Dimanche 11 Février 2018
Dimanche 11 Février 2018
19 heures 28 + Ce n'est pas une comédie, ou alors au sens le plus fort, formateur et initiatique de Molière. Quand c'est drôle, et avec répétition d'expression des visages ou de mise en scène, c'est pour nous rendre disponibles à l'essentiel qui suit aussitôt... notre aussitôt. Film pour moi décisif, enlevant, propice à l'interrogation sur soi et donc à une forme de résurrection-conversion par la mise en oeuvre (enfin) de nous-mêmes. Et quoique ce soit grave et important, c'est dit et montré avec saveur, imagination et c'est donc tout le temps digeste et agréable.
20 heures 17 + Toujours,
j’ai été
sensible au cinéma et je garde mémoire d’une « rédaction »
de collège
que je fis sur l’emprise d’un film parce qu’il est l’unique
présence dans la
salle obscure où j’ai conscience d’être présent, de me
trouver au sens littéral
du terme. Recommandé au prône de ce matin, à la fin de notre
messe paroissiale,
par notre recteur enthousiaste, un film que je suis allé
voir au début de cet
après-midi, sans pouvoir décider épouse et fille à
m’accompagner. Tout mais pas
çà !. J’espère que nous irons mardi soir. Décidé à un
témoignage d’existence
vécue depuis plusieurs années, et plus précisément depuis
l’échec éditorial de
mon essai politique – passionnant et fatigant à écrire, mais
empêché de
rencontrer du public – je cherchais, raconter ce qui n’a
rien eu de notoire, de
visible, d’historique, d’exceptionnel ? le raconter
uniquement pour en
faire l’attache de beaucoup de témoignages et de plaidoyers
sur ce que je crois
d’intérêt commun : la foi, la politique, la relation de
couple, l’imprévu
du bonheur, de la beauté, une conscience intime du bonheur.
J’étais résolu à
entreprendre d’écrire un récit plutôt linéaire et
chronologique quand,
comme bien souvent ces derniers mois et semaines, j’ai
ressenti l’aspiration du
désespoir, de l’échec, de l’impasse, la somme et le poids
énormes de ce
qu’engendrent l’âge, la pauvreté, la mésestime pas tant dans
la vie d’une
personne qui dit « je » et se subit « je », que dans la vie
de celles et ceux qu’il aime. Les lieux, les choses, la
présence toujours
intense et respectueuse des animaux. Dire que l’espoir est
une folie, que la
folie est un espoir non contagieux : pendant trois jours,
j’ai cru que
j’allais l’écrire, et comme nul n’a le droit de parler pour
autrui, je ne
pourrai le faire sous un pseudonyme. J’en étais là quand
j’ai vécu, tout à
l’heure, ce film : tout
mais pas
çà ! italien, récent. J’ai alors décidé de
commencer d’écrire tout
de suite, même si je ne peux plus remettre pour plus de
quelques heures,
l’urgence de restructurer nos conclusions d’appel comme une
banque mal
organisée, sauf pour mentir et même fabriquer des faux.
L’écriture échappe à qui
écrit de mémoire ou
de fiction, et non
sur documents ou pour rapporter. Quoique des personnes et
des circonstances me
soient d’emblée présents, dont la chronologie pourrait
introduire le principal,
j’ai écrit abstrait [1].
Je laisse reposer, le
« premier jet » n’est pas à raturer au fur et à mesure,
l’important
est de continuer. Je continuerai dès que la suite ou le
re-démarrage me seront
donnés. Et mon étude judiciaire se fera entretemps. Je
l’espère.
Prier maintenant, après
avoir
écouté les textes pour ce dimanche, ce matin, lus, et plus
encore après avoir
échangé à l’avance en groupe habituel, mercredi dernier, sur
l’évangile de
ce dimanche : le lépreux guéri sur demande, aussitôt [2].
21 heures 33 + Très
scénique mais
si sobre : un lépreux vint auprès de Jésus ; il le
supplia et,
tombant à ses genoux, lui dit. La solitude
propre au dialogue avec une autre solitude. Pour une rare
fois, le Christ est
sans ses disciples, et il n’y a pas la foule habituelle. Le
lépreux et le
thaumaturge sont également coupables de transgression.
