Lundi 25 Décembre 2017
18
heures 49 + Reçu d’un ami mauritanien, musulman [1].
Je lui réponds en lui
donnant les fichiers wikipédia sur le Christ et ma
lecture d’il y a
quelques années maintenant de son Livre saint.
22
heures 09 + Nous vivons tous les trois si intensément ces
jours précédant juste
la Nativité, puis cette nuit et ce matin de Noël que la
liturgie me semble
devenue le bonheur et la portance de tout. Il est vrai que
nos messes du samedi
soir à Noyalo, puis de cette nuit à la Trinité-Surzur et
enfin ce matin dans
l’église de notre village, Saint-Symphorien de Surzur ont
été exceptionnelle de
chaleur, de ferveur. Notre union certes, les sacrements
évidemment mais une
façon d’enlèvement très contagieuse pratiquée par notre
nouveau recteur Gwenaël
AIRAULT, qui a ces temps-ci, bien plus qu’à son arrivée
parmi nous, le don
d’actualiser. Hier soir, l’homélie commence ainsi : chut… bébé dort.
Une exigence d’attention et de mémorisation faisant de son
dire plus qu’un
papier lu une invitation directe à l’appropriation et à la
prière, apparemment
à l’attention des enfants, en nombre pas négligeable cette
nuit, mais en
réalité bien à nous tous. Les quatre cadeaux de cette
nativité : la paix,
la vie, la joie, l’amour et nous réfléchissons. Ce matin,
à partir d’une
évocation bienvenue des arrêts du Conseil d’Etat sur les
crèches en des lieux
publics ou dans la rue, l’intrusion, les crèches intruses,
l’Enfant Jésus
intrus, Dieu intrus. Plus encore, pour moi, la sensation
forte, si bienfaisante
que je ne peux la décrire, de commencer ces heures-ci bien
plus qu’une année
nouvelle, la vie-même, la suite de mon existence de tout
mon être et de toutes
mes forces, comme si je ne m’étais jamais totalement ni
vraiment employé en
quoi que ce soit. Accompagnement et communion, aussi
intensément ressenti que
ce ciel nouveau en moi, la présence de mes aimées. Les
entendre réciter ou
chanter notre foi, nos structures spirituelles et
religieuses. Ces trois messes
depuis celle du dernier dimanche de l’Avent très
unifiantes pour chaque
assemblée. Accessoirement, la recherche ressassée depuis
l’échec de mes
entreprises de livre politique me faisant entendre,
entreprises qui depuis
l’automne de 2013 m’ont tendu et accaparé jusqu’à
l’épuisement de cet été, est
en train d’aboutir, du moins he le crois : dire en
commençant par le
commencement : psychologie
de ma
foi, mon
expérience du
général de Gaulle. L’interrogation obsédante
de ces derniers mois, de
ces semaines sur ma disponibilité physique, si claire que
soient ma pensée et
les débuts mentaux de son énoncé, et qui me conduisait de
plus en plus à la
dubitation puis au renoncement, disparaît. Au jour le
jour : vivre et
aimer vivre, ; inconditionnellement, vis-à-vis de mes
aimées, et vis-à-vis
de Dieu. Du reste, je ne suis et ne serai que
l’instrument.
Perfection
pour cette année de cette célébration du mystère et de la
révélation, sujet de
notre foi et de notre confiance, et aussi de cette
manifestation de nos
affections mutuelles (même ces salutations anonymes, ces
visages souvent très émus
hier, joyeux ce matin en version âgée et masculine, en
version féminine ou en enfantine…
mais la joie et le bonheur ne peuvent être des souvenirs
qu’on mobiliserait et
que je comparerais intérieurement à ce que je vis
maintenant, perfection de nos
échanges, de notre respiration de ces moments. Les
cadeaux, ils ne sont plus
d’un émissaire invisible mais bien de chacun de nous à
l’autre, ont été
vraiment judicieux. Mon beau-frère et la marraine de notre
fille par la poste,
ajoutant à la profusion. Nos repas, les chiens, les chats,
les chèvres, la
pluie, la tempête, une sédentarité inhabituelle.
