jeudi 30 août 2018

vous serez sans reproche au jour de Notre Seigneur Jésus Christ - textes de la messe


mercredi 29 août 2018
 
23 heures 48 + Insistante, Edih m’appelle. Je crois à la posture de nos chiens, à des attendrissements… non, c’est l’intensité d’images au trait, le noir est traité, le blanc est la mort. Un Brésilien, Sebastiao SALGADO. Peut-être l’éternité peut se mesurer… ils avaient conscience de leur image…. Une langue française impeccable, des sentences passionnantes et inédites.

jeudi 30 août 2018
Une heure du matin de ce nouveau jour, qui n’a de réalité que la nuit + Le fait important est que notre fille ne manifeste aucun intérêt pour quelque documentaire, rétrospective ou débat que ce soit, donné à la télévision. A-t-elle entrevu une seule des photos de Sebastiao SALGADO ? J’ai été, à la suite de ma femme, saisi par ces photos : toutes en argentique, une collection de tirages-papier, rien en numérique, plusieurs épisodes donnant plusieurs livres et le cheminement d’un ingénieur en statistiques et sociologue, qui soudainement se passionne pour une mise en images des malheurs du monde, la misère et la faim montrées d’une façon dantesque, les exodes et migrations par centaines de mille en Afrique équatoriale et orientale. Et puis des pistes aussi optimistes que réalistes, expérimentées : les animaux, leur conscience propre, celle de leur image devant l’objectif, leur amitié potentielle pour l’homme, des baleines réagissant à la caresse de leur dos, la reforestation d’une propriété familiale au Brésil et le retour d’espèces disparues. Bien entendu, la critique : exploiter la misère, etc...cinq ou six livres, relativement chers (50 euros) publiés par Taschen. Le parti du noir et blanc, du trait, comme une plaque de graveur.
08 heures 53 + Edith, éveillée quand je lui apporte son thé, me raconte un rêve qu’elle dit extraordinaire, en restant couchée. Avant de me rejoindre au lit, elle regarde quelques images du dîner officiel au Danemark, ils (EM et sa femme) sont figés et boudinés.Voici que c’est à notre tour de recevoir ici quelques personnalités, ranger et nettoyer. Notre maison a l’air comme celles du Danemark, du moins comme elle imagine celles-ci. Mais auparavant, nous sommes dans un immense restaurant, c’est très étrange, les gens sont éloignés les uns les autres, et l’on est assis sur les marches d’un escalier, la table s’étire en longueur, c’est la marche supérieure, on est assis sur celle du dessous. Elle-même, assise à côté de son père. Celui-ci, pour le vélo-ball., est allé souvent au Danemark, plusieurs photos de lui avec la petite sirène. On ne voit donc les gens que de dos (ce qui suppose qu’elle est au bas de l’escalier). La nourriture, des bouts de viande, des tiges de légumes sont disposés en longueur. Puis nous sommes ici, il faut ranger et nettoyer, puis elle décide que cela ira comme cela. Marguerite doit ranger et nettoyer un peu, et aussi changer de couette pour le cas où sa chambre serait visitée. Et voici que vers le fond, là où nous rangeons, dans Minnohar… le verger a disparu, c’est la mer, l’eau arrive, turquoise comme celle d’un lagon, et elle vient. Ma chère femme nous appelle, nous sommes au fond, dans ce qui était le verger, et l’eau arrive maintenant au four-à-pains. Edith raconte avec aisance ce rêve, dont la mémoire lui reste si bien. - La voici partie avec les chiens du premier service, tandis que l’eau bout pour le café.
Prier… 1heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi ! Amen, je vous le déclare : il l’établira sur tous ses biens. Le maître, le propriétaire, le roi selon les paraboles que Jésus nous donne est une personnalité, toujours la même, présentée d’abord comme absente ou partant en voyage. Le retour est improviste, et si le roi demeure où il est, justicier, faisant rendre compte ou mariant son fils, c’est toujours improviste : quand le maître viendra, le jour où son serviteur ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas... C’est lui qui introduit, souverainement, le changement et donc notre mise en question. C’est lui qui donne les règles du jeu, mais selon toutes apparences a posteriori : imprévisible quoique allant de soi, l’exigence d’une tenue de noce ou le salaire des ouvriers de la onzième heure (dédommagé non d’un travail que par hypothèse, ils n’ont pas eu à accomplir, mais de leur attente tout le jour d’être considérés enfin et employés). Et c’est lui qui récompense ou qui punit. La généralité est une mission à remplir. La récompense : il l’établira sur tous ses biens. Observation qui n’est pas accessoire : notre regard sur ce maître, les premiers embauchés pour la vigne, au point du jour, donc à la peine, le regard mauvais pour conclure. Ce que Jésus nous donne, c’est le sacrement de la vigilance : tenez-vous don prêts, vous aussi : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme. Or, le Fils de l’homme, c’est Lui selon une appellation, témoignant de Sa propre incarnation et qu’Il est seul à s’attribuer. Il est parmi nous, Celui qui va venir. Il était parmi Ses disciples, mais – alors – pas pour juger, mais pour sauver et accomplir. On dira ta force redoutable, je raconterai ta grandeur. On rappellera tes immenses bontés ; tous acclameront ta justice. Et cette vigilance dont nous n’avons pas la prévoyance et dont nous ne sommes pas capables, elle nous est donnée. Aucun don de grâce ne vous manque, à vous qui attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ. C’est lui qui vous fera tenir fermement jusqu’au bout, et vous serez sans reproche au jour de Notre Seigneur Jésus Christ. Ainsi soit-il !

