Mercredi 15 Août 2018
07
heures 45 + Levé tranquillement depuis une heure. Les
vies… la
mienne, encore à ma disposition et avec mission qu’elle
corresponde à ce qu’elle doit être pour ce dont j’ai
conscience
que ce m’est confié (français!) : témoignage de foi et
de
politique, assurer mes aimées. Les cruautés… ce dont est
victime
manifestement Michèle T., notre correspondance
d’avant-hier à ce
matin. Au lieu d’être aimée et regardée complètement,
elle
n’est vue que très partiellement et devient
souffre-douleur ou
dédain, sa demande en permanence n’est pas comprise
comme une
vraie beauté d’âme et une évidence d’espérance. La
destinée
de Dom P. : un parcours particulièrement difficile, et
sans doute, cf. mon cher Michel TdeP, pas accompagné ni
aidé avec
capacité et affection. - Hier soir, le bonheur de voir
notre fille à
cette table et à ce clavier, faute de son propre
ordinateur.
Télévision, pratiquement seul et à demi-endormi, mais
deux thèmes
aussi passionnants que décisifs.
Aujourd’hui,
boucler la diffusion de mon journal et parvenir à
reprendre un
rythme quotidien. Réfléchir et prier le dogme de
l’Assomption,
pas seulement en logique de tout le peuple chrétien
depuis toujours,
mais en mystère de la vie, ce que disent bien mon
chaleureux
correspondant de Kergonan, soutien aussi de Michèle T.
et auteur
d’un beau papier sur le cher Frère Claude, que notre
recteur
revenu pour notre liturgie d’hier. Quelle joie et quelle
chaleur de
le retrouver. La chasuble bleue, le photographier avec
l’ensemble
de ses servants d’autel et d’assemblée. Oui, Assomption,
la
première de tous les chrétiens et leur protectrice
naturelle
inaugure tout : la première à prendre le grand et unique
chemin.
08
heures 12 + Photos. M’accepter de visage, de corps, donc
d’image.
Confectionner des poèmes-photos, puisque ces jours-ci je
suis
entrainé vers ces contemplations et leur saisie. -
Jésus, c’est
le point focal de toute foi. Sa mort et Sa résurrection,
Dieu fait
homme, est le centre et le révélateur de tout, contester
la mort,
contester le supplice est encore plus « négationniste »
que contester la résurrection, et ensemble : mort et
résurrection, signifiées par la dernière Cène et par
toute la
Passion, disent la divinité du Fils de l’homme, vrai
Dieu né du
vrai Dieu, engendré non pas créé, Fils de Dieu. Cri du
centurion
qui a tout vu, et techniquement, si je puis écrire. La
Vierge Marie,
inutile d’évoquer sa bonté, elle se répand sur nous et
en nous
depuis deux millénaires, elle est exemplaire parce que
nous la lui
reconnaissons et la savons d’expérience dans nos coeurs.
Et
surtout nous la vivons – sa bonté et la miséricorde
divine – en
creux quand la bonté, la compassion font défaut : la
manière
dont un prétentieux traite Michèle T. et a contrario le
discernement – oui, car la bonté est
le discernement – de JL et son mouvement
d’enveloppement,
d’étreinte dans ses bras (parce que… et non : pourtant)
consacrés, et l’adoption de cette femme, de cette âme,
et de
corps en déshérence. Assomption, d’une certaine manière.
La
relation de Dom P... presqu’en début d’abbatiat avec
J... :
décisive et révélatrice ; elle a produit les suites pour
chacun de ces deux, que j’aime et qui m’habitent.
09
heures 16 + Lumineuse constitution apostolique (Munificentissimus
Deus)
de Pie XII pour la Toussaint 1950 : toute « l’histoire »
de Marie, modèle de l’humanité à la rencontre du
Sauveur. C’est
un dogme divinement révélé que Marie, l’Immaculée
Mère de Dieu
toujours Vierge, à la fin du cours de sa vie
terrestre, a été
élevée en âme et en corps à la gloire céleste.