L’interdit – édicté par
le livre des Lévites (il sera vraiment impur. C’est
pourquoi il habitera à
l’écart, son habitation sera hors du camp)
– n’est pas respecté. De même, l’interdit du Christ au
miraculé : ne
dis rien à personne ou
celui que Jésus se
donne de rester inaperçu : de sorte que Jésus ne
pouvait plus entrer
ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart dans des
endroits déserts. Dieu
et l’homme retrouvant, grâce à l’incarnation,
leurs milieux et fonctions de nature. Cet homme se mit
à proclamer et à
répandre la nouvelle. Notre
nature est
laudative. Dieu-attraction : de partout cependant on
venait à lui. Séquence
particulièrement construite,
solitude du malade, puis dialogue, puis foule. Mais c’est
surtout un Dieu qui
exauce à la lettre, ce que marque le « copier-coller ». Si
tu le
veux, tu peux me purifier.. ; Je le veux, sois purifié. Lieux. Contrairement à tant
d’autres guérisons
miraculeuses, ce n’est pas la foi du miraculé, mais le plus
humain de Dieu, la
compassion, qui dicte la réponse et produit le miracle. Sans
condition. Ni
vérification du demandeur. Sa demande, son état valent par
eux-mêmes. Nous
guérir s’impose à Dieu, dès que nous sommes en Sa présence.
Paul, fondateur
vrai de la Compagnie de Jésus ? quinze siècles avant Ignace
de Loyola :
tout ce que vous faites… faites-le pour la gloire de Dieu.
Précepte décisif pour le
missionnaire, pour
chacun de nous : ne soyez un obstacle pour personne.
Politique, je ne veux
plus l’observer
au petit point. L’incohérence d’une équipe, d’une majorité
et un solo permanent.
Le Journal du Dimanche : ce que Macron veut faire
pour l’Islam… Aujourd’hui
en France : ils ont un souci le
pouvoir d’achat.
Le souci d’une popularité
et de revers électoraux sont il est dit par les
porte-paroles à l’Elysée et à
Matignon que ce n’est que le fait – donc passager – d’une
baisse du pouvoir d’achat.
Il est vrai qu’elle est d’évidence générale : tout augmente,
ce qui n’est
pas nouveau, mais précisément depuis la campagne
présidentielle de l’heureux
élu, tout devait être nouveau, à volonté de cet élu. Nicolas
HULOT, éditorial
du JDD : pourquoi
il doit rester,
plaidoyer en contradiction complète avec
tous ses dires et l’image qu’EM veut d’elle : Marlène
SCHIAPPA pour le
violeur… Non, je vais synthétiser ces jours-ci ce que je
comprends du système d’aujourd’hui,
et comment a pu s’édifier un tel régime, à partir de rien,
en apparence. Notre
situation en politique. La table rase, le prétexte des
réformes, la perte du
sens des réalités, l’absence de perception des ensembles. En
fait, essayer d’exposer
les étapes de notre dérive, que n’arrête nullement notre
nouveau mandataire,
mais qu’il accentue avec l’art d’un crayon et de couleurs
nouveaux.
22 heures 44 + Lourdes,
Bernadette Soubirous... l'extraordinaire est la modestie, la
simplicité de la jeune voyante qui ne changeront pas surtout
quand le site, l'histoire, la célébrité seront devenus - de
son vivant - mondiaux. Elle a été un parfait instrument
comme si l'effet produit lui était indifférent ou inconnu :
notamment les miracles. La question que je me pose de mon
utilité a ici sa réponse : d'utilité qu'en Dieu et pour Lui.
Et selon saint Paul, sans chercher mon intérêt
personnel. Wikipédia ne cite
pas Alexis CARREL parmi
les ouvrages consacrés aux apparitions et aux
miracles.
