samedi 7 avril 2018

à toute la création - textes du jour



Samedi de Pâques . 7 Avril 2018


                                08 heures + Rentré épuisé, hier, de l’après-midi à Vannes, pourtant en tous points gratifiante. Eveillé autour de six heures, les « idées » les plus noires, mal au bras à ne pouvoir me rendormi, alors que « ma » nuit avait été d’une traite. Doute sur ma capacité à écrire ce que je veux écrire, et d’abord une auto-biographie-témoignage-réflexion, ni explication ni narcissisme. Et puis – paradoxe – je suis bien mieux debout, énergie et vue optimiste de l’avenir, confiance en ma capacité de mener à bien les projets, l’immédiat surtout. Ce journal – autant que je le  communique en partage – à mieux tenir, y compris ce qu’il serait pesant pour mes destinataires, de recevoir moi. Structures simples à retrouver, pratiques de dater livres, photos, de commencer « ma » journée parce que je fais maintenant : regarder, prier, dire paisiblement. Condition humaine que – seule – peuvent justifier la résurrection de la chair et la totale transcendance de notre suite. La foi, je ne l’ai pas, nous ne l’avons pas pour ceux qui disent ou admettent ou reconnaissent l’avoir : la foi, je la reçois, et si elle se maintient en moi de naissance, sans – sans doute – que j’y ai assez fait appel pour conduire la vie que j’ai reçue, foi et vie reçues, c’est qu’elle m’est constamment donnée, redonnée, renouvelée. L’expérience la plus quotidienne, la plus pratique, que je fais, que nous faisons des trois Personnes divines, est bien celle de l’Esprit Saint. Et pourtant, c’est la Personne la plus indicible, en tout cas inimaginable.

Prier… textes [1]que j’ai lus avant de m’endormir, hier soir. Précieuse conclusion de Marc (compagnon de Pierre) : l’incroyance ou au mieux (pour eux) l’incrédulité des Apôtres, l’envoi final en mission qui est pour toute la création, c’est-à-dire pas seulement le genre humain, mais tout l’animal, tout le végétal, tout l’inanimé, les animaux et les arbres que nous aimons tant, qui sont de la famille. Je te rends grâce car tu m’as exaucé : tu es pour moi le salut. Les disciples, Pierre et Jean, arrêtés en flagrant délit » de miracle et donc d’immense popularité, ont plus de « chance » que leur divin Maître : après de nouvelles menaces, ils les relâchèrent, faute d’avoir trouvé le moyen de les punir (on avait trouvé pour Jésus, puisqu’Il l’avait Lui-même, de longue date prophétisé : quand je serai élevé de terre…: c’était à cause du peuple, car tout le monde rendait gloire à Dieu pour ce qui était arrivé. Mais deux remarques nous disent ce qu’il nous faut retenir des origines de la propagation de notre foi, origines historiques et psychologiques : les chefs du peuple, les Anciens et les scribes constataient l’assurance de Pierre et de Jean et, se rendant compte que c’était des hommes sans culture et de simples particuliers, ils étaient surpris ; d’autre part, ils reconnaissaient en eux ceux qui étaient avec Jésus.  Et que soutenaient Pierre et Jean (à quand un pape qui choisira d’être appelé Pierre-Jean ?) : il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu. Leurs accusateurs les entendaient a minima et avaient devant eux un miraculé… et ceux qui comparaissaient étaient les mêmes des premières heures d’après la Résurrection : quand ils entendirent que Jésus était vivant et qu’elle (Marie-Madeleine, de laquelle il avait expulsé sept démons) l’avait vu, ils refusèrent de croire … deux d’entre eux qui étaient en chemin pour aller à la campagne… revinrent l’annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus. Jésus conclut et tout va commencer… il se manifesta aux Onze eux-mêmes pendant qu’ils étaient à table : il leur reprocha leur manque de foi et la dureté de leurs cœurs parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient contemplé ressuscité. Puis il leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Evangile à toute la création ».

 23 heures 10 + Je méditais cet après-midi, passée à la pointe du Bill, l’école de voile de notre fille, le temps gris, la franchise de ces jeunes, souvent même pas adolescents, deux marmousets, à la conversation et au raisonnement « adultes » : Jules longuement, sympathique, ouvert, les oreilles décollées, minuscule de taille, dans le même cours que Marguerite, voile 2,5… Tu te sens grand ou petit… cela dépend par rapport à qui. Bravo… Ils sont en CM2, lui et son camarade, Merlin… 