Saisi
en préparant ces liturgies, en entrant dans l’admirable
cohérence des textes de
Noël, ces répondants et ces accords de plusieurs
prophètes, évangélistes, de
nos grands théologiens : Paul et Jean, les récits précis
de Luc et de
Matthieu, par ce que dut vivre humainement le Christ
intimement : Sa
conscience humaine, donc Ses compassions, Ses pardons, Sa
souffrance physique
et morale « surmultipliés » par Sa divinité. Le mode
humain
d’exister : Jésus, vrai homme, tendu, rempli à éclater par
la conscience
divine du malheur humain, de la déviation humaine.
Fatigue, supplice n’ont pas
été qu’humains, comme d’autres avant et depuis le Christ
en ont subi, vécu avec
peut-être encore plus de force et dans des détresses
affreuses, mais ces
épreuves et drames de chair, d’esprit et d’âme ont été
vécus par Dieu puisqu’Il
s’était fait homme. C’est principalement cette
constatation qui m’a habité ces
jours et nuits-ci, et peut-être est-ce la raison de cette
façon d’entrer dans
une existence nouvelle, bien plus reposante, moins
fatigante que celle de ces
dernières années parce que des doutes et des questions si
lourds se sont
résorbés, ont été engloutis par la force de certitudes
dont le fond n’est pas
nouveau mais dont mon imprégnation est nouvelle. L’amour
pour ma femme, pour
notre fille, leur amour à chacune pour moi et entre elles,
la présence devenue
apaisante quand je la vis avec affection eg distance de
mon beau-frère pendant
ces « fêtes » concrétisent ce mieux-être intérieur. Fruit
de la grâce
et de la prière entendue, bien mieux que je n’en prends
conscience ou que je ne
l’exprime. Et puis des échanges brefs, des mains et des regards se
donnant, m’acceptant, me
cherchant, se laissant trouver : enfin, la bienveillance.
Cette
nuit [2],
l’immense
texte-fresque d’Isaïe : le
peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une
grande lumière, et sur
les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi… que réalise le fait-même de la Nativité, tel que
le rapporte
Luc : voici que je vous annonce une bonne nouvelle,
qui sera une
grande joie pour tout le peuple. Qu’est-ce ?
comment ? quoi ? Oui, un enfant nous est né, un fils
nous a été
donné… Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un
Sauveur qui est le
Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous est donné :
vous trouverez
un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. Ce que commente Paul à Tite : la bienheureuse
espérance, la
manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur,
Jésus Christ et chante
le psalmiste : joie au
ciel ! Exulte la terre ! Les masse de la mer mugissent, la
campagne
tout entière est en fête. Les arbres des forêts dansent de
joie devant la face
du Seigneur, car il vient, car il vient pour juger la terre. C’est un jugement de
réconciliation, de
miséricorde, de restauration comme l’exprime bien le
Gloria : toi qui
enlèves le péché du monde. Le mal enfin extirpé,
délivre-nous du mal,
le mal et le péché en eux-mêmes bien plus
lourds et irrépressibles que nos pauvres comportements
individuels. Il
s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos
fautes. La datation
de l’extraordinaire, du fait
central : un édit de l’empereur Auguste… ce premier
recensement eut
lieu lorsque… la
localisation : la
ville de David appelée Bethléem. Joseph était en effet de la
maison et de la
lignée de David. Les
trois histoires se
conjuguent : celle de l’empire romain, celle d’Israël,
celle de Dieu pari
nous, selon l’Annonciation. Et toujours du passage de ka
Mer Rouge et dans tout
l’Exode jusqu’à la Transfiguration… la nuée, la gloire et,
face à Dieu, à Son
environnement devenu tangible, ressenti, la crainte
humaine. L’ange du
Seigneur se présenta devant eux et la gloire du Seigneur les
enveloppa de sa lumière.
