Jean-Baptiste Tiepolo – martyre de sainte Agathe |
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wikipédia à jour au 23 septembre 2016
Agathe de Catane
Pour
les articles homonymes, voir Sainte
Agathe.
Agathe de Catane
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Naissance
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vers 231
Catane, Sicile |
Décès
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251 (à peu près 20
ans)
Catane, Sicile |
Vénéré à
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Cathédrale Sainte Agathe à Catane
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Vénéré par
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L'Église catholique, l'Église orthodoxe et les Églises
orientales
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Fête
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Attributs
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cisailles, tenailles, seins sur un plateau
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Saint patron
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de Sicile, des villes de Palerme et de Catane, de Saint-Marin,
de Zamarramala en Espagne, des fondeurs de cloche, des nourrices, des
bijoutiers, des martyrs, des victimes de viol et de torture
Invoquée contre les incendies, les tremblements de terre, les éruptions de
l'Etna, les
catastrophes naturelles et la stérilité |
Sainte Agathe, Francisco de Zurbarán, Musée
Fabre, Montpellier
Sainte Agathe de Catane ou Agathe de Sicile est une sainte chrétienne, vierge et martyre, morte en 251 et fêtée le 5 février.Sommaire
- 1 Hagiographie
- 2 Culte et patronage
- 3 Agathe héritière d'Isis
- 4 Iconographie
- 5 Notes et références
- 6 Bibliographie
- 7 Voir aussi
Hagiographie
Le Martyre de sainte Agathe par Tiepolo.
Connue par une Passion du Ve siècle,
son histoire a été reprise par Jacques de Voragine dans La Légende dorée.Née au IIIe siècle à Catane en Sicile, dans une famille noble, Agathe était d'une très grande beauté et honorait Dieu avec ferveur et lui avait ainsi consacré sa virginité. Quintien, proconsul de Sicile mais homme de basse extraction, souhaitait par-dessus tout l'épouser, pensant qu'il pourrait ainsi gagner en respect mais aussi jouir de la beauté et de la fortune d'une telle épouse.
Agathe ayant refusé ses avances, Quintien l'envoya dans un lupanar tenu par une certaine Aphrodisie qu'il chargea de lui faire accepter ce mariage et de renoncer à son Dieu. La tenancière ayant échoué, Quintien fit jeter Agathe en prison et la fit torturer. Parmi les tortures qu'elle endura, on lui arracha les seins à l'aide de tenailles mais elle fut guérie de ses blessures par l'apôtre Pierre qui la visita en prison. D'autres tortures finirent par lui faire perdre la vie et son décès fut accompagné d'un tremblement de terre qui ébranla toute la ville.
Un an après sa mort, l'Etna entra en éruption, déversant un flot de lave en direction de Catane. Selon la légende, les habitants s'emparèrent du voile qui recouvrait la sépulture d'Agathe et le placèrent devant le feu qui s'arrêta aussitôt, épargnant ainsi la ville.
Depuis, on invoque son nom pour se protéger des tremblements de terre, des éruptions volcaniques ou des incendies.
Culte et patronage
Le fercolo.
Le culte de sainte Agathe dépassa rapidement le cadre de la Sicile : en
470, les ariens lui
consacrent une petite église à Rome, Sainte-Agathe-des-Goths, que le pape Grégoire
le Grand donna aux catholiques.Sainte Agathe est la patronne des nourrices, des bijoutiers, des fondeurs de cloche, des villes de Catane et de Palerme, ainsi que de l'île de Malte. Ses reliques, qui auraient été transférées à Constantinople en 1050, reposeraient maintenant depuis 1126 dans la chapelle qui lui est dédiée dans la cathédrale de Catane qui lui est consacrée.
Une pâtisserie populaire en forme de sein est réalisée lors de la fête de la Sainte, les « Minne di Sant'Agata » ou les « Minuzzo », qui sont servis par paire en Sicile dans la ville de Catania. Ce sont des petits dômes de pâte fourrés de fromage frais, de fruits candis et de pistache. Recouverts d'un glaçage blanc et surmontés d'une cerise confite, ils symbolisent la poitrine de la martyre.
