Je ne suis ni religieux ni prêtre – je n’appartiens à aucun mouvement d’aucune confession ni à aucun parti politique. Je ne suis que chrétien.
Vous trouverez ci-après – quotidiennement ou presque – une méditation sur les textes de la liturgie du jour de l’Eglise catholique et de fois à autre des essais et rédactions ou de simples esquisses sur ce qui – en moi ou selon d’autres que j’ai rencontrés ou rencontre – a Dieu ou l’attente de Dieu, pour référence.
POUR DIALOGUER : b.fdef@wanadoo.fr
Chana tova ! La nouvelle
année a commencé – l’an 5783 depuis la création du monde.
Et comme nous vous le disions dans notre message précédent, c’est
une
année de Hakhel, l’année du grand rassemblement de l’ensemble
du peuple d’Israël une fois tous les sept ans au Temple
de Jérusalem.
Or, il se trouve que cette semaine,
la
lecture de la Torah relate la révélation par Moïse de cette
même mitsva de Hakhel.
La scène se déroule le dernier jour
de sa vie, celui de son 120ème anniversaire. Au peuple
qui s’apprêtait à quitter le monde privilégié des 40 années
dans le désert où il était entouré et protégé par des Nuées de
Gloire, nourri par la manne et conduit et instruit par Moïse
lui-même qui transmettait l’ordre direct de D.ieu, il donne ce
commandement qui permet de s’assurer que le souvenir du Don de la
Torah au Sinaï restera vivant dans leurs cœurs lorsqu’ils
affronteront les épreuves du quotidien.
En effet, au Sinaï, le peuple
s’était rassemblé « comme un seul homme, animé d’un seul
cœur » pour y recevoir la Torah de D.ieu et s’engager à
l’étudier et à l’accomplir. Une fois tous les sept ans, le
peuple juif réitérait cet événement, écoutant de la bouche du
roi les paroles de la Torah de D.ieu, et cela ravivait le feu de
l’âme juive.
Puisse cette année voir le
rassemblement intérieur de chacune de nos facultés
émotionnelles, intellectuelles et spirituelles de sorte à avoir une
vie dont toutes les dimensions seront unifiées dans l’amour et la
crainte de D.ieu ; le rassemblement des exilés d’Israël sur
notre terre sous la conduite du Machia’h ;
et le rassemblement de toute l’humanité, lorsque « alors Je
donnerai aux nations un langage pur, pour que toutes invoquent le nom
de l’Éternel et l’adorent d’un cœur unanime »
(Tsephania 3,9).
Chabbat Chalom !
Emmanuel Mergui au
nom de l’équipe éditoriale de Chabad.org
En accomplissant une promesse faite à Paula, j'obéis aux préceptes du Christ qui dit : Scrutez les Écritures, et aussi : Cherchez, et vous trouverez. Je ne veux pas qu'il me dise, comme aux Juifs : Vous êtes dans l'erreur, parce que vous méconnaissez les Écritures et la puissance de Dieu. Si, selon l'Apôtre Paul, le Christ est puissance de Dieu et sagesse de Dieu,
et si celui qui méconnaît les Écritures méconnaît la puissance de Dieu
et sa sagesse : ignorer les Écritures, c'est ignorer le Christ.
J'imiterai donc le père de famille qui tire de son trésor du nouveau
et de l'ancien, et aussi l'épouse qui dit, dans le Cantique des
cantiques : Les fruits nouveaux, comme les anciens, je les ai gardés pour toi.
Et c'est ainsi que je commenterai Isaïe ; je l'enseignerai comme étant
non seulement un prophète, mais un évangéliste et un apôtre. Il a dit de
lui-même, en effet, comme des autres évangélistes : Qu'ils sont beaux, les pieds de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles, qui annoncent la paix. Et Dieu lui parle comme à un apôtre : Qui enverrai-je vers ce peuple ? Et Isaïe répond : Me voici, envoie-moi.
Personne ne doit croire que je désire résumer brièvement le contenu
de ce livre, car le texte en question embrasse tous les mystères du
Seigneur : il annonce I'Emmanuel né de la Vierge ; il prédit qu'il
accomplira des œuvres et des signes éclatants ; mort et enseveli,
ressuscitant du séjour des morts, il sera le Sauveur de toutes les
nations. Vais-je parler de physique, de morale et de logique ? Tout ce
qu'il y a dans les saintes Écritures, tout ce que la parole humaine peut
exprimer et tout ce que peut assimiler l'intelligence des mortels, est
contenu dans ce livre. Celui qui l'a écrit témoigne lui-même de tous ces
mystères : Toute vision est devenue pour vous comme les paroles
d'un livre scellé. On le donne à quelqu'un qui sait lire, en lui disant :
« Lis cela ». Et il répond : « Je ne peux pas, parce que le livre est
scellé. » Ou bien on le donne à quelqu'un qui ne sait pas lire, en lui
disant : « Lis cela ». Il répond : «Je ne sais pas lire. » ~
Écoutez ce que dit saint Paul : Que deux ou trois prophètes
prennent la parole, et que les autres jugent. Si un assistant reçoit une
révélation, celui qui parle doit se taire. Comment pourra-t-il se
taire, puisque le Saint-Esprit, qui parle par les prophètes, est libre
de se taire ou de parler ? Si donc ils comprenaient ce qu'ils disaient,
c'est que tout est plein de sagesse et de raison. Ce n'est pas la
vibration de l'air qui parvenait à leurs oreilles, mais c'est Dieu qui
parlait dans l'esprit des prophètes, selon ce que dit un autre prophète :
C'est un ange qui me parlait. Et aussi : Ils crient dans nos cœurs : Abba, Père. Et encore : J'écouterai ce que dira en moi le Seigneur Dieu.
Il faut savoir que le nom d’anges désigne leur fonction, et non leur
nature. Car ces esprits bienheureux de la patrie céleste sont bien
toujours des esprits, mais on ne peut les appeler toujours des
« anges », parce qu’ils ne sont des anges que lorsqu’ils portent un
message. On appelle « anges » ceux qui portent les messages moins
importants, et « archanges » ceux qui annoncent les plus grands
événements.
C’est pourquoi l’archange Gabriel fut envoyé à la Vierge Marie, et non
pas un ange quelconque : pour ce ministère, il s’imposait d’envoyer un
ange du plus haut rang annoncer le plus haut de tous les événements.
En outre, certains d’entre eux sont désignés par un nom propre, afin de
signifier par les mots la nature de leur action. En effet, ce n’est pas
dans la sainte cité, où la vision de Dieu tout-puissant confère une
connaissance parfaite, qu’ils reçoivent leurs noms particuliers, comme
si, sans l’aide de ces noms, on n’avait pas pu connaître leurs
personnes. C’est lorsqu’ils viennent vers nous pour exercer un ministère
qu’ils reçoivent chez nous des noms tirés de leur fonction. C’est ainsi
que Michel veut dire « Qui est comme Dieu ? », Gabriel : « Force de
Dieu ». Raphaël : « Dieu guérit ».
Chaque fois qu’il est besoin d’un déploiement de force extraordinaire,
c’est Michel qui est envoyé : son action et son nom font comprendre que
nul ne peut faire ce qu’il appartient à Dieu seul de faire. L’antique
ennemi, qui a désiré par orgueil être semblable à Dieu, disait : J’escaladerai les cieux, par-dessus les étoiles du ciel j’érigerai mon trône, je ressemblerai au Très-Haut.
Or, l’Apocalypse nous dit qu’à la fin du monde, lorsqu’il sera laissé à
sa propre force, avant d’être éliminé par le supplice final, il devra
combattre contre l’archange Michel : Il y eut un combat contre l’archange Michel.
À la Vierge Marie, c’est Gabriel qui est envoyé, dont le nom signifie
« Force de Dieu » : ne venait-il pas annoncer celui qui voulut se
manifester dans une humble condition pour triompher des puissances
démoniaques ? C’est donc par la « force de Dieu » qu’il devait être
annoncé, celui qui venait comme le Dieu des armées, le vaillant des combats.
Raphaël, comme nous l’avons dit, se traduit : « Dieu guérit ». En effet,
il délivra des ténèbres les yeux de Tobie lorsqu’il les toucha comme
pour remplir l’office de soignant. Celui qui fut envoyé pour soigner est
bien digne d’être appelé « Dieu guérit »
Je vous demande à tous d’obéir à la parole de justice et de persévérer
dans la parfaite patience que vous avez vue de vos yeux non seulement
chez les bienheureux Ignace, Zosime et Rufus, mais aussi chez d’autres
qui étaient de chez vous, et chez Paul lui-même et les autres apôtres ;
soyez persuadés que tous ceux-là n’ont pas couru pour rien,
mais dans la foi et la justice, et qu’ils sont dans le lieu qui leur
était dû, auprès du Seigneur dont ils ont partagé la passion. Ils n’ont
pas aimé le monde présent, mais celui qui est mort pour nous et que Dieu
a ressuscité à cause de nous.
Demeurez donc dans ces convictions, et suivez l’exemple du Seigneur,
fermes et inébranlables dans la foi, aimant vos frères, vous aimant les
uns les autres, unis dans la vérité, vous attendant les uns les autres
dans la douceur du Seigneur, ne méprisant personne. Quand vous pouvez
faire le bien, ne tardez pas, car l’aumône délivre de la mort. Soyez tous soumis les uns aux autres ; ayez au milieu des païens une conduite excellente pour que vos bonnes œuvres vous attirent la louange et que le Seigneur ne soit pas blasphémé à cause de vous. Malheureux celui qui fait blasphémer le nom du Seigneur. Enseignez à tous la discrétion dans laquelle vous vivez vous-mêmes.