Ils furent saisis d’une grande crainte.
Et comme toujours, ne craignez pas… ne crains pas,
Marie. Le mot heureux
de saint Jean Paul II
inaugurant par cela son pontificat : n’ayez pas peur. C’est « bon » pour
moi, tel que
je devenais ces derniers mois et semaines.
La
messe de ce jour de Noël est littéralement sans texte,
elle n’est que lumière,
contemplation, sans événement, l’éternité nous y sommes,
nous en sommes [3].L’essentiel
dit avec
une sobriété et une netteté jamais atteinte auparavant et
ne pouvant être ensuite
égalée, puisque désormais tout est dit. En
lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes…Il
était dans le monde,
et le monde était venu à l’existence par lui, mais le monde
ne l’a pas reconnu.
L’entendant ainsi, le
texte me paraît
signifier que nous n’avons pas assumé ce qui nous était
proposé et qui est
notre vraie nature. Vient le témoignage, apparemment
contradictoire mais parce
qu’il s’agit de l’incommensurable différence autant que la
participation et la
communion de tous les termes de cette différence, de ces
distances, de Dieu et
de l’homme… nous avons vu sa gloire… Dieu personne ne
l’a jamais vu ;
le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein
du Père, c’est lui
qui l’a fait connaître. Et enfin
l’expérience personnelle, si propre d’ailleurs à la
liturgie et au temps de
Noël : tous, nous avons eu part à sa plénitude, nous
avons reçu grâce
après grâce. L’Histoire sainte a abouti : je crois que c’est
aussi le mouvement
d’une vie humaine, la mienne, celle de qui j’aime, celle
que je scrute en ma
femme chérie, en notre fille, celle que je sens sourdre à
nouveau mais qui
appellera de plus en plus la prière et la présence à Dieu.
A bien des
reprises et de bien des manières, Dieu, dans le passé a
parlé par les
prophètes, mais à la fin, en ces jours où nous sommes, il
nous a parlé par son
Fils. … rayonnement de la gloire de Dieu, expression
parfaite de son être, le
Fils… La gloire à
comprendre et à
ressentir, quand elle nous est si proche (par
l’Incarnation) comme l’identité,
l’être-même de Dieu. Et nous avons vu sa gloire, la
gloirte qu’il tient de
son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité… la
loi fut donnée ar
Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ. La lumière pour nos sens suppose la nuit.
Autrement nous ne la
distinguons pas. Nous ne savons ni nommer, ni décrire, ni
ressentir la
plénitude… nous ne voyons de lumière que circonscrite par
la nuit… La
lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont
pas arrêtée.
Memento des vivants, mon
cher Lucien D. notre maire tandis que j’étais au conseil
pour un unique et bref
mandat, Suzanne somnambule de pleurs, de chagrin depuis le
suicide de leur fils
(même métier, même affectation territoriale qu’un père
désormais muré chez eux), cette inconnue à plusieurs
reprises ces liturgies-ci mais pas encore de mon âge et me
donnant pourtant la sensation d'une fraternité heureuse et
de toujours.
Mes sœurs et frères de sang, des correspondantes et
correspondants. Memento des
défunts, notamment mes frères de vocation religieuse en
nos adolescence,
vocation assurée, convaincue et qui ont trouvé une autre
voie, et aussi la mort
avant de l’achever à vue humaine, ces prêtres et religieux
aussi qui,
implicitement, se sont autant confiés à moi que je
recourais à eux. Paix et
bénédiction. Le
Seigneur console son peuple.
[1] - Un mot pour mes amis de
culture chrétienne
Abdel Kader Ould
Mohamed
Chers amis ( e )
Tout est beau chez l’être humain tant qu’il ne souille pas sa réputation par l’ingratitude . Cette affirmation , sans doute exagérée , restitue, approximativement , le sens d’un vers de poésie arabe classique composé par l’ illustre juif Samoel Ben Ad’ia dont le nom proverbial est associé , dans l’imaginaire collectif des Arabes , à la fidélité.