En France, c'est par la brioche qu'on fera référence à la poitrine d'Agathe de Sicile, à travers le gâteau de Saint-Genix, ou gâteau Labully, qui fut inventé en 1880 par le pâtisser Pierre Labully dans le village de Saint-Genix-sur-Guiers en Savoie. L'apparition dans cette région du culte de sainte Agathe ainsi que de la tradition des brioches en forme de seins coupés remonte à l'annexion de la Sicile au duché de Savoie, en 1713.
La fête de la Sainte-Agathe (it) qui a lieu chaque année du 3 au 5 février est la plus importante fête religieuse de Catane. Le buste de la sainte qui abrite ses reliques est installé sur un monumental char reliquaire, le "fercolo", qui est porté en procession dans la ville. Même les mafieux de Catane obligent le reliquaire à effectuer un arrêt sous le balcon de leur maison1.
Agathe héritière d'Isis
Dans sa Chronique des derniers païens2, Pierre Chuvin relate comment la déesse Isis, protectrice de Catane, considérée comme la « bonne déesse » (Agathè Daimôn) fut, dès que le christianisme devint la religion dominante, remplacée par sainte Agathe3.Pierre Sauzeau, qui professa à l'Université Paul Valéry – Montpellier III, explique comment Agathe devint l'héritière d’Isis à Catane. La déesse Isis, venue d'Égypte, y assumait les fonctions de protectrice de la navigation ; elle portait l’épithète d’Euploia, en grec ancien Εὔπλοια, qui donne une heureuse navigation, ou Ploiaphèsa. Elle était fêtée au cours d'une procession carnavalesque qui perdura jusqu'au VIe siècle et au cours de laquelle on lui offrait du lait dans des seaux en forme de sein. Quand Agathe la détrôna, ce furent désormais ses seins mutilés qui furent mis à l'honneur4.
Iconographie
Le Martyre de sainte Agathe par Sebastiano del
Piombo.
Ses principaux attributs sont la palme du martyre, un plateau sur lequel
sont posés deux seins, des tenailles et parfois un édifice en flammes.Cette iconographie a probablement inspiré les aquarelles chinoises d'exportation, destinées aux marchés fo cho facher occidentaux, dont certaines représentaient des « supplices chinois »5.
- Tiepolo, Le Martyre de sainte Agathe (v. 1750), Gemäldegalerie, Berlin.
- Mariano Rossi, Le Martyre de sainte Agathe (v. 1786), Musée du Louvre, Paris.
- Francisco de Zurbarán, Sainte Agathe (1630-1633), Musée Fabre, Montpellier.
- Sebastiano del Piombo, Le Martyre de sainte Agathe, Palais Pitti, Florence.
Notes et références
- Pietrangelo Buttafuoco, « Voilà, Agathe » [archive], sur osservatoreromano.va, 2 février 2014
- Dans son livre, Pierre Chuvin fait le choix de raconter le triomphe du christianisme dans l'Empire romain en se plaçant du côté des vaincus, les « païens », sans complaisance à leur égard et sans dénigrement des vainqueurs. Chronique des derniers païens : la disparition du paganisme dans l'Empire romain, du règne de Constantin à celui de Justinien ; (ISBN 978-2251380032).
- Pierre Chuvin, Chronique des derniers païens. La disparition du paganisme dans l'Empire romain, du règne de Constantin à celui de Justinien, Éd. Fayard, Paris, p. 270-271.
- Pierre Suzeau, De la déesse Héra à la Panaghia. Réflexions sur le problème des continuités religieuses en Grèce et en Grande-Grèce [archive]
- turandot.ish-lyon.cnrs.fr [archive].
Bibliographie
- Jacques de Voragine, La Légende dorée, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2004, publication sous la direction d'Alain Boureau.
Dernière
modification de cette page le 23 septembre 2016, à 15:33.
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