samedi 3 février 2018

tu as demandé le discernement, l'art d'être attentif et de gouverner - textes du jour


Samedi 3 Février 2018

09 heures 36 + Je reste marqué par ces images d’enfants au Sénégal, leur parler français tellement mécanique, presque d’handicapés, récitatifs, la soif de diplômes, l’énorme empêchement d’étudier pas seulement par la pénurie de tout à l’école, et celle-ci lointaine à pied, mais parce que les parents n’acceptent la scolarisation que peu d’années, et requièrent cette main d’œuvre gratuite. Ils ont vécu ainsi. Les enfants aidant les parents pendant toute leur enfance aux cultures, et les soutenant à tous égards dans leur vieillesse. Je n’ai pas ces images, si prenantes, chaleureuses et sympathiques (aucune plainte ni pleurs, que les faits) pour Ousmane mais j’ai la chronique de ses besoins, de ses appels, de ses malchances et j’ai les chiffres. Pour lui comme pour ces enfants sénégalais, rien de collectif ni d’organisé. L’Etat absent, les coopératives inimaginées. Une visite d’un président français, ce devrait être d’abord son silence, son écoute, la durée de son séjour, la réception de tout le monde, l’évaluation de la démocratie, de l’efficacité de l’Etat et des organisations locales, du travail ensemble à regarder les comptes. Aucun discours erga omnes, simplement le résumé, en partant d’un ressenti, d’une empathie, et l’énoncé de quelques résolutions personnelles et d’autres au nom de la France.
Echange avec le cher Daniel G., dont je ne sais rien que sa façon de voir et de comprendre, intelligente cohérente et éclairée, et toute différente de la mienne. Nous nous stimulons puisqu’il me lit en pleine nuit. Il a fait partie des destinataires de première livraison et donc a pu lire la phrase sur notre fichage à la Banque de France, donc sur notre médiocre situation financière, mais ne l’évoque pas. Je crois bien que je n’aime pas les gens seulement intelligents et qui raisonnent : Daniel peut-être mais il ne se laisse pas connaître davantage, mon cher cousin Jean-François. MCM était un affectif, et DG aussi. L’intelligence au sens des analyses, des expressions, des diagnostics, des constructions me paraît de l’ordre de l’extérieur et de l’avoir. Pas de l’être, au contraire de l’affectif.
Les textes pour maintenant sont enchanteurs. Ce mouvement brownien autour du Christ et sa réponse. La prière admirable du tout jeune Salomon. Mes viatiques pour aujourd’hui [1].

 10 heures 59 + Notules du cher Olivier B. puis échange [2] Dieu, veuillez me bénir, je fais partie de la foule vous pressant et dont Vous eûtes compassion, et j’essaie de prier, de Vous prier à la manière de Salomon : Votre volonté et Votre force.

 11 heures 49 + Signé la pétition transmise par Jacques de RAIGNAC, et je la fais suivre en la commentant à fond : directement ou indirectement, j’ai vécu ce qu’elle veut traiter [3].

12 heures 24 + Echanges depuis ce matin avec Daniel G. : notre évaluation d’EM, chacun [4].

14 heures +  Marguerite indisposée, grippée à son réveil, « sèche » la voile alors qu’il fait très lumineux : une part aussi de ne pas vouloir sortir, qu’elle ne prenne pas mes défauts, les abandons par inertie, et tout ce que j’ai laissé passer et que je pouvais produire. Participation majeure aux œuvres « complètes » de CAPITANT, le Que sais-je ? franco-allemand depuis 1945, ce commentaire de photos très intéressantes qu’un anonyme m’adresse sur la foi de mes papiers du Monde et que je n’ai pas fait, et ainsi de suite. Le papier RDN sur le Kazakhstan proposé et accepté en Juin et pas fait pour que maintenant s’installe le silence de cette rédaction. Remâchant cela et tant d’autres « choses », je deviens pour qui m’aime : radoteur. Eh oui ! Je crois que je vais pouvoir me décharger de tout cela par « mon » livre, guillemets car ce livre me sera donné, dicté, bien plus que je ne l’écrirai, au mieux serai-je à le transcrire ou, de mémoire, le réciter.

