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Park de Vannes, jeudi 28 Décembre 2017
19
heures 44 + Salle paraissant très grande parce que basse de plafond, des
éclairages suspendus à abat-jours rose ou orange. Un vacarme indistinct,
rappelant les ambiances de piscines couvertes à Paris. Des machines à sous et
simulations d’attaques, de combats divers, une caisse-billetterie en rotonde,
des dizaines de tables de billards pour sans doute diverses classes, une
quinzaine de pistes de bowling. Une demi-heure de queue pour deux parties de
« lasergames », chacune d’un quart d’heure avec une pause
intermédiaire de vingt minutes. Bien moins de monde qu’il n’y paraîtrait au
bruit et aux genres de lumière. Ambiance où mes des enfants de moins de dix ans
paraissent, filles comme garçons, des caïds. Exactement comme les mannequins en
défilé ont forcément un pas, des déhanchements, des jeux d’épaules, ici chacun
billards, bowling a l’allure obligée. Au premier instant, mauvaise genre… puis
l’on s’habitue, je m‘habitue. Les filles, Marguerite et son amie du primaire à
Saint-André, viennent d’entrer dans un antre noir où elles ont reçu des armes
que je peux imaginer puisque dans l’autre site beaucoup pouvait se voir. Jeux
de tactiques, de stratégie, la lumière noire, toucher
« mortellement ». Hier au téléphone, avant de convenir aujourd’hui,
le jeu était de raconter sa vie en fait lectures, émissions, classe, les
parents, au moins du côté de notre fille (13 ans et un mois et quelques jours),vocabulaire,
amusement. Inné ces arts d’être hier en récit moins que banal s’il n’était dit
comme il était dit et par qui le dit. Retour de la première partie, Marguerite
4ème et Emma 11ème, images et photographies l’une de
l’autre, l’une par l’autre à la même seconde. Elles repartent, affichage des
résultats, bientôt la partie suivante. Grâce du lancer de boule au bowling, je
découvre en vrai, bien moins de mouvement qu’il n’y paraissait quand j’ai
commencé d’être là. Famille en fait, deux garçonnets et leur père, le billard,
la grâce du jeu, le pencher sur la table, les positions, les calculs et
simulations. Ce qui me revient maintenant a bien plus de cinquante ans.
Dépaysé, sans rien à faire ni même à être, pas de quoi noter alors, pas
d’appareil photographique non plus : je suis là pour plusieurs jours, je
n’ai à regarder en premier plan d’un horizon et des divers plans où circulent
lentement des animaux silencieux, des hommes et femmes plus ou moins drapés
dont je ne connais pas la langue et qui ne connaissent pas la mienne. Pas de
margelle pour le puits ou presque, mais un arrangement et des croisements de
bois lissés, creusés par le passage incessant de la corde en cuir. Le seau est
en cuir aussi. La traine a peut-être cinquante mètres, la profondeur du puits, l’âne
va et revient, l’eau est déversé dans une auge dont les parois vont à peine
saillie sur le sable fin et orange. Si un son presque permanent, une façon de
cri en deux ou trois notes, la corde sur le bois, pas de poulie, que l’usure,
pas d’eau que celle-là. Je regarde. C’est ma première sorte « en
brousse », la Mauritanie, an V de son indépendance. Les réservations
faites, dîner, manger quelque chose, j
ne reconnais plus ces bâtiments isolés les uns des autres, comme des boîtes de
chaussures sur du goudron, des enseignes, une boulangerie par chance, le circuit
pour y aller, une vie et des lieux, en nocturne, c’est Marguerite qui me guide.
Je suis en pleine science fiction, culture, habitudes, architectures inconnues.
Il y a quelqu'un à la caisse de la boulangerie, celle-ci ferme, presque plus rien
à l‘étal.
Auparavant,
le dépaysement du bonheur, de l’empathie pour le héros : Paddington 2 Les filles sont à
mon opposé, la salle – une Cinéville – est comble. L’histoire commence
lentement, puis elle est excellente, sympathique, bien racontée. Tout tient
autour d’une animation : le jeune ours. Quand cela se termine, je sais
d’autant moins où je me trouve que les sorties ne correspondent pas autrement,
que mon téléphone portable s’est bloqué, que je ne retrouve plus la voiture
tandis que les filles sont sorties autrement et passent par les toilettes. Et
puis voilà…
Ce
matin, ouverture de ma messagerie, les lettres périodiques. Le Huffington Post… Bagnères
de Bigorre, EM. Les gros mots : la trahison commises par ses
prédécesseurs, ne fut-il pas le principal conseiller économique du plus récent
d’entre eux ? Je hais ces mensonges qui vous ont fait tant de mal, PETAIN avait quelque droit à parler ainsi
et à n’avoir pas de prédécesseur : Verdun, et ce n’était pas avec lui qu’on
choisissait, l’été de 1940, la collaboration, mais bien la résistance à Verdun.
Quel titre a donc EM qui nous restaurerait en économie par du texte et par la
chasse aux chômeurs abusant de leur inscription ? Toujours lui, la parole
à aucun autre, jeu entre les médias et lui dont il joue car évidemment il est
iconoclaste à dessein, ce que n’était pas NS (« brut de
décoffrage »), il est jeune d’état-civil et son élection (que je persiste
à considérer fortuite, favorisée et pas concluante pour l’esprit public) passionne
puisqu’ailleurs il n’y a que le sinistre POUTINE et l’indescriptible TRUMP, que
MERKEL est en panne grave, que Theresa MAY n'a pas d'existence, que l’Espagne fait peur à tous les autres Etats
européens, que ceux-ci se font peur avec leur extrême droites respectives.
Alors, EM paraît rassurant, conforme à tout prendre, « clean » et nul
n’analyse la précarité d’une solitude entretenue, nul ne perçoit qu’il va y
avoir des conséquences mécaniques dans notre vie politique et sociale et chacun
oublie la désastreuse ouverture dans le domaine économique du quinquennat qui
commence : Alstom et les Chantiers
de l’Atlantique pouvaient être un
ingrédient de base pour une politique industrielle européenne fusionnelle, à
l’instar du « pool charbon-acier » de 1950. Les quelques semaines de
nationalisation à Saint-Nazaire, le sommet franco-italien à Lyon me le firent
attendre… et la France en force pour son apport physique : le meilleur
outil de construction navale dont dispose l’Europe continentale (position
géographique avec laquelle peuvent seuls rivaliser les chantiers portugais à
l’embouchure du Tage), comme naguère son avance aéronautique sur l’Allemagne (payant
de son retard obligé la capitulation de 1945) quand se monta la société
publique bi-nationale Airbus,
nonobstant la dogmatique libérale à Bonn et à Munich. Nul ne déplore l’absence totale d’une
imagination de la démocratie pour l’Europe en tant que telle, et nonobstant les
Etats.
Prier….une
théologie si nécessaire mais peu attendue au « temps » de Noël, celle
du péché, qui est d’abord mensonge et méconnaissance vraie de ce que nous
sommes [1]. Si nous disons que nous sommes en communion avec Lui (le Seigneur Jésus Christ), alors que
nous marchons dans les ténèbres, nous sommes des menteurs, nous ne faisons pas
la vérité. … Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous égarons
nous-mêmes, et la vérité n’est pas en nous.
Péché personnel de chacun, mais rédemption : nous avons un défenseur
devant le Père, Jésus Christ, le Juste. C’est lui qui, par son sacrifice,
obtient le pardon de nos péchés, non seulement les nôtres, mais encore ceux du
monde entier. Dieu, par nature, que nous
« contraignons », si j’ose écrire… à nous pardonner, car le péché n’est
pas principalement cécité vis-à-vis de
nous-mêmes, mais le blasphème par excellence. Si nous disons que nous sommes
sans péché, nous faisons de Lui (Dieu) un
menteur… Les Saints Innocents… le pouvoir
et l’enfant, la menace du nouveau-né. Dialectique aussi de la peur et de
l’inattendu conduisant à l’avortement. La femme et l’enfant : c’est Rachel
qui pleure ses enfants et ne veut pas être consolée, car ils ne sont plus. L’homme et l’enfant, la mère de celui-ci.
Après l’annonciation à Joseph, voici le complet accompagnement par Dieu :
le discernement, la manière, le chemin, les dates. Lève-toi ; prends
l’enfant et sa mère, et fuis en Egypte. Reste là-bas jusqu’à ce que je
t’avertisse, car Hérode va rechercher l’enfant pour le faire périr.
[1] - 1ère lettre de saint Jean I 5 à II 2 ; psaume
CXXIV ; évangile selon saint Matthieu II 13 à 18
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