Vendredi 10 Novembre 2017
07
heures 34 + Pour la première fois depuis je ne sais
combien de jours, une nuit
paisible, sans réveils intermédiaires, mais je sais que la
fatigue peut venir à
tout moment comme ne pas venir. Aujourd’hui
et ces jours-ci, tant de mises à jour. En tous domaines et
registres. Communion
si forte avec ma chère femme, le partage des moments
devant le petit écran, nos
échanges sur les actualités, sur ses élèves , nos
rédactions, gestions et
initiatives toujours concertées. Notre couple…La vie de
notre trésor, ses
horaires de classe. La perspective de son anniversaire,
dont je souhaite que la
fête avec ses amies commence par un repas à la maison. Les
étapes vers sa
confirmation. Nos vacances de Mardi-Gras, Megève… la Grèce
à Pâques, donc nos
finances. L’obsession d’un livre et de ma " résurrection "
font, par force,
par fatigue, par inutilité de m’en tracasser, relâche.
Cela viendra. Les
vadrouilles mentales, dont nous ne savons le directeur.
Tantôt ces éveils du
matin, me terrassant par le constat de ma précarité et de
mes incapacités
immédiates et à terme, tantôt cette divagation, ces
pensées et images les plus
folles : le défilé des pulsions possibles, des folies dans
lesquelles
tomber, puis la remise en marche. La marche à la prière,
l’inventaire des
outils et des instances, la grâce de la tranquillité. De
plus en plus, deux
évidences. L’instrument, les instruments pour… nous
former ? nous
informer ? nous faire réfléchir ? nous alimenter ? la
télévision
et ce à quoi nous accédons par google, les sites, et
notamment la merveilleuse et
constante encyclopédie virtuelle wikipédia..L’actualité, les présentations en documentaires
aussitôt vérifiables.
Les leçons tirées d’événements-paraboles : ces temps-ci,
le viol des
adolescentes, Gisèle HALIMI, Davd HAMILTON, les tueurs en
série (l’admirable
film de Frédéric THELLIER hier soir).
Le
rassemblement intime, la subordination de soi à soi, otre
prochain le plus
proche est nous-mêmes, dont nous sommes comptable, notre
âme accompagnée et
soutenue de Dieu, déjà en Sa présence, tentant de nous
faire aller, de faire
notre moi à l’accomplissement. L’accomplissement,
longtemps l’ambition d’un
parcours que je ne savais d’ailleurs définir, puis les
compensations et outils de
l’écriture me maintenant en mouvement et hors de la
désespérance, mais pas
dominés, ni mis au service. Car nous sommes d’abord au
service des autres et
sous l’inspiration de Dieu. Le reste, bien décrits par la
parabole du semeur,
c’est la cavale ou l’inertie de notre esprit, sans repères
ni propos.
Ciel
passant de l’invisible au gris, toujours pas de chant
d’oiseaux. Ma chère femme
arrivée sans doute à « son » lycée, concertations à
Lorient en
syndicat cet après-midi, ses élèves en « évaluation
écrite » pendant
ce temps. Celui qu’elle remplace, en dépression totale
depuis l’été, elle ne
l’a vu qu’en photo., grand, apparemment pas exceptionnel,
son malheur. Cette
élève dont soudain quand elle s’effondre à un rendu de
notes pas
extraordinaire, on apprend
que son père,
autour de 45 ans, hospitalisé, cancer de l’estomac,
confondu avec une occlusion
intestinale (ma chère belle-mère, de même). Comment
peut-on confondre,
l’occlusion est insupportable… je l’ai vécu deux fois. –
Prier… seule la
consécration, et à Dieu, nous centre et nous équilibre.
Dieu nous donne d’en
prendre conscience et de la renouveler à chaque retour en
nous-mêmes.
L’exercice que je tente avec Mounir… le sens de
l’habitation divine en nous,
décisive dans la spiritualité chrétienne, le prologue de
saint Jean, tant de
paroles du Christ : et nous ferons notre demeure en lui, et habitavit in nobis… ce sens-là est-il cultivé et vécu en Islam ? ce
sens qui me
paraît le seul décisif dans l’initiation des enfants… pas
tant de la
connaissance, qui reste théorie et qui n’est pas
rencontre, que l’expérience.
Et pourtant, même le Christ, l’humanité de Jésus, notre
chemin actuel à Dieu,
nous restent si extérieurs, si incommensurables. Prier et
recevoir, même si ce
n’est pas sensible.