 16 heures 58 + Edith va rentrer, le soleil s’est installé dès la fin de la matinée, je regrette que Marguerite, mal en point à son éveil selon elle et selon sa mère, n soit pas allée tout de même à son cours de voile. J’ai si peur de ces inerties faisant abandons et renoncements, tant de mes travaux commandés ou de mes responsabilités véritables envers notre maison, notre propriété jusqu’à présent : le talus aux palmiers, la cabane, les hortensias sont ainsi morts de désuétude par ma faute, mes dispersions.
Relire et prier…  tout l’évangile du jour est une merveille : le Christ et Ses attentions, Ses délicatesses, Sa compassion. Importance d’ailleurs de l’instruction, de l’enseignement que rappelle avec justesse le curé d’Ars : les Apôtres enseignant, déjà du vivant de leur Maître, dont ils sont très loin de tout savoir. En fait, leur compte-rendu est celui de la réalisation de ce que ce Maître leur avait prescrit. Quant à l’enseignement de Jésus Lui-même, l’évangéliste ne nous donne pas le verbatim, mais la spectaculaire conclusion que sera la multiplication des pains [5]. L’unité profonde, exceptionnelle de cette journée, se fera par une nouvelle tentative de quitter la foule, Jésus et les Apôtres chacun de leur côté, le premier rejoignant les Siens en marchant sur les eaux. Et à nouveau, la foule : ayant achevé la         traversée, ils touchèrent terre à Gennésareth et accostèrent. Quand ils furent sortis de la barque, aussitôt des gens qui l’avaient reconnu, parcoururent toute cette région et se mirent à lui apporter les malades dur les grabats, là où l’on apprenait qu’il était… On le priait de les laisser toucher ne fût que la frange de son manteau, et tous ceux qui le touchaient, étaient guéris. [6] Pour l’heure, c’est cet enseignement des Apôtres et du Christ, sur ordre donné à ceux-ci, par compassion de Jésus. Les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné. Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu ». De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger. Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement. C’est ce qu’avait compris, le fils de David succédant son père. C’est plus qu’un enseignement qu’il demande, nonobstant tout bien ou toute protection (non pas de longs jours, ni la richesse, ni la mort de tes ennemis), c’est le discernement. De plus, je te donne même ce que tu n’as pas demandé. Il avait demandé un cœur attentif pour qu’il sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal. L’immense enjeu de toute l’Ecriture, l’arbre de la Genèse et le pardon aux bourreaux : ils ne savent pas ce qu’ils font.
L’art d’être attentif et de gouverner. Moindre, mais bel écho, ce quatrain de MUSSET : être admiré n’est rien ; l’affaire est d’être aimé [7]. Et le rapport à Dieu, en tout : je trouve dans la voie de tes exigences plus de joie que dans toutes les richesses, le psalmiste… David, père de Salomon ? Dieu à celui-ci : je te donne un cœur intelligent et sage tel que personne n’en a eu avant toi, et que personne n’en aura après toi.