Je comptais reprendre et écrire mon attitude en politique, la genèse, non d’une passion, non d’une recherche de « place » ou d’un parcours, mais d’un vrai intérêt qui a fait l’ambiance de toute ma vie, qui est très vite (Mai 1968) un engagement, puis une militance, d’un ordre proche du spirituel : notre pays, nos chances, nos pertes de temps, de substance. Aujourd’hui, un angoisse et un scandale, ces «réformes » comme à la mitrailleuse, sans qu’aucune soit justifiée, débattue, et encore moins située dans un ensemble, mis en perspective d’un parcours national, celui de notre pays dans notre époque. Le débat constitutionnel ouvert alors que tant d’autres sont en cours et que commencent une série de vrais conflits où les intéressés font valoir les conditions, l’ambition et l’utilité vraie de leurs professions respectives… A mes trente ans et publié par Le Monde depuis un an juste, la proposition de GP d’abréger à cinq ans la durée du mandat présidentiel. Proposition dont implicitement il avait exposé le motif : sa propre incompréhension, dès 1969 et malgré six ans de travail et de combats au coude à coude avec DG… il avait, à peine arrivé à l’Elysée, déclaré que DG ayant perdu le referendum qui ouvrit par anticipation l’élection présidentielle, était parfaitement libre de ne pas partir, le non l’ayant emporté. Le cher et emblématique CAPITANT avait répliqué aussitôt : « une erreur monstrueuse ». Jusqu’à la reprise du projet de quinquennat, nos institutions furent comprises et respectées, et faisaient même l’unanimité puisque la gauche, portée au pouvoir et à l’expérience, par FM (en ce sens co-fondateur de notre République). Depuis, on a « bricolé » nos institutions, mais la pratique resta encore convenable jusqu’en 2005 : un referendum perdu et JC se maintint au pouvoir. Maintenant, nous sommes au comble de l’a-démocratie. Je n’ai qu’un seul moyen de lutte : des circulaires internet aux élus de la République en marche…

Je méditais aussi une lettre énième à EM : service national, Sahel, et désaccord de fond sur des institutions qu’il semble ne pas du tout comprendre. Mes quinze ans en 1958, donc une référence de vie pour ce qui est de la politique. Né en 1977, et en fin de 1977, EM a quinze ans, presque au referendum sur Maastricht, pas beaucoup plus quand meurt FM. Nous ne savons aucune de ses références, s’il en a de vraiment personnelles, et je veux provoquer les témoignages de Pierre-René LEMAS et de Jean-Pierre JOUYET (les secrétaires généraux de FH) et de Bernard CAZENEUVE sur le rôle et l’influence d’EM sous F H, car le « redécoupage » des régions et la loi Travail (dite EL KHOMRY) sont de même procédure expéditive et de même non-explication et « gratuité » que tout ce qui nous est administré depuis l’automne.

A égalité maintenant, ces fatras présidentiels sans ensemble ni justification de chacun des « coups » et les révoltes par pans entiers de la société, des états de vie, des professions…universités, hôpitaux, chemins de fer, justice, retraités… l’impôt à la source, donc sans débat ni explication entre le citoyen et le trésor public… plus le risque numérique, alors que Face Book montre la dérive et que la procédure d’établissement des cartes grises est un fiasco… voici l’annonce d’une « prise de parole » d’EM jusques là tirant toutes les ficelles (les ministres si falots : universités, justice (une agrégée de droit qui va défendre des juridictions criminelles sans jury et dont la compétence ne serait définie que selon la peine encourue, estimation au pif… ?), transports… Prise de parole jeudi prochain « sur » TF1 (le privé alors que la « réforme » de l’audiovisuel public est sur le métier, après vidage de son PDG). Erreur, à mon sens. L’intervention devrait être discours à la nation, global et monologué. Et sans annonce, créer l’événement, alors qu’en quatre jours, tout va se cristalliser sur une « attente » et que donc tout sera mesuré en terme d’impact ensuite dans l’opinion, etc… Ce ne peut être le 30 Mai, car il y a désordre et dispersion d’esprit, mais pas de troubles à l’ordre public, sauf ces interventions de l’extrême droite pour rétablir l’ordre dans les universités… à l’initiative de qui ? cf. Montpellier… Le 30 Mai supposait le blocage de la vie nationale, une vraie attente de l’opinion, et un jeu passé complètement du social au politiquement. Le gouvernement, accords de Grenelle, ne pouvait plus passer pour le fautif, et le générateur de troubles, l’empêcheur. DG en pleine apparence de débâcle, restait, selon les sondages de l’époque, majoritaire dans l’opinion publique. Il y avait une opposition politique mais qui commit l’erreur de croire la succession ouverte. La sortie de crise fut double : réaffirmation du « leadership » de DG et de sa référence à tous égards, une procédure de consultation populaire immédiate, générale et incontestable. Autour de 35% d’opinions favorables, étiage de ses deux prédécesseurs, EM ne se trouve pas du tout devant une partie de ce genre. Or, l’opinion – toujours selon les sondages, mais aussi selon les « fantasmes » ? des étudiants – souhaite un nouveau Mai 68, entré dans la mémoire général (me semble-t-il ? et à mon étonnement) comme une « remise à plat » générale. Et évidemment pas du tout celle qu’EM, sans en donner la synthèse, entrepris comme on passe un QCM ou comme s’établit, sans rien oublier, un rapport d’inspection… Il a sous-estimer un pays, un peuple qu’il ne connaît pas, et dont il ne parle pas la langue.

Le tout en absence totale d’Europe, absente aussi de la profession de foi circulée par les candidats de son mouvement, à la suite de l’élection présidentielle et pour le renouvellement de l’Assemblée nationale…et sur fond d’imprévisible : le terrorisme, les dérives « droitières » dans toute l’Union, cf. l’attentat de Munster, même si l’auteur n’a rien à voir avec Daech…

Diversion, parcours de Franck DUBOSC de Boule & Bill albums et écran, à la réalisation d’un film-manifeste : les handicapés… fraicheur du visage, quoique maintenant à poils blancs… et Yamar AHMED, le pianiste d’une autre Syrie, d’une démocratie autre que les férocités de Bachar et de Daech… (moments convenables de Quotidien)


[1] - Actes des Apôtres IV 13 à 21 ; psaume CXVIII ; évangile selon saint Marc XVI 9 à 15

    

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