Samedi 14, au Roc du Péclet I
23
heures 55 + Flux de papiers sur la question de pédophilie :
Jean-Claude m’offre une recherche approfondie.
Minuit
dix-sept + La quête du
lait,
coffre de la
voiture ? ici ?
Ciel étoilé. La montagne au plus haut
du village, vue d’ici ou du club-hôtel :
une masse plus branche que la
reste
faisant
couronne ou berceau autour de nous. – Deux expériences me
mettant
en gémellarité
avec
notre fille. Son parcours, le mien. Orientation
professionnelle,
qu’elle affirme et légitime par le jugement qu’elle porte sur
ce
qu’elle veut embrasser : l’hôtellerie donc. Bonheur d’une
grande heure à l’accompagner dans sa composition déjà
commencée,
celle de son CV pour l’hôtel CONTE, visité hier en quittant
Marie-Thérèse et Rémi. Son aisance
en
informatique, la
qualité de son écriture très sobre sans faute ni d’expression
ni
d’orthographe. J’ai été sidéré, transporté. Elle dit
tranquillement que tous les parents sont comme
moi, à souhaiter que leurs enfants « fassent » mieux
qu’eux. Peut-être, mais moi je ressens une maturité,
une intelligence mais qui ont leur beauté originale,
celle d’un
auteur et d’une réflexion,
datées dans une
vie : quatorze
ans. Confirmé par aa
grâce et la gentillesse, la précision
de son rapport de stage à
Crouesty,
que je
n’avais pas assimilé,
et qu’elle n’avait fait et
lire
que par sa mère. Mon parcours,
exactement
ce qui me fit
entrer dans le
commentaire politique
médiatisé,
par défaut : le silence à la question référendaire de GP en
Mars 1972, maintenant mon
projet d’écrire à l‘Abbé
P., découragé
par Eric, par Jean-Claude
– me fournissant
une véritable
bibliothèque
de commentaires
de la faute, des fautes, mais rien sur la psychologie
du coupable, du pécheur – et aussi par Marguerite. Je sens mon
initiative
de plus en plus nécessaire.
– J’éteins, notre
fille endormie, le devoir
de réussir tous azimuts. Oui, mission. Jean-Eudes
m’ayant compris à un point indicible,
plus le rapprochement qu’il
fait
de moi avec
le personnage de
Colombo. – Les
conversations
avec François-Xavier, son personnage,
sa christianité,
apparemment
une double appartenance
mais une unité intérieur profonde :a foi et le sport. Ce
moment
si émouvant, son Ave
Maria, ses
deux accompagnants, son profil à contre-jour.
Tendance
nouvelle : écrire mon journal comme autrefois,
pour moi seul. N’en donner qu’une partie, celle enseignante
et méditative, garder l’événementiel,
le nommé pour moi et A.M.D.G.
La
photo. prise par notre fille : d’un sommet, d’un lieu
disparaissant complètement, même comme point de vue,
d’observation,
devant ce qui est contemplé, analysé, donné, rendu exprimé.
L’image qu’elle a composée et saisie est parfaite. J’admire.
J’admire notre fille, j’admire l’enfant que Dieu nous a
donnée.
Dimanche de la
Passion, dit des Rameaux
14
heures 54 + Marguerite, passée ici déjeuner. Edith très
inquiète pour Lupa. L’idée
m’en était venue, avant-hier vendredi, en recevant de mon cher
aîné une pétition transmise par notre ami Alain de V. 1 :
Je
suis demandeur de toutes suggestions, critiques, idées,
etc... pour
réfléchir à l'amélioration la plus rapide et la plus vive
possible de l'Eglise catholique, que vous soyez croyant ou
athée, ou
distrait ou d'une autre famille d'âme ou de religion. Merci,
vraiment.
Ma
demande, dès
hier
matin,
d’accompagnement pour réfléchir sur la crise actuelle de
l’Église, pas seulement la pédophilie, commence aussitôt
d’être
exaucée, et substantiellement [2]
et je lis, avec trois semaines de retard, un message conclusif
de
Jean-Claude sur notre ambiance nationale et en quoi elle me
décourageait [3]
et aussi un entretien de Mgr. GAILLOT, maintenant très
silencieux
mais donné au Point,
il y a trois semaines aussi : J’ai
toujours préféré le sort des individus à celui des
institutions…
Il
y a surtout une suspicion sur les prêtres, qui leur
cause une grande douleur, même quand ils ne l’expriment pas.
