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dimanche 28 janvier 2018
samedi 27 janvier 2018
vendredi 26 janvier 2018
saints Timothée et Tite disciples de Paul, Apôtre - catéchèse de Benoît XVI
Saint
Timothée et saint Tite, compagnons de voyage et amis de saint Paul, furent
choisis par l’Apôtre pour gouverner, l’un l’Église d’Éphèse et l’autre l’Église
de Crète. Autrefois, le premier était fêté le 24 janvier et le second le 4
janvier.
T
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imothée, né à Lystres d’un
père païen, fut, avec sa mère (Eunice) et sa grand-mère (Loïs), juives et
croyantes, converti par saint Paul qui, sur la recommandation des prophètes de
la communauté de Lystres, le prit comme compagnon de voyage. Saint Paul lui
confia des missions près des communautés (Thessalonique, Macédoine, Corinthe) et
l’utilisa comme secrétaire pour rédiger les épîtres.
Après
avoir partagé sa première captivité, il accompagna saint Paul jusqu’à ce que
celui-ci lui demandât de rester à Éphèse dont il fut le premier évêque. Le
corps de saint Timothée fut enterré près de celui de saint Jean, à Éphèse, où
il resta jusqu’à ce qu’on le transportât à Constantinople (356).
T
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ite né dans le paganisme,
aurait été, selon une ancienne tradition, de parents nobles, de la race royale
de Minos, roi de Crète. Cette même tradition ajoute qu’il aurait fait de
solides études en lettres profanes quand il aurait entendu une voix mystérieuse
lui ordonnant de quitter son pays et de sauver son âme, ajoutant que la science
profane des Grecs lui serait peu utile pour son salut. Il aurait attendu un an
au bout duquel la même voix lui aurait dit de lire les Écritures des Hébreux.
Son
oncle, proconsul de Crète, ayant appris la naissance du Messie d’Israël,
l’aurait envoyé à Jérusalem où il aurait connu le Seigneur qui l’aurait compté
parmi ses soixante-douze disciples. Témoin de la vie publique de Jésus, de sa
Passion, de sa Résurrection et de son Ascension, il aurait été consacré par les
Apôtres et adjoint à saint Paul.
Plus
probablement, on pense que Tite, né païen, fut converti par saint Paul qui,
quatorze ans plus tard, l’ayant rencontré à Antioche, l’emmène jusqu’à
Jérusalem où il assiste au fameux « concile » qui rejette la circoncision des
païens. A partir de ce moment là, il accompagne saint Paul dans ses voyages et
lui sert de messager, singulièrement vers les communautés de Corinthe et
d’Éphèse.
Après
la première captivité de saint Paul, il aborda en Crète avec l’Apôtre qui l’y
laissa jusqu’à ce qu’il l’envoie en Dalmatie. Après le martyre de saint Paul,
Tite revint en Crète où, disent les byzantins, il mourut dans un âge très
avancé (quatre-vingt-quatorze ans). Le corps de saint Tite resta dans la
cathédrale de Gortyne jusqu’à ce que la cité fût détruite par les musulmans
(823) ; on ne retrouva que la tête de Tite qui fut transportée à Venise où elle
est vénérée à Saint Marc.
Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :
Sources principales : missel.free.fr ; vatican.va (« Rév. x gpm »).
BENOÎT
XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi
13 décembre 2006
Timothée et Tite, les plus proches collaborateurs de Paul
Chers frères et soeurs,
Après avoir longuement parlé du grand Apôtre Paul, nous prenons aujourd'hui en considération ses deux collaborateurs les plus proches: Timothée et Tite. C'est à eux que sont adressées trois Lettres traditionnellement attribuées à Paul, dont deux sont destinées à Timothée et une à Tite.
Timothée est un nom grec et signifie "qui honore Dieu". Alors que dans les Actes, Luc le mentionne six fois, dans ses Lettres, Paul fait référence à lui au moins à dix-sept reprises (on le trouve en plus une fois dans la Lettre aux Hébreux). On en déduit qu'il jouissait d'une grande considération aux yeux de Paul, même si Luc ne considère pas utile de nous raconter tout ce qui le concerne. En effet, l'Apôtre le chargea de missions importantes et vit en lui comme un alter ego, ainsi qu'il ressort du grand éloge qu'il en fait dans la Lettre aux Philippiens: "Je n'ai en effet personne d'autre (isópsychon) qui partage véritablement avec moi le souci de ce qui vous concerne" (2, 20).
Timothée était né à Lystres (environ 200 km au nord-ouest de Tarse) d'une mère juive et d'un père païen (cf. Ac 16, 1). Le fait que sa mère ait contracté un mariage mixte et n'ait pas fait circoncire son fils laisse penser que Timothée a grandi dans une famille qui n'était pas strictement observante, même s'il est dit qu'il connaissait l'Ecriture dès l'enfance (cf. 2 Tm 3, 15). Le nom de sa mère, Eunikè, est parvenu jusqu'à nous, ainsi que le nom de sa grand-mère, Loïs (cf. 2 Tm 1, 5). Lorsque Paul passa par Lystres au début du deuxième voyage missionnaire, il choisit Timothée comme compagnon, car "à Lystres et à Iconium, il était estimé des frères" (Ac 16, 2), mais il le fit circoncire "pour tenir compte des juifs de la région" (Ac 16, 3). Avec Paul et Silas, Timothée traverse l'Asie mineure jusqu'à Troas, d'où il passe en Macédoine. Nous sommes en outre informés qu'à Philippes, où Paul et Silas furent visés par l'accusation de troubler l'ordre public et furent emprisonnés pour s'être opposés à l'exploitation d'une jeune fille comme voyante de la part de plusieurs individus sans scrupules (cf. Ac 16, 16-40), Timothée fut épargné. Ensuite, lorsque Paul fut contraint de poursuivre jusqu'à Athènes, Timothée le rejoignit dans cette ville et, de là, il fut envoyé à la jeune Eglise de Thessalonique pour avoir de ses nouvelles et pour la confirmer dans la foi (cf. 1 Th 3, 1-2). Il retrouva ensuite l'Apôtre à Corinthe, lui apportant de bonnes nouvelles sur les Thessaloniciens et collaborant avec lui à l'évangélisation de cette ville (cf. 2 Co 1, 19).
Nous retrouvons Timothée à Ephèse au cours du troisième voyage missionnaire de Paul. C'est probablement de là que l'Apôtre écrivit à Philémon et aux Philippiens, et dans ces deux lettres, Timothée apparaît comme le co-expéditeur (cf. Phm 1; Ph 1, 1). D'Ephèse, Paul l'envoya en Macédoine avec un certain Eraste (cf. Ac 19, 22) et, ensuite, également à Corinthe, avec la tâche d'y apporter une lettre, dans laquelle il recommandait aux Corinthiens de lui faire bon accueil (cf. 1 Co 4, 17; 16, 10-11). Nous le retrouvons encore comme co-expéditeur de la deuxième Lettre aux Corinthiens, et quand, de Corinthe, Paul écrit la Lettre aux Romains, il y unit, avec ceux des autres, les saluts de Timothée (cf. Rm 16, 21). De Corinthe, le disciple repartit pour rejoindre Troas sur la rive asiatique de la Mer Egée et y attendre l'Apôtre qui se dirigeait vers Jérusalem, en conclusion de son troisième voyage missionnaire (cf. Ac 20, 4). A partir de ce moment, les sources antiques ne nous réservent plus qu'une brève référence à la biographie de Timothée, dans la Lettre aux Hébreux où on lit: "Sachez que notre frère Timothée est libéré. J'irai vous voir avec lui s'il vient assez vite" (13, 23). En conclusion, nous pouvons dire que la figure de Timothée est présentée comme celle d'un pasteur de grand relief. Selon l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe, écrite postérieurement, Timothée fut le premier Evêque d'Ephèse (cf. 3, 4). Plusieurs de ses reliques se trouvent depuis 1239 en Italie, dans la cathédrale de Termoli, dans le Molise, provenant de Constantinople.
Quant à la figure de Tite, dont le nom est d'origine latine, nous savons qu'il était grec de naissance, c'est-à-dire païen (cf. Gal 2, 3). Paul le conduisit avec lui à Jérusalem pour participer au Concile apostolique, dans lequel fut solennellement acceptée la prédication de l'Evangile aux païens, sans les contraintes de la loi mosaïque. Dans la Lettre qui lui est adressée, l'Apôtre fait son éloge, le définissant comme son "véritable enfant selon la foi qui nous est commune" (Tt 1, 4). Après le départ de Timothée de Corinthe, Paul y envoya Tite avec la tâche de reconduire cette communauté indocile à l'obéissance. Tite ramena la paix entre l'Eglise de Corinthe et l'Apôtre, qui écrivit à celle-ci en ces termes: "Pourtant, le Dieu qui réconforte les humbles nous a réconfortés par la venue de Tite, et non seulement par sa venue, mais par le réconfort qu'il avait trouvé chez vous: il nous a fait part de votre grand désir de nous revoir, de votre désolation, de votre amour ardent pour moi... En plus de ce réconfort, nous nous sommes réjouis encore bien davantage à voir la joie de Tite: son esprit a été pleinement tranquillisé par vous tous" (2 Co 7, 6-7.13). Tite fut ensuite envoyé encore une fois à Corinthe par Paul - qui le qualifie comme "mon compagnon et mon collaborateur" (2 Co 8, 23) - pour y organiser la conclusion des collectes en faveur des chrétiens de Jérusalem (cf. 2 Co 8, 6). Des nouvelles supplémentaires provenant des Lettres pastorales le qualifient d'Evêque de Crète (cf. Tt 1, 5), d'où sur l'invitation de Paul, il rejoint l'Apôtre à Nicopolis en Epire (cf. Tt 3, 12). Il se rendit ensuite également en Dalmatie (cf. 2 Tm 4, 10). Nous ne possédons pas d'autres informations sur les déplacements successifs de Tite et sur sa mort.