08
heures 06 + Les divagations du sommaire du Huffington Post
en newsletter : ambiance et souvent justesse… Carla BRUNI-SARKOZY
présente NS comme le
« parrain » d’EM et de son gouvernement. La plainte contre
Richard
FERRAND. Le couple Parlement/Gouvernement à inventer ou
réfléchir. WAUQUIEZ et
la primaire, sa « peur » d’un débat télévisé à trois
(l’énigme est
pour moi qu’un normalien, un agrégé, un énarque épouse
tellement les thèses et
simplismes du FM, fasse donc surenchère au pire de NS il y
a dix ans… comment
est-ce mentalement possible ?). Un député "marcheur" sans
vergogne siffle comme le FN contre les chômeurs en
goguette aux Bahamas grâce aux indemnités légales..
08
heures 10 + Prier…les yeux fermés d’abord, l’offrande et
l’abandon. Les
épanchements du pasteur, son accessibilité affective, la
prise qu’il donne,
psychologie de Paul. Nos prêtres aujourd’hui, la
succession de nos recteurs
ici. Ce qui n’empêche en rien, au contraire, la conscience
d’une mission
propre, et celle de Paul est grandiose. Je
suis convaincu, ms frères, que vous êtes pleins de bonne
qualités, remplis de
toute connaissance de Dieu, et capables aussi de vous
reprendre les uns les
autres. Mais je vous ai écrit avec un peu d’audace, comme
pour raviver votre
mémoire sur certains points, et c’est en raison de la grâce
que Dieu m’a
donnée… Décisives
explication et précision
de son champ d’évangélisation, donc de sa relation avec
les Apôtres ayant
accompagné Jésus pendant le ministère terrestre de
Celui-ci : J’ai
mené à bien l’annonce de l’Evangile du Christ. Je l’ai fait
en mettant mon
honneur à n’évangéliser que là où le nom du Christ n’avait
pas encore été
prononcé , car je ne voulais pas bâtir sur les fondations
posées par un autre. Et
le voici à la manière exacte de son
Maître, reconnaissant dans l’Ecriture ce qui le concerne :
ceux à qui
on ne l’avait pas annoncé verront ; ceux qui n’en avaient
pas entendu
parler comprendront [1]. La parabole de
l’intendant avisé : le
coup du sort (sanctionnant d’ailleurs ses habitudes et
manières), l’examen de
soi, l’imagination et l’ingéniosité du possible, et la
réussite. Ce que je n’ai
pas du tout su faire quand je fus frappé par mon rappel.
Vivre et décider,
quand le sort se présente, non en condamnation et en
définitive fin de partie,
mais en incitation à trouver le tout autre qui était,
peut-être et de façon
latente, notre varie voie. Dans deux occurrences, paniqué
ou obstiné, je n’ai
pas prié, je n’ai pas examiné le carrefour, la décision à
prendre, engageant le
long terme, je ne l’ai pas fait devant Dieu, et ma
banalité a continué
jusqu’aujourd’hui. S’il en sort une vie de témoignage, ce
sera bien l’œuvre de
Dieu. Quand Dieu admire l’homme, la foi du centurion,
l’ingéniosité de
l’intendant indélicat faisant de son indélicatesse, motif
de son congédiement,
son salut. Le maître fit l’éloge de ce gérant
malhonnête car il avait agi
avec habileté. Commentaire
de Jésus et
mise en garde, porteur de Lui et de Sa grâce, nous ne
pouvons, nous ne devons
rater nos vies, même au plan le plus temporel. En
effet, les fils de ce
mode sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière. Commentaire
intelligent et inspiré de Roselyne
DUPONT-ROC (Prions en Eglise, p. 77
de notre mois). Les êtres humains sont capables de
grande
« habileté » pour se sortir d’un mauvais pas. Pourquoi ne
mettent-ils
pas autant de jugement et de finesse au service de la
générosité et du partage
pour le Royaume… Les Pères de l’Eglise, qui n’avaient pas
peur de l’allégorie,
ont vu dans le gérant le Christ lui-même dilapidant
généreusement les dons de
Dieu sans rien retenir. .[2]Thèmes
et personnages
récurrents des paraboles données par Jésus : étudier cela.
– Ne pas
quitter le dialogue et le reçu de Dieu « comme çà ».
