mercredi 4 janvier 2023

Benoît XVI, dernier moderne

 

lettre.vigie.com - lettre périodique d'anciens animateurs de la Revue défense nationale


Le décès de Joseph Ratzinger marque la fin d’une époque. Voici en effet un pape qui aura été le dernier moderne.

L’intellectuel progressiste de l’après-guerre, acteur influent du concile Vatican II, s’était peu à peu transformé en gardien rigoureux d’une ferme tradition catholique. Élu pape sans l’avoir désiré, mal à l’aise avec les médias, il choisit le nom de Benoît en référence à Benoît XV et ses tentatives de paix lors de la 1ère guerre mondiale et à Saint-Benoît, patron de l’Europe : un pape très européen, finalement, peu en phase avec la planétisation du monde qui l’entourait.

C’est au fond le dernier moderne : il a prêté sa plume à Jean Paul II pour l’encyclique Fides et ratio de 1988, qui reflétait parfaitement son esprit rationnel. Il était déstabilisé par le monde contemporain, post-moderne, où l’émotion et la mousse médiatique prédominent sur la recherche du vrai. Aussi retiendra-t-on surtout son « renoncement » à l’état papal en 2013, laissant le siège de Pierre à un successeur plus à l’aise avec les nouvelles conditions du moment. Cet intellectuel n’était ni pleinement pasteur, ni véritable homme de pouvoir. Exemple rare d’un homme parvenu au sommet sans l’avoir recherché.

JOCVP


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