19 heures 30 + Postée vers Renée C. la demande d’autorisation de filmer pour Franck C. à l’Ecole des Beaux-Arts de Lorient 2, et un questionnaire à remplir par elle pour moi : comprendre son époux 3. Cette entreprise va évidemment me prendre temps, enthousiasme et énergie. Limitée dans le temps, la pérennisation (dont les 300 toiles sur place, dans l’atelier de l’artiste, depuis sa mort en 1995) se joue d’ici la mort de son ayant-droit, ensuite ce sera à l’évidence l’appétit des enfants, surtout des gendres et du fils inaccessible… course contre la mort, expérience du mécénat et des administrations locale et régionale. Et le plaisir – intense – de regarder, commenter et photographier les œuvres.

1- 1ère lettre de Paul aux Corinthiens I 1 à 9 ; psaume CXLV ; évangile selon saint Matthieu XXIV 42 à 51

2- beaucoup des amis, des anciens élèves, des admirateurs et des clients de mon époux, Jean-Yves COULIOU, souhaitent que son œuvre et sa mémoire – plus de vingt ans après sa mort – soient maintenant consacrées et pérennisées. Ainsi que vous les avez, il a été peintre, professeur de dessin au lycée Dupuy-de-Lôme de Lorient et à l'origine de la création de l'école des beaux arts de Lorient de 1952 à 1962, année d'inauguration. Il a également écrit sur les pratiques de son art et de son enseignement. Très souvent primé et exposé de son vivant, il se comprend davantage si nous le situons dans les lieux et les ambiances où il s’est donné à fond.
Sont ainsi préparées des expositions et commémorations, notamment à Guidel, où nous avons habité à partir de 1969 et où je continue de vivre, en compagnie du cadet de nos enfants, la moitié de l’année, aux beaux jours. Il est ambitionné, avec des mécènes que nous sommes en train de solliciter, d’établir en permanence dans notre maison un lieu d’exposition et de pédagogie : près de trois cent toiles de Jean-Yves Couliou y sont entreposées dans son atelier, demeuré en l’état et en bordure de la rivière Laïta que mouvemente la marée, en face de la forêt de Clohars-Carnoët proche de l'abbaye de Saint-Maurice. Le département du Morbihan, la direction régionale des affaires culturelles sont au courant de ces projets, pour y concourir aussi bien au titre de la conservation et de l’illustration du travail de ce grand Breton, qu’à celui de la nature environnante : notre propriété en est un point de départ et d’observation magnifiques pour les promeneurs et pour les scientifiques.
Pour être complets, nous pensons que quatre moments très importants du parcours de mon mari doivent être situés et illustrés au sein des Ecoles des Beaux-Arts de Rennes, de Paris et de Lorient. En effet, Jean-Yves Coulou a été successivement étudiant,
    • à l'Ecole des Beaux-Arts de Rennes (1934-1937)
    • à l'Ecole Nationale supérieure des Arts Décoratifs à Paris (1937 : la durée normale des études est de 3 ans ; mais quelques mois plus tard, il est jugé être au niveau supérieur)
    • à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris (1937-1946, avec une interruption de cinq ans de captivité en Allemagne)
      Et il a inspiré la création de l'Ecole des Beaux-Arts de Lorient : plusieurs courriers et lettres d’insistance entre 1952 et 1962 attestent du travail obstiné de mon mari pour le succès de ce projet. Jean-Yves Couliou, refusant finalement le poste de directeur de cette nouvelle Ecole, le fit donner à Claude Huart, mais il a contribué aussi à son rayonnement, d’une façon décisive. Sa mémoire et son âme sont là encore.