 22 heures 30 + EM, suite de sa visite au Sénégal : un très bon point, son moment à Saint-Louis, notre aide pour maintenir la ville : érosion, patrimoine. Quelle est la sensibilité de cet homme ? quel rapport au temps ? chronomètre, mémoire, imagination. Ces lieux, pour moi, leur découverte au printemps de 1965, leur fréqsuentation pendant l'année qui a suivi, le trajet de Nouakchott à Saint-Louis, en petit avion de "tourisme" seul avec l'épouse de notre ambassadeur d'alors, Jean-François DENIAU, femme splendide et froide, tout ce que je ne savais pas de la vie et savoir eût changé la mienne, et pas en bien... – Débat chez ARDISSON, que je ne « fréquente » que depuis l’émission-copie et rivale de BARTHES. La bio-éthique, la P.M.A. et la G.P.A. Une Marianne DURAND, au visage enfantin mais à la tête remarquablement bien faite, défend ce que je viens de signer en pétition. Le droit devrait suivre la technique ? le désir d’enfant, sans père ou sans mère identifiés, serait-il né d’ailleurs sans la possibilité technique ? l’enfant ne serait plus sujet de droit, mais objet de droit (d’autrui). Valérie MERGAUD ( ?) : le désir ne donne pas un droit. La descendance, les intervenants masculins... souci fondamental… La loi ou le cas par cas. La haine s’éveille chez deux des hommes, le présentateur de la guerre des trônes (rival de Stéphane BERN ?). Les hommes défendent de la théorie : l’égalité. Les deux femmes continuent de se fonder sur la nature, père et mère. Je oense qu’il manque des études sur le manque de père ou sur les couples homosexuels, non pour eux-mêmes, mais pour ce que deviennent et vivent leurs enfants. La certitude, pas de marché, pas de réseaux. Vœu déjà pieux sans doute. Analyse à faire du désir, et qui envelopperait les deux questions qui maintenant ont envahi tout le débat public : le harcèlement sexuel, la « parité » homme-femme, en fait les comportements. Le problème, c’est l’irrespect (mais les spectacles et les comportements de ce qui est en vue ou de ce qui est montré ces années-ci, y compris la grossièreté fréquente chez BARTHES, sont-ils respectueux). La parité, c’est tout simple : à travail égal, salaire égal, fortes sanctions pénales et financières. Difficulté, la prescription pour les abus sexuels. La question de ne pas injurier la mémoire des victimes de barbarie et d’inhumanité, en alignant les imprescriptibilités pour ce qui semble plus individuel, devrait se résoudre, car dans les faits, tout ce qui ressort ces temps-ci, mais ce n’est pas la première époque où cela se produit (le cardinal-archevêque de Vienne, presque à mon époque), montre que la mémoire ne se prescrit pas, qu’au contraire elle ressuscite. Dans le cas des génocides, la mémoire est à maintenir, mémoire de morts par des vivants. Dans le cas des crimes sexuels, il s’agit d’un combat entre mémoires de vivants, et certainement d’un devoir social d’imposer aux criminels la conscience de qu’ils ont fait, car ils se placent – me semble-t-il, mais sans que j’ai beaucoup suivi tout cela – dans le déni, autant pour éviter leur condamnation, que semble-t-il pour ne pas se faire subir à eux-mêmes, une lecture au moins pénible de leur propre vie.


[1] - 1er livre des Rois III  4 à 13 ; psaume CXIX ; évangile selon saint Marc VI 30 à 34

[2] - Le 03/02/2018 à 08:51, Olivier BRISSON a écrit :
Quelques centaines de morts en Afghanistan. C’était hier, c’était avant-hier, ce sera aussi demain, puisque personne ne bouge…
 Le 25/01/2018
 Le prince saoudien qui a payé 1 milliard de $ pour sortir de sa prison (dorée) aurait fait un procès il y a quelques années pour faire reconnaitre que contrairement à ce qui avait été écrit par un journaliste , sa fortune se montait à 60 milliards de $ et pas 20…
 Le 26/01/2018
 La population française a augmenté de 233000 habitants en 2017, dont 164000, différence entre naissances et décès et 69000, solde migratoire…
Comme les décès vont se multiplier  avec l’arrivée à la vieillesse des enfants du « baby boom », la France se sauvera par l’arrivée d’immigrés…
 Le 27/01/2018
 L’évêque de Montauban coupe les vivres du Mouvement Rural de la Jeunesse Chrétienne , favorable à l’IVG…
En voilà un qui n’ira pas saluer Simone Veil au Panthéon…
 Le 28/01/2018
 Un paysan palestinien qui a passé 4 ans dans les prisons israéliennes, a créé une ferme où, avec un rabbin , il invite les colons juifs à  venir discuter sur la base qu’il y a deux  vérités au même endroit…
 Le 29/01/2018
 Protestation des proches de Maduro sur le gel de leurs comptes bancaires en Europe…
Les révolutionnaires chavistes savaient donc transiger avec leurs convictions…
 Le 30/01/2018'ui
 Suite à un problème dans les toilettes ,un avion allant d’Oslo à Munich a dû faire demi-tour alors qu’il y avaient 60 plombiers à bord partant pour un congrès…
La communication peut avoir du bon…
 Le 31/01/2018
 C’est en termes galants que le FBI s’inquiète d’un mémo des Républicains de Trump sur l’enquête russe :
« Nous avons de sérieuses préoccupations relatives à d’importantes omissions factuelles qui ont d’importants retombées sur l’exactitude du mémo…
En anglais, ça se dit « fake news »…
 Le 01/02/2018
 Macron porte des chaussures noires à lacets rouges…
Pour montrer qu’il est de gauche ?
 Le 02/02/2019