En conclusion, si nous considérons de manière unitaire les deux figures de Timothée et de Tite, nous nous rendons compte de plusieurs données très significatives. La plus importante est que Paul s'appuya sur des collaborateurs dans l'accomplissement de ses missions. Il reste certainement l'Apôtre par antonomase, fondateur et pasteur de nombreuses Eglises. Il apparaît toutefois évident qu'il ne faisait pas tout tout seul, mais qu'il s'appuyait sur des personnes de confiance qui partageaient ses peines et ses responsabilités. Une autre observation concerne la disponibilité de ces collaborateurs. Les sources concernant Timothée et Tite mettent bien en lumière leur promptitude à assumer des charges diverses, consistant souvent à représenter Paul également en des occasions difficiles. En un mot, ils nous enseignent à servir l'Evangile avec générosité, sachant que cela comporte également un service à l'Eglise elle-même. Recueillons enfin la recommandation que l'Apôtre Paul fait à Tite, dans la lettre qui lui est adressée: "Voilà une parole sûre, et je veux que tu t'en portes garant, afin que ceux qui ont mis leur foi en Dieu s'efforcent d'être au premier rang pour faire le bien" (Tt 3, 8). A travers notre engagement concret, nous devons et nous pouvons découvrir la vérité de ces paroles, et, précisément en ce temps de l'Avent, être nous aussi riches de bonnes oeuvres et ouvrir ainsi les portes du monde au Christ, notre Sauveur.
* * *
Je suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins francophones. Je salue
particulièrement les jeunes de Treillières et les pèlerins de La Réunion. Que
le temps de l'Avent vous permette de préparer vos cœurs à la venue du Sauveur,
pour en témoigner généreusement parmi vos frères !
© Copyright 2006 - Libreria
Editrice Vaticana
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi
28 janvier 2009
Chers Frères et Sœurs,
Considérons aujourd’hui les Lettres Pastorales de saint Paul. Elles étaient adressées à des Pasteurs de l'Église: deux à Timothée et une à Tite, ses proches collaborateurs qu’il a aimés comme des fils très chers et à qui il a confié des missions importantes et délicates. Ces lettres évoquent une situation ecclésiale différente de celle qu’a connue directement Paul: de nouveaux contextes culturels et des doctrines erronées surgissent. L’auteur des Lettres les affronte en rappelant qu’il faut faire une lecture intelligente des Écritures et se référer sans cesse au «dépôt» transmis par les générations précédentes. Écriture et Tradition sont le «fondement solide posé par Dieu» (2 Tm 2,19). Il faut donc être «attaché à la parole sûre et conforme à la doctrine» (Tt 1,9). À la base de tout il y a la foi dans la révélation historique de la bonté de Dieu.
La communauté chrétienne se présente comme enracinée sur les points essentiels de la foi qui ici est synonyme de «vérité». Elle est ouverte à l’universel et elle prie pour tous les hommes afin qu’ils parviennent à la connaissance de la vérité. Dans ces Lettres apparaît pour la première fois le triple ministère d’évêque, de prêtre et de diacre. L'Église est comme une maison familiale, la «maison de Dieu», dont l’épiscope est le père. Prions saint Paul pour que nous puissions toujours plus être perçus comme membres de la «famille de Dieu».
* * *
Je salue avec affection les pèlerins de la paroisse Sainte-Croix et les
jeunes de l’externat «Saint-Joseph» d’Ollioules. Je vous souhaite d’être
pleinement concitoyens des saints et familiers de Dieu. Avec ma Bénédiction
apostolique! Synthèse de la catéchèse du Saint-Père, Texte intégral en 2e partie (source : free.fr)
Le 28 janvier 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - A l'occasion de l'audience générale, Benoît XVI a
abordé la vision théologique des dernière Epîtres de Paul, appelées pastorales
car adressées à Timothée et à Tite, qui étaient ses collaborateurs. Ces textes,
a-t-il expliqué, évoquent l'existence "de certaines doctrines erronées,
telle celle prétendant que le mariage était une mauvaise chose. Ce thème est
actuel car certains lisent aujourd'hui l'Ecriture comme objet de curiosité
historique et non comme expression de l'Esprit, dans laquelle nous ressentons
la voix du Seigneur et reconnaissons sa présence historique". Face à
ses doctrines, Paul a affirmé la nécessité de considérer l'Ecriture comme
inspirée et provenant du Saint Esprit, parlant à son sujet du "bon dépôt"
qui garantit "la tradition de la foi apostolique". Celle-ci
doit être gardée "avec l'aide de l'Esprit qui nous habite" et
qui "constitue le critère de fidélité à l'annonce évangélique".
Puis Benoît XVI a rappelé que le sens d'universalité du salut, qui implique que Dieu appelle chaque homme à se sauver et à parvenir à la connaissance de la vérité, est fort et déterminant dans les écrits pauliniens. Ces épîtres offrent "une réflexion sur la structure ministérielle de l'Eglise, présentant pour la première fois la triple articulation évêque, prêtre et diacre. L'essentiel de la structure catholique réside dans l'Ecriture et la Tradition, l'Ecriture et l'annonce, qui la caractérisent au plan doctrinal. A celle-ci s'ajoute une structure personnelle dans les successeurs des Apôtres, témoins de l'annonce apostolique".
S'arrêtant alors sur la figure de l'évêque, Benoît XVI a rappelé que dans l'Epître à Timothée il est en particulier "considéré comme le père de la communauté chrétienne. L'idée d'Eglise comme Maison de Dieu, qui trouve ses racines dans l'Ancien Testament, est reformulée dans l'Epître aux hébreux, tandis que celle aux Ephésiens affirme qu'aucun chrétien n'est étranger ou hôte, mais concitoyen des saints et fils de la Maison de Dieu. Prions donc le Seigneur afin que nous autres chrétiens puissions toujours nous distinguer dans la société comme des membres de la famille de Dieu. Prions aussi -a conclu le Pape- afin que les pasteurs de l'Eglise soient toujours paternels, forts et ouverts à la fois, dans la construction de la Maison de Dieu qu'est la communauté ecclésiale".
Texte intégral de la catéchèse
Chers frères et sœurs,
Les dernières Lettres des écrits épistolaires pauliniens, dont je voudrais parler aujourd'hui, sont appelées Lettres pastorales, car elles ont été envoyées à des figures individuelles de pasteurs de l'Église : deux à Timothée, et une à Tite, collaborateurs étroits de saint Paul. Chez Timothée, l'apôtre voyait presque un alter ego ; en effet, il lui confia des missions importantes (en Macédoine : cf. Ac 19, 22 ; à Thessalonique : cf. 1 Ts 3, 6-7 ; à Corinthe : cf. 1 Co 4, 17 ; 16, 10-11), puis il écrivit à son propos un éloge flatteur : « Je n'ai vraiment personne qui saura comme lui s'intéresser d'un cœur sincère à votre situation » (Ph 2, 20). Selon l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée, du IVe siècle, Timothée fut ensuite le premier évêque d'Éphèse (cf. 3, 4). Quant à Tite, lui aussi devait avoir été très cher à l'apôtre, qui le définit explicitement « plus empressé que jamais... mon associé et coopérateur » (2 Co 8 ; 17.23), et même « mon véritable enfant en notre foi commune » (Tt 1, 4). Il avait été chargé de quelques missions très délicates dans l'Église de Corinthe, dont le résultat réconforta Paul (cf. 2 Co 7, 6-7.13 ; 8, 6). Par la suite, selon ce qui nous a été transmis, Tite rejoignit Paul à Nicopolis, en Épire, en Grèce (cf. Tt 3, 12) puis fut envoyé par lui en Dalmatie (cf. 2 Tm 4, 10). Selon la Lettre qui lui est adressée, il résulte ensuite avoir été Évêque de Crête (cf. Tt 1, 5).
Les Lettres adressées à ces deux pasteurs occupent une place tout à fait particulière au sein du Nouveau Testament. La majorité des exégètes est aujourd'hui d'avis que les Lettres n'auraient pas été écrites par Paul lui-même, mais que leur origine se trouverait dans l'« école de Paul », et refléterait son héritage pour une nouvelle génération, en intégrant sans doute quelque bref écrit, ou parole de l'Apôtre lui-même. Par exemple, certaines paroles de la seconde Lettre à Timothée apparaissent tellement authentiques qu'elles ne peuvent venir que du cœur et de la bouche de l'Apôtre.
La situation ecclésiale qui ressort de ces Lettres est sans aucun doute différente de celle des années centrales de la vie de Paul. A présent, rétrospectivement, celui-ci se définit lui-même comme « héraut, apôtre et maître » des païens dans la foi et dans la vérité (cf. 1 Tm 2, 7 ; 2 Tm 1, 11) ; il se présente comme quelqu'un qui a obtenu la miséricorde, car - ainsi écrit-t-il - « en moi le premier, Jésus Christ manifestât toute sa patience faisant de moi un exemple pour ceux qui doivent croire en lui en vue de la vie éternelle » (1 Tm 1, 16). Il est donc essentiel que ce soit réellement en Paul, persécuteur converti par la présence du Ressuscité, qu'apparaisse la magnanimité du Seigneur pour nous encourager, pour nous pousser à espérer et à avoir confiance dans la miséricorde du Seigneur qui, en dépit de notre petitesse, peut faire de grandes choses. Outre les années centrales de la vie de Paul, il faut également considérer les nouveaux contextes culturels présupposés ici. En effet, on fait allusion à l'apparition d'enseignements qu'il faut considérer entièrement erronés et faux (cf. 1 Tm 4, 1-2 ; 2 Tm 3, 1-5), comme ceux des personnes qui prétendaient que le mariage n'était pas bon (cf. 1 Tm 4, 3a). Nous voyons combien cette préoccupation est moderne, car aujourd'hui aussi, on lit parfois l'Écriture comme un objet de curiosité historique et non pas comme la parole de l'Esprit Saint, dans laquelle nous pouvons entendre la voix même du Seigneur et connaître sa présence dans l'histoire. Nous pourrions dire que, avec cette brève liste d'erreurs présentes dans les trois Lettres, sont anticipés certains traits de l'orientation successive erronée qui est connue sous le nom de gnosticisme (cf. 1 Tm 2, 5-6 ; 2 Tm 3, 6-8).