J’en souffre avec eux… Si l’on fait comme tout le monde,
on n’a plus rien à dire… Nous avons basculé dans un monde
nouveau. Il y a une nouvelle façon pour l’individu d’habiter
l’espace et le temps et de vivre sa foi s’il est croyant.
L’Eglise catholique en France est devenue minoritaire, avec un
effacement de ses structures et de sa culture. Elle n’est plus
une référence. On se passe d’elle… Que
François puisse rester un homme libre au
Vatican, relève de l’exploit ! … Je suis heureux de
vivre cette époque qui prépare un printemps à l’Église.
Nous traversons une zone de turbulences. En
France particulièrement. La parole est absente. Quand
les gilets jaunes ont commencé à descendre dans
la rue, en novembre dernier, j’aurais aimé
qu’une voix de l’Eglise se fasse entendre, pour faire
briller la justice, étant donné l’injustice sociale dont nous
souffrons tous et les inégalités qui ne cessent de se creuser…
Je
suis heureux de vivre cette époque qui prépare un printemps
à l’Eglise Je suis heureux de vivre cette époque
qui prépare un printemps à l’Eglise
Pourrai-je
éditer
mes lettres et courriels à EM car si la politique est
aujourd’hui
plus encore en forme qu’en contenu indigne de
nous
et totalement inapproprié pour ce que nous avons
à
vivre et résoudre, c’est bien sa faute, sa faute uniquement
à
lui. Jacques GAILLOT encore : J’ai
souffert d’une blessure d’injustice. Mais l’Eglise a su
m’ouvrir un chemin qui m’était inconnu pour
l’Evangile. Je lui en suis reconnaissant
...Expérience
de ces jours-ci, la dépression, le doute sur tout et surtout
sur
soi, est en profondeur annonciatrice d’un renouveau, les
quelques
secours dont Dieu a le secret
en fait et en moment pour chacun, suscitent soudainement cet
état de
confiance, de lucidité et cette joie signifiant que la route
est
bonne. Et Jean-Claude me gratifie d’une véritable bibliothèque
sur notre désarroi face aux débordements et aux addictions
pédophiles et à l’intense crise où l’Église réalise qu’elle
est immergée depuis du temps et sans en avoir pris conscience.
Je
tiens donc encore plus à ma proposition de concile pastoral :
états de vie et réflexion sur ce qu’est le péché, comment être
en pleine société et en pleine responsabilité de soi, de tous
pour
toute rencontre, pour toute cause. Et autant à ma méditation
en
cours depuis plusieurs mois d’écrire au Pape, qu’à celle de
tenter le dialogue avec l’Abbé P. sur sa terrible addiction.
16
heures 09 + Quelle étrange et puissante poussée en moi :
activité, réflexion, sensations, mission en fait mais me
situant en
instrument dont l’efficacité va dépendre de ma docilité à ce
que j’entends subtilement en moi : nos anges gardiens,
l’entrée dans la perception que c’est la grâce qui nous fait
voir et recevoir.
17
heures 26 + Jean-Claude me donne la lettre du pape François au
peuple de Dieu que je croyais très récemment
parue, et n’ai donc
pas lue à sa date. J’y viens maintenant avant d’aller à la
messe nous emmenant dans la Semaine Sainte : Il
est impossible d’imaginer une conversion de l’agir ecclésial
sans la participation active de toutes les composantes du peuple
de
Dieu. Plus encore, chaque fois que nous avons tenté de
supplanter,
de faire taire, d’ignorer, de réduire le peuple de Dieu à de
petites élites, nous avons construit des communautés, des
projets, des choix théologiques, des spiritualités et des
structures sans racine, sans mémoire, sans visage, sans corps
et,
en définitive, sans vie[2].