J’ai ressenti une grande tristesse au sujet de Valens, qui avait été
quelque temps presbytre chez vous, de ce qu’il ait méconnu ainsi la
charge qui lui avait été confiée. Je vous avertis donc d’éviter l’amour
de l’argent, d’être chastes et sincères. Évitez tout ce qui est mauvais.
Celui qui ne peut se diriger lui-même en cela, comment peut-il y
exhorter autrui ? Si quelqu’un n’évite pas l’amour de l’argent, il sera
souillé par l’idolâtrie et sera jugé avec les païens qui ignorent le jugement du Seigneur. Ne savons-nous pas que les saints jugeront le monde, comme l’enseigne Paul ?
Pour moi, je n’ai rien constaté ni entendu dire de tel à votre sujet,
vous chez qui a travaillé saint Paul et dont il fait l’éloge au début de
sa lettre. En effet, il se glorifie de vous devant toutes les Églises
qui étaient alors les seules à connaître Dieu, tandis que nous-mêmes ne
le connaissions pas encore. Ainsi donc, mes frères, j’éprouve une
grande tristesse pour lui et pour son épouse. Que Dieu leur donne de se convertir
vraiment. Soyez donc très réservés vous-mêmes sur ce point, et ne les
considérez pas comme des ennemis, mais rappelez-les comme des membres
souffrants et égarés, pour sauver tout le corps que vous formez. En
agissant ainsi, vous faites grandir l’édifice que vous êtes vous-mêmes.
Discours prononcé place de la
République
4 septembre 1958
[Le
général de Gaulle, revenu au pouvoir à la suite de la crise du 13
mai 1958, entreprend de réformer les institutions conformément aux
idées qu'il a exposées à Bayeux
en 1946. La loi
constitutionnelle du 3 juin fixant le cadre de la révision,
les travaux se sont poursuivis durant l'été. Le 4 septembre, date
anniversaire de la proclamation de la Troisième République, le
Général présente le projet de Constitution qui sera soumis au
peuple français le 28 septembre, en l'inscrivant dans la continuité
républicaine.]
C'est en un temps où il lui
fallait se réformer ou se briser que notre peuple, pour la première
fois, recourut à la République. Jusqu'alors, au long des siècles,
l'Ancien Régime avait réalisé l'unité et maintenu l'intégrité
de la France. Mais, tandis qu'une immense vague de fond se formait
dans les profondeurs, il se montrait hors d'état de s'adapter à un
monde nouveau. C'est alors qu'au milieu de la tourmente nationale et
de la guerre étrangère apparut la République ! Elle était la
souveraineté du peuple, l'appel de la liberté, l'espérance de la
justice. Elle devait rester cela à travers les péripéties agitées
de son histoire. Aujourd'hui, autant que jamais, nous voulons qu'elle
le demeure.
Certes la République a
revêtu des formes diverses au cours de ses règnes successifs. En
1792 on la vit, révolutionnaire et guerrière, renverser trônes et
privilèges, pour succomber, huit ans plus tard dans les abus et les
troubles qu'elle n'avait pu maîtriser. En 1848, on la vit s'élever
au-dessus des barricades, se refuser à l'anarchie, se montrer
sociale au-dedans et fraternelle au-dehors, mais bientôt s'effacer
encore, faute d'avoir accordé l'ordre avec l'élan du renouveau. Le
4 septembre 1870, au lendemain de Sedan, on la vit s'offrir au pays
pour réparer le désastre. De fait, la République sut relever la
France, reconstituer les armées, recréer un vaste empire renouer
des alliances solides, faire de bonnes lois sociales, développer
l'instruction. Si bien qu'elle eut la gloire d'assurer pendant la
Première Guerre mondiale notre salut et notre victoire. Le 11
novembre, quand le peuple s'assemble et que les drapeaux s'inclinent
pour la commémoration, l'hommage, que la patrie décerne à ceux qui
l'ont bien servie, s'adresse aussi à la République.
Cependant, le régime
comportait des vices de fonctionnement qui avaient pu sembler
supportables à une époque assez statique, mais qui n'étaient plus
compatibles avec les mouvements humains, les changements économiques,
les périls extérieurs qui précédaient la Deuxième Guerre
mondiale. Faute qu'on y eût remédié, les événements terribles de
1940 emportèrent tout. Mais quand, le 18 juin, commença le combat
pour la libération de la France, il fut aussitôt proclamé que la
République à refaire serait une République nouvelle. La Résistance
tout entière ne cessa pas de l'affirmer.
On sait, on ne sait que trop,
ce qu'il advint de ces espoirs. On sait, on ne sait que trop, qu'une
fois le péril passé, tout fut livré et confondu à la discrétion
des partis. On sait, on ne sait que trop, quelles en furent les
conséquences. À force d'inconsistance et d'instabilité et quelles
que puissent être les intentions, souvent la valeur des hommes, le
régime se trouve privé de l'autorité intérieure et de l'assurance
extérieure sans lesquelles il ne pouvait agir. Il était inévitable
que la paralysie de l'État amenât une grave crise nationale et
qu'aussitôt la République fût menacée d'effondrement.
Le nécessaire a été fait
pour obvier à l'irrémédiable à l'instant même où il était sur
le point de se produire. Le déchirement de la nation fut de justesse
empêché. On a pu sauvegarder la chance ultime de la République.
C'est dans la légalité que moi-même et mon Gouvernement avons
assumé le mandat exceptionnel d'établir un projet de nouvelle
Constitution et de le soumettre à la décision du peuple.
Nous l'avons fait sur la base
des principes posés lors de notre investiture. Nous l'avons fait
avec la collaboration du Conseil consultatif institué par la loi.
Nous l'avons fait, compte tenu de l'avis solennel du Conseil d'État.
Nous l'avons fait après délibérations très libres et très
approfondies de nos propres conseils de ministres : ceux-ci, formés
d'hommes aussi divers que possible d'origines et de tendances mais
résolument solidaires. Nous l'avons fait sans avoir entre-temps
attenté à aucun droit ni à aucune liberté publique. La nation,
qui seule est juge, approuvera ou repoussera notre oeuvre. Mais c'est
en toute conscience que nous la lui proposons.
Ce qui, pour les pouvoirs
publics, est désormais primordial, c'est leur efficacité et leur
continuité. Nous vivons en un temps où des forces gigantesques sont
en train de transformer le monde. Sous peine de devenir un peuple
périmé et dédaigné, il nous faut dans les domaines scientifique,
économique et social évoluer rapidement. D'ailleurs, à cet
impératif répondent le goût du progrès et la passion des
réussites techniques qui se font jour parmi les Français, et
d'abord dans notre jeunesse. Il y a là des faits qui dominent notre
existence nationale et doivent par conséquent commander nos
institutions.
La nécessité de rénover
l'agriculture et l'industrie, de procurer les moyens de vivre, de
travailler, de s'instruire de se loger, à notre population rajeunie,
d'associer les travailleurs à la marche des entreprises, nous pousse
à être, dans les affaires publiques, dynamiques et expéditifs. Le
devoir de ramener la paix en Algérie, ensuite celui de la mettre en
valeur, enfin celui de régler la question de son statut et de sa
place dans notre ensemble, nous imposent des efforts difficiles et
prolongés. Les perspectives que nous ouvrent les ressources du
Sahara sont magnifiques certes, mais complexes. Les rapports entre la
métropole et les territoires d'outre-mer exigent une profonde
adaptation. L'univers est traversé de courants qui mettent en cause
l'avenir de l'espèce humaine et portent la France à se garder, tout
en jouant le rôle de mesure, de paix, de fraternité, que lui dicte
sa vocation. Bref, la nation française refleurira ou périra suivant
que l'État aura ou n'aura pas assez de force, de constance, de
prestige, pour la conduire là où elle doit aller.
C'est donc pour le peuple que
nous sommes, au siècle et dans le monde où nous sommes, qu'a été
établi le projet de Constitution. Que le pays puisse être
effectivement dirigé par ceux qu'il mandate et leur accorde la
confiance qui anime la légitimité. Qu'il existe, au-dessus des
luttes politiques, un arbitre national, élu par les citoyens qui
détiennent un mandat public, chargé d'assurer le fonctionnement
régulier des institutions, ayant le droit de recourir au jugement du
peuple souverain, répondant, en cas d'extrême péril, de
l'indépendance, de l'honneur, de l'intégrité de la France et du
salut de la République. Qu'il existe un Gouvernement qui soit fait
pour gouverner, à qui on en laisse le temps et la possibilité, qui
ne se détourne pas vers autre chose que sa tâche, et qui, par là,
mérite l'adhésion du pays. Qu'il existe un Parlement destiné à
représenter la volonté politique de la nation, à voter les lois, à
contrôler l'exécutif, sans prétendre sortir de son rôle. Que
Gouvernement et Parlement collaborent mais demeurent séparés quant
à leurs responsabilités et qu'aucun membre de l'un ne puisse, en
même temps, être membre de l'autre. Telle est la structure
équilibrée que doit revêtir le pouvoir. Le reste dépendra des
hommes.
Qu'un Conseil économique et
social, désigné en dehors de la politique par les organisations
professionnelles et syndicales du pays et de l'outre-mer, fournisse
ses avis au Parlement et au Gouvernement. Qu'un Comité
constitutionnel, dégagé de toute attache, ait qualité pour
apprécier si les lois votées sont conformes à la Constitution et
si les élections diverses ont eu lieu régulièrement. Que
l'autorité judiciaire soit assurée de son indépendance et demeure
la gardienne de la liberté de chacun. La compétence, la dignité,
l'impartialité de l'État en seront mieux garanties.