Alleluia.
Je « termine » la mise au point de mon journal de
trois
jours pour sa diffusion, avant d’emmener Liberté
chez Zoé. Puis
journée de rangements. Tout en prière et
développement de cette
solennité et de ce dogme résumant tout.
12
heures 42 + Notre trésor… commentaire de sa soirée,
films sur mon
écran, puis au lit, plus d’une heure d’écriture :
des
récits, trois ou quatre qu’elles prolonge, parce
qu’elle en
connaît déjà et en savoure la fin. Je lui dis
combien être à
l’aise avec ce que l’on écrit est un signe. Ses
centaines de
photos et de pages-écran, puissè-je les recevoir en
confidence
d’elle … du bonheur en perspective, et une prière
immédiate.
Echange avec le cher Olivier B. : deux nouvelles
notules, la
police politique et l’espionnage des ressortissants,
c’est
l’ultime stade de POUTINE. Il diffère de STALINE car
s’il a des
soutiens étrangers, ce sont ceux de
« personnalités »,
certainement
pas des peuples, encore moins de militants.
La Russie soviétique et même « le petit père des
peuples »
ont eu de véritables ferveurs populaires, des masses
dont –
inconnu dans sa cruauté et sa méfiance envers toute
possibilité de
compétiteur – il incarna « le » monde meilleur ou
autre J’en ai connu les relents dans les années
1970… pas tous
négatifs et tous empreints de générosités
individuelles. Seconde
notule : ROCARD avait dit que nous
ne pouvons accueillir toute
la misère du monde,
ce qui après tout et surtout depuis ce que nous
voyons et entendons…
n’est pas restrictif et invite à la coopération, EM
va au plus
clair, géographie du primaire : nos
côtes ne sont pas les plus proches,
avertissement à l’Aquarius.
HULOT garde-chasse et EM garde-côte 1.
18
heures 56 + Vacances, par inertie, mais je ne peux
plus en prendre,
des semaines de travail m’attendent depuis des
mois :
rangements minima pour qu’Edith place ses objets, le
LCL, mon
premier livre pour ma série En
danger de vie.
- Nous sortons de trois Maigret
à
la suite l’un de l’autre tandis que Marguerite a
continué sa
journée avec Zoé : celle-ci part en Corse, de la
voile avec le
père d’une amie, la mère vivant séparée en Autriche…
Puissance du cinéma, au moins sur moi : j’en ai
écrit dès
mes classes de 5ème ou de 4ème, l’emprise de
l’écran, le fait
physique du récit, sa base visuelle et mon
appropriation. Maigret
a peur,
des notables détestés par leur petite ville, et
décavés. Comment
ne pas m‘y reconnaître ?
22
heures 41 + Marguerite et Zoé, peut-être quinze
kilomètres à
pied ou
plus d’un bord à l’autre de Vannes et retour, via le
tunnel de
Kercado : pas d’autobus, contrairement à leurs
prévisions.
Communications de notre voiture au retour : ma
fille,
l’I-phone, l’image de Philomène sur écran, la
réciproque pour
celle-ci Marguerite. Interrogation sur la version 3
de la maison du
style. Liberté dit avoir fréquenté quand elle était
plus jeune…
la version 1 au moins 400 heures, ce qui me fait
évoquer in petto
les 600 heures de théologie de ma chère Michèle T.
Technologies
d’aujourd’hui mais vieilles recettes, mise en
haleine des fans un
an à l’avance pour la sortie de… et puis netflix…
et puis des consultations sur d’autres sites, se
retrouver chez
l’une ou chez l’autre pour consulter ensemble.
Une
d’un Monde
déjà « ancien », daté des 12-3 Août. La
nouvelle course mondiale aux armements. Revue
des trois « grands » : les Etats-Unis confirment la
création d’une « force de l’espace » pour de nouveau
le « dominer » face à la Chine et à la Russie.