Depuis mars 2016, Franck Cairou s’est attaché, avec talent et conviction, à ces illustrations audio-visuelles. Je lui fais toute confiance. Il est projectionniste salarié au cinéma d'art et d'essai de Questembert – l’Iris - et vidéaste amateur. Il travaille donc à un documentaire montrant et disant l'oeuvre de mon mari ainsi que l’ensemble de sa vie d’artiste, d’enseignant et de transmetteur d’un regard et d’une attention sur la beauté et les structures de celle-ci. Il a déjà réalisé un documentaire de qualité : la présentation de Dominique Le Merdy, l'aînée de Jean, peintre officiel de la Marine, et il évoque ainsi ce grand artiste (film de 46 minutes).
Franck Cairou souhaite tourner quelques séquences à l’Ecole des Beaux-Arts de Lorient, en même temps qu’il sera introduit au lycée où enseigna mon mari, pendant toute sa vie professionnelle.
Le documentaire de Franck Cairou sera d’abord projeté à Guidel à l’occasion des premières commémorations et expositions posthumes de Jean-Yves Couliou. Une rue portant son nom sera alors inaugurée. Le film sera également proposé au Festival de Douarnenez – section Grand cru Bretagne.
Je sollicite donc votre autorisation pour que Franck Cairou soit accueilli dans l’Ecole et y travaille un moment, selon les dates, horaires et modalités que vous voudrez bien me faire connaître. L’ancien ambassadeur, mon ami Bertrand Fessard de Foucault, qui me « sert » de secrétaire, peut, pour plus de facilité si vous le souhaitez, recueillir vos indications qu’il me transmettra. b.fdef@wanadoo.fr – 06 80 72 34 99. Il pourra aussi vous documenter davantage, si vous le jugez utile, sur mon mari et nos projets.
En vous remerciant par avance pour votre aimable attention, et vos autorisations, je vous prie de croire, Madame la Directrice générale, en ma plus parfaite considération.

3- Pour que je comprenne mieux Jean-Yves Couliou
d’un primat à l’autre : le dessin, le trait puis la couleur, la surface
influence de la fonction enseignante dans son travail de peintre, dans sa relation avec ses enfants
combien de temps d’affilée travaille-t-il ?
reprend-il plusieurs fois ses toiles ?
esquisse-t-il d’abord avant de peindre, et si oui ? comment : mine, fusain, pinceau ?
à quel moment du jour, peint-il ? peint-il la nuit ?
genèse et circonstances du recours à la photographie pour un travail qui n’est plus d’après nature
pourquoi si peu de portraits dans l’oeuvre peinte, alors qu’il y aurait excellé, à considérer les dessins de caserne, de baraquements, de famille ?
pourquoi si peu de nus ? modèles d’après-nature, et où posait-on ?
si message spirituel, il y a … quel est-il ?
importance de la structure dans l’oeuvre peinte, structure donnée plus souvent par les masses et surfaces que par les traits
délibération et choix des sujets à peindre : avec son épouse, avec l’un ou l’autre de ses enfants, avec des amis ? avec des élèves ?
la lumière dans l’oeuvre peinte… l’absence de la figuration partielle ou totale du disque solaire … peu ou pas de clair-obscur… peu ou pas de figuration d’une source lumineuse artificielle
artistes contemporains qu’il affectionnait ? qu’il avait rencontrés ?
grands maîtres anciens ?
pourquoi pas la sculpture ?
pas de toile de dimensions monumentales ?

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