Qu'entre la nation française
et ceux des territoires d'outre-mer qui le veulent, soit formée une
Communauté, au sein de laquelle chaque territoire va devenir un État
qui se gouvernera lui-même, tandis que la politique étrangère, la
défense, la monnaie, la politique économique et financière, celle
des matières premières, le contrôle de la justice, l'enseignement
supérieur, les communications lointaines, constitueront un domaine
commun dont auront à connaître les organes de la Communauté :
président, Conseil exécutif, Sénat, Cour d'arbitrage. Ainsi, cette
vaste organisation rénovera-t-elle l'ensemble humain groupé autour
de la France. Ce sera fait en vertu de la libre détermination de
tous. En effet, chaque territoire aura la faculté, soit d'accepter,
par son vote au référendum, la proposition de la France, soit de la
refuser et, par là même, de rompre avec elle tout lien. Devenu
membre de la Communauté, il pourra dans l'avenir, après s'être mis
d'accord avec les organes communs, assumer son propre destin
indépendamment des autres
Qu'enfin, pendant les quatre
mois qui suivront le référendum, Ie Gouvernement ait la charge des
affaires du pays et fixe, en particulier, le régime électoral. De
cette façon pourront être prises, sur mandat donné par le peuple,
les dispositions nécessaires à la mise en place des nouvelles
institutions.
Voilà, Françaises,
Français, de quoi s'inspire et en quoi consiste la Constitution qui
sera le 28 septembre soumise à vos suffrages. De tout mon coeur, au
nom de la France, je vous demande de répondre : « Oui ».
Si vous ne le faites pas,
nous en reviendrons le jour même aux errements que vous savez. Si
vous le faites, le résultat sera de rendre la République forte et
efficace, pourvu que les responsables sachent désormais le vouloir !
Mais il y a aussi, dans cette
manifestation positive de la volonté nationale, la preuve que notre
pays retrouve son unité et, du coup, les chances de sa grandeur. Le
monde, qui discerne fort bien quelle importance notre décision va
revêtir pour lui-même, en tirera la conclusion. Peut-être
l'a-t-il, dès à présent, tirée ! Un grand espoir se lèvera sur
la France. Je crois qu'il s'est déjà levé !
ENTRETIENS DE S. VINCENT DE PAUL
AVEC LES FILLES DE LA CHARITÉ
Nous ne devons pas considérer un pauvre paysan ou une
pauvre femme selon leur extérieur, ni selon ce qui paraît de la
portée de leur esprit ; d’autant que bien souvent ils n’ont
presque pas la figure ni l’esprit de personnes raisonnables. ~ Mais
tournez la médaille, et vous verrez par les lumières de la foi que
le Fils de Dieu, qui a voulu être pauvre, nous est représenté par
ces pauvres ; qu’il n’avait presque pas la figure d’un homme en
sa Passion, et qu’il passait pour fou dans l’esprit des Gentils,
et pour pierre de scandale dans celui des Juifs ; et avec tout cela,
il se qualifie l’évangéliste des pauvres : Il m’a envoyé
porter la Bonne Nouvelle aux pauvres.
Ô Dieu ! qu’il fait beau voir les pauvres, si nous les
considérons en Dieu et dans l’estime que Jésus Christ en a faite
! Mais, si nous les regardons selon les sentiments de la chair et de
l’esprit mondain, ils paraîtront méprisables. ~
Dieu aime les pauvres, et par conséquent il aime ceux
qui aiment les pauvres ; car, lorsqu’on aime bien quelqu’un, on a
de l’affection pour ses amis et pour ses serviteurs. Or la petite
Compagnie de la Mission tâche de s’appliquer avec affection à
servir les pauvres, qui sont les bien-aimés de Dieu ; et aussi nous
avons sujet d’espérer que, pour l’amour d’eux, Dieu nous
aimera. ~
Il ne faut pas de retardement en ce qui est du service
des pauvres. Si, à l’heure de votre oraison, le matin, vous devez
allez porter une médecine, oh ! allez-y en repos ; offrez à Dieu
votre action, unissez votre intention à l’oraison qui se fait à
la maison, ou ailleurs, et allez-vous-en sans inquiétude.
Si, quand vous serez de retour, votre commodité vous
permet de faire quelque peu d’oraison ou de lecture spirituelle, à
la bonne heure ! Mais il ne vous faut point inquiéter, ni croire
avoir manqué, quand vous la perdrez ; car on ne la perd pas quand on
la quitte pour un sujet légitime. Et s’il y a sujet légitime, mes
chères filles, c’est le service du prochain.
Ce n’est point quitter Dieu que quitter Dieu pour Dieu,
c’est-à-dire une œuvre de Dieu pour en faire une autre, ou de
plus grande obligation, ou de plus grand mérite. Vous quittez
l’oraison ou la lecture, ou vous perdez le silence pour assister un
pauvre, oh ! sachez, mes filles, que faire tout cela, c’est le
servir. ~
Car, voyez-vous, la charité est par-dessus toutes les
règles, et il faut que toutes se rapportent à celle-là. C’est
une grande dame. Il faut faire ce qu’elle commande. ~
Allons donc, et nous employons avec un nouvel amour à
servir les pauvres, et même cherchons les plus pauvres et les plus
abandonnés ; reconnaissons devant Dieu que ce sont nos seigneurs et
nos maîtres, et que nous sommes indignes de leur rendre nos petits
services.
Si je vous écris sur la justice, mes frères, ce n'est pas spontanément,
mais parce que vous m'y avez invité les premiers. En effet, ni moi ni un
autre tel que moi ne peut rivaliser avec la sagesse du bienheureux et
glorieux Paul. Quand il était parmi vous, et parlait face à face aux
hommes d'alors, il enseigna la parole de vérité avec exactitude et
vigueur. Après vous avoir quittés, il vous écrivit une lettre. Si vous
étudiez celle-ci, vous pourrez vous perfectionner dans la foi qui vous a
été donnée. Cette foi est notre mère à tous, elle est suivie par
l'espérance et précédée par l'amour envers Dieu et le Christ et envers
le prochain. Celui qui vit dans ces vertus accomplit le commandement qui
rend juste ; car celui qui possède la charité est éloigné de tout
péché.
Le principe de tous les maux, c'est l'amour de l'argent. Sachant donc que nous n'avons rien apporté dans le monde et que nous n'en pourrons rien emporter, armons-nous des armes de la justice
et apprenons d'abord à suivre le commandement du Seigneur. Ensuite,
apprenez à vos femmes à vivre dans la foi qui leur a été enseignée, dans
la charité, dans la pureté ; à chérir leur mari en toute fidélité, à
aimer tout le monde de façon égale avec une parfaite chasteté, et élever
leurs enfants dans la crainte de Dieu. Apprenons aux veuves à vivre
avec sagesse dans leur foi envers le Seigneur; qu'elles intercèdent sans
cesse pour tous ; qu'elles se tiennent éloignées de toute calomnie,
médisance, faux témoignage, amour de l'argent, et de tout mal ; elles
doivent savoir qu'elles sont l'autel de Dieu (puisqu'elles vivent de vos
offrandes), et que Dieu examine tout attentivement ; rien ne lui
échappe de nos pensées, de nos sentiments, ni des secrets de notre cœur.
Sachant donc que l'on ne se moque pas de Dieu, nous devons nous conduire d'une façon digne de ses commandements et de sa gloire.
De même, que les diacres soient irréprochables devant sa justice, car
ils sont les serviteurs de Dieu et du Christ, non des hommes ; qu'ils ne
soient ni calomniateurs, ni dissimulés, ni attachés à l'argent ; qu'ils
soient continents en toute chose, compatissants, actifs, se conduisant
véritablement selon le Seigneur qui s'est fait le diacre, c'est-à-dire
le serviteur de tous. Si nous savons lui plaire dans le monde présent,
nous recevrons en échange le monde futur. En effet, il nous a promis de
nous ressusciter d'entre les morts et, si notre conduite est digne de
lui, de nous faire régner avec lui, pourvu que nous soyons croyants.
Polycarpe et les presbytres qui sont avec lui, à l'Église de Dieu qui
séjourne comme une étrangère à Philippes : Que la miséricorde et la paix
vous soient données en abondance par le Dieu tout-puissant et Jésus
Christ notre Sauveur.
J'ai pris grande part à votre joie, en notre Seigneur Jésus Christ,
quand vous avez reçu les martyrs, images de la véritable charité ; quand
vous avez escorté, comme vous deviez le faire, ces hommes qui étaient
captifs de chaînes dignes des saints, chaînes qui sont des diadèmes pour
ceux qui ont été vraiment choisis par Dieu et notre Seigneur. Et je me
suis réjoui de ce que la racine vigoureuse de votre foi, réputée depuis
les temps anciens, persiste jusqu'à maintenant et porte des fruits en
notre Seigneur Jésus Christ ; lui qui a enduré pour nos péchés d'aller
au-devant de la mort ; lui que Dieu a ressuscité en mettant fin aux douleurs de la mort ; lui en qui vous croyez, sans le voir encore, avec une joie inexprimable qui vous transfigure, cette joie à laquelle beaucoup désirent parvenir car vous savez que c'est par grâce que vous êtes sauvés, non pas par vos œuvres, mais en vertu du bon vouloir de Dieu, par Jésus Christ. Aussi préparez-vous à l'action et servez Dieu avec crainte et en vérité ; laissez de côté le vain bavardage et l'erreur de la foule ; croyez en celui qui a ressuscité d'entre les morts notre Seigneur Jésus Christ et lui a donné la gloire et un trône à sa droite. À lui tout est soumis, au ciel et sur la terre ; tout ce qui respire lui rend un culte, il viendra juger les vivants et les morts, et Dieu demandera compte de son sang à ceux qui refusent de croire en lui.
