dimanche 15
09 heures 45 +
Installation des tréteaux… au palais de Chaillot, une mise
en scène sans précédent, après tant d’autres depuis un an,
elles-mêmes si nouvelles. L’appétit des images, sinon du
grandiose. C’est présenté déjà comme u combat compte tenu
des deux interrogateurs, des gladiateurs ? L’issue est
certaine, EM s’en sortira lisse et sans que se froisse le
costume. – Syrie… enfin. Syrie sur place et au Conseil de
sécurité. Ce qui est également très favorable à EM. Une
première depuis le « contournement » du veto soviétique
(russe aujourd’hui) par la « résolution Acheson ».
18 heures 04 +
Messe dominicale en paroisse. Edith décidément… et moi très
douloureux. Sens de la souffrance morale, de ce que je vis
en conscience intense de ma finitude, de mes limites, en
besoin de partage mais qui serait un fardeau pour mes
aimées, et je n’ai pas le droit de le poser sur leurs
épaules et d’en faire habiter leur cœur. Notre fille, en
jolie servante d’assemblée, m’a paru souvent triste. Je sais
qu’en dynamique ou en inertie, je suis responsable de notre
ambiance familiale. Sourire en fin de messe : une fillette
vient à moi, accompagnée de sa mère. Chloé qui en salle de
réunion à l’U.C.K. côté arts martiaux, judo, etc… se change
et attend tandis que je suis à mon clavier et que Marguerite
est à son cours de danse.
Je reprends les textes de
la messe de ce matin : l’évangile déjà médité à quelques-uns
mercredi dernier [1].
Les évangiles d’après la Résurrection sont ceux du corps
glorieux, propre à l’éternité, sont l’anticipation de ce que
nous serons dans la vie éternelle, tout entiers dans notre
identité et dans la chair, originellement mortelle qui nous
fut donnée. Le corps du Christ, apparaissant à Ses
disciples, est très explicitement – c’est même le point
décisif du récit – celui d’un supplicié. Jésus ressuscité se
fait reconnaître par eux à la fraction du pain : ceux qu’Il rejoint sur
la route d’Emmaüs, et aux autres, il leur montra ses
mains et ses pieds. Mais
il n‘est désormais plus reconnaissable directement. Pas
parce qu’Il aurait changé, mais parce que nos esprits, celui
des Apôtres, le nôtre dans notre vie d’inconscience
partielle de la réalité et du surnaturel, nous n’avons que
des sens amoindris. Il a fallu l’Incarnation, une vie
humble, quotidienne, très fatigante pour qu’ils connaissent
Jésus, mais ils ne L’ont pas reconnu Fils de Dieu. C’est la
Résurrection qui va leur apprendre cette connaissance plus
complète de Jésus. Pourquoi êtes-vous bouleversés ? et
pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? Voyez
mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi,
regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os, comme vous
constatez que j’en ai. Jésus,
Son corps promis au supplice pendant tout Son ministère
public, une mort affreuse mais aussi la Résurrection : Il le
répète à tous propos, surtout dans les ambiances de
triomphe, d’enthousiasme, de Sa transfiguration. Un corps
promis à la Résurrection. Et le corps qui apparaît aux
disciples est bien celui du supplice et celui de la
Résurrection. Le « scenario » de la route d’Emmaüs est le
même. Jésus se reconnaît et se comprend, par nous, selon les
Ecritures. Alors, il ouvrit lur intelligence à la
compréhension des Ecritures. Un corps indépendant du
temps et de l’espace, mais riche de toute son affectivité. A
vous d’en être les témoins. Ce que font et vont vivre
à la lettre les Apôtres dès la Pentecôte… lui que Dieu
a ressuscité d’entre les morts, nous en sommes témoins. Mais la suite nous
concerne particulièrement. Faute d’être gratifiés des
apparitions physiques du Ressuscité, comme les disciples
jusqu’à cinq cent frères réunis ensemble, nous avons cependant le
moyen de Le connaître. Jean, l’intuitif, reconnaissant le
Seigneur à tous coups pendant ces magnifiques quarante jours
d’après la Résurrection et d’avant l’Ascension, nous le
dit : voici comment nous savons que nous le
connaissons : si nous gardons ses commandements. … Mais en
celui qui garde sa parole, l’amour de Dieu atteint vraiment la
perfection. Ainsi
soit-il ! Beaucoup demandent : « Qui nous fera voir le
bonheur ? ». Sur nous, Seigneur, que s’illumine ton visage !