Armements : Pékin affirme avoir testé un missile
volant plus
de cinq fois la vitesse du son, et Moscou vingt
fois. Evidemment,
tout cela impossible à intercepter si c’est tiré,
mais difficile
à vérifier dans l’état actuel de ces choses.
Commentaires :
une déclaration conjointe de la Russie et de la
Chine en 2016 sur la
stabilité stratégique mais pas de cause commune pour
l’Ukraine ou
la mer de Chine du sud. La piste pour une parade au
moins européenne
est que cette convergence sino-russe se fait autant
vis-à-vis des
Etats-Unis que d’une éventuelle mue démocratique des
« printemps » arabes. La parade aux dictatures reste
la
démocratie, nous n’en donnons pas nous-mêmes assez
l’exemple et
nous révérons trop les forts quelle que soit leur
nature. Ce qui me
paraît ne pas être réfléchi du tout ou presque,
c’est l’objet
de la force nucléaire. Je ne crois pas que ce soit
d’attaquer
physiquement quelqu’un d’autre, ce n’est que
dissuasion, mais
la dissuasion je ne la crois pas bilatérale, mais
mondiale, quelque
pays qui se soit qui utiliserait l’arme nucléaire,
aurait tous les
autres contre lui, nucléaires et conventionnels. Ainsi,
l’Iran ne se doterait de « la bombe » que pour faire
pièce à Israël, qui nous doit cette arme (la France
de la
Quatrième République et ses coopérations nucléaires
militaires
avec son partenaire de 1956… et avec l’Allemagne, ce
à quoi,
pour les deux cas, mirent fin DG et MCM aussitôt au
pouvoir :
Juin 1958). La dissuasion, non l’agression. La Corée
du nord nous
en apprend davantage, et qui est plus actuel,
quoique la France de
PMF à DG l’ait déjà illustré… l’arme nucléaire,
c’est le
rang et la considération par autrui. Techniquement,
l’observation de DG dans les années 1960 et qui
n’était pas
vraiment admise par nos propres armées, est
maintenant démontrée
par
la course aux balistiques les plus performantes :
ce qui compte n’est pas la bombe et
sa puissance mais bien les vecteurs pour l’acheminer
à ses cibles.
Financièrement, les budgets militaires ne se
comparent pas. Une
augmentation de 20 à 55 milliards de dollars
constants de 2000 à
2017 en Russie, de 41 à 220 milliards en Chine, de
420 à 597
milliards aux Etats-Unis (avec une pointe à 768
milliards en 2010).
J’arrondis les chiffres. Alors
l’Europe ? Elle fut l’enjeu de la « guerre froide »
et la division de l’Allemagne, la mutilation de
l’ancien Reich
l’ont signifié. L’enchantement a été rompu par la
conjugaison
de trois facteurs qui demeurent : la volonté des
peuples
(enjamber le Mur, transgression politique qui
soudain fut assumée
par le numéro 1 soviétique de l’époque), la décision
individuelle : GORBATCHEV, la défaite technologique
et
financière (Tchernobyl et l’incapacité de l’U.R.S.S.
de
continuer de soutenir « la guerre des étoiles » et
les
investissements dans son empire (je l’ai constaté au
Kazakhstan,
cette dimension que je crois décisive n’a pas été
analysée ni
compris à son époque). Mais le « jeu à trois » dont
toutes les années 1960 à 2000 laissaient attendre
qu’entre
Etats-Unis et Russie soviétique ou pas, l’Europe en
serait le
troisième partenaire, est aujourd’hui tout à fait
étranger aux
prévisions et aux analyses : la Chine puissance
mondiale à
tous égards, jouant de la finance et du commerce
puisque c’est le
point faible d’un Occident qui à ses yeux n’a jamais
cessé
d’exister depuis qu’elle-même existe. Deux questions
en ce
moment : quelle place pour les uns et pour les
autres ? Qui
a la capacité de faire l’Histoire ? Les peuple, a
répondu
tout le XXème siècle. Des individus semble répondre
le XXIème
siècle : Oussama BEN LADEN et BUSH junior… TRUMP
maintenant.