De : Bertrand Fessard de Foucault [mailto:b.fdef@wanadoo.fr]
Envoyé : samedi 3 février 2018 10:30
À : Olivier BRISSON
Objet :
votre 08:51 ---- Re: Afghanistan notules Olivier
Merci, cher Olivier.
Afghanistan, il manque une allocution d'EM " devant un panel de haut niveau "convoqué ad hoc.
L'Arabie saoudite sera, dans peu d'années, un club d'investisseurs comme la compagnie émettrice de nos piastres indochinoises ou celle ayant creusé puis géré le canal de Suez ont grassement survécu à leur objet. Et le sang des peuples communisés, les investissements collectifs, etc... soudainement passés dans la poche de quelques-uns. S'il y a eu un trésor ou des trésors nazis, ce ne fut jamais - sauf désinformation de ma part - à cette échelle.
Collomb est un dessin de Piem.
La suractivité d'EM sans que se discerne une prospective d'ensemble et sans que je puisse recevoir un témoignage personnel sur sa façon d'être et de travailler dans l'intimité, est telle que j'ai dépassé le stade de la lassitude et entre dans celui de l'indifférence. Une psychologie que je ne comprends pas encore. Je ne comprends que nous nous distrayons à étudier comment Fillon s'est éliminé, a été éliminé, et que rien ne sorte sur le pourquoi, le comment et la manière par lesquels EM a gagné, et avec qui. Vous m'avez dit son charme et ses gestes, ses prévenances pour les siens, les quelques cinquante volontaires rétribués, et ce qu'a remarqué et vécu  votre fils au QG de campagne, soit... il y a maintenant les cris d'extase de Mestrallet, de Juppé, de Hulot.
Quant à moi, pas de signe qu'il ait lu mes lettres (en PJ pour vous, rien de confidentiel) et mon truchement se tait, relation pas intime mais amicale à deux reprises : 1992-1995 puis 2008 (Philippe Etienne alors attaché de coopération scientifique à Moscou, puis directeur du cabinet de Kouchner, maintenant conseiller diplomatique, dix ans de moins que moi, mais encadré par des camarades de promotion d'EM, trente ans de moins que moi). Je vais en confier une septième à Kohler pour voir ce qu'il se passera.
Amicale affection.
Qu'est-ce que cet arrangement de Dublin à propos des compétences pour gérer les demandes et les renvois des migrants ? si c'est cela ?


Le 03/02/2018 à 10:58, Olivier BRISSON a écrit :
Merci de votre message.. Nous sommes tous inquiets de la tournure que prend le dossier asile…Ils ont peur des Français et partent dans une direction que nous n’accepterons pas. Je ne sais même pas si Macron le réalise
 
[3] - une pétition contre le marché de la procréation - lisez-la au moins . je viens de la signer
Je ne suis pas coûtumier des pétitions. Notre fille - cancer de la prostate en 2000 - est un "bébé-éprouvette". Je sais les tentations de demander des ovocytes pour obtenir un second ou troisième enfant. Dans ma fratrie, j'ai su le tri des embryons et l'eugénisme pour un transfert sur une mère porteuse, et la situation de fortune que cela a impliqué. Je sais aussi le couple homosexuel (plus par affection mutuelle que par identité, je crois) et donc une petite-nièce - adorable - par don de spermatozoïdes. J'accepte l'avortement selon des circonstances dramatiques, personnellement ou socialement, de solitude, de panique, de rejet familial ; ne l'ayant pas délibéré devant Dieu qui m'aurait donné toutes forces et un vrai discernement, je l'ai imposé (Septembre 1976, "il" aurait quarante-deux ans aujourd'hui et serait ma fierté, et un confident) à une femme que j'aimais et plus, à presque tous les égards.
Dans la pétition ci-dessous que je viens de signer, je suis sensible au point 1 - qui vaut aussi pour tous les divorces . Pas du tout au point 2 - masculin ou féminin de genre et sexe, nous sommes tous de taille à dire non, à quelque âge que nous soyons (cas paraît-il de pédophilie dans le collège de mon enfance et de mon adolescence . n'étant probablement pas le plus moche de ma classe, je n'ai jamais été "sollicité" car je crois bien que tout "naïf" et ignorant que j'ai été jusques tard, mon refus et surtout le jugement asséné par mon regard auraient été décisifs, et ont peut-être été anticipés. Très sensible aux points 3 et 4 : surtout pas d'eugénisme (mais refuser les migrants en est une forme avancée quoique moins qualifiée), surtout pas de discrimination par l'argent et de constitution de réseau. La Sécurité sociale quand la cause, l'union du couple demandeur sont patents. Médecin de famille, médecin expert. Gratuité et chez nous.
Voilà donc ce que je signe.