Cela se manifeste clairement dans une manière déviante de
concevoir l’autorité dans l’Eglise – si commune dans nombre
de communautés dans lesquelles se sont vérifiés des abus
sexuels, des abus de pouvoir et de conscience – comme l’est le
cléricalisme, cette attitude qui « annule non seulement la
personnalité des chrétiens, mais tend également à diminuer
et
à sous-évaluer la grâce baptismale que l’Esprit Saint a
placée dans le cœur de notre peuple ».
Le cléricalisme, favorisé par les prêtres eux-mêmes ou par
les laïcs, engendre une scission dans le corps ecclésial qui
encourage et aide à perpétuer beaucoup des maux que nous
dénonçons aujourd’hui. Dire non aux abus, c’est dire non, de
façon catégorique, à toute forme de cléricalisme. Plus
profondément, ce que nous vivons maintenant et comprenons de
nous-même, nous fait prendre conscience de la solidarité de
tous
les baptisés, dans le crime, dans l’aveuglement, dans la
Rédemption. Je ne sais quand la formule a été donnée pour la
première fois, ces semaines-ci ni par qui ? Mais c’est
essentiel et le début du chemin vers la lumière.
20
heures 50 + Commentaire de Jean-Claude sur la lettre
au peuple de Dieu
[4].
Notre dialogue m’émeut profondément, notre passé commun à nos
dix-douze ans, son parcours et le mien. - La nuit tombée d’un
seul
coup, il neigeotait quand je suis sorti de la chapelle et ce
matin,
il « faisait » moins 12°. Messe, à laquelle notre fille
ne pouvait aller, trop fatiguée par ses deux fois trois heures
de
cours, d’une rare intensité. Je ne sais me l’expliquer, sinon
que la liturgie – je l’ai abordée ainsi : de prière que
Toi – de cette entrée en Semaine Sainte continue et confirme
ce
qu’il m’est donné de vivre et de ressentir depuis le matin de
mon anniversaire. Surtout, il m’a semblé entendre pour la
première
fois la version de saint Luc pour la Passion. Inexplicable…
21
heures 49 + Dérisoire, l’allocution d’EM demain soir et une
réunion de presse, le mercredi 17. Le
Figaro remarque,
ce qui
n’est pas d’une perspicacité exceptionnelle, que ce faisant
l’actuel président de la République joue son quinquennat, mais
pose très mal le critère de réussite, qui serait seulement la
cessation du mouvement des « gilets jaunes ».
22
heures 35 + La Passion du Christ selon saint Luc et les textes
y
introduisant [5],
entendus tout à l’heure avec étonnement, et que je relis
maintenant. Les
affirmations caractérisant notre liturgie et ce que nous y
vivons :
soutenir
celui qui est épuisé… je sais que je ne serai pas confondu. Et
l’humanité du Christ, l’Incarnation décisivement démontrée
par le supplice :
devenant
semblable aux hommes… Reconnu
homme à son
aspect, il s’est abaissé, devenant
obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. Ce
qu’il me semble entendre pour la première fois, est autre.
La Cène et
l’institution de l’Eucharistie sont d’abord (et je ne crois
pas
que les autres évangélistes, le rapportent) situés dans le
temps
humain du Fils de Dieu :
jamais plus, je ne la mangerai (la
Pâque)
jusqu’à ce qu’elle soit pleinement accomplie… jamais plus je
ne boirai du fruit de la vigne jusqu’à ce que le Royaume de
Dieu
soit venu,
et
l’ouverture du repas est tragique : j’ai
désiré d’un grand désir manger cette Pâque avant de souffrir.
Présentation
de
Judas,
la main de celui qui me livre est à côté de moi sur la table.
Mais l’anti-héros n’est pas le traître, c’est Pierre, c’est
l’Église, pourtant en même temps confirmés en ce qu’ils sont
et doivent être : Simon,
Simon,
(son nom
avant que Jésus lui en attribue un autre),
voici que Satan vous a réclamés pour vous passer au crible.
Mais
j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc,
quand tu seras revenu, affermis tes frères.
Puis la
reprise de
l’envoi en mission (avez-vous
donc manqué de quelque chose?) mais
inverse de la panoplie du missionnaire : celui
qui a une bourse, qu’il la prenne, de même celui qui a un
sac ;
et celui qui n’a pas d’épée, qu’il vende son manteau pour en
acheter une… Seigneur, voici deux épées… cela suffit,
mais plus tard : Seigneur,
et si nous frappions avec l’épée ? … Restez-en là !