20 heures +
J’ « expédie » lectio et politique pour vendredi et samedi,
juste à temps pour avoir pris date avant l’entretien de
maintenant. Grâce manifeste dont j’ai été comblé. J’ai été
exaucé.
20 heures 32 + … Pré-commentaire
et « remplissage » par divers journalistes au Palais de
Chaillot, en attendant l’entretien présidentiel. Leurs dires
et échanges… 67% des Français restent convaincus qu’EM
est le président des riches. En
voeux pour 2018, il annonçait un grand projet social Un air de campagne,
arrivée grandiose, costume supplémentaire : chef de guerre. Degré de concentration à
moins de trois minutes. Prévision de deux heures
d’entretien. Les pièges à éviter : « retrouver le sel »… Images d’EM avec
Brigitte, la main dans la main, les marches dont on ne voit
pas s’ils les montent ou les descendent. Fréquente photo.
Qualités et traits propres au président …. Volonté 35%
et détermination 32%... Nécessité qu’il soit précis. Peut-on
être majestueux et dans l’empathie. EM n’a pas l’habitude
qu’on lui porte la contradiction. Sorti des rails, il a des
propos… Un risque qu’il se montre susceptible. Quand on lui
pose une question désagréable,
ou une critique qu’il juge fondée, qu’il perde son sang-froid.
Ses proches savent que c’est le risque : condescendance,
arrogance… Contre Marine LP, il n’est jamais sorti de… Il
veut que cs deux journalistes le poussent dans ses
retranchements Il a été élu sur un projet transgressif.
J’attends le réformateur opiniâtre. Auprès de ceux qui étaient
enthousiastes et optimistes, rassurer ceux qui commencent à
s’interroger. Le second souffle, l’inventer, une nouvelle
marque de fabrique. Le « et en même temps » s’est essoufflé.
Dire qui il est et ce qu’il fait. Parler au mouvement social.-
41 personnes encore en garde à vue à Montpellier après les
troubles universitaires
20 heures 43, BFM/TV …
(avec RMC et Médiapart)
mise au net de mes
notes presque verbatim et de mes impressions à mesure,
par prochain courriel
23 heures 20 +
Excellent, c’est ce que je courielle à AK et à Phe [2].
L’attitude et parfois la prétention des interrogateurs si
prestigieux dans le métier soient-ils, mais seulement dans
un très petit milieu de presse et de média, a contribué –
contre leur attente sans doute – à faire évaluer très
positivement le PR.
J’ai apprécié le
commentaire de notre intervention en Syrie, clair au
possible en diplomatie et en exploit de technologie
militaire : pas un mort, une répartition à trois des cibles.
J’ai encore davantage apprécié l’observation que ne pas
faire, c’est reculer et encourager l’avance de l’autre. Les
qualifications d’Etats propagandistes, la plupart des
répliques sur le foulard, les radicalisés m’ont plu. La
présentation du « dossier » S.N.C.F., les engagements sur la
date de la Société nationale, sur l’incessibilité au privé
des actions constituant le capital de la future entité, sur
le maintien des cheminots dans leur statut selon qu’ils ont
été embauchés sous son empire me convainquent. Evidemment,
il manque à propos du ferroviaire et de l’hospitalier, une
vue dynamique, prioritaire des solidarités entre régions et
donc d’un ré-établissement de tout ce qui faisait nos
politiques d’aménagement du territoire.
Quant à la
maîtrise de lui-même, et à l’appel, sans abus, au respect de
sa fonction présidentielle, si ce n’est de sa personne, il a
été parfait, et il sait assez tous les sujets – ne pas
connaître à l’avance les questions ne l’a pas handicapé
puisque toutes venaient, sans imagination ni originalité des
deux journalistes, de la stricte actualité – pour avoir
réponse complète sur tous. Je crois à sa sincérité. Il a
donc esquivé les coups bas, et n’en a pas donné, sauf
entrainé par PLENEL, sur les contrôles fiscaux.
Avec constance,
précision et autorité, il a défendu un Etat de droit, en
fait l'Etat-même, c’est-à-dire l’obligation générale de
respecter les règles.
lundi
16
10 heures 57 + Ouvert ce nouveau
cahier : je l’intitule Genèse, car je crois à
un commencement. L’entretien au palais de Chaillot, hier,
m’a libéré. Libéré d’un combat politique au présent parce
que la « prestation » d’EM n’a reçu aucune réplique ni de la
part des journalistes, ni de la part des chefs politiques.