https://etatsgenerauxbioethique.alliancevita.org/
Appellation d' "états généraux", c'est une insulte à notre ancienne monarchie et aux personnalités remarquables qui composèrent la Constituante en 1789. Minables que les recéleurs d'aujourd'hui qui n'inventent que les contraintes et les automatismes, cherchent les étiquettes faute du contenu. Id° pour les "grenelle". Il faut avoir vécu les 24-29 Mai 1968 pour comprendre la disproportion et surtout combien aujourd'hui c'est "pénard".
Nous sommes dans une époque où l'on se croit démiurge et sans précédent. Alors que nous sommes copieurs et soumis, chefs crâneurs et pédagogues, peuple tolérant notre entrée en dictature : mouvements enseignants/lycéens à propos du bac. et de la sélection en entrée universitaire. Personne, avant-hier ou presque. Bravo : nous...
Chaleureusement avec vous, chères et chers destinataires, de ce  courriel censément quotidien : politique et spirituel. Mon prochain envoi - ce soir - s'assortira de la mise à jour de sa présentation et de ses propositions. Lisez-déjà la prière de Salomon et regardez ce mouvement brownien autour du Christ. En regard, les séquences hier au Sénégal : depuis "ma coopération " là-bas en 1965, on n'a pas avancé d'un pas. Un camarade d'enfance, perspicace et plus qu'intelligent m'assure (ce que je sais déjà par moi-même) que ma nostalgie du général de Gaulle obscurcit mon "jugement" sur Emmanuel Macron : en Afrique, demandant l'indépendance, de Gaulle - en Algérie aussi, notre guerre civile - parlait toujours en plein air. Qui ? depuis...
Voeux de bonne journée et autant que c'est à votre portée de coeur, voeux d'espérance, de confiance et de sérénité.

[4] - Le 03/02/2018 à 00:43, daniel ... a écrit :
J'ai du mal à comprendre ta vindicte et tes approximations sur Macron.Pour les fonctionnaires, 120000 c'est une goutte d'eau.Sarkozy en avait supprimé 150000
Peut être as tu remarqué que l'informatique (impôts, sécurité socale,allocations familiales état civil.).à supprime nombre de tâches inutiles .Et comme l'a  constaté mon frère juge au tribunal administratif, nombre de fonctionnaires locaux sont remplacés mais continuent à être payés. 
Les EPHAD, les prisons., les hopitaux le RER...cela n'a rien à voir avec Macron.Ou alors c'est un surhomme Qui en six mois dégrade ce qui marchait si bien avant.
Quant à la francafrique, tu as raison. Il vaut mieux laisser agir la Chine seule.cest l'intérêt des africains et des chinois.
Je me demande si ta nostalgie gaullienne ne trouble pas ta lucidité. 
Amicalement 
Daniel
Nota : je suis content de payer plus de CSG.Cest justice. Je constate aussi que 56% du PIB est redistribué -médaille d'argent mondiale et que les français sont le peuple le plus râleur et frustré du monde. Médaille d'or des anxiolytiques. Corrélation?
N
Envoyé depuis mon smartphone Samsung Galaxy.

