est
transformée. Et son don pour les soutiens scolaires en même temps que son
acuité en discernement de politique économique et financement.
Prier… il en est toujours temps, Dieu n’est pas tant
promesse que présence, la promesse est garantie et perpétuation de présence,
l’Eucharistie est décisive. Cet
Evangile, vous l’avez reçu, c’est par lui que vous tenez bon, c’est par lui que
vous serez sauvés… Le cœur de tout
l’enseignement, de tout l’Evangile : le Christ est mort pour nos
péchés, conformément aux Ecritures, et il fut mis au tombeau ; il est
ressuscité le troisième jour, conformément aux Ecritures, il est apparu… [9] Et le Christ Lui-même, donnant Ses sources…
les paroles que je vous, je ne les dis pas de moi-même ; le Père qui
demeure en moi fait ses propres œuvres et
nous conviant à prendre le relais, de même que nous continuons la Création
(c’est certainement l’excellent aspect de notre priser de conscience écologique
et « environnementale » depuis René DUMONT, à l’élection
présidentielle de 1974, quoiqu’elle soit encore trop anthropocentrique et
n’associe pas encore assez tout le vivant à la sauvegarde et à l’épanouissement
du vivant… mais, au moins en recherche et en pensée nous sommes sur la bonne
voie) : celui qui croit en moi fera les oeuvres que je fais. Il en
fera même de plus grandes, parce que je pars vers le Père, et tout ce que vous
demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le
Fils. Providentiel, très marquant,
Philippe l’un des Douze et remarqué par Jean, sa vocation particulière [10] qui introduit celle
de Nathanaël, la vision promise à ce dernier, et fait apparaître pour la
première fois, la locution Fils de l’homme, son rôle dans la multiplication des pains [11]et dans le texte
d’aujourd’hui, sa question donnant au Christ l’occasion de la réponse la moins
dogmatique et la plus pratique sur Son identité et Sa relation au Père : Seigneur,
montre-nous le Père ; cela nous suffit. – Il y a si longtemps que je suis
avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le
Père. Mais c’est Thomas qui a suscité la
profession de Jésus : je suis la Voie, la Vérité, la Vie, à laquelle il répondra, éperdu quand le
Ressuscité revient comme exprès pour lui : Mon Seigneur ! et mon
Dieu ! Dieu nous fait parler, vivre,
écrire (pour certains), respirer… puis aboutir en Lui. Il m’est donné d’en être
assuré, et quand – comme avant-hier – je suis de nouveau à bout selon les
apparences de l’échec en tout, et selon les rappels de la santé et de l’âge, à
l’instant le plus juste du besoin le plus ressenti, la grâce est là,
perceptible, totalisante.
[1] - pp. 19 à 21
[3] - pp. 26 à 30
[4] - Lorsqu’un Etat membre votera contre un nouveau projet,
il ne pourra pas bloquer les autres dans son avancée. Il ne s’y joindra tout
simplement pas pour ce qui le concerne (pp. 240-241)
Affronter la réalité du monde
I – Ce que je suis
II – Ce que je crois
III – Ce que nous sommes
IV – La grande
transformation
V – La France que nous
voulons
VI – Investir dans notre
avenir
VII – Produire en France
et sauver la planète
VIII – Eduquer tous nos
enfants
IX – Pouvoir vivre de
son travail
X – Faire plus pour ceux
qui ont moins
XI – Réconcilier les
France
XII – Vouloir la France
XIII – Protéger les
Français
XIV – Maîtriser notre
destin
XV – Refonder l’Europe
XVI – Rendre le pouvoir à
ceux qui font
Chacun d’entre nous est le fruit de son histoire
[6]
- Après la
présidentielle, comment ?