L’agonie au
jardin des Oliviers est tout autre : Pierre, Jacques et Jean
ne
sont pas distingués, et surtout :
du ciel, lui apparut un ange qui le réconfortait. La
vie publique du Christ ponctuée par l’affirmation : mon
heure n’est pas encore venue,
bascule : quand
l’heure fut venue… c’est maintenant votre heure et le pouvoir
des ténèbres.
Pierre, l’apostat, traité comme le jeune homme riche : le
Seigneur, se retournant, posa son regard sur Pierre. L’insistance
de l’homme, Jésus, du Fils de l’homme : ce sont bien Ses
juges qui reconnaissent qui Il est :
si je vous le dis, vous ne me croirez pas… Vous dites
vous-même
que je le suis… C’est toi-même qui le dis. Deux
notations encore, que je crois particulières à Luc : la
posture générale…
le peuple restait là à observer.. Tous ses amis, ainsi que les
femmes qui le suivaient depuis la Galilée, se tenaient plus
loin
pour regarder… Elles regardèrent le tombeau pour voir comment
le
corps avait été placé. Et
il n’y a pas la profession de foi du centurion :
vraiment, cet homme était le Fils de Dieu,
seulement : celui-ci
était réellement un homme juste.
C’est
en liturgie que nous entendons le mieux, l’émotion nous y
aide.
Guitare,
clarinette, flûte, nos voix. Ma voisine, Maria, Sénégalaise,
avouant un âge que je le lui donnais pas : née un mois avant
que j’atterrisse à Nouakchott pour la première fois, un an
avant
que je passe mon D.E.S. de science politique à Dakar-Fann,
elle
situe très bien, elle a le profil de celles et ceux, sculptés
sur
bois des lieux, que nos maîtres des années 20, puis MALRAUX et
JC
découvrirent et apprécièrent jusqu’au vol. Semblant de
permanence aux messes dans cette église, la plupart du temps
cédée
aux événements musicaux, une dame veillant à tout avec plus
que de
la gentillesse : France.
Parce que mon père est mort quelques mois avant ma naissance.
Pierre
BLANCHET, compagnon de la Libération.
1- -------- Message transféré
-------- Sujet :
Pétition : Église catholique : « Ça suffit ! » à diffuser
autour de vous Date : Wed, 10 Apr 2019 17:40:56
Bonjour, cher(e)s ami(e)s, Comme convenu, je vous transmets la pétition d'Anne Soupa. Avec toutes nos amitiés. Alain
-------- Message transféré -------- Sujet : Pétition : Église catholique : « Ça suffit ! » à diffuser autour de vous Date : Sat, 6 Apr 2019 22:50
Chers tous, Le Comité de la Jupe, fondée par Anne Soupa et Christine Pedotti, a pris l'initiative de lancer une pétition adressée à notre Pape François : Église catholique : « Ça suffit ! »
Les mots de cette pétition sont durs. Ils sont à l'image de la gravité des faits. Ayons le courage de remettre en cause la structure de notre Institution qui a permis de si terribles dérives. Nous sommes toutes et tous responsables de l'avenir de notre Église. Amitiés à tous. Ghislaine
Femmes méprisées, sans droit à la parole, sans droit à la décision, sans droit sur leur propre corps, ça suffit !
Dans l’Église catholique, toutes les responsabilités, tout le pouvoir est entre les mains d’hommes célibataires, seuls habilités à décider, gouverner, enseigner, et qui se prétendent médiateurs de la relation à Dieu et au sacré.
Une telle situation est à l’origine des abus envers les femmes, les enfants, et les personnes fragiles.
Cela ne peut plus durer. Il faut que ça change !
Les droits des femmes sont indivisibles.