Il manque la règle du jeu : la démocratie et même
l’Union
est fautive puisqu’elle fonctionne entre
gouvernements et pas entre
peuples, et il manque l’élément de référence qui ne
serait pas
une ambition, une hégémonie mais le garant du
pluralisme des
acteurs et surtout de la nature des acteurs :
l’Europe. - Mon
principal reproche à EM est de ne nous proposer
aucune perspective
et de ne pas comprendre l’enjeu mondial et moral
qu’est l’Europe.
Répondre par les débats citoyens ou par un nouveau
code de
procédure européenne, c’est
ne pas comprendre que manque le ressort : il est
l’envie
partagée de 400 millions d’Européen, ou 500, je ne
sais, à
vérifier C’est urgent : la Turquie montre, après
l’Iran,
que la seule initiative d’un président américain
peut démolir
une économie et un régime, que celui-ci à Ankara ou
Téhéran soit
ou sympathique.
23
heures 26 + Je relis la proclamation de Pie XII : à
l’évidence,
le dogme de l’Assomption corporelle de la mère de
Dieu est déjà
contenu dans celui de l’Immaculée Conception, mais
ce qui sonne
comme très nouveau en 1950, c’est 1° que chaque
époque peut
avoir son privilège pour énoncer une vérité de foi,
et que 2° ce
qui rejoint la définition familière que donna le
pape François aux
revues jésuites dès son premier été de pontificat,
un dogme, une
définition peuvent
être instamment demandés par les fidèles. Ce le fut
pour ce dogme
de l’Assomption. Notre foi progresse et
s’approfondit à chaque
génération qui n’est pas seulement biologique mais
spirituelle 2.
Ce n’est pas le fait d’une infaillibilité
pontificale, portée
par un seul individu, c’est le fait de l’Église
entière dont le
pape exprime le consensus. La lettre adressée par
Pie XII, le 1er
Mai 1946 : Est-ce
que vous, vénérable Frère, dans votre grande sagesse
et prudence,
vous pensez que l’Assomption corporelle de la
Bienheureuse Vierge
puisse être proposée et définie comme Dogme de foi
et est-ce que
vous, votre clergé et vos fidèles, vous désirez
cela ?
Foi et démocratie ! Mais
aussi révélation divine et mission première : la
garde d’un
dépôt intangible 3.
Et quel est-il ? s’agissant de la jeune fille de
Nazareth,
saluée par l’archange Gabriel ? nulle
autre créature, en dehors de Marie, sauf la nature
humaine de
Jésus-Christ, n’atteignit jamais pareil sommet.
Les
textes de la messe 4,
ne pouvant être un récit évangélique ou un passage
des Actes des
Apôtres, rassemblent ce qui exprime le mieux le
personnage décisif
et magnifique que fut, qu’est la mère de Dieu. Ils
semblent
proposés
en
rétro-chronologie. D’abord, l’avènement de la Vierge
Marie dans
l’absolu de la gloire divine : une Femme, ayant le
soleil pour
manteau, la lune sous les pieds et sur la tête une
couronne de douze
étoiles (cette couronne que Robert SCHUMAN fit
remarquer au portail
sud de la cathédrale de Strasbourg à Konrad ADENAUER
et à Alcide
DE GASPERI… et qui est devenue notre drapeau
européen… pourquoi
chercher du texte pour les racines chrétiennes de
l’Europe :
il y a le drapeau…) mais avec la distinction
fondamentale, le Fils
qui sera le berger de toutes les nations, et la
Femme, tout humaine,
qui s’enfuit au désert, chacun ayant donc un destin
différent
face au grand Dragon. Celui-ci dominé par le
Christ : le
dernier ennemi qui sera anéanti, c’est la mort, car
il a tout mis
sous ses pieds. Le
fruit de l’Incarnation, que redoutait le Dragon au
point de
s’organiser pour dévorer aussitôt le nouveau-né
(tentative aussi
d’Hérode). Mais l’Histoire du salut n’est pas dans
ces étapes
successives, elle s’inscrit en totalité dans le Magnificat.
