Jeudi 14 Décembre 2017
10
heures 01 + Heureuse et bénéfique époque, dans nos
existences, que celle du
vieillissement, même intense, celle des précarités
soutenues ou avivées par les
médicaments et autres « protocoles », que celle des
abandons de
projets et de toute ambition : elle nous fait éprouver la
grâce, sa venue
à un moment que nous reconnaissons alors comme le plus
opportun et nourrissant.
Il y a quelques jours, rentrant de Paris, je trouve les
lettres et réponses de
substance aux miennes de VGE et de Bernard CAZENEUVE.
Depuis quarante huit
heures, cette conversation et ce partage avec Catherine
B., comment vivre
l’épreuve inattendue et la faire fruit, et nos manières,
en cela, apparemment
si différentes, alors même et surtout que la situation de
base est analogue.
Hier soir, conseil d’administration de la
Mouette sinagote,
l’école de voile de
Marguerite, au fond du golfe du Morbihan. Ces hommes
jeunes, en pleine force,
unis par un projet fondamentalement éducatif et
pédagogique, tous bénévoles,
des sagesses évidentes, le respect mutuel, la pesée du
pour et du contre en
beaucoup de sujets, de la créativité, et j’apprends,
j’apprends… autant en
voile et le « sur l’eau » qu’en capacité de participation,
d’information mutuelle et de décision consensuelle ou
presque ce qu’en
politique nous sommes de moins en moins capable de vivre
et surtout
d’ambitionner de vivre. Des messages aussi après ces
quinze jours dans un
lointain multicolore mais tellement impressionné par la
fatigue et ce que
celle-ci a de corrosif sur tout et en tout nous-mêmes.
Marguerite
et son I-phone, un récit en près de cinquante épisodes, après
tant d’autres, concours
de récit, lectorat et compétition : site whatpad, après instagram, elle-même
« sur » Harry Potter, émule
aujourd’hui de nos Tintin et Spirou des années 1950 et
1960. ce qu’elle lit en
ce moment : living
with boys…et
hier, à propos de ses cours SVT (sciences de la vie et de
la terre), la
reproduction sexuelle, les questions des garçons en
classe : as-tu tes
règles ? . Elle ne les trouve plus « péteux » ou
« cas-soc », mais presque tous gentils. Je suis au
contraiore de la
génération du fucus et donc du mystère. Elle me donne
plusieurs surnoms depuis
quelques semaines, et d’un dialogue vif avec elle : c’est
ma vie…, j’ai
retiré de la surnommer quant à moi : liberté. D’ailleurs,
dès l’annonce de
sa conception : 23 Mars 2004, reçue quai Voltaire à Paris,
n’ai-je pas eu
la conscience aigüe de sa liberté. – Hier, notre exercice
mensuel à six ou
sept, en compagnie de notre nouveau recteur. Sur le
moment, des blessures de
sensibilité, je sentais, inexprimées mais sensibles, des
non-acceptations,
voire des haines, cela s’est dissipé, un passionnant
échange internet ensuite,
me faisant apprendre directement ou m’amenant à des pistes
et découvertes que
sans cet échange, je n’eusse pas aperçues. Notre recteur,
sans la majesté et
l’autorité de son prédécesseur, nous donne une spontanéité
mieux que humble :
naturelle, il n’a
pas préparé ni lu
notre texte (Jean le Baptiste interrogé par le « gratin »
religieux
de son temps) mais il avance comme nous, et nous donne
donc à ressentir une
fraternité de base. Reste une interrogation de fond : ce
prophète annoncé
par le Deutéronome et toujours attendu au même titre que
le Christ, qui ?
Mon autre question, demeurant sans réponse depuis des
décennies : Fils de
l’homme, le nom que Jésus se donne, voir d’ailleurs si
c’est indiqué par les
quatre évangélistes ou seulement saint Jean ? rien à voir
directement avec
ce semblable à un fils d’homme, selon Daniel…
Politique…
le ras de terre, là perce la récolte et d’où viennent les
plantes, ce que nous
foulons aux pieds. La politique doit partir de là et y
revenir, racines et
fécondité. Le potable à l’école. J’interroge Marguerite :
l’interdiction
l’an prochain, écho donc des propos du ministre et des
objections des
proviseurs et autres. Réponse toute simple : pas de
casiers individuels et
couteux, mais des boîtes en carton au besoin, une par
classe, déposés chez les
surveillants, confiscation pour des périodes de durée
croissante en cas de
contravention, fouille aléatoire par les enseignants.
Promesse de campagne
d’EM. EM et sa force, son don de l’autorité, ne pas les
subir, ne pas tolérer
qu’elle serve à son ego, mais les mettre à notre service,
au service du pays.
L’ego nous détournera plus encore de notre reconstruction,
et le fera détester
de ses pairs et surtout diminuera les ministres et les
parlementaires. Nous étions
sur cette pente jusqu’aux obsèques de Johnny HALLYDAY, ce
revient avec l’énième
sommet sur le climat. Ce réattellement à notre bien commun
est capital. –
L’enseignement du latin, j’étais sceptique, il est très
différent de la manière
dont je recevais ces langues « mortes » si fécondantes,
mais je dois
reconnaître tandis qu’en voiture notre fille répète
déclinaisons, constructions
de phrases et vocabulaire, que c’est vraiment très bien.
Prier
d’action de grâces, prier pour mes correspondants de ces
vingtq-autre heures,
de ces amis en club de voile ou en partage d’évangile. Je t’exalterai, mon Dieu, mon
Roi, je bénirai ton
nom toujours et à jamais ! La bonté du Seigneur est pour
tous, sa
tendresse pour toutes ses œuvres. Les
oeuvres de Dieu, c’est tout le vivant, c’est nous… [1].
Ces références, ces
personnages au retour attendu, auxquels se réfèrent ceux
qui viennent
questionner le Baptiste, Elie et Moïse, précisément ceux
qui entourent et
certifient le Christ transfiguré au Thabor, sous les yeux
terrorisés et
éberlués des trois disciples choisis par Jésus pour
témoigner de la gloire et
de l’agonie du Fils de l’homme, le Seigneur les confirment
et les fait identifier :
tous les Prophètes, ainsi que la Loi, ont prophétisé
jusqu’à Jean. Et, si
vous voulez bien comprendre, c’est lui le prophète Elie, qui
doit venir. Rôle du
Baptiste : il nous fait passer
de l’attente au présent, de la théologie à l’Histoire. Et
S’oubliant Lui-même
et à dessein, le Christ assure que, parmi ceux qui
sont nés d’une femme, personne
ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste, et
cependant le plus petit
dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. Jésus, au dernier repas « complet » qu’Il prend
avec Ses
disciples… Maître et Seigneur, vous le dites et Je le
suis, mais aussitôt Le
voilà lavant les pieds
des Apôtres. Le mouvement, l’initiative, la créativité de
Dieu et la réponse
humaine : reconnaître la réalité, Qui la fait, Qui la
meut…c’est moi,
le Seigneur ton Dieu, qui saisis ta main droite, et qui te
dis : « Ne
crains pas, moi, je viens à ton aide »….afin que tous
regardent et
reconnaissent, afin qu’ils considèrent et comprennent que la
main du Seigneur a
fait cela, que le Saint d’Israël en est le créateur. Notre relation à Dieu, le christianisme, est un
jeu de mains…
[1]
- Isaïe XLI 13 à 30 ; psaume CXLV ; évangile selon
saint
Matthieu XI 11 à 15
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