1° présentation : pour quoi ? page 8
2° établir
la démocratie page 27
29 . la liberté du vote
32 . le contrôle des électeurs sur leurs élus
35 . la parole et la décision au peuple
38 . revenir à l’ancienne durée du mandat présidentiel
40 . libérer les candidatures à l’élection présidentielle
44 . abandonner les leurres et faire confiance au fond
3° cultiver
notre bien commun page 52
61 . le creuset d’un service national universel garçons et filles
65 . le civisme et le patriotisme des cadres de la nation
67 . la réappropriation de notre patrimoine
70 . la mise en œuvre de
notre épargne propre
73 . le rétablissement de la planification dite souple à la
française
75 . l’intelligence de nos acquis
4° vivre
un patriotisme européen page 81
88 . confirmer les fondateurs
94 .
inventer maintenant la démocratie entre nous, citoyens européens
99 . nous défendre
104 . nous imposer
110 . accepter notre consistance et notre
endroit
114 . vivre une France agrandie, multiple,
cohérente
5° réfléchir
en famille page 119
121 . nous ne jouons plus collectif
128 . nos ensembles, quelle que soit leur
fin, ont oublié leur vertu fondatrice
134 . des modèles survivent mais
n’aboutissent pas assez
139 . seul, un projet fédère et organise
142 . le hors-sol est stérile s’il n’est
pas entretenu
145 . la considération mutuelle est le
meilleur matériau de construction
6° respirer chacun de nos jours page 150
152 . échanger
158 . fonctionner
162 . appartenir
165 . travailler
170 . aimer
175 . prier
7°
conclusion testament d’un encore vivant grâce à d’autres que lui page 180
187 . Moktar Ould Daddah
192 . Maurice Couve de Murville
198 . Jacques Fauvet
204 . René Andrieu
207 . Michel Jobert
216 . Pierre Bérégovoy
219 . Pierre Messmer
224 . Jean-Marcel Jeanneney
230 . Jean Charbonnel
224 . Pierre Arpaillange
[7] - Je crois surtout que l’organisation territoriale doit
être conçue à partir des propositions du terrain. Pensons aux récentes
initiatives visant à fusionner les deux départements de l’ancienne région
Alsace, ou à créer une Assemblée de Bretagne afin d’obtenir une collectivité
unique sur ce territoire. Prenons l’exemple aussi du département du Rhône et de
la métropole de Lyon. Nos territoires ont des idées qui permettent de mieux
articuler les compétences et de faire des économies. Il nous faut savoir les
écouter et les entendre. Je sais que je brise là quelques tabous (la formule fut pendant cinq ans celle de
Nicolas Sarkozy)… Dans ce domaine, comme dans beaucoup d’autres, je suis
pour la France des acteurs de terrain. p.
167
[8] - Je propose le lancement, dans toute l’Union européenne,
dès la fin des élections allemandes à l’automne 2017, de conventions
démocratiques. Pendant six à dix mois, dans chaque Etat, selon des modalités
ouvertes, laissant la place aux choix des gouvernements et des collectivités,
serait organisé un débat européen sur le contenu de l’action de l’Union, sur
les politiques qu’elle mène, sur les priorités qu’elle doit avoir. En se
nourrissant de ces débats, les gouvernements européens élaboreraient une
feuille de route brève, avec quelques défis communs et des actions précises,
traçant les priorités d’action de l’Union et leur calendrier de mise en œuvre
pour les cinq ou dix années à venir. Chaque Etat ferait ensuite valider
politiquement ce « projet pour l’Europe » selon sa tradition
démocratique. Pour les pays qui organiseront un referendum, une campagne coordonnée
doit être organisée, pour créer un débat démocratique à l’échelle européenne.
L’Europe serait ainsi relégitimée. Le débat démocratique serait ravivé. Les
peuples ne seraient pas tenus à l’écart. (p.
240)
[9] - 1ère
lettre de Paul aux Corinthiens XV 1 à 8 ; psaume XIX ; évangile selon
saint Jean XIV 6 à 14
[11] - ibid. VI 5
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