lundi 13 août 2018

une rumeur comme celle d'une armée - textes du jour


lundi 13 Août 2018
 
06 heures 40 + Textes du jour, leur dominante, j’y reviendrai en rentrant de Vannes tout à l’heure : la forme de quatre vivants ; elle paraissait une forme humaine. Accepter le mystère, y entrer quoiqu’il soit inentamable par hypothèse et c’est bien. Que tout ne nous soit pas accessible, ni compréhensible, nous y conférerions notre précarité si contagieuse. Le dénouement – heureusement – ne nous appartient pas : comme l’arc apparaît dans la nuée un jour de pluie, ainsi cette clarté à l’entour : c’était l’aspect, la forme de la gloire du Seigneur. A cette vue, je tombai face contre terre 5. Routine, en regard de ce que nous savourons et nous répétons dans l’âme, les routines du début de … Kergonan, la leçon sans angélisme pour le fonctionnement d’une société dont le bien commun est clairement défini et approprié par chacun de ses composants. Le chef, la tête sont vitaux. Une société, un monastère, un pays comme le nôtre qui ne savent plus secréter leur entraîneur doivent se poser toutes les questions, à commencer celle de leur vocation.
 
10 heures 52 + Décidément… polémique Brigitte BARDOT-Nicolas HULOT traité notre étoile de « trouillard » : c’est le dossier chasse « confisqué » du coup par EM (que ne s’approprie-t-il pas?). Le président de la société de protection des oiseaux, dont le nom double m’échappe est invité à commenter l’échange, ce qu’il ne fait pas, indiquant au contraire que dans son domaine : les oiseaux, on abat 800.000 alouettes par an chez nous, qu’une variété de tourterelles est en voie d’extinction à 98 %, que nos héros du fusil tirent près de 60 espèces d’oiseaux alors que la moyenne européenne est de 14… Chez nous, la première subvention communale est allouée aux chasseurs : triple de celle accordée aux pompiers. Les voix… BB est contre la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées puisqu’ils vont se faire flinguer, dit-elle.
Grande politique… EM sachant qu’il a le Sénat résolument contre lui, en politicien inné, va s’en tenir à deux lois organiques : la réduction du nombre de députés et le mode d’élection, pour lesquelles l’Assemblée nationale pourra passer outre à la Haute assemblée. Je suis contre cette réduction, d’autant que pour bien des votes, cela se passe la nuit et avec pas 50 députés en séance. La réforme, c’est le quorum de participation. Le vote de conscience aussi. Il faut des députés nombreux peur leur capillarité avec leurs électeurs et pour leur accessibilité. Mode d’élection, surtout pas deux catégories. La proportionnelle peut être intégrale pour l’Assemblée nationale, l’exécutif, le président ont assez de prérogatives pour forcer une majorité au Parlement à exister et à suivre. Politicien encore : réduire l’hostilité du Sénat en le faisant se renouveler en une fois. - Les Etats-Unis… ou plutôt TRUMP, s’en prendraient à la Turquie et à ERDOGAN en attaquant la livre… pourquoi ? Echec de la manifestation à Washington pour l’anniversaire de Charlottesville.
 