Celui qui l'a ressuscité d'entre les morts nous ressuscitera aussi,
si nous faisons sa volonté. Si nous suivons ses commandements et si
nous aimons ce qu'il a aimé — en nous abstenant de toute injustice,
cupidité, amour de l'argent, médisance et faux témoignage — en ne rendant pas le mal pour le mal, l'insulte pour l'insulte, coup pour coup, ni malédiction pour malédiction ; en nous souvenant de l'enseignement du Seigneur qui a dit : Ne
jugez pas, pour ne pas être jugés ; pardonnez, et vous serez pardonnés ;
faites miséricorde pour recevoir miséricorde ; la mesure dont vous
mesurerez servira aussi pour vous ; et encore : Bienheureux les pauvres et ceux qui sont persécutés pour la justice, car le royaume de Dieu est à eux.
Nous entendons les interrogations de
notre société. Nous sommes sensibles aux souffrances de personnes
malades en fin de vie ou très sévèrement atteintes de pathologies
graves. Nous percevons les détresses de leur entourage, bouleversé par
leurs souffrances, voire désespéré par un sentiment d’impuissance. Nous
savons bien que les questions de la fin de vie et de l’approche de la
mort ne peuvent pas être abordées de manière simpliste.
A l’écoute de malades, de soignants, de
familles, d’acteurs des soins palliatifs, nous percevons que le besoin
essentiel du plus grand nombre est d’être considérés, respectés, aidés,
accompagnés, non abandonnés. Leur souffrance doit être soulagée, mais
leurs appels expriment aussi leur besoin de relation et de proximité.
L’attente la plus profonde de tous n’est-elle pas l’aide active à vivre,
plutôt que l’aide active à mourir ?
Depuis plusieurs décennies, un équilibre
s’est progressivement trouvé dans notre pays pour éviter l’acharnement
thérapeutique et promouvoir les soins palliatifs. Cette « voie
française » a pu faire école et dit quelque chose du patrimoine éthique
de notre pays. Nos soignants, qui ont à faire face à tant de difficultés
concrètes pour faire vivre notre système de santé, expriment souvent
combien ils sont attachés à cet équilibre qui constitue l’honneur de
leur profession et correspond au sens de leur engagement.
Une authentique fraternité
Depuis plusieurs décennies, les soins
palliatifs, qui prennent en compte aussi bien le corps que la vie
relationnelle et l’entourage des malades, ont fait progresser la
solidarité et la fraternité dans notre pays. Mais ils sont encore
absents d’un quart des départements français ! La priorité, selon le
CCNE lui-même, est de faire disparaître ces « déserts palliatifs ».
Durant la crise liée au Covid-19, notre
société a fait de lourds sacrifices pour « sauver la vie », en
particulier des personnes les plus fragiles, au point même parfois de
surisoler les personnes malades ou âgées afin de préserver la santé de
leur corps. Comment comprendre que, quelques mois seulement après cette
grande mobilisation nationale, soit donnée l’impression que la société
ne verrait pas d’autre issue à l’épreuve de la fragilité ou de la fin de
vie que l’aide active à mourir, qu’un suicide assisté ?
La question de la fin de vie est si
sensible et si délicate qu’elle ne peut pas se traiter sous la pression.
Comme a commencé de le faire le CCNE, et comme l’a fait en d’autres
temps la commission dont Jean Léonetti était le rapporteur, il est
nécessaire d’écouter sérieusement et sereinement les soignants, les
associations de malades, les accompagnants, les philosophes, les
différentes traditions religieuses pour garantir les conditions d’un
authentique discernement démocratique.
Les questions posées par la fin de vie
et par la mort sont cruciales pour notre société si fracturée et pour
son avenir. Les réponses que nous saurons collectivement y apporter
conditionnent notre capacité à promouvoir une authentique fraternité.
Celle-ci ne peut se construire que dans une exigence d’humanité où
chaque vie humaine est respectée, accompagnée, honorée.
Mgr Eric de Moulins-Beaufort, Président de la Conférence des évêques de France
Mgr Dominique Blanchet, évêque de Créteil, vice-président de la Conférence des évêques de France
Mgr Vincent Jordy, archevêque de Tours, vice-président de la Conférence des évêques de France
Mgr Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges
Mgr Sylvain Bataille, évêque de Saint-Etienne
Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre
Mgr Alexandre Joly, évêque de Troyes
Mgr Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille
Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen
Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris
COMMENTAIRE DE SAINT HILAIRE DE POITIERS SUR LE PSAUME 64
Le fleuve d’eau vive
Le fleuve de Dieu regorge d’eau, c’est ainsi que tu apprêtes leur nourriture. Il n’y a pas de doute à avoir sur ce fleuve, car le Prophète dit aussi : L’élan du fleuve réjouit la cité de Dieu. Et le Seigneur lui-même dit, dans les évangiles : Celui qui boit de l’eau que je lui donnerai, des fleuves d’eau vive couleront de son cœur, jaillissant en vie éternelle. Et encore : Celui
qui croit en moi, comme dit l’Écriture, des fleuves d’eau vive
jailliront de son cœur. Jésus disait cela de l’Esprit Saint que devaient
recevoir ceux qui croiraient en lui. Donc, ce fleuve de Dieu
regorge d’eau. Car nous sommes inondés par les dons de l’Esprit Saint,
et le fleuve de Dieu, regorgeant d’eau, se déverse en nous à partir de
cette source de vie.
Et nous avons aussi une nourriture apprêtée. Quelle est cette nourriture
? Celle qui nous prépare à la participation de la vie divine, au moyen
de la communion au Corps sacré afin de nous établir ensuite dans la
communion de ce Corps. C’est ce que signifie le psaume que nous
commentons, lorsqu’il dit : Tu apprêtes leur nourriture ; car c’est toi-même qui la prépares : car cette nourriture nous sauve présentement, mais elle nous prépare pour l’avenir.
Nous qui avons reçu par le sacrement de baptême la nouvelle naissance,
nous éprouvons une grande joie lorsque nous ressentons en nous les
premières avances de l’Esprit Saint, lorsque j’éveille en nous
l’intelligence des mystères, la connaissance des prophéties, la parole
de sagesse, les charismes de guérison et la domination sur les démons.
Tout cela nous pénètre comme des ondées, et peu à peu ce que nous avons semé se développe en une moisson abondante.
C’est par les coups répétés d’un burin salutaire et un nettoyage
soigneux que l’Artiste divin veut préparer les pierres avec lesquelles
se construit l’édifice éternel. Ainsi chante notre tendre mère, la
sainte Église catholique, dans l’hymne de l’office de la dédicace d’une
église. Et il en va vraiment ainsi.
On peut affirmer, à juste titre, que chaque âme destinée à la gloire
éternelle est faite pour élever l’édifice éternel. Un maçon qui veut
bâtir une maison doit, avant tout, bien nettoyer les pierres qu’il veut
utiliser pour la construction. Ce qu’il obtient à coups de marteau et de
burin. Le Père céleste se comporte de la même manière avec les âmes
choisies, que sa haute sagesse et providence a destinées à élever
l’édifice éternel.
L’âme destinée à régner avec Jésus Christ dans la gloire éternelle
doit donc être nettoyée à coups de marteau et de burin, dont se sert
l’Artiste divin pour préparer les pierres, c’est-à-dire les âmes
choisies. Mais que sont ces coups de marteau et de burin ? Ma sœur, ce
sont les ombres, les craintes, les tentations, les afflictions de
l’esprit et les troubles spirituels, avec un parfum de désolation, et
aussi le malaise physique.
Dès lors, remerciez l’infinie bonté du Père éternel qui traite votre
âme de cette façon, parce qu’elle est destinée au salut. Pourquoi ne pas
se glorifier de ce traitement plein d’amour que vous applique le
meilleur de tous les pères ? Ouvrez votre cœur à ce médecin céleste des
âmes et abandonnez-vous en toute confiance entre ses bras très saints.
Il vous traite comme les élus, afin que vous suiviez Jésus de près par
la montée du Calvaire. Je constate avec joie et une très vive émotion de
l’âme combien la grâce a opéré en vous.
Ayez la certitude que tout ce que votre âme a éprouvé a été disposé
par le Seigneur. Alors, n’ayez pas peur de tomber dans le mal et
l’offense de Dieu. Qu’il vous suffise de savoir qu’en tout cela vous
n’avez jamais offensé le Seigneur, mais qu’au contraire il en a été
davantage encore glorifié.
Si cet Époux très tendre se cache à votre âme, ce n’est pas, comme
vous le pensez, qu’il veuille vous punir de votre infidélité, mais parce
qu’il met toujours à l’épreuve votre fidélité et votre constance, et
qu’en outre il vous purifie de certains défauts, qui n’apparaissent pas
tels aux yeux de chair, c’est-à-dire ces défauts et ces fautes dont le
juste lui-même n’est pas exempt. Dans la sainte Écriture, il est dit en
effet : Le juste tombe sept fois.
Et, croyez-moi, si je ne nous savais pas dans une telle affliction,
je serais moins content, parce que je verrais que le Seigneur vous donne
moins de pierres précieuses… Chassez comme des tentations les doutes
contraires… Chassez aussi les doutes qui concernent votre façon de
vivre, c’est-à-dire que vous n’écoutez pas les inspirations divines et
que vous résistez aux douces invitations de l’Époux. Tout cela ne
provient pas de l’esprit du bien mais de l’esprit du mal. Il s’agit
d’artifices du diable, qui cherchent à vous éloigner de la perfection
ou, du moins, à retarder votre marche vers elle. Ne perdez pas courage !
Si Jésus se manifeste, remerciez-le ; s’il se cache, remerciez-le
encore : ce sont comme des jeux amoureux. Je souhaite que vous arriviez à
rendre votre souffle avec Jésus sur la croix et à crier avec Jésus :
Tout est consommé
Je ferai sortir
mes brebis des pays étrangers, je les rassemblerai et je les ramènerai
chez elles, je les mènerai paître sur les montagnes d'Israël. Il
appelle « montagnes d'Israël » les auteurs des saintes Écritures. C'est
là qu'il faut paître, si vous voulez le faire en sécurité. Tout ce que
vous apprenez là, savourez-le ; tout ce qui est en dehors, rejetez-le.