Certes , il est bien difficile de me croire , dans l’ambiance apocalyptique du fanatisme politico-religieux qui règne de nos jours , quand j’affirme que j’ai récité ce vers , dans ma prime enfance , sous le contrôle rigide de l’un de mes premiers maitres à l’Ecole coranique.
Pourtant, cet enseignement de base inspiré des valeurs de l’humanisme universel lequel constitue l’un des traits caractéristiques de la culture arabo-musulmane traduit parfaitement , en ce qui me concerne, une grande leçon de mon éducation en tant que Musulman.
Je serais , donc , bien ingrat de ne pas penser aux chers amis (e) de culture chrétienne qui ont partagé avec moi des moments de joie et de tristesse .
A ces beaux esprits avec lesquels j’ai appris à rêver tout en gardant le sens du réel , à ces familles qui m’ont accueilli avec affection sous leurs toits , à ces camarades avec lesquels j'ai milité pour des grandes causes , à ces collègues qui m’ont fait aimer mon travail , à tous ces adorables amis (e) qui reconnaissent , dans leur for intérieur , le respect , du reste partagé , que je leur voue .......... , je souhaite un joyeux Noël et une bonne et heureuse année 2018 .
Chers amis ( e )
Tout est beau chez l’être humain tant qu’il ne souille pas sa réputation par l’ingratitude . Cette affirmation , sans doute exagérée , restitue, approximativement , le sens d’un vers de poésie arabe classique composé par l’ illustre juif Samoel Ben Ad’ia dont le nom proverbial est associé , dans l’imaginaire collectif des Arabes , à la fidélité.
Certes , il est bien difficile de me croire , dans l’ambiance apocalyptique du fanatisme politico-religieux qui règne de nos jours , quand j’affirme que j’ai récité ce vers , dans ma prime enfance , sous le contrôle rigide de l’un de mes premiers maitres à l’Ecole coranique.
Pourtant, cet enseignement de base inspiré des valeurs de l’humanisme universel lequel constitue l’un des traits caractéristiques de la culture arabo-musulmane traduit parfaitement , en ce qui me concerne, une grande leçon de mon éducation en tant que Musulman.
Je serais , donc , bien ingrat de ne pas penser aux chers amis (e) de culture chrétienne qui ont partagé avec moi des moments de joie et de tristesse .
A ces beaux esprits avec lesquels j’ai appris à rêver tout en gardant le sens du réel , à ces familles qui m’ont accueilli avec affection sous leurs toits , à ces camarades avec lesquels j'ai milité pour des grandes causes , à ces collègues qui m’ont fait aimer mon travail , à tous ces adorables amis (e) qui reconnaissent , dans leur for intérieur , le respect , du reste partagé , que je leur voue .......... , je souhaite un joyeux Noël et une bonne et heureuse année 2018 .
Amitiés
Abdel Kader Mohamed Ahmedou,
Ambassadeur, Directeur des Affaires européennes
Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération
Abdel Kader Mohamed Ahmedou,
Ambassadeur, Directeur des Affaires européennes
Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération
Le 25/12/2017 à
21:39,
Bertrand Fessard de Foucault a écrit :
Merci
cher
ami pour ce qui continue et approfondit votre message
du 25 Décembre 2015.
Fasse Dieu que tous ls croyants parviennent à
constituer une autorité morale, celle
qui manque à notre époque et à notre monde. Et qu'Il
bénisse nos deux pays qui
en ont bien besoin.
Chaleureusement.
Chaleureusement.
[2]
- Isaïe IX 1 à 6 ; psaume XCVI ; Paul à Tite II 11
à 14 ;
évangile selon saint Luc II 1 à 14
[3]
- Isaïe LII 7 à 10 ; psaume XCVIII ; lettre aux
Hébreux I 1 à
16 ; prologue de l’évangile selon saint Jean I 1 à 18
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