En matière de droits, il n’y a pas de complémentarité, pas de différence, il n’y a que l’égalité, une égalité originelle : « Dieu créa l’humain à son image, homme et femme, il les créa. »
Nous vous proposons de la soutenir en suivant le lien : https://www.change.org/p/pape-fran%C3%A7ois-%C3%A9glise-catholique-%C3%A7a-suffit
Le 11/04/2019 à 12:04, Claude a écrit : Le 11/04. Je suis assez d'accord. Bien sûr il n'est pas QS d'ordination des femmes ! Claude
Le 11/04/2019 à 15:28,
Bertrand a écrit :
Non, la pédophilie n'est
pas affaire de célibat.
J'ai en gestation une lettre au Pape, personnelle, pour un concile pastoral : façons très concrètes de vivre, d'aimer d'agir dans la société, de l'évangéliser. Un seul point d'approfondissement théologique : le péché, qu'est-ce ? sa nature (non sa matière), donc la responsabilité et la liberté. Les prêtres pouvant travailler à n'importe quelle activité (cf. les prêtres ouvriers), pouvant se marier (ce qui est bien différent de la seule ordination d'hommes déjà mariés). Modalités de nomination des évêques. De la réflexion collective, des synodes nationaux et la moisson en documents préconciliaires.
Le gouvernement partagé avec les femmes : les cardinaux laïcs.
L'Eglise au monde : le Pape résidant à Jérusalem, internationalisation et gouvernement de la Ville par les religions sous la tutelle et la protection des Nations-Unies. La Curie restant à Rome, le Pape y vient régulièrement pour des façons de "conseil des ministres".
L'engagement politique et social, l'oecuménisme, la responsabilité interreligieuse pour une autorité morale mondialeJe réfléchis. Vos suggestions à tous les deux bienvenues.
[2]
- Le
12/04/2019 à 18:48, Alain a écrit : Cher
Bertrand, quel
plaisir de vous retrouver dans vos courriels aux
dimensions humaines,
culturelles, historiques, politiques et spirituelles –
et j’en
passe !
Pour
répondre à vos demandes de suggestions, et après en
avoir parlé
longuement avec Anne – nous en parlons très souvent – je
vais
vous donner quelques réponses brèves.
-
Oui, la pédophilie n’est
pas qu’affaire
de célibat.
-
Qu’est-ce que le péché ? Nous avons été créés
libres de dire au Seigneur « oui »
ou « non ».
Et c’est un merveilleux bonheur de se sentir dignes de
la confiance
que le Créateur nous fait. Quelle humilité pour Lui, de
nous faire
cadeau de cette liberté! Quand nous péchons, nous nous
écartons de l’enseignement donné par la Parole de Dieu,
nous nous
écartons de Dieu – pour un temps, jusqu’à ce que notre
repentance appelle sa miséricorde et son pardon. Ou pour
toujours,
si nous persistons dans notre « non ».
Alors, qu’est-ce que le péché ? C’est notre éloignement
volontaire de Dieu.
-
Le mariage et les prêtres. Nous y allons à grands pas.
Ce sera sans
doute au prochain pape de prendre la décision. Jusqu’à
Grégoire
le Grand, les prêtres étaient mariés et avaient une
famille. Sous
quelle forme : je vois bien dans un premier temps
l’ordination
de laïcs, suffisamment formés et disponibles pour cette
mission. Et, ultérieurement, le mariage des prêtres
devenant
possible.
-
Je voudrais qu’on cesse très vite de leur donner le
titre de
« Père »,
de « Monseigneur »
ou « d’Eminence ».
Le titre d’abbé, d’évêque ou de cardinal suffisent bien
à mon
sens.
-
J’aimerais que les célébrations soient présidées par les
prêtres qui ne seraient plus déguisés avec leurs
rutilantes
chasubles qui donnent une fausse idée de la pauvreté de
l’Eglise.
Bien sûr, la liturgie « richement
vêtue »
rend gloire à Dieu, mais cela aune connotation négative,
qui
rappelle les princes de l’Eglise, qu’on voit trop
souvent chez
les évêques et même chez certains prêtres.
Personnellement,
je préfère les prêtres qui célèbrent en aube avec leur
étole.
-
L’entrée des femmes dans les responsabilités
ecclésiales.
Pas comme ministres ayant eu une ordination
presbytérale, mais
pourquoi pas diaconale ? Mais comme membres de l’Eglise
capables aussi bien que les hommes de prendre des
décisions
concernant l’avenir… Cela suppose l’ouverture aux femmes
de
tous les Conseils paroissiaux, de doyennés, diocésains,
régionaux
et nationaux, voire au-delà, à la Curie, par exemple. Il
s’agit
là d’une arme foudroyante contre le cléricalisme.
