Mardi 19 Décembre 2017
19
heures 19 + Prier enfin… quoique j’ai lu cursivement hier soir, les textes de
ce jour et les ai entendus ce matin à la messe hebdomadaire de Saint-François
Xavier aux côtés de notre fille. La bénédiction de fécondité, l’ordre même du
Créateur à toutes Ses créatures de croître et de se multiplier. Aujourd’hui (le
temps liturgique), les stérilités devenant inopinément fécondes : des
couples âgés mettent au monde un enfant prodige. Ces naissance providentielles
sont davantage pour que soit servi et dirigé le peuple de Dieu, qu’une simple
et merveilleuse gratification d’un couple humain. Elles sont présentées par
l’Ange du Seigneur aux futurs parents, commentées même… Samson et le Baptiste [1]. C’est lui qui entreprendra de sauver Israël de la main
des Philistins… Il fera revenir de nombreux fils d’Israël au Seigneur leur
Dieu ; il marchera devant… Ces héros
sont entièrement dédiés par avance à une mission providentielle. De Samson, il
est dit que l’Esprit du Seigneur commença à s’emparer de lui, à mesure qu’il grandissait tandis que Jean
le Baptiste sera rempli d’Esprit Saint dès le ventre de sa mère. Je m’arrête à ce parallélisme des deux
destins, de même que ces jours-ci nous avons relevé l’écho à plusieurs reprises
d’une anticipation du Magnificat.
.
22
heures 55 + Je crois que ces jours-ci se noue le drame. EM nous aspire dans une
politique d’apparences et de vanités : la réception des handballeuses, au
lieu d’un verre intime, des comédies et des pupitres tandis que se cristallise
de plus en plus l’échec de l’Union européenne, maladroite de gestion et si
éloignée des peuples. Inculture des commentaires et des médias dans la crise
autrichienne, silence et non-information sur la crise gouvernementale
allemande, destructions des systèmes transatlantiques de moins en moins
humanistes ou sécuritaires au sens ancien de ces termes, et de plus en plus
faiseurs de jungle. Mouvements browniens. Sensation qu’il n’y a plus de
relations internationales, mais des mouvements telluriques dont on ne sait pas
bien les sources et encore moins les aboutissements : dans deux jours, le
vote catalan dans des conditions juridiques sans précédents et qui préjugent
des fractures dans l’unité espagnole et des simplismes et autoritarismes du
côté madrilène. Chez nous, l’absence apparente de suite pour le vote corse,
peut-être nationaliste mais consacrant qu’il y a deux têtes et deux tendances
dans le mouvement. Têtes anciennes d’ailleurs. Pas d‘analyse globale, pas de
stratégie globale de construction de quoi que ce soit. La « une » pour
EM chaque jour dans le Monde : EM veut, EM prépare, EM choisit. Sur
la question des migrants notre politique et nos pratiques, ne nous distinguent
pas des programmes « identitaires » chez nous, des caricatures de
WAUQUIEZ, et pas non plus ni surtout de ce qui est d’avance reproché au nouveau
gouvernement autrichien. Les applications des textes pris par ordonnance et
changeant le Code du travail, jamais analysées en détail cet été, débattues à
huis-clos à l’Elysée et quelques autres bureaux, commencent de paraître dans
leurs effets les plus pratiques.
Nous
ne connaissons, en France, aucune des grandes composantes historiques et
nationales de nos partenaires. EM accentue des analyses seulement fondées sur
les noms, à peine les caractères, des chefs de gouvernement ou d’Etat, ce n’est pas
une perception de ce qui fait des opinions, des solidarités, les abstentions.
L’Autriche, qui sait dire que ce fut un Etat jusqu’en 1914 plus grand et peuplé
que nous, ou que l’Allemagne wilhelmienne ? qu’elle était un modèle
et une tentative d’ensemble multi-ethnique et culturelle. On oublie qu’elle n’a
jamais été un laboratoire d’extrême-droite, mais au contraire la première
victime de HITLER et ces vingt années-ci la démonstration de ce produit la
démocratie quand elle n’est plus productive. En revanche par les multiples
frontières qui sont siennes vis-à-vis de ses anciennes composantes sous la
couronne des HABSBOURG, elle a démontré ce à quoi conduit l’absence totale de
prévision, de réflexion d’ensemble, de solidarité entre partenaires européens,
vis-à-vis des migrations. Nous nous rendons compte que presque toutes les
frontières de l’Union sont au contact de détresses et de dictatures :
Russie, Turquie, et que ceux qui payent de leur vie leur droit non reconnu d’arriver
chez nous viennent de plus en plus loin : Erythrée, Soudan.
Je
n’ai pu ce soir réfléchir à tout cela, entre nos gestions domestiques, le bois
à rentrer, la liquidation de notre éphémère seconde voiture et l’attraction
d’un documentaire poignant, plus qu’édifiant sur les brigades internationales
et la guerre civile espagnole : proposé par Arte. Le
contraste est saisissant avec le désert actuel de personnalités, de charisme et
avec le règne du divertissement confinant à l’imbécilité (la version d’aujourd’hui
pour l’élection de Miss France, plus plumaire que les Folies-Bergères). A
Madrid, à Valence, pour Teruel, MALRAUX, HEMINGWAY, DOS PASSOS, ORWELL, d’autres,
le rôle de Jean MOULIN que j’apprends pour les dernières livraisons d’avions et
d’armes à la République espagnole avec les honteux accords de non-intervention
que seules « respecteront » la France et l’Angleterre. Je ne sais où
vont aboutir nos cécités, nos lâchetés, nos acculturations. Pour qui sonne le glas… l’Espoir… Guernica… Ce ne sera évidemment pas la répétition des
guerres affreuses de 1936 ou de 1992-1995 : Espagne, Yougoslavie, ce ne
sera probablement pas la shoah, mais ce sont déjà les désespoirs installés dans
presque toute l’Afrique dite d’expression française, dans l’ensemble du Proche
et du Moyen-Orient. C’est cette submersion des esprits et des libertés par le
numérique, par les automatismes. Les repères s’effacent. Paradoxe, de plus en
plus d’individualismes et de moins en moins de réactions globales. Nous nous
trompons de cibles, il y a des savoir-faire qui sont des sauve-qui-peut, ces
accaparements de la richesse édifient des forteresses mentales.
Nous
n’en sommes plus même à des responsabilités collectives pour les échecs,
impasses ou dissociations s’observant dans plusieurs pays de l’Union. Nous ne
communiquons plus entre nous, alors que matériellement nous sommes censés être
nivelés et à égalité roulés dans la vague « mondialiste ». Au
contraire, il semble que chacun revient à des événements qui ont tous pour
points communs le morcellement. Partout la revendication que je ne dis pas
séparatiste : Brexit, péninsule ibérique, nous-mêmes, le groupe
d’Europe centrale de l’Est, mais au morcellement, à des recroquevillements. Je
ne les crois pas générateurs de novations sociales et économiques, ni surtout
de joie. Je ne veux pas de requiem, je ne veux pas l’échec, je ne veux pas la
bêtise ni le spectacle. Prier encore : au-delà des prédestinations chantée
par le psalmiste : tu es mon
espérance, tpi, mon soutien dès avant ma naissance, tu m’as choisi dès le
ventre de ma mère…. Qui peut dire cela de
lui-même ? Samson, Jean-Baptiste in utero, mais je peux dire : mon
Dieu, tu m’as instruit dès ma jeunesse, jusqu’à présent, j’ai proclamé tes
merveilles. … Libère-moi, tends l’oreille vers moi, et sauve-moi. Je voudrai que cette prière ne sot pas
individuelle, mais celle de toute l’humanité reconnaissant sa vocation à Dieu.
Dans la tourmente mentale qui s’accentue, dans les atrocités qui se commettent,
entre les barres d’étaux virtuels ou horriblement concrets, que tous ensemble
nous disions posément mais comme notre dernière chance : défends-moi,
libère-moi, tends l’oreille vers moi et sauve-moi… de moi-même. Sois le rocher qui m’accueille. Entendons la réponse divine que nous dit notre foi : tu as résolu
de me sauver, amen !
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