Ne vous égarez pas dans le brouillard, écoutez la voix du berger.
Rassemblez-vous sur les montagnes de la sainte Écriture. Vous trouverez
là les délices de votre cœur ; là il n'y a rien de vénéneux, rien de
dangereux ; ce sont de riches pâturages. Venez, mais vous seulement qui
êtes des brebis bien portantes, pour aller paître sur les montagnes
d'Israël.
Dans les rivières, dans les endroits les meilleurs. De ces montagnes que nous venons de montrer, ont découlé les rivières de la prédication évangélique, puisque sa parole a retenti jusqu'au bout du monde et que tous les endroits de la terre offrent aux brebis des pâturages agréables et abondants.
Je les ferai paître dans un bon pâturage, et sur les hauteurs d'Israël. Et leurs étables seront là,
c'est-à-dire là où elles vont se reposer, où elles pourront dire : «
C'est vrai, c'est évident, nous ne sommes pas dans l'erreur. » Elles se
reposent dans la gloire de Dieu, comme dans ces étables. Là elles dormiront, c'est-à-dire : elles se reposeront, elles se reposeront dans les délices.
Elles brouteront dans de gras pâturages, sur les monts d'Israël. J'ai déjà parlé de ces montagnes d'Israël, ces bonnes montagnes, vers lesquelles nous levons les yeux, pour que le secours nous vienne de là. Mais notre secours vient du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre. Aussi, pour que notre espérance ne s'attache pas à ces bonnes montagnes, après avoir dit : Je ferai paître mes brebis sur les monts d'Israël, pour que tu ne demeures pas sur les montagnes, il ajoute aussitôt : C'est moi qui ferai paître mes brebis. Lève les yeux vers les montagnes, d'où te viendra le secours, mais écoute celui qui dit : Moi, je ferai paître. Car ton secours vient du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre. ~
Il conclut ainsi : Je les ferai paître avec justice. Tu vois
qu'il est le seul à faire paître ainsi, le seul qui fasse paître avec
justice. Quel est l'homme qui peut juger l'homme ? On fait partout des
jugements téméraires. Celui dont nous désespérions se convertit tout à
coup, et devient excellent. Celui dont nous attendions beaucoup tombe
brusquement et devient très mauvais. Ni notre crainte n'est assurée, ni
notre amour n'est assuré.
Ce qu'est aujourd'hui n'importe quel homme, cet homme-là lui-même ne le
sait guère. Cependant il le sait un peu aujourd'hui. Ce qu'il sera
demain, lui-même ne le sait pas. Donc, le bon pasteur fait paître avec
justice, il distribue à chacun ce qui lui revient : ceci aux uns, cela
aux autres, à chacun ce qui lui est dû, que ce soit ceci ou cela. Car il
sait ce qu'il fait. Il fait paître avec justice, lui qui a racheté ceux
qu'il a jugés. C'est donc bien lui qui fait paître avec justice
Jésus vit un homme assis au bureau de la douane ; son nom était Matthieu. « Suis-moi », lui dit-il.
Il le vit non pas tant avec les yeux du corps qu’avec le regard
intérieur de sa miséricorde. ~ Il vit le publicain, et parce qu’il le
vit d’un regard qui prend pitié et qui choisit, il lui dit : « Suis-moi », c’est-à-dire imite-moi. En lui demandant de le suivre, il l’invitait moins à marcher derrière lui qu’à vivre comme lui ; car celui qui déclare demeurer dans le Christ doit marcher dans la voie où lui, Jésus, a marché. ~ Matthieu se leva et le suivit.
Rien d’étonnant que le publicain, au premier appel impérieux du
Seigneur, ait abandonné sa recherche de profits terrestres et que,
négligeant les biens temporels, il ait adhéré à celui qu’il voyait
dépourvu de toute richesse. C’est que le Seigneur qui l’appelait de
l’extérieur par sa parole le touchait au plus intime de son âme en y
répandant la lumière de la grâce spirituelle. Cette lumière devait faire
comprendre à Matthieu que celui qui l’appelait à quitter les biens
temporels sur la terre était en mesure de lui donner dans le ciel un
trésor incorruptible. ~
Comme Jésus était à table à la
maison, voilà que beaucoup de publicains et de pécheurs vinrent
s’attabler avec lui et ses disciples. La conversion d’un seul
publicain ouvrit la voie de la pénitence et du pardon à beaucoup de
publicains et de pécheurs. ~ Beau présage en vérité : celui qui devait
être plus tard Apôtre et docteur parmi les païens entraîne à sa suite,
lors de sa conversion, tout un groupe de pécheurs sur le chemin du
salut ; et ce ministère de l’Évangile qu’il allait accomplir après avoir
progressé dans la vertu, il l’entreprend dès les premiers débuts de sa
foi. ~
Essayons de comprendre plus profondément l’événement relaté ici.
Matthieu n’a pas seulement offert au Seigneur un repas corporel dans sa
demeure terrestre, mais il lui a bien davantage préparé un festin dans
la maison de son cœur par sa foi et son amour ; comme en témoigne celui
qui a dit : Voici que je me tiens à la porte, et je frappe : si
quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui et je
prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi. ~ Nous ouvrons notre
porte pour le recevoir à l’appel de sa voix lorsque nous donnons notre
libre assentiment à ses avertissements intérieurs ou extérieurs et quand
nous mettons à exécution ce que nous avons compris que nous devions
faire. Et il entre pour manger, lui avec nous et nous avec lui, parce
qu’il habite dans le cœur de ses élus, par la grâce de son amour ; ainsi
il les nourrit sans cesse par la lumière de sa présence afin qu’ils
élèvent progressivement leurs désirs, et lui-même se nourrit de leur
zèle pour le ciel comme de la plus délicieuse nourriture.
Frères et amis très chers, pensez et repensez à ceci : depuis le
commencement des temps, Dieu a disposé le ciel, la terre et toute chose ;
réfléchissez pourquoi et dans quelle intention il a créé l'homme,
chaque homme, à son image et à sa ressemblance.
Si donc en ce monde rempli de dangers et de misère nous ne
connaissons pas le Seigneur notre créateur, à quoi bon être nés ! Notre
vie est inutile. Grâce à Dieu, nous sommes venus au monde. Grâce à Dieu
également, nous avons reçu le baptême, nous sommes entrés dans l'Église,
et, devenus disciples du Seigneur, nous portons un nom glorieux. Mais à
quoi enfin servirait ce nom s'il ne recouvre pas la réalité ? Sinon,
c'est en vain que nous serions venus au monde, que nous serions entrés
dans l'Église. Bien plus, cela ne servirait pas le Seigneur et sa grâce.
Il serait mieux pour nous de n'être pas nés que de recevoir la grâce du
Seigneur et de pécher contre lui.
Voyez le paysan qui fait les semailles dans son champ : au temps
convenable, il laboure la terre, puis il y met de l'engrais, et sans
regarder à sa peine sous le soleil il cultive avec soin la semence.
Quand le temps de la moisson est arrivé, si les épis sont gonflés, il
oublie sa peine et sa sueur, son cœur est dans la joie et il se félicite
de la récolte. Mais si le grain est maigre, s'il n'y a rien d'autre que
paille et épis vides, le paysan se souvient de son dur travail et de sa
sueur et plus il avait travaillé ce champ, plus il le délaisse.
Il en va ainsi du Seigneur : la terre, c'est son champ ; nous les
hommes, la semence ; la grâce, l'engrais. Par l'incarnation et la
rédemption, il nous arrose de son sang pour que nous grandissions et que
nous parvenions à maturité. Quand viendra le temps de la moisson au
jour du jugement, si, par grâce, nous sommes trouvés mûrs, nous
connaîtrons la joie du royaume des cieux comme des fils adoptifs de Dieu
; mais si nous ne sommes pas trouvés mûrs, nous serons devenus ennemis
de Dieu, de fils adoptifs que nous étions, et nous recevrons la punition
éternelle que nous aurons méritée.
Frères très chers, sachez-le : notre Seigneur Jésus, en venant
ici-bas, a supporté lui-même des douleurs sans nombre, par sa passion il
a fondé l'Église et par la passion de ses fidèles il la fait grandir.
Les puissances de ce monde peuvent bien l'opprimer et l'attaquer, jamais
elles ne pourront l'emporter sur elle. Après l'Ascension de Jésus,
depuis le temps des Apôtres jusqu'à maintenant, la sainte Église a
grandi partout au milieu des persécutions.
Voici maintenant cinquante ou soixante ans que la sainte Église est
entrée dans notre Corée ; les fidèles ont supporté à plusieurs reprises
la persécution. Aujourd'hui encore celle-ci recommence : de nombreux
amis dans la foi et moi-même sommes en prison, et vous aussi vous êtes
menacés. Puisque nous formons un seul corps, comment ne pas avoir le
cœur en peine ? Comment ne pas ressentir humainement la douleur de la
séparation ?
Cependant, l'Écriture nous le dit, Dieu prend soin du moindre cheveu
de notre tête, rien n'échappe à sa science infinie. Comment donc
regarder cette persécution autrement que comme une permission du
Seigneur, soit pour nous récompenser, soit pour nous punir ? Suivez donc
la volonté de Dieu, combattez de tout cœur pour notre chef divin,
Jésus, et vous vaincrez le démon de ce monde, déjà vaincu par le Christ.
Je vous en conjure : n'oubliez pas l'amour fraternel, mais
secourez-vous mutuellement et persévérez jusqu'à ce que le Seigneur ait
pitié de nous et écarte la persécution.