L'auteur répond à ces doctrines par deux rappels fondamentaux. L'un consiste à renvoyer à une lecture spirituelle des Saintes Écritures (cf. 2 Tm 3, 14-17), c'est-à-dire à une lecture qui les considère réellement comme « inspirées » et provenant de l'Esprit Saint, pour qu'elles puissent « procurer la sagesse qui conduit au salut ». On lit l'Écriture de manière juste en se plaçant dans un dialogue avec l'Esprit Saint, afin d'en tirer une lumière « pour enseigner, réfuter, redresser, former à la justice » (2 Tm 3, 16). En ce sens la Lettre ajoute : « ainsi l'homme de Dieu se trouve-t-il accompli, équipé pour toute œuvre bonne » (2 Tm 3, 17). L'autre appel consiste à évoquer le bon « dépôt » (parathéke) : c'est un mot spécifique des Lettres pastorales par lequel est indiquée la tradition de la foi apostolique qu'il faut conserver avec l'aide de l'Esprit Saint qui habite en nous. Ce « dépôt » doit donc être considéré comme la somme de la Tradition apostolique et comme le critère de fidélité à l'annonce de l'Évangile. Et nous devons ici avoir à l'esprit que dans les Lettres pastorales comme dans tout le Nouveau Testament, le terme « Écritures » signifie explicitement l'Ancien Testament, parce que les écrits du Nouveau Testament, ou bien n'existaient pas encore, ou ne faisaient pas encore partie d'un canon des Écritures. Donc, la Tradition de l'annonce apostolique, ce « dépôt », est la clé de lecture pour comprendre l'Écriture, le Nouveau Testament. En ce sens, Écriture et Tradition, Écriture et annonce apostolique comme clé de lecture sont rapprochées et se confondent presque, pour former ensemble les « solides fondations posées par Dieu » (2 Tm 2, 19). L'annonce apostolique, c'est-à-dire la Tradition, est nécessaire pour entrer dans la compréhension de l'Écriture et y saisir la voix du Christ. Il faut en effet être « attaché à l'enseignement sûr, conforme à la doctrine » (Tt 1, 9). A la base de tout, il y a justement la foi dans la révélation historique de la bonté de Dieu, qui en Jésus Christ a manifesté concrètement son « amour pour les hommes », un amour qui dans le texte original grec est qualifié de manière significative comme filanthropía (Tt 3, 4 ; cf. 2 Tm 1, 9-10) ; Dieu aime l'humanité.
Dans l'ensemble, on voit bien que la communauté chrétienne se configure progressivement en termes très nets, selon une identité qui non seulement prend ses distances avec des interprétations incongrues, mais surtout affirme son propre ancrage sur les points essentiels de la foi, qui est ici synonyme de « vérité » (1 Tm 2, 4.7 ; 4, 3 ; 6, 5 ; 2 Tm 2, 15.18.25 ; 3, 7.8 ; 4, 4 ; Tt 1, 1.14). Dans la foi apparaît la vérité essentielle de qui nous sommes, de qui est Dieu, de comment nous devons vivre. Et de cette vérité (la vérité de la foi) l'Église est définie comme la « colonne et support » (1 Tm 3, 15). Quoi qu'il en soit, elle reste une communauté ouverte, au souffle universel, qui prie pour tous les hommes de tout ordre et degré, pour qu'ils parviennent à la connaissance de la vérité : Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité », parce que « le Christ Jésus s'est livré en rançon pour tous » (1 Tm 2, 4-5). Par conséquent, le sens de l'universalité, même si les communautés sont encore petites, est fort et déterminant pour ces Lettres. En outre cette communauté chrétienne « n'outrage personne » et « témoigne à tous les hommes une parfaite douceur » (Tt 3, 2). Telle est la première composante importante de ces Lettres : l'universalité et la foi comme vérité, comme clé de lecture de l'Écriture Sainte, de l'Ancien Testament et ainsi se dessine une unité d'annonce et d'Écriture et une foi vivante ouverte à tous et témoin de l'amour de Dieu pour tous.
Une autre composante typique de ces Lettres est leur réflexion sur la structure ministérielle de l'Église. Ce sont elles qui pour la première fois présentent la triple subdivision d'épiscopes, presbytres et diacres (cf. 1 Tm 3, 1-13 ; 4, 13 ; 2 Tm 1, 6 ; Tt 1, 5-9). Nous pouvons observer dans les Lettres pastorales la confluence de deux structures ministérielles différentes et ainsi la constitution de la forme définitive du ministère de l'Église. Dans les Lettres pauliniennes des années centrales de sa vie, Paul parle d'« épiscopes » (Ph 1, 1), et de « diacres » ; c'est la structure typique de l'Église qui s'est formée à l'époque dans le monde païen. Mais la figure de l'apôtre lui-même demeure toutefois dominante et ce n'est donc que peu à peu que se développent les autres ministères.
Si, comme on l'a dit, dans les Églises formées dans le monde païen nous avons des épiscopes et des diacres, et non des prêtres, dans les Églises formées dans le monde judéo-chrétien les prêtres sont la structure dominante. A la fin, dans les Lettres pastorales, les deux structures s'unissent : à présent apparaît « l'épiscope », (l'évêque) (cf. 1 Tm 3, 2 ; Tt 1, 7), toujours au singulier, accompagné par l'article déterminatif « l'épiscope ». Et à côté de « l'épiscope », nous trouvons les prêtres et les diacres. La figure de l'Apôtre est toujours encore déterminante, mais les trois Lettres, comme je l'ai déjà dit, ne sont plus adressées à une communauté, mais à des personnes : Timothée et Tite, qui, d'une part, apparaissent comme des évêques et, de l'autre, commencent à prendre la place de l'Apôtre.
On remarque ainsi, à son début, la réalité qui, plus tard, s'appellera « succession apostolique ». Paul dit sur un ton d'une grande solennité à Timothée : « Ne néglige pas le don de Dieu qui est en toi, ce don que tu as reçu grâce à l'intervention des prophètes, quand l'assemblée des Anciens a imposé les mains sur toi » (1 Tm 4, 14). Nous pouvons dire que dans ces mots apparaît également à son début le caractère sacramentel du ministère. Et ainsi, nous avons l'essentiel de la structure catholique : Écriture et Tradition, Écriture et annonce, forment un ensemble, mais à cette structure, pour ainsi dire doctrinale, doit s'ajouter la structure personnelle, les successeurs des Apôtres, comme témoins de l'annonce apostolique.
Il est enfin important de noter que dans ces Lettres, l'Église se comprend elle-même en termes très humains, en analogie avec la maison et la famille. En particulier, dans 1 Tm 3, 2-7, on peut lire des instructions très détaillées sur l'épiscope, comme celles-ci : il doit être « irréprochable, époux d'une seule femme, homme mesuré, raisonnable et réfléchi, ouvrant sa maison à tous, capable d'enseigner, ni buveur ni violent, mais plein de sérénité, pacifique et désintéressé. Il faut qu'il mène bien sa propre famille, qu'il se fasse écouter et respecter par ses enfants. Car un homme qui ne sait pas mener sa propre famille, comment pourrait-il prendre en charge une Église de Dieu ? [...] Il faut aussi que les gens du dehors portent sur lui un bon témoignage ». On doit ici surtout remarquer l'aptitude importante à l'enseignement (cf. aussi 1 Tm 5, 17), dont on trouve également des échos dans d'autres passages (cf. 1 Tm 6, 2c ; 2 Tm 3, 10 ; Tt 2, 1), et ensuite une caractéristique personnelle particulière, celle de la « paternité ». L'épiscope est en effet considéré comme le père de la communauté chrétienne (cf. également 1 Tm 3, 15). Du reste, l'idée de l'Église comme « maison de Dieu » plonge ses racines dans l'Ancien Testament (cf. Nb 12, 7) et se trouve reformulée dans He 3, 2.6, alors qu'ailleurs on peut lire que tous les chrétiens ne sont plus des étrangers ni des invités, mais des concitoyens des saints et des membres de la maison de Dieu (cf. Ep 2, 19).
Prions le Seigneur et saint Paul pour que nous aussi, en tant que chrétiens, nous puissions toujours plus nous caractériser, en relation avec la société dans laquelle nous vivons, comme des membres de la « famille de Dieu ». Et prions également afin que les pasteurs de l'Église acquièrent toujours plus des sentiments paternels, à la fois tendres et forts, dans l'édification de la maison de Dieu, de la communauté, de l'Église.(ZF09012803)
Puis Benoît XVI a rappelé que le sens d'universalité du salut, qui implique que Dieu appelle chaque homme à se sauver et à parvenir à la connaissance de la vérité, est fort et déterminant dans les écrits pauliniens. Ces épîtres offrent "une réflexion sur la structure ministérielle de l'Eglise, présentant pour la première fois la triple articulation évêque, prêtre et diacre. L'essentiel de la structure catholique réside dans l'Ecriture et la Tradition, l'Ecriture et l'annonce, qui la caractérisent au plan doctrinal. A celle-ci s'ajoute une structure personnelle dans les successeurs des Apôtres, témoins de l'annonce apostolique".
S'arrêtant alors sur la figure de l'évêque, Benoît XVI a rappelé que dans l'Epître à Timothée il est en particulier "considéré comme le père de la communauté chrétienne. L'idée d'Eglise comme Maison de Dieu, qui trouve ses racines dans l'Ancien Testament, est reformulée dans l'Epître aux hébreux, tandis que celle aux Ephésiens affirme qu'aucun chrétien n'est étranger ou hôte, mais concitoyen des saints et fils de la Maison de Dieu. Prions donc le Seigneur afin que nous autres chrétiens puissions toujours nous distinguer dans la société comme des membres de la famille de Dieu. Prions aussi -a conclu le Pape- afin que les pasteurs de l'Eglise soient toujours paternels, forts et ouverts à la fois, dans la construction de la Maison de Dieu qu'est la communauté ecclésiale".
Texte intégral de la catéchèse
Chers frères et sœurs,
Les dernières Lettres des écrits épistolaires pauliniens, dont je voudrais parler aujourd'hui, sont appelées Lettres pastorales, car elles ont été envoyées à des figures individuelles de pasteurs de l'Église : deux à Timothée, et une à Tite, collaborateurs étroits de saint Paul. Chez Timothée, l'apôtre voyait presque un alter ego ; en effet, il lui confia des missions importantes (en Macédoine : cf. Ac 19, 22 ; à Thessalonique : cf. 1 Ts 3, 6-7 ; à Corinthe : cf. 1 Co 4, 17 ; 16, 10-11), puis il écrivit à son propos un éloge flatteur : « Je n'ai vraiment personne qui saura comme lui s'intéresser d'un cœur sincère à votre situation » (Ph 2, 20). Selon l'Histoire ecclésiastique d'Eusèbe de Césarée, du IVe siècle, Timothée fut ensuite le premier évêque d'Éphèse (cf. 3, 4). Quant à Tite, lui aussi devait avoir été très cher à l'apôtre, qui le définit explicitement « plus empressé que jamais... mon associé et coopérateur » (2 Co 8 ; 17.23), et même « mon véritable enfant en notre foi commune » (Tt 1, 4). Il avait été chargé de quelques missions très délicates dans l'Église de Corinthe, dont le résultat réconforta Paul (cf. 2 Co 7, 6-7.13 ; 8, 6). Par la suite, selon ce qui nous a été transmis, Tite rejoignit Paul à Nicopolis, en Épire, en Grèce (cf. Tt 3, 12) puis fut envoyé par lui en Dalmatie (cf. 2 Tm 4, 10). Selon la Lettre qui lui est adressée, il résulte ensuite avoir été Évêque de Crête (cf. Tt 1, 5).