La
bénédiction dont Marie se sait par avance entourée
de tout le
genre humain, de la création entière est consacrée
par Dieu-même
dans l’Assomption.
Désormais tous les âges me diront bienheureuse. La
vie éternelle ne nous fige pas, elle est le fruit
d’une histoire
terrestre, c’est la réponse de la jeune fille à la
vieille femme,
chacune ayant, frémissant, en son sein l’enfant du
miracle. Mais
le Précurseur s’arrange avec les lois biologiques,
une exception,
pas une impossibilité. Tandis que l’Emmanuel va
naître d’une
prédilection divine et d’un acquiescement humain,
l’une et
l’autre sans précédent.
1- Le 15/08/2018 à 11:55,
Olivier BRISSON a écrit :
Les
commissaires politiques (GVPU, que l’on prononce
« guévépéou ») sont de retour dans l’armée russe… Poutine a
trouvé son nouveau Beria ? Le 12/08/2018
Monsanto condamné à payer 290 millions de $… Le jugement qui
va faire l’objet d’un appel est-il exécutoire ? Sinon, ce
pauvre jardinier en phase terminale d’un cancer aura au mieux
, un jour, un tombeau de luxe… Le 13/08/2018
Refusant d’accueillir l’Aquarius , l’Elysée estime que « les
côtes françaises ne sont pas les plus proches… » J’ai voté
pour Macron , convaincu que jamais dans ce domaine, une phrase
comme celle là ne serait prononcée par lui… Il a osé…J’ai
pigé. Le 14/08/2018
Je m'enorgueillis d'avoir aussitôt pensé à l'aveuglement de nos "élites", l'avoir vécu : ne pas faire campagne pour lui, c'était préparer trains et crématoires. Les Français ne se sont pas trompés :le plus mal voté des présidents au premier tour, des abstentions comme jamais pour les "pleins-pouvoirs" parlementaires. Il se révèle comme le plus maladroit en com., comme le plus égotiste, il permet les ultimes brades de notre patrimoine : industries et services, il ne sait découvrir aucun vrai talent pour le gouvernement ou nos entreprises ou même pour toute suite française, il n'a aucun sens de ce qui pourrait réconcilier les opinions européennes avec la grande cause de l'unité, de la force et de la solidarité de tout ce qui fait notre Vieux Monde. Il suit son idée, sans mémoire des acquis et racines antérieurs à lui, sans structurations personnelles et politiques erga omnes des perspectives. Autiste et somnambule. Et faible puisque cherchant l'amour approbatif du public. Jusqu'à présent, il n'a produit que du papier, des lois sous dictée ou par ordonnances, proprio motu. Quant au dire, vous excellez à nous le faire entendre. - Le pape François a eu d'emblée le mot définitif, sauf évolution et aveux peu prévisibles de l'impétrant : Mr. Macron ? je ne sais d'où il vient.
Très juste pour ce héros (Noir) contre Monsanto. Poutine et autres, les dictatures se terminent toujours mal, ne leur portons pas de fleurs de leur vivant.
Amitié fraternelle.
2- Que si l’Eglise a toujours reconnu cette très
grande libéralité et cette parfaite harmonie des grâces, et
si, au cours des siècles, elle les a chaque jour explorées
plus intimement, il était cependant réservé à notre temps de
mettre en plus grande lumière le privilège de l’Assomption
corporelle au ciel de la Vierge Marie, Mère de Dieu.