Nous sommes vingt ici et, grâce à Dieu, nous allons tous bien jusqu'à
présent. Si quelqu'un est mis à mort, je vous conjure de ne pas oublier
sa famille.
J'aurais encore bien des choses à vous dire, mais comment m'exprimer
par lettre ? Je termine donc. Pour nous d'ici peu nous irons au combat ;
je vous supplie de vous garder dans la fidélité de manière à nous
retrouver ensemble dans la joie du ciel. Je vous embrasse de tout cœur
Vous n'avez pas ramené la brebis égarée, ~ cherché celle qui était perdue.
C'est ainsi que nous pouvons nous trouver exposés à la violence des
bandits et aux dents des loups furieux, et nous vous demandons de prier
pour nous quand nous sommes exposés à ces dangers. Et les brebis sont
rétives. Car lorsqu'on cherche celles qui sont égarées, elles disent
qu'elles sont devenues étrangères en s'égarant et en se perdant : «
Pourquoi nous appelez-vous ? Pourquoi nous cherchez-vous ? » Comme si la
raison pour laquelle nous les appelons et les cherchons n'était pas
justement qu'elles sont égarées et qu'elles se perdent ! « Si je suis
égarée, dit-elle, si je suis près de mourir, pourquoi m'appelles-tu ?
Pourquoi me cherches-tu ? » C'est parce que tu es égarée que je veux te
rappeler ; parce que tu vas à ta perte, que je veux te trouver. « C'est
ainsi que je veux m'égarer, c'est ainsi que je veux périr. »
C'est ainsi que tu veux t'égarer, c'est ainsi que tu veux périr ? Raison
de plus pour que je ne le veuille pas. Oui, j'ose le dire : je suis
importun. J'entends l'Apôtre me dire : Annonce la parole, insiste à temps et à contre-temps. À
temps envers qui ? À contre-temps envers qui ? À temps envers ceux qui
veulent, à contre-temps envers ceux qui ne veulent pas. Oui, je suis
importun, j'ose dire : « Tu veux t'égarer, tu veux périr ; moi, je ne
veux pas ». Et finalement, celui qui ne veut pas, c'est celui qui me
fait peur. Si je voulais, voici ce qu'il me dirait, voici ce qu'il me
reprocherait : Vous n'avez pas ramené la brebis égarée et vous n'avez pas cherché celle qui était perdue. Est-ce que je te craindrai davantage que lui ? Nous aurons tous à comparaître devant le tribunal du Christ. ~
Je rappellerai la brebis égarée, je chercherai la brebis perdue. Que tu
le veuilles ou non, je le ferai. Et si, dans ma recherche, les buissons
des forêts me déchirent, je me ferai tout petit ; je secouerai toutes
les haies ; autant que le Seigneur redoutable me donnera de forces, je
parcourrai toute la campagne. Je rappellerai la brebis égarée, je
chercherai la brebis perdue. Si tu ne veux pas que je souffre, ne
t'égare pas, ne te perds pas. Peu importe que je m'attriste de ton
égarement et de ta perte. Je crains, si je ne m'occupe pas de toi, de te
tuer, même toi qui es fort. Regarde en effet la suite du texte : Et celle qui était forte, vous l'avez accablée.
Si je ne m'occupe pas de celui qui est égaré et qui se perd, c'est que
je me réjouirai de voir celui qui est fort s'égarer et périr.
La brebis chétive, vous ne lui avez pas rendu des forces, dit le Seigneur. Il s'adresse aux mauvais pasteurs, aux faux pasteurs, aux pasteurs qui cherchent leurs propres intérêts, non ceux de Jésus Christ. Ils profitent du lait et de la laine, ils ne s'occupent absolument pas des brebis et ne fortifient pas celle qui va mal.
Entre le chétif, c'est-à-dire celui qui n'est pas solide (car on dit
aussi que les malades sont chétifs), donc plutôt entre le faible et le
malade, c'est-à-dire celui qui va mal, voici, me semble-t-il, quelle est
la différence.
Cette distinction, mes frères, que nous essayons de faire vaille que
vaille, peut-être, avec plus de précision, pouvons-nous mieux la faire,
ou un autre plus habile ou au cœur plus lumineux. Pour l'instant, ne
vous y trompez pas, j'explique les mots de l'Écriture comme je les
comprends. Pour ce qui est du faible, il ne faut pas que la tentation
lui arrive, car on doit craindre qu'elle ne le brise. Tandis que l'homme
languissant est déjà malade, par une certaine convoitise qui l'empêche
d'entrer dans le chemin de Dieu, de se soumettre au joug du Christ.
Considérez ces hommes qui veulent vivre bien, qui ont déjà décidé de
vivre bien, et qui sont moins capables de souffrir le mal qu'ils ne sont
prêts à faire le bien. La fermeté chrétienne ne consiste pas seulement à
faire ce qui est bon, mais aussi à supporter ce qui est mauvais. Ceux
qui paraissent fervents pour de bonnes actions, mais ne peuvent ni ne
veulent tolérer des souffrances imminentes, sont des faibles. Ceux qui,
aimant le monde, sont détournés des bonnes actions par une convoitise
mauvaise, sont immobilisés par la langueur et la maladie, et du fait de
cette langueur, qui semble leur enlever toutes leurs forces, ils ne
peuvent rien accomplir de bon.
Tel fut, dans son âme, le paralytique que ses porteurs, ne pouvant
amener jusqu'au Seigneur, firent descendre par le toit qu'ils venaient
d'ouvrir. C'est comme si, dans ton âme, tu voulais réussir à ouvrir le
toit et à déposer devant le Seigneur ton âme paralysée, dont tous les
membres seraient inertes, qui serait incapable d'aucune œuvre bonne,
accablée par ses péchés, et languissant par la maladie de sa convoitise.
Si tous ses membres sont inertes et si la paralysie est intérieure,
pour parvenir jusqu'au médecin, — peut-être en effet le médecin est-il
caché, est-il intérieur : ce vrai sens est caché dans les Écritures — en
manifestant ce qui était caché, ouvre le toit et dépose le paralytique.
Ceux qui ne s'occupent pas de la brebis malade, vous avez entendu ce qu'on leur dit : Vous n'avez pas rendu des forces à celle qui allait mal, vous n'avez pas bandé celle qui était brisée.
Nous vous avons déjà dit cela. Cet homme était brisé par la terreur des
tentations. Mais voici quelque chose qui bandera la fracture, voici une
consolation : Dieu est fidèle ; il ne permettra pas que vous soyez
tentés au dessus de vos forces. Avec la tentation, il vous donnera le
moyen d'en sortir, et la force de la supporter.
L'Écriture dit : Dieu châtie par le fouet tout homme qu'il reçoit pour son fils.
Et tu dis : « Peut-être ferai-je exception ? » Si tu es excepté de la
souffrance du fouet, tu es excepté du nombre des fils. « Ainsi donc,
dis-tu, il flagelle tous ses fils ? » Parfaitement, il flagelle tous ses
fils, comme il a flagellé son Fils unique. Le Fils unique, né de la
substance du Père, égal au Père dans la condition de Dieu, le Verbe par qui tout s'est fait,
n'avait pas en lui de quoi être flagellé. Il s'est revêtu de chair pour
ne pas se soustraire à la flagellation. Celui qui châtie son Fils
unique, alors qu'il est sans péché, épargnerait le fils adoptif qui a
péché ? Car l'Apôtre dit que nous avons été appelés à l'adoption. Nous
sommes devenus fils par adoption pour être les cohéritiers du Fils
unique, et même pour être son héritage : Demande, et je te donnerai les nations en héritage. Dieu nous l'a proposé en exemple avec ses souffrances.
Mais certes, pour que le faible ne défaille pas devant les tentations à
venir, il ne faut ni le tromper par un faux espoir, ni le briser par la
terreur. Dis-lui : Prépare ton âme à la tentation. Et peut-être qu'il se met à défaillir, à trembler, à refuser d'avancer. Tu as une autre parole à lui dire : Dieu est fidèle, il ne permettra pas que vous soyez tentés au-dessus de vos forces.
Annoncer et prédire les souffrances à venir, cela fortifie le faible.
Lorsqu'il en est trop effrayé et terrifié, lorsque tu promets la
miséricorde de Dieu, non en ce que les tentations manqueront, mais en ce
que Dieu ne permet pas que l'on soit tenté au-dessus de ses forces,
c'est là bander le membre brisé.
Car il y a des gens qui, lorsqu'on leur annonce des épreuves à venir,
renforcent leur armement et ont soif de ses épreuves comme de leur
boisson favorite. Ils font peu de cas pour eux-mêmes du remède proposé
aux fidèles, mais ils ambitionnent la gloire des martyrs. Il y en a
d'autres qui, en apprenant que des tentations vont nécessairement leur
advenir — ces tentations qui adviennent précisément au chrétien, et que
l'on n'éprouve que si l'on veut être vraiment chrétien — ceux-là, quand
approchent de telles tentations, sont brisés et trébuchent.
Offre alors le bandage de la consolation, bande le membre brisé. Dis :
N'aie pas peur, celui en qui tu as cru ne t'abandonne pas dans les
tentations. Dieu est fidèle, il ne permettra pas que tu sois tenté au-dessus de tes forces. Ce n'est pas moi qui te le dis, mais l'Apôtre qui dit encore : Voulez-vous avoir la preuve que c'est le Christ qui parle en moi ? Quand tu entends ces paroles, c'est donc le Christ que tu entends, tu entends le berger qui conduit Israël. C'est à lui qu'on a dit : Tu nous donnes le pain des anges avec mesure. Ce que l'Apôtre a dit : Il ne permet pas que tu sois tenté au-dessus de tes forces, le Prophète l'exprime en disant : Avec mesure. Alors toi, ne repousse pas celui qui réprimande et exhorte, qui effraie et qui console, qui meurtrit et qui soigne
Il devient prêtre puis, en 249, évêque de Carthage1,4. Pendant la persécution de Dèce, il reste loin de Carthage5 ;
cette « fuite », qu'on lui reproche, aggrave les difficultés qu'il a à
résoudre : révolte des confesseurs, problème de la réconciliation des lapsi, éclatement de schismes à ce sujet en Afrique et à Rome, où Novatien choisit la sévérité et fonde une Église dissidente promise à un long avenir. La mort de Dèce en 251 lui apporte quelques années de répit, malgré les menaces de persécution et la survenue d'une épidémie.