-
Pour l’engagement politique, social, et peut-être
l’œcuménisme,
il me semble que la première nécessité, c’est de suivre
l’Evangile, et Dieu fera le reste.
-
Je n’ai pas d’opinion suer le transfert du Vatican en
Israël.
Voilà,
en quelque mots rapides, notre opinion sur quelques
améliorations
indispensables pour que l’Eglise accueille à nouveau de
très
nombreux catéchumènes de tous âges.
Cher
Bertrand, nous nous retrouvons dans l’amitié fraternelle
et la
prière pour que le pape François entende l’appel des
chrétiens
du vieux monde. Vous
êtes dans notre cœur et dans nos prières. Alain
Le
13/04/2019 à 12:53, Jean-Claude a écrit :
Bonjour, suite
à tes questions. Je
ne vois pas tellement l'intérêt d'écrire au père P.
Le
fait qu'il soit un homme d'église (avec probablement (?)
une
spiritualité, etc.) n'empêche pas ses déviances.
L'église n'a pas
eu les yeux ouverts, car elle a gardé une culture du
secret et de
l'apparence. Mieux vaut apparaître belle, et peu importe
l'intérieur. Exactement ce que dénonce Jésus au sujet
des docteurs
et autres scribes. L'hypocrisie n'est pas un travers
bénin, c'est
une structure de pensée, une attitude spirituelle très
profonde qui
travestit tout, y compris les Ecritures et la grande
tradition de
l'Eglise. Nul
ne peut vivre trop longtemps sous l'emprise du mensonge
et du déni :
c'est ce qui arrive aujourd'hui à l'Eglise, sur tous les
continents.
Nous ne voyons aujourd'hui qu'une petite part de la
réalité. Les
choses sont autrement plus graves (on en a eu un tout
petit aperçu
avec le documentaire diffusé sur ARTE, sur les abus sur
des
religieuses, et par le livre de Martel, "Sodoma", qui
malgré quelques outrances, marque l'ampleur de
l'hypocrisie...). A
suivre, malheureusement. Bien amicalement. Jean-Claude
Le
14/04/2019 à 09:46, Eric a écrit :
Suite
à tes échanges, lire le livre de la théologienne
moraliste,
Véronique Magron, “Un moment de vérité”, qui est tout à
fait
dans la ligne de ce qu’ écrit Jean-Claude (la culture du
secret)
et j’ajouterai, la pensée que l’Eglise fut la seule
société au
monde, sainte (=toujours le qui veut faire l’ange fait
la bête) ;
rien à voir avec la sainteté d’une Jeanne d’Arc, une
laïque,
répondant à ses accusateurs bien pensants à propos de
son état de
grâce : “si je n’y suis, que Dieu m’y mette, et si j’y
suis,
que Dieu m’y garde”...Ce sont des personnes comme cela
que moi,
j’ai envie de suivre, avec aussi le saint Curé d’Ars,
s’enfuyant
de sa paroisse tellement il se sentait indigne dans sa
mission
pastorale. Tant qu’il n’y aura pas une formation anthropologique sérieuse des prêtres, cela risquera de se reposer...car l’homme “monte” de l’animal disait Teilhard et il en a gardé les pulsions et les mécanismes et déterminismes des instincts. St Ignace proposait dans ses Exercices une méthode d’examen fréquent, et il y a le jeûne, la prière et celle-ci que nous recommandait le Père Delobre : “Seigneur, faites que toutes mes pensées, mes paroles, mes actions soient ordonnées au service et à la louange de votre divine majesté”. Aff.
3- Le
19/03/2019 à 09:27, Jean-Claude a écrit :
Bertrand, je
devine ton désarroi. Je ne
vibre pas de la même manière à tout ce qui touche notre
pays,
l'Europe ou le monde : je suis moins au courant que toi,
je suis
moins compétent en ces domaines pour pouvoir analyser,
comparer,
imaginer, juger, trancher... Mais je comprends ton
découragement, et
le sentiment tien de l'impuissance devant tout ce qui
arrive et dont
tu pressens que ce n'est pas la bonne route...
