Jeudi 25 Janvier 2018
Hier soir,
donné par Arte (22 heures 30 à 23
heures 30, que suit une
énième évocation de la bataille de Stalingrad, que je n’ai
pas suivie), un
inédit : le
manuscrit sauvé du
KGB, il s’agit de Vie et
destin de Vassili GROSSMAN, dont j’ignore tout
et que je n’ai pas lu.
Depuis longtemps, j’attends des documentaires et des
documents sur le
stalinisme, sur l’évolution de l’U.R.S.S., sur ses
diverses formes de
dictature. Je n’ai eu que L’aveu. Un régime de
soixante-dix ans pour la Russie
et son hinterland historique et de quarante-cinq ans pour
les pays dits
l’Europe de l’Est, si rarement illustré, au moins à la
télévision, alors que le
nazisme et la shoah, nous l’avons toutes les semaines. Il
est vrai qu’il y a
toujours plus ou autre à dire sur cette effroyable
perversion de l’Allemagne
qui sans doute avait des racines lointaines… la
disparition de la Prusse après
1945 ne les indique pas toutes. L’interrogation de
GROSSMAN, partisan
enthousiaste de la Révolution bolchevik, bien noté,
journaliste aux armées, écrits
de guerre, est fondamentale. Ce n’est pas un opposant, ce
n’est pas un déçu ou
un trahi qui s’interroge, mais un libertaire. Comment ceux
qui ont cru à la
Révolution ont-ils pu la laisser dégénérer ? pourquoi
est-ce arrivé ?
pourquoi est-ce que je me tais ? et je crierai
inconsciemment ?
serai-je un homme à deux consciences ? La guerre n’est pas
idéologique,
elle est celle de la liberté. Marx surtout, la liberté, sa
liberté, pas de
réalité prolétarienne, c’est BERNANOS venu de l’extrême
droite et qui, vivant
la guerre d’Espagne, écrit Les grands
cimetières sous la lune. Explication d’un
traducteur particulièrement
séduisant : Alexis BERELOWITCH. Le reflet exact de la
réalité, la volonté
de dire le vrai, la considération dans un groupe de chacun
de ceux qui le
composent, chacun avec son histoire, sa pensée. Importance
des lettres à sa
mère. Il est muté à Stalingrad en Août 1942, la défense de
la liberté. En
Novembre 1944, il retourne dans sa ville de naissance :
plus de 34.000
Juifs y ont été massacrés en deux jours. Il entre à
Treblinka, son reportage
est au dossier du procès de Nuremberg. Redécouverte de la
judaïté, dont il
avait perdu toute conscience. La force implacable de
l’idée du bien social, la
bataille et la victoire la plus intime et personnelle : « la petite bonté individuelle
et irrationnelle… une bonté sans pensée, cette bonté,
elle est ce qu’il y a
d’humain dans l’homme ». L’évocation
avait commencé par sa lettre à KHROUCHTCHEV : rendez sa liberté à mon livre, 14 Février 1961. Sa maison perquisitionnée, les
deux exemplaires
emmenés, lui-même n’est pas inquiété. En fait, deux
exemplaires cachés qui
seront confiés à SAKHAROV. La réalité de ce qu’est le
totalitarisme, et en quoi
et comment il n’est pas arrivé d’un seul coup. Le titre,
en deux mots, comme le
Guerre et paix
de TOLSTOÏ.
Fedor GUBER ( ?), son fils adoptif, 900 pages. –
Commentaires d’Olivier
ROLIN, de Wladimir VOÏNOVITCH, de Priscilla PIZZATO.
L’intimisme, la
psychologie des individus pour tenter de résoudre une
question éternelle et
universelle, la perversion de l’idéal. Il me faut lire ce
livre. SOLJENITSYNE
dont Maman était férue, ne m’a jamais retenu. Prémisse
différent : un
patriote tandis que le premier est un idéaliste..