En 255, commencent les démêlés avec Étienne, évêque de Rome : affaire de deux évêques espagnols apostats, imprudemment, à ses yeux, réhabilités par le pape ; affaire de Marcianus d'Arles, novatianiste, qu'il demande à Étienne d'écarter de la communion ; dispute relative à la validité (que refuse Cyprien) du baptême donné par les hérétiques6.
Quand paraît le premier édit persécuteur de Valérien, Cyprien est exilé en août 2577 ; un an après, revenu dans sa ville épiscopale, il y est, en vertu du second édit, décapité le avec plusieurs de ses compagnons ecclésiastiques, dont Flavien de Carthage.
Sa vie est connue par une biographie, la Vita Cypriani, écrite par le diacrePontius de Carthage(en). On a aussi conservé les Actes proconsulaires de sa passion avec les comptes rendus authentiques des interrogatoires.
Œuvres
Saint Cyprien a écrit en latin de nombreux traités ainsi que des lettres. Leur objet et leur but est de défendre le christianisme et de soutenir la foi des chrétiens.
Les lettres de saint Cyprien sont des documents historiques précieux8, notamment pour comprendre l'évolution du droit ecclésiastique.
Saint Cyprien, évêque de Carthage.
Il a laissé de très nombreux écrits parmi lesquels :
Ad Donatum / A Donat9 : sur la décadence morale de son époque ;
Ad Quirinum / A Quirinus10 : sur les rapports et les oppositions entre judaïsme et christianisme ;
De habitu virginum / Les habits des vierges : sur la façon de se vêtir des vierges, laquelle doit être simple et modeste ;
De Catholicae Ecclesiae unitate / De l'unité de l'Église catholique11 : contre ceux qui cherchent à créer la division dans l'Église ;
De dominica oratione / La prière du Seigneur12 : commentaire du Notre Père ;
De mortalitate / La condition mortelle de l'homme : sur la maladie et la mort ;
De opere et eleemosynis / L'activité pratique et les aumônes : sur les bonnes œuvres, la perfection et le martyre ;
Ad Demetrianum / À Démétrien : réponse contre les attaques païennes ;
De lapsis / Des tombés : on nommait ainsi ceux qui avaient fléchi pendant la persécution de Dèce ;
De bono patientiae / La bonté de la patience : sur la vertu de patience ;
Contre les spectacles : contre les excès immoraux de certains spectacles ;
Les avantages de la pudeur : sur la pudeur et la morale ;
La jalousie et l'envie : contre la jalousie et l'envie ;
Le traité De Catholicae Ecclesiae unitate (De l'unité de l'Église catholique publié en 251) est l'une de ses œuvres clé, considérée comme le premier traité d'ecclésiologie de la littérature chrétienne14, saint Cyprien n'ayant de cesse de rappeler l'unité de l'Église14.
Il met en garde ses contemporains chrétiens contre l'orgueilleuse
tentation de créer une église parallèle à la « grande Église ». Cela
n'aboutirait à rien car « hors de l'Église, il n'y a pas de salut » (personne ne peut se sauver en dehors de l'Église). Cette expression (en latinExtra Ecclesiam nulla salus) a souvent été mal comprise.
Écrits
Converti du paganisme, évêque de Carthage,
Cyprien fut un homme de prière au service de l'unité de l'Église et un
éminent pasteur auprès de nombreuses Églises d'Afrique. Saint Cyprien
est l'auteur présumé de ce texte15.
Toi, suis-moi !
« Ce qu'est l'homme, le Christ a voulu l'être, pour que l'homme à son tour puisse être ce qu'est le Christ.
Il apparut à ses disciples tel qu'il avait été, s'offrit à leurs regards
pour qu'ils le reconnaissent, avec la trace de ses liens et la solidité
de sa substance corporelle, et demeura quarante jours, pour qu'ils
puissent être instruits par lui des préceptes de la vie et apprendre ce
qu'ils allaient enseigner. Alors, entouré d'une nuée, il fut emporté au
ciel, pour rapporter victorieusement au Père l'homme qu'il avait aimé,
dont il s'était revêtu et qu'il avait pris sous sa protection contre la
mort.
Et pour que leur foi au Christ soit solide, les disciples ont été mis à
l'épreuve à travers des souffrances, des croix, des tourments de toutes
sortes. À travers la souffrance, ils ont témoigné de la Vérité.
Nous croyons que le Christ, le Fils de Dieu, a été donné aux hommes pour
qu'ils vivent. Or, il doit être proclamé non seulement par l'annonce de
la Parole, mais aussi par le témoignage de la Passion.
Voilà celui avec qui nous marchons, voilà celui que nous suivons, voilà
celui que nous avons comme guide sur la route, comme source de lumière,
comme auteur du salut.
Chrétiens, ce qu'est le Christ, nous le serons, si nous marchons à la suite du Christ. »
— Cyprien de Carthage. Les idoles ne sont pas des Dieux, 11.14-15, trad. M. Dujarier et G. Bady16.
Cyprien, évêque de Carthage, fut décapité le .
Ses lettres et ses autres écrits, ainsi que sa passion, révèlent en lui
l'âme d'un véritable pasteur, toujours sur la brèche pour soutenir ses
frères dans la persécution et sauvegarder l'unité de l'Église17.
Un martyre multiforme
« Au chrétien n'est pas réservée uniquement la couronne qu'on reçoit
en temps de persécution. La paix aussi a des couronnes qui lui sont
propres, qui viennent couronner notre victoire dans un combat multiforme
et répété, où nous avons terrassé et soumis l'Adversaire.
Avoir dompté ses désirs déréglés confère la palme de la tempérance.
Avoir résisté à la colère et à la violence donne la couronne de la
patience. On célèbre un triomphe sur l'avarice quand on méprise
l'argent. On a le mérite de la foi quand on supporte les revers de ce
monde grâce à la confiance dans les biens futurs. Qui s'abstient de
l'orgueil dans la prospérité acquiert la gloire que procure l'humilité.
Qui se dévoue à la miséricorde dans le réconfort des pauvres se procure
en retour un trésor au ciel. Et celui qui ne sait pas ce que c'est que
jalouser, qui aime ses frères dans la concorde et la douceur, est honoré
du prix de l'amour et de la paix.
Va chercher la guérison là où tu as été blessé. Chéris ceux
qu'auparavant tu haïssais, aime ceux que ta jalousie dénigrait
injustement. Imite les gens vertueux, si tu peux te mettre à leur
suite ; si tu ne peux pas les suivre, réjouis-toi du moins avec eux, et
félicite ceux qui valent mieux que toi. Fais de toi leur associé par
l'union de l'amour ; fais-toi leur cohéritier par la communauté de la
charité et le lien de la fraternité. »
— Cyprien de Carthage, Homélies sur Luc, 42, trad. inédite de G. Bady, Magnificat18.
Illustration biblique du livre selon Jean chapitre 1, Jim Padgett (illustrateur).
Demander en son nom
« En nous adressant au Père avec les demandes et la prière que le
Fils nous a apprises, nous serons plus facilement écoutés. Quelle prière
selon l'Esprit
peut-il exister sinon celle qui nous a été donnée par le Christ, lui
par qui l'Esprit aussi nous a été envoyé ? Quelles vraies demandes
présenter au Père, sinon celles qui ont été énoncées par le Fils, la Vérité en personne (Jn 14, 6),
de sa propre bouche ? Dès lors, prier autrement qu'il nous l'a appris
n'est pas seulement faire preuve d'ignorance, c'est une faute, puisque
lui-même a dit explicitement : « Vous rejetez le commandement de Dieu pour établir votre tradition » (Mc 7, 9).
Conformons donc notre prière, frères bien-aimés, à ce que Dieu
notre maître nous a appris. C'est lui adresser une prière bienvenue et
familière que de supplier Dieu avec ce qui vient de lui, et faire monter
à ses oreilles la prière du Christ. Puisse le Père reconnaître les mots
de son Fils quand nous lui présentons notre demande : que celui qui
habite à l'intérieur de notre cœur soit présent en personne dans nos
paroles ! Et puisque nous avons en lui un défenseur pour nos péchés,
lorsque, pécheurs que nous sommes, nous le supplions pour nos fautes,
mettons en avant les mots de notre défenseur. Car, puisqu'il dit : « Ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donnera », combien il est plus efficace pour obtenir ce que nous sollicitons au nom du Christ de le demander avec sa propre prière ! »
— Cyprien de Carthage. La prière du Seigneur, 2-3, in Prier en Afrique chrétienne, trad. M. Poirier, Paris, Migne, coll. « Les Pères dans la foi » 104, 2016, p. 54-55.
Style
Le style de saint Cyprien est célébré notamment par le poètePrudence. Jusqu'à saint Augustin, il est le modèle incontesté des écrivains ecclésiastiques latins et d'auteurs de la Renaissance comme Érasme.
Prudence consacre à saint Cyprien le poèmePeristephanon 13 où il évoque sa conversion, son éloquence et son martyre. Ennode de Pavie fait de même (Hymne, 1, 12).