Je lis ton
espérance, parfois
ton manque de courage, ta fatigue, ta désespérance
aussi, tes
reprises multiples, et les chutes à nouveau. C'est
l'obscur puis
l'aube qui n'est suivi que de ténèbres, mais le matin
reste proche
tout de même, le matin de la foi malgré la route aride,
le désert
trop proche.
Et pourtant... Les
sources
sont vives pour ceux qui s'attachent quand même à Celui
qui nous
rend forts. Je devine tout cela.
Fais confiance à
toutes les
forces qui sont présentes en notre peuple, la France et
l'Europe, et
le monde aussi. Confiant en cette jeunesse qui espère
dans le noir,
qui oeuvre a tâtons.
La manifestation de
samedi
(celle pour le climat) fut calme à Paris, familiale,
joyeuse même,
de cette joie du partage, de la communion, de la vision
que la
fraternité (qui fait partie de notre devise
républicaine) est plus
forte, sera peu vigoureuse que l'adversaire. C'est l'espérance en la
vie
qui monte. Auprès du vieux chêne de
notre histoire, il y a de très jeunes pousses,
maladroites,
biscornues, autres que nous n'aurions voulu ou imaginé,
mais fortes
de la vie et de l'avenir.
Si tu pouvais te
reposer,
faire confiance, laisser advenir en toi beaucoup plus
que la paix,
mais la grande sérénité de qui sait que rien ne se juge
à l'aune
de l'humain, mais à la proportion de notre foi, et
surtout de la
haute miséricorde.
Bien de l'amitié.
Jean-Claude
4- Le
14/04/2019 à 19:20, Jean-Claude a écrit :
Au
sujet de la Lettre au peuple de Dieu.
C'est
la première fois qu'un texte du magistère ordinaire
de l'Eglise
prend une telle position : mettre en question les
abus de pouvoir et
de conscience en relation avec les abus sexuels.
La
première fois aussi qu'une "attaque" frontale du
cléricalisme est écrite.
Il
y a là aussi, derrière, toute une théologie des
ministères, et
singulièrement de ce qu'est en vérité le
presbytérat. Le
presbytérat, tel qu'il est vécu de plus en plus
aujourd'hui (par
les jeunes prêtres comme par quantité de laïcs)
ressemble, à s'y
méprendre, au "sacerdoce" vétérotestamentaire. Ce
que le
Premier Testament combattait (idolâtrie, pouvoir des
docteurs et des
prêtres, dimension exclusivement cultuelle et
sacrificielle) est
devenu monnaie courante aujourd'hui. Je dis
"monnaie" à
dessein, car ne sois pas surpris si, dans les mois
qui viennent, des
scandales financiers viennent au jour. Le lien
sexe-argent est une
évidence. Sexe, pouvoir, argent : les trois colonnes
du mensonge
marié à l'hypocrisie et à la culture du secret.
Ce
qui est dramatique, c'est la volonté de cacher ce
qui s'est passé
au fur et à mesure des ans. Et souvent aussi par des
laïcs, en
raison de la sacralisation aberrante de ce qu'est le
prêtre. Le
prêtre est au service du peuple pour que celui-ci
advienne au
sacerdoce qui est le sien (le sacerdoce commun des
fidèles). Tous
sont prêtres, et certains ont pour mission de faire
advenir pour
tous, à sa vérité, le sacerdoce commun.
Les
questions théologiques sous-jacentes sont
travaillées depuis 20 ans
avant Vatican II, et ne sont venues au jour qu'à
Vatican II, puis
ont été "combattues" par bien des gens, y compris
par
Jean-Paul II (dont le pontificat ne fut pas que
soleil et clarté,
beaucoup s'en faut...).
Amicalement.
Jean-Claude
5-
l’entrée
messianique à Jérusalem, évangile selon saint Luc XIX 28
à 40 ;
Isaïe L 4 à 7 ; psaume XXII ; Paul aux Ephésiens II 6 à
11 ; la Passion de notre Seigneur Jésus Christ selon
saint Luc
XXII 14 à XXIII 56
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