L’action de
grâce, les yeux fermés. Et voici le chant des oiseaux,
précis et vif,
quatre-cinq notes. Certainement, des musicologues les ont
notés, puis étudiés.
Le même thème, plus aigu ou plus bas. Seigneur veuille
m’accompagner ce jour et
bénir mes aimées, aussi celles et ceux que Vous avez mis
sur mon chemin. Ainsi
soit-il !
08
heures 48 + Mort de Roger GRENIER. Il m’avait été donné à
Monemvassia par Anne
R. de même que René CHAR me le fut par Clara G., sur notre
route vers
Thessalonique et retour par l’Olympe. Les vies
non-tonitruantes mais si
constructives.
09
heures 09 + J’ouvre ce nouveau cahier (j'en suis au 339ème
fichier de journal depuis Avril 1992 : les textes et
réflexions du jour en sont tirés), avec la sensation
depuis quelques
minutes que « quelque chose commence », les forces que
Dieu me
donnent me sont si sensibles. Roger GRENIER, par sa
mort, m’apprend sans doute
ce « quelque chose ».
09
heures 18 + Nous avons décidé hier soir de consulter
Stéphanie R. sur Sam. Elle
me rappelle l’obligation légale ; le rendre à son
propriétaire, s’il est
pucé. En tous cas, prendre contact. Croisons les doigts…
12
heures 39 + Sam n’a pas été pucé. Adoption définitive.
Pas beaucoup plus de
deux ans. Appel d’Edith, peut-être anxieuse. SMS quand
elle quittera Lorient
(sa réunion CGT Education nationale). – Le Monde et ses
unes sur les
« paradise papers », mais celle datée d’aujourd’hui,
donc vendue ou
distribuée à Paris, hier après-midi, édifie : le président a recadré les
membres du gouvernement
lors du dernier conseil des ministres : pas question de
livrer leurs états
d’âme à l’extérieur… Il n’a pas aimé « les petites phrases
[3] »
distillées ces derniers jours contre tel ou tel ministre,
alors qu’un
remaniement se profile avec le départ de Castaner … Aux
ministres comme à ses
conseillers à l’Elysée, le chef de l’Etat impose un
management directif. Et
aucun écart n’est toléré vis-à-vis de ses consignes…
Macron, qui envoie des SMS
à ses collaborateurs jusqu’à 3 heures du matin, exige de
ses équipes un rythme
de travail très soutenu et une loyauté totale… « Quand il
dit quelque
chose, il le dit fermement, et cela suffit pour être
entendu », juge son
porte-parole, Christophe Castaner. Voici défini le
régime dans lequel nous sommes
entrés et nous tolérons. Rigidité totale. Ecoute ?
imagination ? Fixé
depuis deux-trois mois par l’absence d’accusé de
réception pour mes lettres à
EM, via mon « contact » certainement amical, mais que je
croyais
libre, et son propre silence à mes courriels, je reçois
les points sur les i.
Le général Pierre de VILLIERS publie sur sa démission et
sans doute davantage. J’achète
cet après-midi son livre. Sous ces alinéas de la une de
« mon »
journal (depuis Septembre 1960 : le lire à fond et
chaque jour avait été,
de Jean MAHEU, la consigne
dès notre première
« conférence de méthode » à Sciences-Po. (Paris rue Saint Guillaume, avant tout
pullulement et aussi toute
prétention à une « excellant » rivalisant avec les
matrices de
Harvard), la présentation du futur chancelier
autrichien, Sebastian KURZ :
le devoir d’être pro-européen, tous
records de jeunesse, dont le nôtre, pulvérisés. 31 ans.
– L’exemple allemand,
plusieurs pour fixer le programme du gouvernement et les
disciplines de la
coalition, la démocratie manifestée en double par le
système de coalitions et
par la collégialité, le débat en conseil des ministres.
En regard, chez nous…
[1]
- Isaïe LII 15
[2]
- Paul aux Romains XV 14 à 21 ; psaume XCVIII ;
évangile selon
saint Luc XVI 1 à 8
[3]
- l’expression date de l’automne de 1968, et alors
retenues de Claude
SEGUY, secrétaire général de la C.G.T., et supposées
pouvoir réattiser les
braises de Mai … Depuis tout dire pouvant faire écho ou
provoquer le
commentaire de sous-entendus, a eu droit à cette fine
appellation
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