Cena Cypriani (Cène de Cyprien) : banquet réunissant les grands personnages de la Bible ;
De laude martyrii (Louange du martyre) : attribué à Donatien par Harnack, daté du milieu du IIIe siècle ;
De duodecim abusivis Saeculi (Des douze abus du siècle) : livre du VIIe siècle d'origine irlandaise ;
Quod idola di non sint (Les idoles ne sont pas des dieux)19 : ouvrage sur le paganisme, qui n'est probablement pas de Cyprien mais lui est souvent attribué, daté vers 230 ;
Sermo de voluntate Dei (Sermon sur la volonté de Dieu) ;
De singularitate clericorum (De la singularité des clercs) : interdiction faite aux clercs de vivre avec des femmes.
Confessio Cypriani (La Confession de Cyprien) : La légende de Cyprien le Mage a eu un grand succès, jusque dans le Faust de Goethe. Enfant, il est voué à Apollon, puis « initié à la dramaturgie du serpent », initié aux Mystères de Mithra à sept ans, initié aux Mystères de Déméter à dix ans, initié au serpent de Pallas sur l'Acropole, instruit par sept hiérophantes sur l'Olympe, etc. Finalement il se convertit au christianisme à Antioche. La Confession de Cyprien, en grec, figure dans les Cypriani Opera de l'édition de Baluze (Venise, 1758, col. 1106 ss.). Le roman, écrit vers 440, a été traduit en français20.
De duplici martyrio (Des deux formes de martyre) : En 1530, Érasme, dans sa quatrième édition des œuvres de saint Cyprien, introduit un traité De duplici martyrio ad Fortunatum
qu'il présente comme un texte de Cyprien retrouvé par hasard dans une
ancienne bibliothèque. Ce texte, proche des ouvrages d'Érasme, aussi
bien pour le fond (hostilité à la confusion entre vertu et souffrance)
que pour la forme, et dont on ne connaît aucun manuscrit, contient des
anachronismes flagrants, comme une allusion à la persécution de Dioclétien, persécution bien postérieure à la mort de saint Cyprien. En 1544, le dominicain Henricus Gravius dénonce l'ouvrage comme inauthentique et en attribue la paternité à Érasme ou à un imitateur d'Érasme. Au XXe siècle, l'hypothèse d'une fraude d'Érasme était rejetée a priori par la plupart des grands érasmiens, comme Percy Stafford Allen, mais elle est adoptée par des universitaires comme Anthony Grafton21,22,23,24.
Culte
Saint
Cyprien est enterré à Carthage, dans le cimetière de Macrobius
Candidianus, à la rue des Mappales. C'est là que commence son culte,
immédiatement après son martyre, le . Lors de la Paix de l'Église, on y construit une basilique et on établit une mensa Cypriani (mémorial) sur le lieu de son supplice (in agro Sexti)25.
Cyprien est nommé au canon romain de la messe de rite latin (prière eucharistique no 1).
Notes et références
Enzo Lodi, Les
saints du calendrier romain avec les propres nationaux d'Afrique du
Nord, de Belgique, Canada, France, Luxembourg, Suisse : prier avec les
saints dans la liturgie, Montréal, Médiaspaul, , 447 p. (ISBN978-2-7122-0537-9, lire en ligne [archive]), p. 287.
Charles Saumagne, « Saint
Cyprien, évêque de Carthage, « Pape » d'Afrique (248-258). Contribution
à l'étude des « persécutions » de Dèce et de Valérien », Études d'Antiquités africaines, no 2, (ISSN0768-2352, lire en ligne [archive], consulté le ).
Saint
Cyprien est considéré comme Berbère par de nombreux auteurs français et
anglo-saxons dont Gabriel Camps et Eugène Guernier.
Enzo Lodi, Les
saints du calendrier romain avec les propres nationaux d'Afrique du
Nord, de Belgique, Canada, France, Luxembourg, Suisse : prier avec les
saints dans la liturgie, Montréal, Médiaspaul, , 447 p. (ISBN978-2-7122-0537-9, lire en ligne [archive]), p. 288.
Paul Mattei, Le christianisme antique (Ier – Ve siècle) : l'Antiquité, une histoire, Paris, Ellipses, , 176 p. (ISBN2-7298-1269-5).
Enzo Lodi, Les
saints du calendrier romain avec les propres nationaux d'Afrique du
Nord, de Belgique, Canada, France, Luxembourg, Suisse : prier avec les
saints dans la liturgie, Montréal, Médiaspaul, , 447 p. (ISBN978-2-7122-0537-9, lire en ligne [archive]), p. 289.
La Lettre de Saint Cyprien (Epistula LXVIII) adressée au pape Étienne Ier nous indique par exemple le premier évêque d'Arles historiquement connu : l'évêque Marcianus :
« Frère Cyprien à Étienne, Notre collègue Faustinus,
de Lyon, un frère qui nous est très cher, m'a écrit à deux reprises en
me disant que Marcianus qui est à Arles, porte contre les chrétiens
repentants la très grave accusation d'hérésie, si bien que les
serviteurs de Dieu qui se repentent, souffrent et implorent l'église
dans les larmes, les gémissements et la douleur, se voient refusées la
consolation et l'aide de la piété divine et de la douceur du Père ;
alors qu'ils sont blessés, ils n'ont pas le droit de venir soulager
leurs blessures, mais sans espoir d'apaisement et de communion, ils sont
laissés en pâture aux loups et jetés en proie au diable. »
Jean Molager (trad. du latin), A Donat et La vertu de patience, Paris, Éditions du Cerf, , 264 p. (ISBN2-204-01885-6).
Pierre de Labriolle, De l'unité de l'Église catholique, Paris, Éditions du Cerf, , 54 p.
Michel Réveillaud, L'Oraison dominicale, Paris, Presses universitaires de France, , 216 p.
Louis Bayard, Saint Cyprien : lettres, Namur, Éditions du Soleil Levant, .
Jacques Fontaine et Charles Pietri (dir.), Le Monde latin antique et la Bible, Paris, Beauchesne, , 672 p. (ISBN978-2-7010-1089-2, lire en ligne [archive]), p. 357.
Correspondance, tome 1, lettres I-XXXIX, 2e édition, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France. Série latine : collection Budé », , 198 p. (ISBN978-2-251-01212-4).
Fernand Halleyn, « Le fictif, le vrai et le faux », dans Jan Herman, Fernand Hallyn et Kris Peeters, Le topos du manuscrit trouvé : actes du colloque international, Louvain-Gand, 22-23-24 mai 1997, Louvain, Peeters, (ISBN978-9-042-90720-1, lire en ligne [archive]), p. 503-506.
L'attribution à Érasme a été soutenue par Friedrich Lezius, « Der Verfasser des pseudocyprianischen Tractates De duplici martyrio : Ein Beitrag zur Charakteristik des Erasmus », Neue Jahrbücher für Deutsche Theologie, IV (1895), p. 95-100 ; par Silvana Seidel Menchi, « Un'opera misconosciuta di Erasmo ? », Rivista storica italiana, XC (1978), p. 709-743 ; et par Neil Adkin, « The Use of Scripture in the Pseudo-Cyprianic De duplici martyrio, Giornale italiano di filologia, no 47, 1995, p. 219-248.
Voir recension de l'article de Neil Adkin par François Dolbeau, « Chronica Tertullianea et Cyprianea », Revue des études augustiniennes, no 44, , p. 307-339
Maurice Jourjon, Cyprien de Carthage, Paris, Éditions ouvrières, .
Charles Saumagne, Saint Cyprien, évêque de Carthage, « pape » d'Afrique (248-258), Paris, CNRS, .
Adalbert-Gautier Hamman et Martin Steiner, La prière en Afrique chrétienne : Tertullien, Cyprien, Augustin, Paris, Desclée de Brouwer, coll. « Quand vous prierez », , 147 p. (ISBN978-2-220-02411-0).
Correspondance, tome 1, lettres I-XXXIX, 2e édition, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France. Série latine : collection Budé », , 198 p. (ISBN978-2-251-01212-4).
Correspondance, tome 2, lettres XL-LXXXXI, 2e édition, Les Belles Lettres, coll. « Collection des universités de France. Série latine : collection Budé », , 563 p. (ISBN978-2-251-01213-1).
Cyprien de carthage, SC 519 - La Jalousie et l'Envie, Paris, Éditions du Cerf, coll. « Sources chrétiennes », , 148 p. (ISBN978-2-204-08643-1).
Cyprien de Carthage, L'unité de l'Eglise, Le Coudray-Macouard, Saint-Léger éditions, coll. « La Manne des Pères », , 92 p. (ISBN978-2-364-52325-8).
pour correspondre : b.fdef@wanadoo.fr ---
né le 9 Avril 1943, marié, fille née le 22 Novembre 2004 --
carrière apparente . . .
premier ambassadeur de France au Kazakhstan --
conseiller économique et commercial près les ambassades françaises (Portugal, Bavière, Grèce, Brésil, Autriche)--
ancien élève à l'Ecole nationale d'administration - Institut d'Etudes politiques Paris - école Saint-Louis de Gonzague Paris --
universitaire, agrégatif science politique droit public --
-- projet de notes et entretiens politiques : de grandes fréquentations - 1964 à nos jours - ou la constellation de Gaulle
réalité . . .
bibliothèque brochée de ma mère (années 1930 à 1960), mes 20.000 livres : histoire, fiction -- journal manuscrit depuis l'été de 1964 jusqu'en 1976, carnets de terrain : plus de 420 de 1975 à 2015 journaux dactylographiés intimes & publics quotidiens : 1973 à 1992, informatisés depuis 1992 : 300ème fichier ouvert 20 Mars 2015 - inédits romanesques : 10 ; poésie : 3 ; essais philosophiques : 1
--- publié par Le Monde 1972 à 1982 & La Croix 1972 à 1997 - Le Calame depuis Mai 2007