Les Lettres adressées à ces deux pasteurs occupent une place tout à fait particulière au sein du Nouveau Testament. La majorité des exégètes est aujourd'hui d'avis que les Lettres n'auraient pas été écrites par Paul lui-même, mais que leur origine se trouverait dans l'« école de Paul », et refléterait son héritage pour une nouvelle génération, en intégrant sans doute quelque bref écrit, ou parole de l'Apôtre lui-même. Par exemple, certaines paroles de la seconde Lettre à Timothée apparaissent tellement authentiques qu'elles ne peuvent venir que du cœur et de la bouche de l'Apôtre.
La situation ecclésiale qui ressort de ces Lettres est sans aucun doute différente de celle des années centrales de la vie de Paul. A présent, rétrospectivement, celui-ci se définit lui-même comme « héraut, apôtre et maître » des païens dans la foi et dans la vérité (cf. 1 Tm 2, 7 ; 2 Tm 1, 11) ; il se présente comme quelqu'un qui a obtenu la miséricorde, car - ainsi écrit-t-il - « en moi le premier, Jésus Christ manifestât toute sa patience faisant de moi un exemple pour ceux qui doivent croire en lui en vue de la vie éternelle » (1 Tm 1, 16). Il est donc essentiel que ce soit réellement en Paul, persécuteur converti par la présence du Ressuscité, qu'apparaisse la magnanimité du Seigneur pour nous encourager, pour nous pousser à espérer et à avoir confiance dans la miséricorde du Seigneur qui, en dépit de notre petitesse, peut faire de grandes choses. Outre les années centrales de la vie de Paul, il faut également considérer les nouveaux contextes culturels présupposés ici. En effet, on fait allusion à l'apparition d'enseignements qu'il faut considérer entièrement erronés et faux (cf. 1 Tm 4, 1-2 ; 2 Tm 3, 1-5), comme ceux des personnes qui prétendaient que le mariage n'était pas bon (cf. 1 Tm 4, 3a). Nous voyons combien cette préoccupation est moderne, car aujourd'hui aussi, on lit parfois l'Écriture comme un objet de curiosité historique et non pas comme la parole de l'Esprit Saint, dans laquelle nous pouvons entendre la voix même du Seigneur et connaître sa présence dans l'histoire. Nous pourrions dire que, avec cette brève liste d'erreurs présentes dans les trois Lettres, sont anticipés certains traits de l'orientation successive erronée qui est connue sous le nom de gnosticisme (cf. 1 Tm 2, 5-6 ; 2 Tm 3, 6-8).
L'auteur répond à ces doctrines par deux rappels fondamentaux. L'un consiste à renvoyer à une lecture spirituelle des Saintes Écritures (cf. 2 Tm 3, 14-17), c'est-à-dire à une lecture qui les considère réellement comme « inspirées » et provenant de l'Esprit Saint, pour qu'elles puissent « procurer la sagesse qui conduit au salut ». On lit l'Écriture de manière juste en se plaçant dans un dialogue avec l'Esprit Saint, afin d'en tirer une lumière « pour enseigner, réfuter, redresser, former à la justice » (2 Tm 3, 16). En ce sens la Lettre ajoute : « ainsi l'homme de Dieu se trouve-t-il accompli, équipé pour toute œuvre bonne » (2 Tm 3, 17). L'autre appel consiste à évoquer le bon « dépôt » (parathéke) : c'est un mot spécifique des Lettres pastorales par lequel est indiquée la tradition de la foi apostolique qu'il faut conserver avec l'aide de l'Esprit Saint qui habite en nous. Ce « dépôt » doit donc être considéré comme la somme de la Tradition apostolique et comme le critère de fidélité à l'annonce de l'Évangile. Et nous devons ici avoir à l'esprit que dans les Lettres pastorales comme dans tout le Nouveau Testament, le terme « Écritures » signifie explicitement l'Ancien Testament, parce que les écrits du Nouveau Testament, ou bien n'existaient pas encore, ou ne faisaient pas encore partie d'un canon des Écritures. Donc, la Tradition de l'annonce apostolique, ce « dépôt », est la clé de lecture pour comprendre l'Écriture, le Nouveau Testament. En ce sens, Écriture et Tradition, Écriture et annonce apostolique comme clé de lecture sont rapprochées et se confondent presque, pour former ensemble les « solides fondations posées par Dieu » (2 Tm 2, 19). L'annonce apostolique, c'est-à-dire la Tradition, est nécessaire pour entrer dans la compréhension de l'Écriture et y saisir la voix du Christ. Il faut en effet être « attaché à l'enseignement sûr, conforme à la doctrine » (Tt 1, 9). A la base de tout, il y a justement la foi dans la révélation historique de la bonté de Dieu, qui en Jésus Christ a manifesté concrètement son « amour pour les hommes », un amour qui dans le texte original grec est qualifié de manière significative comme filanthropía (Tt 3, 4 ; cf. 2 Tm 1, 9-10) ; Dieu aime l'humanité.
Dans l'ensemble, on voit bien que la communauté chrétienne se configure progressivement en termes très nets, selon une identité qui non seulement prend ses distances avec des interprétations incongrues, mais surtout affirme son propre ancrage sur les points essentiels de la foi, qui est ici synonyme de « vérité » (1 Tm 2, 4.7 ; 4, 3 ; 6, 5 ; 2 Tm 2, 15.18.25 ; 3, 7.8 ; 4, 4 ; Tt 1, 1.14). Dans la foi apparaît la vérité essentielle de qui nous sommes, de qui est Dieu, de comment nous devons vivre. Et de cette vérité (la vérité de la foi) l'Église est définie comme la « colonne et support » (1 Tm 3, 15). Quoi qu'il en soit, elle reste une communauté ouverte, au souffle universel, qui prie pour tous les hommes de tout ordre et degré, pour qu'ils parviennent à la connaissance de la vérité : Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité », parce que « le Christ Jésus s'est livré en rançon pour tous » (1 Tm 2, 4-5). Par conséquent, le sens de l'universalité, même si les communautés sont encore petites, est fort et déterminant pour ces Lettres. En outre cette communauté chrétienne « n'outrage personne » et « témoigne à tous les hommes une parfaite douceur » (Tt 3, 2). Telle est la première composante importante de ces Lettres : l'universalité et la foi comme vérité, comme clé de lecture de l'Écriture Sainte, de l'Ancien Testament et ainsi se dessine une unité d'annonce et d'Écriture et une foi vivante ouverte à tous et témoin de l'amour de Dieu pour tous.
Une autre composante typique de ces Lettres est leur réflexion sur la structure ministérielle de l'Église. Ce sont elles qui pour la première fois présentent la triple subdivision d'épiscopes, presbytres et diacres (cf. 1 Tm 3, 1-13 ; 4, 13 ; 2 Tm 1, 6 ; Tt 1, 5-9). Nous pouvons observer dans les Lettres pastorales la confluence de deux structures ministérielles différentes et ainsi la constitution de la forme définitive du ministère de l'Église. Dans les Lettres pauliniennes des années centrales de sa vie, Paul parle d'« épiscopes » (Ph 1, 1), et de « diacres » ; c'est la structure typique de l'Église qui s'est formée à l'époque dans le monde païen. Mais la figure de l'apôtre lui-même demeure toutefois dominante et ce n'est donc que peu à peu que se développent les autres ministères.
Si, comme on l'a dit, dans les Églises formées dans le monde païen nous avons des épiscopes et des diacres, et non des prêtres, dans les Églises formées dans le monde judéo-chrétien les prêtres sont la structure dominante. A la fin, dans les Lettres pastorales, les deux structures s'unissent : à présent apparaît « l'épiscope », (l'évêque) (cf. 1 Tm 3, 2 ; Tt 1, 7), toujours au singulier, accompagné par l'article déterminatif « l'épiscope ». Et à côté de « l'épiscope », nous trouvons les prêtres et les diacres. La figure de l'Apôtre est toujours encore déterminante, mais les trois Lettres, comme je l'ai déjà dit, ne sont plus adressées à une communauté, mais à des personnes : Timothée et Tite, qui, d'une part, apparaissent comme des évêques et, de l'autre, commencent à prendre la place de l'Apôtre.
On remarque ainsi, à son début, la réalité qui, plus tard, s'appellera « succession apostolique ». Paul dit sur un ton d'une grande solennité à Timothée : « Ne néglige pas le don de Dieu qui est en toi, ce don que tu as reçu grâce à l'intervention des prophètes, quand l'assemblée des Anciens a imposé les mains sur toi » (1 Tm 4, 14). Nous pouvons dire que dans ces mots apparaît également à son début le caractère sacramentel du ministère. Et ainsi, nous avons l'essentiel de la structure catholique : Écriture et Tradition, Écriture et annonce, forment un ensemble, mais à cette structure, pour ainsi dire doctrinale, doit s'ajouter la structure personnelle, les successeurs des Apôtres, comme témoins de l'annonce apostolique.
Il est enfin important de noter que dans ces Lettres, l'Église se comprend elle-même en termes très humains, en analogie avec la maison et la famille. En particulier, dans 1 Tm 3, 2-7, on peut lire des instructions très détaillées sur l'épiscope, comme celles-ci : il doit être « irréprochable, époux d'une seule femme, homme mesuré, raisonnable et réfléchi, ouvrant sa maison à tous, capable d'enseigner, ni buveur ni violent, mais plein de sérénité, pacifique et désintéressé. Il faut qu'il mène bien sa propre famille, qu'il se fasse écouter et respecter par ses enfants. Car un homme qui ne sait pas mener sa propre famille, comment pourrait-il prendre en charge une Église de Dieu ? [...] Il faut aussi que les gens du dehors portent sur lui un bon témoignage ». On doit ici surtout remarquer l'aptitude importante à l'enseignement (cf. aussi 1 Tm 5, 17), dont on trouve également des échos dans d'autres passages (cf. 1 Tm 6, 2c ; 2 Tm 3, 10 ; Tt 2, 1), et ensuite une caractéristique personnelle particulière, celle de la « paternité ». L'épiscope est en effet considéré comme le père de la communauté chrétienne (cf. également 1 Tm 3, 15). Du reste, l'idée de l'Église comme « maison de Dieu » plonge ses racines dans l'Ancien Testament (cf. Nb 12, 7) et se trouve reformulée dans He 3, 2.6, alors qu'ailleurs on peut lire que tous les chrétiens ne sont plus des étrangers ni des invités, mais des concitoyens des saints et des membres de la maison de Dieu (cf. Ep 2, 19).
Prions le Seigneur et saint Paul pour que nous aussi, en tant que chrétiens, nous puissions toujours plus nous caractériser, en relation avec la société dans laquelle nous vivons, comme des membres de la « famille de Dieu ». Et prions également afin que les pasteurs de l'Église acquièrent toujours plus des sentiments paternels, à la fois tendres et forts, dans l'édification de la maison de Dieu, de la communauté, de l'Église.(ZF09012803)
dites-leur : " Le règne de Dieu s'est approché de vous " - textes du jour
Vendredi 26 janvier 2017
11 heures 13 + RTL à la
radio de bord. Une officine américaine a comparé les versions
française et anglaise (il semble donc qu’il y ait eu deux
« prononcés ») du discours d’EM avant-hier à Davos. En
français, c’est tout doux et social, en anglais, c’est la vis
serrée par le champion du libéralisme. Reçu de Jacques MYARD,
sans doute extrémiste sur les questions migratoires, et bien
d’autres, à la manière de l’extrême-droite WAUQUIEZ, mais des
fidélités et des continuités et des fidélités aussi [1]
– Le conflit sur les fonctionnaires pénitenciers : tout
simplement, les motiver financièrement (les engager en B même
s’ils n’ont pas le bac. et même si c’est aligner leur
rémunération sur la police nationale) et entreprendre la
construction de nouveaux établissements. Une fois de plus,
infrastructures et grands travaux réclament une ré-institution
du plan de quatre ou cinq ans, et une administration visible
et prioritaire de l’aménagement du territoire. Personnel de
justice (pénale), forces de sécurité quotidienne, gardiennage
de nos emprisonnés, ce doit être, notamment en rémunération,
mais aussi en logique, pensé tout ensemble.
Proposé à la RDN un papier
sur le service national, avant de lui donner celui que j’ai
promis sur le Kazakhstan [2].
Prier… [3]
Tite et Timothée, les fils spirituels de Paul, leur mémoire à
chacun selon le site de l’association de l’épiscopat
francophone (AELF) et selon Prions en Eglise, diffèrent : tant mieux.
L’envoi en mission : les 72, désignés par le Christ avec les
recommandations pastorales de Celui-ci, l’effusion affective
de Paul pour Timothée… me souvenant continuellement de
toi dans mes prières, nuit et jour, me rappelant tes larmes,
j’ai un très vif désir de te revoir pour être rempli de toi. Une foi reçue de sa
famille, Loïs, ta grand-mère, et celle d’Eunice, ta mère…
Pastorale et communion
fraternelle : ravive le don gratuit de Dieu, ce don qui
est en toi depuis que je t’ai imposé les mains. Car ce n’est pas
un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de
force, d’amour et de pondération. Marguerite, confirmée le
26 Mai prochain, lire cela avec elle, ces jours-ci. Pas tant
la foi-même, que le nerf de cette foi, la force pour tout
nous-mêmes, dont la foi qui est devenu un dépôt, une
responsabilité, oui : une gloire, mais pour tous et à
répandre. Communion fraternelle : Paul, l’invincible et talentueux initiateur,
père adoptif et modèle de science et de liberté, de
souveraineté, est un prisonnier, sans doute passible de mort.
Nous n’avons pas les éléments de son procès devant César,
forcément très différents de celui que lui intentaient ses
anciens coreligionnaires. De ce Paul enchaîné ou surveillé à
vue : n’aie pas honte de moi, qui suis son prisonnier (Paul n’est pas prisonnier
des Romains et de leur système institutionnel et
philosophique, mais de la grâce et du parcours, de la mission
que Dieu – Jésus-Christ – depuis le dialogue un peu avant
Damas, lui a donnés) ; mais avec la force de Dieu, prends
ta part des souffrances liées à l’annonce de l’Evangile… n’aie donc pas honte de
rendre témoignage à notre Seigneur. Précisément, cette annonce
dont Jésus, parmi nous, charge les soixante-douze : elle n’a encore aucune
des richesses thématiques, des souvenirs vécus que vont
répandre les Apôtres dès la Pentecôte, elle est dans sa plus
simple expression, c’est le commencement de tout qui est à
dire et propager : le règne de Dieu s’est approché de
vous. On y va, nu : ne
portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en
chemin. Quoique ce soit
dangereux : voici que je vous envoie comme des agneaux au
milieu des loups. Mais il
y a la providence qui a figure humaine : dans toute
maison où vous entrerez, dites d’abord : « Paix à cette
maison ». S’il y a là un ami de la paix, votre paix (notre paix ! porteurs nous
sommes devenus d’une paix qui nous dépasse…) ira reposer
sur lui… restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que
l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite son salaire… Et ce don rare mais dont
l’exercice est un témoignage :guérissez les malades qui
s’y trouvent et dites-leur : « Le règne de Dieu s’est approché
de vous ».
18 heures 40 + Quatre ans,
la mort de ma chère belle-mère, sa fille, son gendre
l’accompagnant jusqu’à davantage que son dernier souffle,
chacun de nous tenant une de ses mains. – Marguerite heureuse
de ses emplettes, Edith rentrée fatiguée et déprimée, promène
les chiens, la nuit est presque tout entière là.
20 heures 31 + Nos prisons…
le syndicat majoritaire signe l’accord avec la Garde des
Sceaux. FO et sans doute la CGT s’y refusent, consultations de
« la base » pour décider de la suite lundi. Eclairage dont le
calme, le bien-écrit et le factuel me convainquent : un
communiqué d’un collectif de détenus à Fleury-Mérogis. La clé
est que gardiens et policiers ont peur, parce que pas assez
nombreux, pas assez soutenus. Mais il est évident qu’épauler
nos personnels n’est pas accepter certains comportements. Il y
avait, je crois, un très haut fonctionnaire chargé du contrôle
des libertés (car légalement et constitutionnellement il en
reste à tout détenu), contrôleur général ad hoc : on ne
l’entend pas. Plus de sécurité mais aussi plus de formation,
et des recrutements à meilleurs niveaux de capacités
pédagogiques : la psychologie de la rétention autant que celle
de chaque personne, gardien et gardé…
EM s’est attardé ce matin
encore en Auvergne. La démagogie comme NS n’e faisait pas
autant, ni surtout tout le temps. Classer la chaîne des
volcans d’Auvergne au patrimoine mondial de l‘humanité. Les
protestations d’amour pour l’Auvergne, il ne prononce pourtant
pas explicitement le nom de V.G.E. L’autoritarisme appelle la
démagogie, cela va croître, les deux en même temps,
démesurément.
Davos, comme chaque année
« bilan positif » selon les responsables de la WEF…
L’exercice, ainsi que les expositions universelles, me paraît
aujourd’hui déplacé. Et puis qui est décideur ? et de quoi ?
d’un investissement ? C’est vain, gloriole des personnes,
rivalités diverses (personnes, pays, systèmes) alors qu’on
chante libéralisme et mondialisme. Ceci devraient être « si
tous les gars du monde ». Ce ne sont pas les mots qui par leur
quantité, leur vanité ni les promesses floues qui polluent nos
univers politiques et scéniques, c’est la perversion des mots.
[1]
- COMMUNIQUE DE PRESSE de
Jacques MYARD . Membre
Honoraire du Parlement
Maire de Maisons-Laffitte .
Président du Cercle Nation et République
Le 26 janvier 2018
A/S : DAVOS : « La place où
ne pas être » ...en français
On nous en rebat les oreilles ;
Davos Sommet Economique Mondial serait donc le lieu où le
monde entier devrait se retrouver sauf à être considéré
comme une personnalité de seconde zone...
Tous s’y précipitent, tels des
moutons de Panurge, raquettes de neige aux pieds, pour
affronter la dureté climatique de la station des Grisons ;
quel courage !
On assiste alors à une logorrhée
verbale sur les états d’âme du monde, une réelle foire de
monologues, chaque chef d’Etat soliloquant et déclamant
ses panacées.
Que reste-t-il ensuite de tout
cela ? Comme le disait Shakespeare ; « des
mots, des mots et toujours des mots »
En dehors du tiroir-caisse de
l’organisateur Klaus Schawb, qui doit se réjouir de son
bon coup médiatique et empocher de quoi garantir ses vieux
jours, Davos n’a réellement pas d’intérêt !
C’est bien la place, où pour être
considéré, résister au politiquement correct et éviter
d’être noyé dans la foire des monologues, il ne faut pas
être.
Au lieu de créer des liens de
solidarité entre les riches, de plus en plus riches, et
les pauvres, de plus en plus pauvres, Davos opère la
démonstration que c’est le fric qui fait toujours tourner
le monde, comme le chantait si bien Lisa Minelli
dans « Cabaret ».
[2] - Le 26/01/2018 à 11:50, Bertrand
Fessard de Foucault a écrit à la Revue Défense:
Chers amis,
je vous avais proposé au début de l'été
un sujet que vous aviez agréé, en principe :
l'ouverture de notre ambassade au Kazakhstan, double
expérience de l'implosion soviétique et de l'adéquation
de notre outil diplomatique. J'ai pris un grand retard
pour vous soumettre le texte. Ce sera bientôt fait.
Mais auparavant, je voudrais grâce à vous
intervenir dans un débat, où je milite depuis longtemps
auprès de nos autorités : l'établissement d'un nouveau
service national, mais universel garçons et filles, se
vivant en une première étape militaire, puis une seconde
en coopération au développement outre-mer. Esprit de
défense, exportation de nos valeurs. exemplarité de
cette instauration pour parvenir à l'analogue dans toute
l'Union européenne, et peut-être à un certain brassage
pluri-ethnique, tandis que chez nous, ce serait le
brassage social qui nous manque (en même temps qu'une
observation discrète de la relation des grands
adolescents avec les armes). --- Ce second papier en
chronologie de mes propositions peut vous parvenir
presque en retour de votre accord de principe.
Chaleureusement avec vous et vos
prédécesseurs.
[3] - 2ème lettre de Paul à Timothée I 1 à
8 ; psaume XCVI ; évangile selon saint Luc X 1 à 9
jeudi 25 janvier 2018
qui es-tu, Seigneur ? que dois-je faire, Seigneur ? - textes du jour
Jeudi 25 Janvier 2018
Hier soir,
donné par Arte (22 heures 30 à 23
heures 30, que suit une
énième évocation de la bataille de Stalingrad, que je n’ai
pas suivie), un
inédit : le
manuscrit sauvé du
KGB, il s’agit de Vie et
destin de Vassili GROSSMAN, dont j’ignore tout
et que je n’ai pas lu.
Depuis longtemps, j’attends des documentaires et des
documents sur le
stalinisme, sur l’évolution de l’U.R.S.S., sur ses
diverses formes de
dictature. Je n’ai eu que L’aveu. Un régime de
soixante-dix ans pour la Russie
et son hinterland historique et de quarante-cinq ans pour
les pays dits
l’Europe de l’Est, si rarement illustré, au moins à la
télévision, alors que le
nazisme et la shoah, nous l’avons toutes les semaines. Il
est vrai qu’il y a
toujours plus ou autre à dire sur cette effroyable
perversion de l’Allemagne
qui sans doute avait des racines lointaines… la
disparition de la Prusse après
1945 ne les indique pas toutes. L’interrogation de
GROSSMAN, partisan
enthousiaste de la Révolution bolchevik, bien noté,
journaliste aux armées, écrits
de guerre, est fondamentale. Ce n’est pas un opposant, ce
n’est pas un déçu ou
un trahi qui s’interroge, mais un libertaire. Comment ceux
qui ont cru à la
Révolution ont-ils pu la laisser dégénérer ? pourquoi
est-ce arrivé ?
pourquoi est-ce que je me tais ? et je crierai
inconsciemment ?
serai-je un homme à deux consciences ? La guerre n’est pas
idéologique,
elle est celle de la liberté. Marx surtout, la liberté, sa
liberté, pas de
réalité prolétarienne, c’est BERNANOS venu de l’extrême
droite et qui, vivant
la guerre d’Espagne, écrit Les grands
cimetières sous la lune. Explication d’un
traducteur particulièrement
séduisant : Alexis BERELOWITCH. Le reflet exact de la
réalité, la volonté
de dire le vrai, la considération dans un groupe de chacun
de ceux qui le
composent, chacun avec son histoire, sa pensée. Importance
des lettres à sa
mère. Il est muté à Stalingrad en Août 1942, la défense de
la liberté. En
Novembre 1944, il retourne dans sa ville de naissance :
plus de 34.000
Juifs y ont été massacrés en deux jours. Il entre à
Treblinka, son reportage
est au dossier du procès de Nuremberg. Redécouverte de la
judaïté, dont il
avait perdu toute conscience. La force implacable de
l’idée du bien social, la
bataille et la victoire la plus intime et personnelle : « la petite bonté individuelle
et irrationnelle… une bonté sans pensée, cette bonté,
elle est ce qu’il y a
d’humain dans l’homme ». L’évocation
avait commencé par sa lettre à KHROUCHTCHEV : rendez sa liberté à mon livre, 14 Février 1961. Sa maison perquisitionnée, les
deux exemplaires
emmenés, lui-même n’est pas inquiété. En fait, deux
exemplaires cachés qui
seront confiés à SAKHAROV. La réalité de ce qu’est le
totalitarisme, et en quoi
et comment il n’est pas arrivé d’un seul coup. Le titre,
en deux mots, comme le
Guerre et paix
de TOLSTOÏ.
Fedor GUBER ( ?), son fils adoptif, 900 pages. –
Commentaires d’Olivier
ROLIN, de Wladimir VOÏNOVITCH, de Priscilla PIZZATO.
L’intimisme, la
psychologie des individus pour tenter de résoudre une
question éternelle et
universelle, la perversion de l’idéal. Il me faut lire ce
livre. SOLJENITSYNE
dont Maman était férue, ne m’a jamais retenu. Prémisse
différent : un
patriote tandis que le premier est un idéaliste..
21 heures 49 +
Suis-je seul à souffrir de cette appropriation de
la fonction
présidentielle : un récital quotidien (je n’ose écrire :
ce qui me
contredirait… un one-man-show
permanent). Ecouté sur la chaîne TV allemande Phoenix de longs passages du discours hier d’EM à Davos :
rien de saillant
dans le texte qui est quelconque, mais il est pauvre et
l’accent est
étrangement mauvais. La gestuelle n’est plus celle
exclusivement du bras gauche
dont nous avions été gratifiés lors d’une interrogations
par trois journalistes
dans l’un des deux bureaux présidentiels, cette fois c’est
la parfaite symétrie
des deux bras, un jeu très varié, mais l’impression de
glace et d’absence même
d’une pensée effraye. L’automatisme d’une marionnette. Et
aujourd’hui en
Auvergne les agriculteurs, salués et assurés à coups
d’hyperboles et
d’engagements à avoir raison des grandes distributeurs. Ma
chère femme me
disait, à notre réveil, la journée de commémoration du
traité de l’Elysée, le
22 : la goujaterie française a dépassé l’imaginable,
toutes les
interventions allemandes en français devant un hémicycle
aux trois-quarts vide,
alors que le matin, au Bundestag, à Berlin, c’était tout
le monde et en plus
les acclamations pour le si pâle de RUGY… Couriellé à Phe
mes trois
indignations du moment [2].
Prier…
l’événement tournant pour
l’Eglise naissante : la conversion de saint Paul [3],
le récit de Luc le
médecin historien, et le récit de l’Apôtre précisément à
l’adresse de ses
coreligionnaires. Demain, nous ferons mémoire de ses deux
fils adoptifs, qui
pérenniserons ses fondations : Tite et Timothée, et nous
lisons
aujourd’hui, l’envoi des Onze en mission, ce qui conclut
l’évangile selon Marc,
et demain l’envoi des 72, de moindre rang mais tout autant
nécessaires
historiquement. Charisme et pouvoirs donnés aux Onze, mais
avertissement à ceux
qu’ils vont évangéliser. Celui qui croira et sera baptisé sera
sauvé ;
celui qui refusera de croire sera condamné. C’est
l’aboutissement de tout l’Ancien Testament qui est en jeu,
la compréhension
profonde de ce texte millénaire, la geste spirituelle de
l’humanité. Mais c’est
un retournement aussi : à l’école de Gamaliel, j’ai reçu une
éducation
strictement conforme à la Loi de nos pères ; j’avais pour
Dieu une ardeur
jalouse, comme vous tous aujourd’hui. J’ai persécuté à
mort ceux qui suivent le
Chemin du Seigneur Jésus… je devais ramener, à Jérusalem
ceux de là-bas,
enchaînés, pour qu’ils subissent leur châtiment.. Et c’est l’extraordinaire rencontre, l’extrême
produit
l’exception : Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? – Qui
es-tu, Seigneur ? Je suis Jésus le Nazaréen, celui que tu
persécutes. Manifestations
spectaculaire : ceux qui
étaient avec moi virent la lumière, mais dialogue de
personne à personne,
intime… mais n’entendirent pas la voix de celui qui me
parlait. C’est aussitôt
l’adhésion, au moins la bonne volonté, à la manière de
ceux qui accoururent au
Christ du vivant terrestre de Celui-ci. Que dois-je faire,
Seigneur ? –
Relève-toi, va jusqu’à Damas, et là on te dira tout ce
qu’il t’est prescrit de
faire. Ce
n’est pas un envoi en mission,
ce n’est pas non plus la demande d’un acte de foi, c’est
au jour le jour, pas à
pas, un accompagnement qui commence, presqu’une prise de
contrôle, mais celui
qui est ainsi pris, est souverainement lui-même et c’est
alors qu’il donnera
pleinement tout ce dont il est capable. La persécution
locale des chrétiens
devient minable au regard de l’œuvre d’évangélisation et
de fondation de tout
l’Empire romain d’alors…Tu seras pour lui, devant tous les hommes,
le témoin
de ce que tu as vu et entendu. Ananie et
Paul comme Samuel pour Saül et David, truchement de
l’Eglise, onction du
baptême et de la royauté. Le Dieu de nos pères t’a destiné à
connaître sa
volonté, à voir celui qui est le Juste et à entendre la
voix qui sort de sa
bouche. Ce
sont les circonstances-mêmes
du baptême de Jésus et, ensuite, de Sa transfiguration.
Conclusion du psalmiste
pou ce qu’il est advenu de Paul : son amour envers nous s’est
montré
le plus fort.
mercredi 24 janvier 2018
moi, je serai pour lui un père, et lui sera pour moi un fils - textes du jour
Mercredi 24 Janvier 2018
Hier soir,
retour en gare de Vannes à 22 heures 28. Quoique j’avais
une prise de courant et une table à écrire, j’étais trop
fatigué et ensommeillé pour tenir mon journal, peu nourri
pendant mes deux jours franciliens. Edith m’attendait et
dès notre arrivée, pris ensemble par des productions de
Claude LANZMANN, autour de la shoah : Arte, suite de les quatre sœurs
dont ma chère femme me donne une bribe : atroce. MENGELE
ou un autre expérimente un nouveau-né privé de nourriture,
notamment du lait maternel, sa mère la poitrine bandée… au
bout de dix jours, quelqu’un lui passe de la morphine pour
que meurt enfin son fils. Plus tard, vie « refaite », elle
hurle à l’accouchement quand les sages-femmes lui enlèvent
son « nouveau » fils, le passé horrifique revenu. Nous
suivons ensemble le second film, l’ensemble étant tiré
d’heures et heures d’enregistrement de ce génie du
témoignage. Une des gloires française, après l’atrocité,
pas seulement de notre défaite et de notre occupation,
souvent personnelle et donc perverse ou au contraire
fondatrice (le
silence de la mer), invasive à tous égards,
mais de notre relation intime avec la shoah, est bien que
la mémoire de cela soit particulièrement – mais dans deux
genres totalement différents – maintenue active par deux
Français : KLARSFELD et sa femme, née allemande, LANZMANN
donc, disciple (en sus) de SARTRE.
Benjamin
MURMELSTEIN, numéro trois dans la hiérarchie rabbinnale à
Vienne en 1938 prend le risque autant physique que moral
de faire le lien entre sa communauté et EICHMAN, c’est lui
qui s’appelle – par dérision – le dernier des
injustes. Sa confession bien après guerre et
curieusement à Rome où il réside, sans aller à Jérusalem
où il aurait pu émigrer dès 1938, est extraordinairement
suggestive et riche de faits et d’observations que je
n’avais jamais entendus. L’essentiel est qu’à l’époque de
l’Anschluss et de la « nuit de cristal », la « solution
finale » n’est nullement envisagée. Il s’agit de pousser
les Juifs à émigrer en Israël, ce qui suppose l’accord des
Anglais, le plus souvent refusé, ou en Amérique du sud,
plus encore qu’aux Etats-Unis, mais moyennant l’abandon de
leurs biens matériels, un très lourd quitus fiscal et
enfin un « graissage » de la patte unique : celle de
EICHMAN. En ce sens, MIURMELSTEIN s’insurge contre le
réquisitoire d’HERZOG au procès de Tel-Aviv, insuffisant
et partiel selon lui, n’expliquant pas l’homme qui ne fut
pas seulement ni principalement celui d’Auschwitz. Ce
n’est pas tant l’organisateur et le fonctionnaires aux
statistiques, qu’un vraiment un pilleur, un
maître-chanteur. La fameuse nuit du 10 Novembre 1938 est à
dessein ce jour-là : un anniversaire, une vengeance, car
les nazis analyse la défaite allemande de 1918, moins comme
une trahison de l’intérieur, qu’un véritable coup d’Etat
des Juifs, renversant le régime le 10 Novembre 1918.
Evocation de la splendide synagogue principale de Vienne,
construite à la mauresque. Moment très beau du
documentaire : le chant ouvrant le Yom Kippour et que me paraît non
seulement d’une indicible beauté, mais assez analogue à
certain chant du Coran, quoiqu’en beaucoup
plus coloré, mais surtout d’une grande profondeur
psychologique et théologique : nos péchés sont effacés par
Dieu au début de cette fête et de la période qu’elle
ouvre, ce qui nous libère et nous permet tout l’itinéraire
à Dieu, c’est chanté d’un trait, le « cantor » en chape
blanche, sur ses vêtements de ville (cravate visible),
voix magnifique. Je n’ai aucune idée de la religion juive
d’aujourd’hui, de sa pratique, de sa liturgie. Avec qui
les dialoguer, les apprendre ? car lire, en ce domaine,
est partiel, insuffisant. Sans doute, puis-je savoir la
relation aujourd’hui, en textes retenus, entre notre
Ancien Testament et la Thora, mais sera-ce décisif ? je ne
le crois pas. – En « creux », ce que j’avais ressenti
pendant tout mon temps de Vienne (Octobre 1988, la pièce
de Thomas BERNHARDT commence d’être jouée jusqu’en Juin
1992, la campagne pour le traité de Maastricht),
s’approfondit : les Juifs manquent aujourd’hui à
l’équilibre de l’Europe centrale de l’Est. Il faudrait
aussi, mais cela sans doute a été fait, mettre en relation
l’attitude de l’Etat d’Israël envers son environnement
ethnique et démographique avec la provenance des vagues
d’immigrants.
22 heures 16 +
France-Infos.
tandis que je vais reprendre Marguerite à la salle des
fêtes de notre village : galette des rois pour les
bénévoles de notre ensemble inter-paroissiale : chorales,
lecteurs, fleuristes et servantes d’assemblée. Une
cinquantaine de personnes selon notre fille. Davos, EM : la
France est de retour.
L’expression passe toutes bornes. Résultats économiques de
2017 : un peu plus de 15.000 chômeurs de moins, une
croissance « à la hausse » avec 0,3 ou 5 % et des
poussières. Cette page d’Astérix, un centurion est
convaincu d’avoir enfin bu de la potion magique et essaye
sa force : il passe d’un menhir ou tout comme à des
pierres moindres jusqu’à quelque chose du volume d’une
boule de pétanque, la brandit à deux mains, il est le plus
fort du monde. Comment ne se trouve-t-il personne pour
d’une phrase rabattre le caquet présidentiel. J’essaierai
de convaincre Gérard LARCHER, le président du Sénat
d’élever un mur contre la floraison de projets
constitutionnels d’EM. Le travail de celui-ci doit être
(son devoir) est d’assurer notre continuité, le maintien
de notre patrimoine, d’inspirer en français la reprise
européenne et de nous donner des repères. Le plaidoyer
pour une mondialisation vertueuse nous montre deux
choses : un chef d’Etat ne plaide pas, il écoute, il
ordonne, personne à supplier et d’autre part la
mondialisation en soit n’est pas vertueuse, seule la
puissance financière s’empare de tout, et enlève à l’idéal
démocratique, s’il persiste, ses outils que sont les
Etats, le droit. Contagion de la théorie économique mais
mépris de l’idéal démocratique. Le démarrage de la
campagne présidentielle en Russie… surtout pas de
contagion. – La honte au Proche-Orient. Nous laissons
bombarder les Kurdes à qui nous devons, au sol où personne
des Occidentaux n’est allé, la victoire sur Daech. C’est
la légion Condor et la non-intervention dans la guerre
d’Espagne. Le seul peuple qui nous soit favorable et qui
pense comme nous.
Prier ...
l’Eglise nous donne un parallèle que les deux textes
semblent ne pas cultiver [1] :
la parabole du semeur donné à une foule considérable et
depuis une barque au bord de la mer de Galilée et le « recadrage »
de David : parmi tout le temps où j’étais un
voyageur parmi tous les fils d’Israël, ai-je demandé à un
seul des juges que j’avais institués pasteurs de mon
peuple Israël : « Pourquoi ne m’avez-vous pas bâti une
maison de cèdre ? » … Le Seigneur t’annonce qu’il te fera
lui-même une maison…. Je te susciterai dans ta
descendance, un successeur qui naîtra de toi, et je
rendrai stable sa royauté. Deux leçons : Dieu parmi nous, itinérant avec
les Hébreux selon l’arche d’Alliance, et aujourd’hui
présent dans l’Eucharistie, au tabernacle de nos
cathédrales, chapelles et églises diverses. Et la
maison, au sens d’une lignée familiale royale, elle
aussi instituée et maintenue par Dieu. Un Dieu de
prédilection, destinant son élu : c’est moi qui
t’ai pris au pâturage derrière le troupeau (toujours le
renversement des hiérarchies, les premiers et les
derniers, le fort et le faible, le petit et le grand) pour
que tu sois le chef de mon peuple Israël. Un Dieu paternel et
de tendresse : moi, je serai pour lui un père et
lui sera pour moi un fils. Un Dieu qui fonde : je fixerai en ce lieu
mon peuple, je l’y planterai… Ta maison et ta royauté
subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable
pour toujours. Quant
au divin semeur, la destination est universelle mais la
fondation dépend du terrain (ainsi que la maison bâtie
sur le roc ou sur le sable, autre parabole). Il y a
ceux qui ont reçu la semence dans la bonne terre : ceux-là
entendent la Parole, ils l’accueillent, et ils portent du
fruit. La maison
de David, l’Eglise, chacun de nous.
mardi 23 janvier 2018
lundi 22 janvier 2018
dimanche 21 janvier 2018
aussitôt - textes de ce jour
Dimanche 21 Janvier 2018
09 heures 01 +
Hier soir… férie du passé quand ce sont des images. Les
trouver sans l’avoir prévu, leur disponibilité, peut-être
comme celles des morts, réconciliant tout. Prévu le sentiment
de ma chère femme : la photo. rue du Fbg un autre temps, un
autre monde, pas seulement celui de la jeunesse, sa jeunesse.
– Comme chaque éveil, le matin, les « idées noires », puis le
faire et l’être l’emportent et chassent tout. La journée est
celle du premier commencement. Et de la liberté. C’est elle
qui crée. – Puissè-je, Seigneur, notre Dieu, être faiseur de
calme et de tranquillité, d’or du bonheur qui ne se pose pas
de questions. Cette « chose » du bonheur, si centrale,
présente et si ressentie chez nos écrivains du XXème jusques
dans les années 60 où quelque chose s’emballa dont nous
ignorons encore et vivons toujours la dialectique. Peut-être
une perte générale des repères sauf les luttes pour le
pouvoir, le garder surtout, et pour l’argent, bien plus que
pour construire de l’entreprise. Peut-être alors a commencé de
se creuser cette distance ou ce fossé entre le monde tous et
le monde de quelques-uns, inaccessible et incompréhensible,
sauf à le supposer gouverné dans l’intimité de chacun de
ceux-là une libido et une volonté de puissance incroyable.
Peut-être que ces affaires de harcèlement sexuel dans les
lieux de pouvoir, et non dans le métro…ce qui est tout autre
« chose »,vont-elles faire crever quelque chose… et instaurer une faille dans
l’inaccessibilité de ce monde-là… Faite de moi un instrument
de votre paix. Je suis ému, admiratif au possible sensible à
ce voyage pontifical dans l’une de nos civilisations matrices
et écrasées. Les plus belles et les plus séduisantes. Cette
petite fille offrant des fleurs à François, si rayonnante de
ciel.
Le jour, le
silence écrin, mise en valeur, consécration du chant d ces
oiseaux, certainement « nôtres » et plutôt ici dans nos
environs que se baladant loin. – Anniversaire de la mise à
mort du roi. Fécondité de cette rupture ? on a ensuite tout
tenté. Aujourd’hui, d’excellentes institutions, fondées par
une magistrale et souveraine pratique, l’homme du 18-Juin,
transformé en homme de paix par excellence, l’homme du
discernement pour des successions d’époques qui furent très
différentes mais chacune profondément humaine, et sachant,
pour le pire ou le meilleur, se dire, et se faire. La
médiocrité, malgré les mises en scène de ce que nous vivons,
appelle d’autres institutions. Je crois – l’usage de ces dix
ans-quinze ans que le mode d’élection du président de notre
République est devenu facteur de rigidité, qu’il abîme les
esprits et les comportements et engendre ou le conflit ou
l’impuissance. Le binaite n’est pas constructif, la
passibilité non plus, la gloriole et le one-man-show sont une
perte de temps.
Prière et textes
pour ce jour… autre version des appels. Jésus resté seul
jusqu’à l’arrestation du Baptiste et la mise hors jeu de
celui-ci, s’entoure, après avoir une dernière fois relayé
littéralement le ministère de son cousin. Cousinage souligné
par l’évangéliste de l’enfance, mais pas du tout mentionné par
les autres témoins. Ils le suivirent… Ils partirent à sa
suite… Venez à ma suite,
je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. Il a choisi un milieu
précis pour commencer, un métier précis, de plein air et de
résultat tangible, combinant tous les éléments de la création
et appelant l’esprit d’équipe. Les temps sont accomplis :
le règne de Dieu st tout proche. Convertissez-vous et croyez à
la Bonne Nouvelle, ce
furent les mots du Messie pour désormais entreprendre en
personne, en Fils de Dieu fait homme. [1]
21 heures 29 +
Notre messe paroissiale ce matin. Sans Edith préparant notre
accueil de Pierre I. Mobilisation des jeunes pré-communiants.