From: Bertrand Fessard de Foucault [mailto:b.fdef@wanadoo.fr]
Sent: samedi 3 février 2018 09:08
To: daniel
Bien avant ton message - dont je te remercie, aigu et factuel -  je me pose périodiquement la question sur l'obscurcissement de mon jugement par le passé et de Gaulle, donc mes quinze-vingt ans, nos quinze-vingt ans. Mais mon appréciation d'EM n'est pas tant les décisions et les projets - dont ni lui ni ses entourages ni son gouvernement ne savent dire la cohérence et la perspective - elle porte sur la manière, la monocratie, la non-consultation, l'absence de débat, de démocratie. Du "management" au petit point, la manière de l'inspection des finances sans racine ni futur, la gestion de l'ETat comme d'une entreprise, la prétention de la novation en tout et notamment dans le comportement. Quant aux résultats et aux faits, il ne peut y en avoir, les ratures sur le Code du Travail entrent à peine en vigueur. Europe, rien : toujours pas l'élection directe du président. Cohésion sociale, européenne, aide au développement : le service national universel, garçons et filles : toujours pas. Planification pluriannuelle avec la rencontre de tous les acteurs publics et privés comme nous le vécûmes, pendant quarante ans : pas. Aménagement du territoire : l'ensemble des infrastructures, des dessertes y compris en services (médecins, poste, école, maternités : pas.
Mon cher Couve de Murville, réputé tout le contraire, m'a dit une ou deux fois : la politique est affaire de sentiment.
Sans compter que je n'ai pas eu une ligne d'un plumitif quelconque pour accuser réception de mes lettres. Que je ne peux recevoir aucun témoignage vécu de la manière dont EM travaille et comment il est - non en réunion filmée - mais en tête-à-tête ou à trois-quatre.
Le 03/02/2018 à 11:37, Daniel a écrit :
Je tacherai de te répondre un peu plus en détail, mais je crois que tu ne disposes pas de toutes les informations. Le gouvernement a lancé nombre de consultations par Internet sur la plupart des réformes, et ces consultations sont ouvertes à tous. Par ailleurs, comme adhérent en marche, mais sans qu'il y ait de « vérification carte » ni de cotisations, nous avons une réunion mensuelle,
un « chat » sur Facebook avec notre députée tous les mois, un compte rendu de mandat en réunion publique ouverte à tous le 15 février, la publication de l'agenda de notre députée toutes les semaines, une réunion départementale tous les deux mois… la composition du mouvement est vraiment métissée, et il n'y a jamais eu tant de députés issus de la diversité que dans le mouvement « en marche ». La référente du département s'appelle Chaïness Taleb, diplômée de l'école nationale d'assurance+ un Master à l’ENA. Elle est enfant de la banlieue à Sartrouville.
Il y a beaucoup de consultations et de réflexions (comme par exemple les États généraux de l'alimentation) mais l'avantage de la méthode c'est que les réformes sont engagées au moment où il est encore possible de le faire, c'est-à-dire dans les deux premières années d'un mandat. Ensuite, la société française est tellement bloquée, paranoïaque et psychotique que tout changement devient impossible, et le concert des lamentations de droite et de gauche empêche toute réforme.
Ce qui est vraiment paradoxal, c'est que dans un pays qui redistribue tellement, où les inégalités sont parmi les moins fortes de l'OCDE, il y ait tellement de dysfonctionnements comme celui de l'EHPAD ou des prisons. J'ai trois enfants ou beaux enfants « fonctionnaires ». Ils observent, de là ils sont, les fromages que se sont constitués un certain nombre de leurs collègues qui n'en foutent pas une. Ils observent la pesanteur des services municipaux ou régionaux, peu réactifs et innovants. Ils observent les multiples doublons entre les municipalités, les communautés de communes, les régions, parce qu'on n'a pas eu le courage de séparer les responsabilités. Pour s'occuper des poubelles dans ma commune, il y a maintenant deux interlocuteurs au lieu d'un. Mais nous avons une rue commune avec d'autres communes, et il y a deux passages de poubelles, un pour chaque trottoir ! Les fonctionnaires municipaux n'ont jamais réussi à se mettre d'accord ! Faut-il des années de concertation démocratique pour résoudre les problèmes de trottoir ?
