CHAIRE DE SAINT PIERRE, APÔTRE
Fête
La fête de la
Chaire de Saint Pierre était à
l’origine célébrée le 18 janvier en Gaule et le 22 février à Rome même. En
1558, le pape Paul IV introduisit la fête du 18 janvier à Rome qui
devint fête de la Chaire de
Saint Pierre à Rome tandis que la fête du 22 février pris
le titre de Chaire de Saint Pierre à Antioche.
La
réforme du calendrier de saint Jean XXIII a supprimé la fête du 18 janvier
dont il ne reste plus que le jour octave le 25 janvier avec la fête de la Conversion
de saint Paul.
L'Église célèbre
solennellement, en ce jour, le souvenir de l’entrée du Prince des Apôtres à
Rome et de sa prise de possession du siège épiscopal de la Ville éternelle. Les
Actes des Apôtres font allusion à cet événement d’une importance
primordiale dans l’histoire du monde. Quand saint Pierre, emprisonné par le
roi Hérode, eut été délivré par l’ange, il visita dans la nuit la communauté
chrétienne rassemblée, lui donna les recommandations nécessaires puis, disent
les Actes, « il se leva et se rendit dans un autre
lieu » (Act. XII, 17). Où se rendit Pierre ? Les Actes ne
le disent pas, peut-être pour ne pas trahir sa résidence, mais la tradition
indique Rome. C’était en l’an 42 après J.-C. C’est pourquoi la Tradition
admet que Pierre a été évêque de Rome pendant 25 ans. En 1558, Paul IV décida
que l’accession de Pierre au siège de Rome serait célébrée solennellement, le
18 janvier. Jusque-là on ne célébrait que le pontificat de Pierre
(le 22 février). Dès lors, le 18 janvier fut consacré à la Chaire de saint
Pierre à Rome, et le 22 février, on fêta la fondation de l’Église d'Antioche,
la première que saint Pierre ait gouvernée. Il y a maintenant dans l’Église
deux fêtes de la Chaire de Saint-Pierre. La vénérable Chaire de Pierre qui, jusqu’au
Ve siècle se trouvait dans le Baptistère de Saint-Pierre, se trouve
aujourd’hui dans l’abside de la basilique vaticane. La précieuse relique ne
se compose plus que de quelques morceaux de bois, reliés depuis les temps
anciens par des plaques d’ivoire, sur lesquelles se trouvent des figures.
Malheureusement, le Pape ne peut plus s’asseoir sur cette antique Chaire,
car, au temps de la Renaissance, elle fut renfermée dans
un reliquaire colossal, œuvre de Bernin.
La
messe (Statuit)
La messe (assez récente)
place au milieu de nous le premier évêque de Rome, saint Pierre. À l’Introït,
nous le voyons dans la personne du prêtre célébrant. À l’Épître, nous
l’entendons nous parler, à nous « les élus étrangers de la
dispersion » et il nous annonce le message vraiment joyeux de l’héritage
que rien ne peut détruire ni corrompre ni flétrir, qui nous est réservé dans
le ciel et dont le gage est la Sainte Eucharistie. Assurément il vaut la
peine d’être, « pendant un court temps », purifiés comme l’or dans
le feu des épreuves, pour la manifestation de Jésus-Christ, qui se réalise
aujourd’hui au Saint-Sacrifice. À l’Évangile, nous revivons, avec saint
Pierre, le grand jour de Césarée de Philippe où le Christ l’établit le rocher
de son Église. Mais notre âme, à nous aussi, doit être ferme comme le roc,
afin que le Christ y bâtisse le royaume de Dieu. Cette parole : Tu
es Petrus est le leitmotiv de la messe (All., Off., Comm.) et elle
s’applique non seulement à Pierre, mais à nous. Au graduel, l’Église chante
l’exaltation de saint Pierre sur sa Chaire. Dans l’Eucharistie, le Seigneur
bâtit en nous son Église (Comm.).
L’Église
romaine
La fête d’aujourd’hui a,
pour notre vie liturgique, une grande importance. Nous rendons-nous bien
compte que toute notre liturgie est, à proprement parler, celle de la ville
de Rome ? Nous célébrons, en majorité, des saints romains, nous
célébrons la dédicace des églises romaines. Bien plus, dans l’office des
stations, la liturgie nous conduit, une centaine de fois, dans la ville de
Rome où nous assistons aux solennités de la messe, avec l’évêque de Rome. Or
il importe que nous puissions nous sentir membres de l’Église de Rome, que
cette Église soit notre diocèse. C’est ce qu’exige le développement actuel de
la liturgie occidentale. Les choses auraient pu se passer autrement. Si la
liturgie avait suivi la ligne des trois premiers siècles, les diverses
nations auraient pu avoir un patriarcat spécial et une liturgie particulière,
à laquelle il aurait été plus facile de s’accoutumer. Mais il faut tenir
compte de ce qui existe. Il faut nous unir à l’Église romaine, nous sommes
membres de la communauté romaine. Dans l’église de chez nous, il
faut voir souvent une église de Rome et célébrer les saints mystères avec
l’évêque de Rome. De cette façon, la liturgie romaine nous deviendra
familière. Quelle différence y a-t-il maintenant entre la fête d’aujourd’hui
et la fête de saint Pierre et de saint Paul ? C’est que, le 29 juin,
nous célébrons l’Apôtre et le Vicaire de Jésus-Christ, le Pape de l’Église universelle.
Aujourd’hui nous fêtons l’Évêque de l’Église romaine à laquelle nous sommes
incorporés (c’est pourquoi on a, au bréviaire, le commun des confesseurs
Pontifes). C’est comme une fête patronale de notre liturgie romaine.
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jeudi 22 février 2018
fête de la chaire de saint Pierre
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