Soin que ler donne Marguerite et deux autres jeunes acolytes.
Collecte : dirige notre vie selon ton amour.
L’homélie de notre
recteur Guenael AIRAULT m’entraine aussitôt. Aussitôt, le cas
de l’écrire. Il nous fait remarquer ce qui crève les yeux dans
nos textes et que – en tout cas moi, qui pourtant scrute en
lisant – nous ne voyions pas. Jésus passe et passe dans
nos vies, l’avons-nous vu passer ? une parole qui est appel,
même si nous ne Le voyons. Jésus passe dans vies et appelle. Un
mot, quatre fois. Aussitôt. Les gens de Ninive, aussitôt. Simone
et André aussitôt. Puis, Jacques et Jean aussitôt. La survenue
de Dieu dans nos vies, beaucoup d’exactitude puis de la
promptitude. Immédiateté de Dieu. Promptitude, exactitude de nos
rappels. Sortir de notre confort, de nos habitudes. Comme un
coup de vent, ils laissent tout. Le grand mystère de l’appel de
Dieu, alors qu’en répondant à l’urgence de son appel, nous
trouvons le bonheur. Les enfants ! quitter les parents. Paul,
ceux qui ont une femme, la quittent ? Non, le mariage, ses
quatre colonnes : fidélité, respect, liberté, fécondité. Ces
quatre piliers ne tiennent pas sans faîture. Le couple qui se
marie à l’église, chacun doit pouvoir compter sur Dieu. Le
mariage nous le recevons de Dieu. Dieu n’enlève rien, Il donne
tout eet tout de suite, si nous répondons à son appel. Je relirai mieux mes
griffons, mais quelle consistance et quelle simplicité, à
partir d’une simple constatation littéraire. Je « colle »
parfaitement avec cette manière de « coller » au texte.
L’épître de Paul détaille ce qu’Ignace de LOYOLA résumera : user
du monde comme n’en usant point. Ignace seulement paulinien, non : il est tout autant
pétrinien, puisque ce qu’il fonde (la Compagnie de Jésus) est
à la disposition exclusive, directe et immédiate du Saint-Père
au moment où gronde la Réforme et vont durer les guerres
religieuses.)
Nouvelles
télévision… rien sur « la marche pour la vie » [2],
du moins à 20 heures, TF1 ou la 2, mais des informations
terribles : 48 morts dans un assaut de dix à douze heures
donné par des talibans au principal hôtel. A croire qu’il
n’existe plus aucune des troupes «occidentales » dont on a
tant parlé depuis 2001. Intervention, guerre, occupation,
diverses actions de coopération et de formation n’auront
servir de rien, et le Pakistan confirme qu’il est bien la base
arrière. ERDOGAN pénètre en Syrie, avec deux objectifs
militaires, prendre la poche nord-ouest (Afrin, non loin
d’Alep) que les Kurdes contrôlent depuis plusieurs années,
puis le quart nord-est du pays avec Raqqa qui était le centre
syrien de Daech, mais qu’en ont chassé les Kurdes. Des
centaines de chars et leur matériel. Les Etats-Unis étaient en
train d’armer les Kurdes… Bachar semble n’avoir aucune
opinion, mais cette action me semble aller en sa faveur. A
quoi servent les réceptions à l’Elysée, si EM ne sait
discerner les priorités de son hôte. Notre réaction est
molle : réunir le Conseil de sécurité. – Chez nous, quinze
départements en alerte aux inondations, celles-ci semblent
très graves..
Je reçois d’un de
mes plus chers destinataires, Souleiman S... une appréciation
magnifique sur le voyage apostolique » du pape François au
Chili et au Pérou [3]:
un médecin urgentiste, musulman, je ne sais s’il pratique, et
mauritanien de naissance.
J’écris à Edouard
PHILIPPE, ce que je voulais lui écrire dès mercredi dernier [4]
et twitte sur le voyage apostolique, exemple aussi pour les
politiques [5].
[1]
- Jonas III 1 à 10 passim ; psaume XXV; 1ère
lettre de Paul aux Corinthiens VII 29 à 31 ; évangile
selon saint Marc I 14 à 20
[2]
- mais incident local : http://www.letelegramme.fr/ille-et-vilaine/rennes/marche-pour-la-vie-le-car-pris-en-embuscade-a-rennes-21-01-2018-11821522.php
[3]
-
Le 21/01/2018 à 12:06,
Souleiman S.. a écrit :
Bel Tournée du
Pasteur et du chef d'Etat. Bon relais médiatique aussi
dans l'ensemble. Un Anglican râleur par çi ; un
Evangélique mauvais coucheur par là. Rien de bien
important sur la toile virtuelle.
Néanmoins, agacé et
lassé depuis 10 ans, par les discours Lénifiants de ceux
qui jugent Le Pape. Et à nouveau, aujourd’hui, sur des
affaires de chutes
réputées en pédophilie, de la part de quelques individus
(en trop) au sein du clergé ; d'incurie de personnes à
la curie etc.…. Nuisances récurrentes au bon sens.
Bruit de fond et enfumage qui gêne l’écoute et le regard
sur moult gens de bien.
J’aime l’arbitrage
équilibré de votre Pape François: D’une part, il partage
la souffrance des victimes et de l’autre n'abonde pas
dans le sens des « bourreaux de la compassion » envers
les déchus. La prise en compte, aussi, des Chrétiens
et personnes d'Eglise innocents et injuriés dans ces
affaires.
Ces dernières années,
l’esprit de justice médiatique exacerbé « consacre la
sainteté » de valeurs (également chrétiennes)
régulatrice de la libido :Droits des femmes (clivées du
couple et de la famille); argent (distingué de la
finance),légitimité de la sexualité assujettie au
consentement mais séparé de la complexité des affects et
de la maladie etc.. J'ai du mal a discerner dans tout
cela ce qu'il y a de Sain(t) du reste! Il n’y a pas que
la libido à considérer…..Même pour les Freudiens.
Au tribunal des
néo-valeurs, le parquet populiste ne peut-il voir que
« nous sommes dans l’autre » ?!!
Ce parquet réduit le
nombre des valeurs socles et appauvrit la complexité
des déterminants de notre humanité. Il plaide trop
souvent une déchéance sans nuances et irrévocable de la
personne … On n’a pas besoin de croire au mystère de la
Croix pour voir en quoi cette demande de justice n’en
est souvent pas une… Je ne trouve pas aimable un Parquet
qui déshumanise le criminel !
Le Pape François
tient en main, de façon assurée, Le jugement de Jésus.
(Jean, chapitre 8)
….
Et ceux qui jugent
François ? Qu’elle « Bible » tiennent ils ?
j’ai été empêché mercredi soir,
venant de vous entendre sur TF1 à propos de Notre
Dame des Landes de vous écrire aussitôt votre acte de
naissance.
Votre tranquillité d’esprit,
votre manière de dire votre discernement d’une question
jugée intraitable depuis des années parce que vous avez
– entre beaucoup de points de vue, dont la plupart sont
respectables, et vous l’avez indiqué – su définir et
justifier la priorité, et par là faire entrer une grande
majorité de Français dans une perspective nouvelle
dépassant de beaucoup la question de l’aéroport du
Grand-Ouest. Et de là faire attendre une politique
d’aménagement du territoire. La décision coulait alors
de source.
Sans que ce soit majeur, vous
n’avez donné aucune référence explicite au président de
la République, et de ce fait laissé apparaître le remède
à ce qui déséquilibrait de plus en plus depuis Mai
dernier le fonctionnement de nos institutions. Il faut
que le Premier ministre existe, il faut que le Parlement
débatte, propose, exprime, contrôle. Ce n’était pas, et
ce devait être. Ce peut être. Vous saurez le faire sans
entrer dans des rivalités d’entourage comme à certaines
époques de droite ou de gauche, uniquement par la
manifestation d’un esprit distinct. Le bien commun, une
vue exacte des personnes et des choses publiques, le
demandent.
Mais en plus de ce possible
retour à l’équilibre et à la vérité de nos institutions
– qui n’ont jamais prévu un « couple exécutif » ni donné
une prérogative gouvernementale au chef de l’Etat, déjà
bien assez chargé du décisif et du long terme par
l’article 5 de notre Constitution – je me suis remémoré
cette notation de François Mauriac à l’automne de 1962,
en début de la campagne législative qui suivit le
referendum sur l’élection directe du Président puis la
dissolution de l’Assemblée nationale qui venait de
censurer le gouvernement de Georges Pompidou. De ce
quasi-inconnu, bien moins expérimenté que vous
politiquement à l’époque, le Bloc-Notes prestigieux discerna
l’avenir, salua l’existence. Ce n’est pas affaire de
loyauté, ce ne le fut pas pendant longtemps entre
Georges Pompidou et le Général, mais c’était le génie
latent de nos institutions, apparu au même moment que le
changement du mode d’élection présidentielle, qu’il y
ait plusieurs valeurs humaines, plusieurs fortes
personnalités au front, chacune illustrant, fortifiant
et cautionnant les autres.
Votre naissance et cette
manière de discerner puis d’entrainer en donnant un but
aux protagonistes, à la nation, vont sûrement être
nécessaires et efficaces ces mois-ci, gros déjà de
conflits difficiles. – Sur place, exact relais de vous :
Nicole Klein, la préfète.
A terme, ce n’est plus
tellement le jeu des institutions publiques
constitutionnelles et administratives, mais bien la
relation entre le vivant du pays et son Etat. Plus
précisément, l’Etat et les entreprises, l’Etat et les
associations, des légitimités et des relations avec le
réel et le quotidien chacune spécifiques . Je crois que
là peut commencer notre nouvelle invention de la
démocratie. Celle-ci nous manque de plus en plus, et les
premiers mois du quinquennat avaient accentué jusqu’à la
caricature cette lacune.
Merci pour la lettre que vous
aviez confiée à votre chef de Cabinet de m’écrire, et
recevez mes vœux très motivés tant pour cette année, que
pour l’exercice de votre fonction et pour votre avenir
personnel,
[5]
- Qui parmi les
chefs d'Etat ou de gouvernement européens, Emmanuel
Macron compris, parle en plein air et aux foules, au
peuple ? qui sait séjourner plusieurs jours là où il est
invité ? exprimer celles et ceux qu'il rencontre, et non
lui-même en spectacle ? un plus qu'octogénaire venu
d'ailleurs au nom d'un tout autre.
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