1]
- Je n’ai jamais trouvé mon
emploi, parce que je n’ai
jamais eu d’employeur à plein temps. Je les ai toute ma vie
cherchés. J’ai prié
des employeurs et j’ai été éconduit. Je n’ai pas appris à
être employé par qui
ne me correspondait et à quoi je n’étais pas fait. J’ai eu
des emplois, je n’ai
jamais de ma vie, même enfant, cessé d’être à l’œuvre. J’ai
été salarié sur
concours, convenablement payé pendant des années,
discontinues. J’ai appris et
rencontré, mais hors emploi ou en sus de ce qui me donnait
droit à un salaire.
Je sais à peu près, et depuis mon adolescence, ce que je
sais faire et ce que
je peux être. Je discerne maintenant ma vocation. D’une
certaine manière, mais
pas en forme d’emploi, elle s’est réalisée. Pourtant, la
gerbe n’est pas liée,
je n’ai pas donné le plein de moi-même. Il me reste à être
fécond, il me reste
presque tout à produire de ce que je me sens empli et appelé
à rayonner. Je
suis acculé à être mon propre employeur, mais je n’en
ressens aucune solitude.
Immense est le champ que la vie – ces soixante quinze ans de
durée – m’a
attribué, sans m’en faire connaître ni les limites ni la
nature. Je ne prévois
pas de réussir ni d’achever, je ne m’inquiète pas du temps
dont je puis
disposer, il n’est jamais promis ni certain ni exploitable.
Presque tout de ce que je veux
dire – par écrit – est
flou en organisation, clair, précis et m’appartenant
pour le contenu. Tout a
toujours eu un sens dans ce qu’il m’arrivait, mais
presque toujours ce fut
imprévisible, à contre-sens de ce que je croyais et
attendais devoir sur venir.
J’ai cru construire, ce ne fut pas plus assuré que mes
offres de service ne
furent reçues.
Ecrivant cela, je sais décrire
des sentiments et ce
que je ressentis souvent, mais je ne dis pas les
événements, ni surtout que les
événements furent – de mémoire actuelle – tous des
rencontres. Cadres et
ambiances ne furent jamais impératifs mais propices à ce
que des formes douées
de personnalités et capables de dialogues, comme des
êtres humains. Et celles
et ceux que j’ai rencontrés ont toujours été, quand ils
me sont apparus,
indétachables de ces cadres et ambiances, d’un moment et
d’un lieu. Dieu-même.
Je crois qu’ils étaient eux aussi en recherche d’emploi,
c’est-à-dire en
attente de plus que ce qu’elles ou ils vivaient quand
notre rencontre s’est
opérée. Et j’entends aussi bien l’accolade et même
l’étreinte intellectuelle et
spirituelle avec des personnes physiques, sœurs et
frères de ma précarité et de
même époque, que la perception vive, indélébile de ces
personnes que sont des
pays, des peuples, des lieux, des institutions,
cultures, des civilisations.
De telles rencontres,
inoubliables et constitutives de
ma propre vie, n’ont pas été l’emploi que je cherchais
mais en ont augmenté mon
besoin et la soif que j’en avais, comme si – avec moi,
peut-être par moi – des
continuités, des éternités allaient se faire, se
feraient si j’étais accueilli,
avec de tels compagnes et compagnons. Mon échec, s’il
est avéré, sera bien plus
que le mien. Je ne vaux que par qui m’accompagne depuis
que nous nous sommes
rencontrés.
Un singulier pluriel, unique.
Nous sommes chacun sans
précédent, notre postérité sera une grâce pour nous,
nous n’y pouvons rien, une
transmission, un témoignage, des gènes-mêmes n’entament
pas la liberté de qui
nous succède, des générations qui succèdent à la nôtre.
Ce qui nous fit peut
être indifférent à toute suite seulement chronologique
et non affective. J’ai ressenti,
de plus en plus, une forme plus forte et plus sensible,
celle du passé, la
nation à laquelle j’appartiens et qui continue de me
faire, mes ascendants, les
plus proches surtout, mon père et ma mère. Forte,
apaisante, constitutive et
protectrice, tout autrement que des face-à-face ou la
reconduction périodique
de mains qui se joignent.
[2]
- Lévites XIII 1.2 &
45.46 ; psaume XXXII ; 1ère lettre de Paul
aux Corinthiens
X 31 à XI 1
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