21 heures 38 + Emotion et fatigue, davantage encore pour moi : sieste ensemble, que j’ai prolongée jusqu’à six heures. Puis… après que Bernard ait assuré le premier service de promenade canine (Fonzy s’abstenant et les « petits » ne suivant pas), nous partons Edith et moi : ne pas laisser seule ces vingt-quatre heures suivant l’intervention ma chère aimée. Et tout de suite, l’intense poésie. La trace et le chemin le long de notre premier pré, en partant par la droite de la terrasse, trois chiens : Lupa bondissante au moins autant que Sinus et Snoopy en leur temps, et Finette comme Sam. Ce dernier manifestement heureux, maître de ses propres itinéraires, les prés, le ciel, les ourlets et horizons d’arbres faisant haie de loin et même soubassement pour les reliefs de nuages. Et puis, Edith et ses cailloux, une aspérité, le dégagement, parfois une pierre, parfois beaucoup moins ou rien, et voici qu’elle a fait une façon de tumulus à la lisière de notre pinède. A notre retour, elle me montre le second,à la limite extérieure du chemin breton. Quantité de pousses de chênes, pouvoir en tirer quelques-uns et les re-planter entre le four à pain et le verger… Enfin, le Loch, à peine la poupe émergeant, vingt ans d’histoire et le procès dénoué. Retour dans la même ambiance, la beauté si pénétrante à chacun de mes bas selon les nuages et leur appui sur nos lointains d’arbres.
Prier… la vision d’Ezéchiel, le son aussi. Densité calme d’un fantastique aussi étonnant, dépaysant et pourtant très suggestif, très évocateur comparée aux tempêtes et drames de l’Apocalypse. J’entendis le bruit de leurs ailes, pareil, quand ils marchaient, au bruit des grandes eaux (je viens de vivre cela, l’apparition de la rumeur du vent et de l’océan, passées deux haies de nos arbres tout à l’heure), pareil à la voix du Puissant, une rumeur comme celle d’une armée. Lorsqu’ils s’arrêtaient, ils laissaient retomber leurs ailes. On entendit un bruit venant de plus haut que le firmament (le firmament, ce qu’a « effacé » l’exploration spatiale de ce demi-siècle) qui était au-dessus de leurs têtes. Aujourd’hui, l’infini, plus seulement par théorie et en philosophie comme depuis quelques siècles seulement, mais vraiment perçu jusqu’à ce que probablement, pas trop loin des images de PASCAL, nous comprenions et vivions que dès le monde actuel, l’infini est en nous, qu’il est appréhensible ou presque parce qu’il est spirituel. Et le spirituel a pris chair, Fils de l’homme selon Lui-même, Fils de Dieu selon le Père et notre foi. Révélation et ressassement, l’inadmissible, ponctuant le ministère public du Christ : le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, le troisième jour, il ressuscitera. Les disciples font le tri et ne comprennent qu’une chose, pourtant la moins importante, des trois données par le Christ : et ils furent profondément attristés. Jésus pourtant y ajoute une leçon, la souveraineté de ceux qui deviennent les Siens : les fils sont libres. Mais pour ne pas scandaliser les gens, va donc jusqu’à la mer… et Pierre pêche de quoi payer l’impôt, celui qu’il doit et celui que doit son Maître. Puissance et tranquillité des textes de notre journée. Beauté et vie des ciels, de nos arbres, poésie de cette promenade – à contracter en nouvelle habitude, peut-être aussi commencer, pour de futurs diaporama dont je n’ai pas encore la science, ces photos-poèmes en séquence : le coucher du soleil avec Marguerite et sa chère Fanny sur l’étier de Caden, et maintenant les arbres tués sur la route de Port-Groix, notre chemin aller-retour au bourg et chez nous, l’asphalte rapiéçant nos chaussées vicinale, ce soir enfin le Loch à travers prés, un rai de soleil jaunissant les prés déjà verts de la nuit future sous un ciel qui n’a pas encore changé. Louez le Seigneur du haut des cieux, louez-le dans les hauteurs, mais je voudrais aussi le chant des horizons les plus proches et intimes, et celui de la joie et du soulagement vêcus en début de cet après-midi. 
Et encore l’horreur à Noirmoutier, la dépêche de ce matin, il a vingt ans à peine, creuse un trou dans le sable et à marée montante, montant et venant si vite il ne s’en dégage pas, cinq pompiers n’y arrivent pas davantage, les vagues roulent et l’ensablent plus encore. Cette horreur il y a vingt ans ? en Colombie, un bloc de boue dont on ne put extraire une fillette filmée en gros plan pour le monde entier et mourant devant tous.

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