4. Ce privilège resplendit jadis d’un nouvel éclat
lorsque Notre Prédécesseur d’immortelle mémoire, Pie IX,
définit solennellement le Dogme de l’Immaculée Conception de
la Mère de Dieu. Ces deux privilèges sont en effet très
étroitement liés. Par sa propre mort, le Christ a vaincu le
péché et la mort, et celui qui est surnaturellement régénéré
par le baptême triomphe par le même Christ du péché et de la
mort. Toutefois, en vertu d’une loi générale, Dieu ne veut pas
accorder aux justes le plein effet de la victoire sur la mort,
sinon quand viendra la fin des temps. C’est pourquoi, les
corps même des justes sont dissous après la mort, et ne seront
réunis, chacun à sa propre âme glorieuse qu’à la fin des
temps.
5. Cependant, Dieu a voulu exempter de cette loi
universelle la Bienheureuse Vierge Marie. Grâce à un privilège
spécial, la Vierge Marie a vaincu le péché par son Immaculée
Conception, et de ce fait, elle n’a pas été sujette à la loi
de demeurer dans la corruption du tombeau, et elle ne dut pas
non plus attendre jusqu’à la fin du monde la rédemption de son
corps.
6. C’est pourquoi, lorsqu’il fut solennellement
défini que la Vierge Marie, Mère de Dieu, a été préservée dès
sa conception de la tache originelle, les fidèles furent
remplis d’un plus grand espoir de voir définir le plus tôt
possible, par le suprême magistère de l’Eglise, le Dogme de
l’Assomption corporelle au ciel de la Vierge Marie.
7. En fait, on vit alors, non seulement les simples
fidèles, mais encore les représentants des nations et des
provinces ecclésiastiques, ainsi que de nombreux Pères du
Concile du Vatican, postuler instamment cette définition
auprès du Siège apostolique.
8. Au cours des siècles, ces
pétitions et ces voeux, loin de diminuer, ne firent que
croître en nombre et en instance. En effet, de pieuses
croisades de prières furent organisées à cette fin ; de
nombreux et éminents théologiens en firent l’objet de leurs
études empressées et attentives, soit en particulier, soit
dans des Athénées ou Facultés ecclésiastiques, soit d’autres
Instituts destinés à l’enseignement des sciences sacrées ; des
Congrès mariaux nationaux ou internationaux eurent lieu, en de
nombreuses parties du monde. Ces études et ces recherches
mirent en meilleure lumière le fait que, dans le dépôt de la
foi chrétienne confié à l’Eglise, était également contenu le
Dogme de l’Assomption au ciel de la Vierge Marie ; et
généralement, il en résulta des pétitions dans lesquelles on
priait instamment le Saint-Siège de définir solennellement
cette vérité.9. Dans cette pieuse campagne, les fidèles se
montrèrent admirablement unis à leurs évêques, lesquels
adressèrent en nombre vraiment imposant des pétitions de ce
genre à cette Chaire de Saint-Pierre.
3 - le
magistère de l’Eglise, non point certes par des moyens
purement humains, mais avec l’assistance de l’Esprit de
vérité [7] et à cause de cela sans commettre absolument
aucune erreur, remplit la mission qui lui a été confiée de
conserver à travers tous les siècles, dans leur pureté et
leur intégrité, les vérités révélées ; c’est pourquoi il les
transmet, sans altération, sans y rien ajouter, sans y rien
supprimer. « En effet, comme l’enseigne le Concile du
Vatican, le Saint-Esprit ne fut pas promis aux successeurs de
Saint-Pierre pour que, Lui révélant, ils enseignent une
doctrine nouvelle, mais pour que, avec son assistance, ils
gardent religieusement et exposent fidèlement la révélation
transmise par les Apôtres, c’est-à-dire le dépôt de la
foi » [8]. C’est pourquoi, de l’accord universel, du magistère
ordinaire de l’Eglise, on tire un argument certain et solide
servant à établir
4- Apocalypse de Jean XI 19 à XII
1 à 10 passim ; psaume XLV ; 1ère lettre de Paul aux
Corinthiens ; évangile selon saint Luc I 39 à 56
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