 Je crois que la force de ce gouvernement et qu'il est capable d'agir à partir d'une vision globale, contrairement à ce que tu crois, et que cette vision est celle qui avait été lancée dans « révolution » et dans un certain nombre de discours d'Emmanuel Macron. Je ne sais pas ce qui s'est exactement passé à Dakar, mais je crois profondément que les problèmes majeurs de notre société sont, en premier lieu, et de loin, la démographie ou plutôt l'explosion démographique, première cause du réchauffement, première cause de l'exploitation des richesses, première cause de l'explosion de violence dans les grandes agglomérations, première cause de chômage et donc de frustration… le deuxième problème majeur est le réchauffement et tout l'environnement écologique. Le troisième est l'islamismisation des pays musulmans que je peux constater au Maroc, en Algérie, évidemment dans tout le Moyen-Orient, mais aussi en France, en Belgique, au Canada… les deux premiers sont clairement perçus par Emmanuel Macron et il est le premier à oser aborder le problème démographique, et son soutien à l'école au Sénégal et en Afrique en général est clairement lié, même s'il est impossible de le dire à la démographie. Son soutien à la démocratie en Tunisie vient aussi de sa perception du risque de l'islamisme et de l'obscurantisme qu'il génère, et qui met le monde en danger.
 Je crois vraiment, sans être d'accord sur tous les points, que ce gouvernement est le premier depuis longtemps à oser essayer de faire avancer la société française dans un contexte européen constructif, avec une vision de l'Europe qui dépasse celle des marchands et du libre-échange dans laquelle elle s'est engoncée depuis le départ de Jacques Delors. De plus, ce gouvernement n'a pas toujours des « réponses à tout » fondées sur la stupide opposition droite–gauche et sur l'idéologie dominant/dominé. Il essaye de prendre en compte la complexité, de chercher des pistes, mais n'accepte pas que les positions qui lui sont opposées le soient sur des présupposés idéologiques.
Mais c'est difficile de faire avancer une Europe à 27 lorsqu'une stupide commissaire européenne parle encore d'élargissement à la Serbie et au Monténégro !
Amicalement. Je reçois dans 10 minutes le suppléant de ma députée pour discuter avec lui du mode de fonctionnement et justement de la manière dont nous faisons avancer tous ensemble les projets.
 Le 03/02/2018 à 12:24, Bertrand Fessard de Foucault a écrit :
Bravo pour ton engagement, la clarté et le factuel de ce que tu m'apprends. Je n'ai été mis au courant de cela par personne. J'ai lu "Révolution", plume en main.
Mais... je persévère dans mon jugement et mes craintes. Il n'y a pas de contribution à notre maturité nationale, d'ailleurs il y a plutôt commisération pour les Français ce qui n'est pas nouveau mais davantage sensible. Je veux bien croire qu'il y a une tout autre approche - qui n'est pas la mienne - et qui aurait sa cohérence : sauver la France de son obsolescence, la mettre au pas mondial, vaincre enfin par tous moyens son "irréformabilité", bref qu'elle soit enfin moderne, ce qui ne serait pas loin de DG s'en prenant aux tenants de la marine à voile et de la lampe à huile. Quant à l'Europe, si nous n'avons pas une présidente ou un président de l'Union, élue/élu au suffrage direct de tous les Européens, nous irons de mal en pis et en nous désagrégeant.
Tu me fais revivre l'ambiance de l'an dernier, qui n'était pas pour EM était vraiment dans l'obscurité ou favorable à Le Pen.
Tu es le premier à me faire part d'une telle militance et de telles observations. Je vais regarder de plus près la lettre mensuelle de "mon" député : apparenté divers gauche à son élection en 2012 contre une candidate investie, alors qu'il briguait le siège depuis 1997 (en même temps que moi, d'ailleurs...) et passé à la République en marche cette fois-ci.
Bonne journée, mon cher Daniel.

[5] - évangile selon saint Marc VI 35 à 44

[6] - ibid. 53 à 56 passim

[7] - Alfred de MUSSET . 1810 – 1857 . Après une lecture . IV
Mais quel bien fait le bruit et qu’importe la gloire ?
Est-on plus ou moins mort quand on est embaumé ?
Qu’importe un écolier, sachant trois mots d’histoire,
Qui tire son bonnet devant une écritoire,
Ou salue en passant un marbre inanimé ?
Etre admiré n’est rien ; l’affaire est d’être aimé.

Aucun commentaire: