DE LA LETTRE DE SAINT POLYCARPE AUX PHILIPPIENS
Je vous demande à tous d’obéir à la parole de justice et de persévérer
dans la parfaite patience que vous avez vue de vos yeux non seulement
chez les bienheureux Ignace, Zosime et Rufus, mais aussi chez d’autres
qui étaient de chez vous, et chez Paul lui-même et les autres apôtres ;
soyez persuadés que tous ceux-là n’ont pas couru pour rien,
mais dans la foi et la justice, et qu’ils sont dans le lieu qui leur
était dû, auprès du Seigneur dont ils ont partagé la passion. Ils n’ont
pas aimé le monde présent, mais celui qui est mort pour nous et que Dieu
a ressuscité à cause de nous.
Demeurez donc dans ces convictions, et suivez l’exemple du Seigneur,
fermes et inébranlables dans la foi, aimant vos frères, vous aimant les
uns les autres, unis dans la vérité, vous attendant les uns les autres
dans la douceur du Seigneur, ne méprisant personne. Quand vous pouvez
faire le bien, ne tardez pas, car l’aumône délivre de la mort. Soyez tous soumis les uns aux autres ; ayez au milieu des païens une conduite excellente pour que vos bonnes œuvres vous attirent la louange et que le Seigneur ne soit pas blasphémé à cause de vous. Malheureux celui qui fait blasphémer le nom du Seigneur. Enseignez à tous la discrétion dans laquelle vous vivez vous-mêmes.
J’ai ressenti une grande tristesse au sujet de Valens, qui avait été
quelque temps presbytre chez vous, de ce qu’il ait méconnu ainsi la
charge qui lui avait été confiée. Je vous avertis donc d’éviter l’amour
de l’argent, d’être chastes et sincères. Évitez tout ce qui est mauvais.
Celui qui ne peut se diriger lui-même en cela, comment peut-il y
exhorter autrui ? Si quelqu’un n’évite pas l’amour de l’argent, il sera
souillé par l’idolâtrie et sera jugé avec les païens qui ignorent le jugement du Seigneur. Ne savons-nous pas que les saints jugeront le monde, comme l’enseigne Paul ?
Pour moi, je n’ai rien constaté ni entendu dire de tel à votre sujet,
vous chez qui a travaillé saint Paul et dont il fait l’éloge au début de
sa lettre. En effet, il se glorifie de vous devant toutes les Églises
qui étaient alors les seules à connaître Dieu, tandis que nous-mêmes ne
le connaissions pas encore. Ainsi donc, mes frères, j’éprouve une
grande tristesse pour lui et pour son épouse. Que Dieu leur donne de se convertir
vraiment. Soyez donc très réservés vous-mêmes sur ce point, et ne les
considérez pas comme des ennemis, mais rappelez-les comme des membres
souffrants et égarés, pour sauver tout le corps que vous formez. En
agissant ainsi, vous faites grandir l’édifice que vous êtes vous-mêmes.
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