21 heures 49 +
Suis-je seul à souffrir de cette appropriation de
la fonction
présidentielle : un récital quotidien (je n’ose écrire :
ce qui me
contredirait… un one-man-show
permanent). Ecouté sur la chaîne TV allemande Phoenix de longs passages du discours hier d’EM à Davos :
rien de saillant
dans le texte qui est quelconque, mais il est pauvre et
l’accent est
étrangement mauvais. La gestuelle n’est plus celle
exclusivement du bras gauche
dont nous avions été gratifiés lors d’une interrogations
par trois journalistes
dans l’un des deux bureaux présidentiels, cette fois c’est
la parfaite symétrie
des deux bras, un jeu très varié, mais l’impression de
glace et d’absence même
d’une pensée effraye. L’automatisme d’une marionnette. Et
aujourd’hui en
Auvergne les agriculteurs, salués et assurés à coups
d’hyperboles et
d’engagements à avoir raison des grandes distributeurs. Ma
chère femme me
disait, à notre réveil, la journée de commémoration du
traité de l’Elysée, le
22 : la goujaterie française a dépassé l’imaginable,
toutes les
interventions allemandes en français devant un hémicycle
aux trois-quarts vide,
alors que le matin, au Bundestag, à Berlin, c’était tout
le monde et en plus
les acclamations pour le si pâle de RUGY… Couriellé à Phe
mes trois
indignations du moment [2].
Prier…
l’événement tournant pour
l’Eglise naissante : la conversion de saint Paul [3],
le récit de Luc le
médecin historien, et le récit de l’Apôtre précisément à
l’adresse de ses
coreligionnaires. Demain, nous ferons mémoire de ses deux
fils adoptifs, qui
pérenniserons ses fondations : Tite et Timothée, et nous
lisons
aujourd’hui, l’envoi des Onze en mission, ce qui conclut
l’évangile selon Marc,
et demain l’envoi des 72, de moindre rang mais tout autant
nécessaires
historiquement. Charisme et pouvoirs donnés aux Onze, mais
avertissement à ceux
qu’ils vont évangéliser. Celui qui croira et sera baptisé sera
sauvé ;
celui qui refusera de croire sera condamné. C’est
l’aboutissement de tout l’Ancien Testament qui est en jeu,
la compréhension
profonde de ce texte millénaire, la geste spirituelle de
l’humanité. Mais c’est
un retournement aussi : à l’école de Gamaliel, j’ai reçu une
éducation
strictement conforme à la Loi de nos pères ; j’avais pour
Dieu une ardeur
jalouse, comme vous tous aujourd’hui. J’ai persécuté à
mort ceux qui suivent le
Chemin du Seigneur Jésus… je devais ramener, à Jérusalem
ceux de là-bas,
enchaînés, pour qu’ils subissent leur châtiment.. Et c’est l’extraordinaire rencontre, l’extrême
produit
l’exception : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? – Qui
es-tu, Seigneur ? Je suis Jésus le Nazaréen, celui que tu
persécutes. Manifestations
spectaculaire : ceux qui
étaient avec moi virent la lumière, mais dialogue de
personne à personne,
intime… mais n’entendirent pas la voix de celui qui me
parlait. C’est aussitôt
l’adhésion, au moins la bonne volonté, à la manière de
ceux qui accoururent au
Christ du vivant terrestre de Celui-ci. Que dois-je faire,
Seigneur ? –
Relève-toi, va jusqu’à Damas, et là on te dira tout ce
qu’il t’est prescrit de
faire. Ce
n’est pas un envoi en mission,
ce n’est pas non plus la demande d’un acte de foi, c’est
au jour le jour, pas à
pas, un accompagnement qui commence, presqu’une prise de
contrôle, mais celui
qui est ainsi pris, est souverainement lui-même et c’est
alors qu’il donnera
pleinement tout ce dont il est capable. La persécution
locale des chrétiens
devient minable au regard de l’œuvre d’évangélisation et
de fondation de tout
l’Empire romain d’alors…Tu seras pour lui, devant tous les hommes,
le témoin
de ce que tu as vu et entendu. Ananie et
Paul comme Samuel pour Saül et David, truchement de
l’Eglise, onction du
baptême et de la royauté. Le Dieu de nos pères t’a destiné à
connaître sa
volonté, à voir celui qui est le Juste et à entendre la
voix qui sort de sa
bouche. Ce
sont les circonstances-mêmes
du baptême de Jésus et, ensuite, de Sa transfiguration.
Conclusion du psalmiste
pou ce qu’il est advenu de Paul : son amour envers nous s’est
montré
le plus fort.
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