Prestation sans rivale ni comparaison, parce qu’elle est une
suite complète de tout ce qui figure à l’ordre du jour
national, et que chacune des démonstrations, sans annonce ni
effet, est satisfaisante. Ce qui manque est d’un autre
ordre : susciter l’élan d’un peuple, rendre contagieuse la
conviction que l’imagination n’est pas, au contraire même,
dans l’administration mais dans le vécu de notre floraison
d’entreprises, d’associations, tant dans d’échanges et de
parcours de toutes générations et en de multiples lieux
physiques et mentaux. Et évidemment, il manque la clé
remontant la « machine » européenne pour la rendre
« grosse » de sa novation. Mais j’ai expérimenté à satiété
mon impuissance à me faire entendre et recevoir par le
« pouvoir », et le danger que nous courons nationalement,
n’étant apparemment qu’à terme – et EM semblant en avoir
autant conscience que moi – je peux m’émanciper un peu du
jour le jour politique et dois me consacrer à un émergence
personnelle, ou au mieux à la disponibilité posthume de ce
que j’ai vécu en tous genres et compris, sinon appris. Défi
dépendant plus de moi, avec la grâce de Dieu et peut-être à
mesure le soutien de quelques âmes sœurs, qu’une entrée en
politique et au conseil du roi que, en cinquante ans, je
n’ai jamais réussie.
14 heures 06 +
Documenté, tout ce matin, l’entretien d’hier selon les
réactions, y compris des deux anti-héros. Je suis frappé de
la qualité des appréciations et même de la lucidité de
PLENEL et de BOURDIN sur eux-mêmes. Tout le monde est à la
hauteur, acteurs du moment et commentateurs après « coup »
La grandiloquence de leur dessein, tel qu’ils l’expriment,
se détruit d’elle-même : changer l’esprit d’un régime qu’ils
jugent une monarchie, rien qu’en interrogeant sans déférence
le « roi ». Ils oublient, au contraire de ce dernier, que la
personne du président de la République sa vision des choses,
de notre pays, de nous, sa propre place ne tient qu’à son
élection. Libre à lui d’en faire un referendum positif sur
une proposition de programme-mandat. C’est l’interprétation
que donnait Jean-Pierre JOUYET au mandat de NS, qund il en
était le ministre des Affaires européennes (avant de devenir
le secrétaire général de l’Elysée en seconde partie, la
malheureuse et dominée, du quinquennat de FH). C’est plus
explicitement que pour aucun autre des présidents de la Vème
République la conception d’EM. Ce qui lui donne l’aura
démocratique et pas du tout un sacre imprescriptible. Tout –
comme d’ailleurs avec FH et le critère de réussite à
soumettre au scrutin de sa réélection : l’inversion de la
courbe du chômage – s’inscrit entre deux dates et à
l’échelle de l’Histoire est éphémère. Cette conception du
mandat-loi est une force pour une légitimité que les
statistiques électorales n’assurent pas, mais elle peut être
vite une faiblesse : tout le programme et rien d‘autre, donc
ni imagination, ni conscience de limites, de lacunes, de
non-traité. Les sujets sont nombreux, mais l’ordre du jour
parlementaire et la manière de travailler, sinon de penser
(je ne connais ni l’une ni l’autre, et appelant des
témoignages directs, n’en reçoit aucun) empêchent d’en
chercher d’autres. Il est probable cependant que si les
mouvements notamment à la S.N.C.F. et dans les universités
perdurent, deux démonstrations commenceront de se faire dans
l’opinion générale. La raison affectée avec intelligence et
clarté sur une question, jusques là jamais traitée à fond,
ne suffit pas à convaincre ceux qui vivent humainement,
professionnellement. EM privilégie la logique par rapport à
la psychologie… Alors, les dossiers bouclés, ne le seront
plus qu’en théorie ou en légalité. L’entretien d’hier ne
présume ce que sera le Président régnant en cas de « coup
dur ». Son caractère cependant fait augurer, ainsi que
quelques événements depuis son élection, qu’il ne reculera
pas devant l’emploi de la force. Tel quel, l’entretien
d’hier est un tournant dans le quinquennat, pas parce qu’il
marquerait une meilleure ou une moins bonne emprise sur
l’opinion publique, sinon sur le peuple, mais parce qu’il
conclut sans doute une première époque où EM est seul sur la
scène et où c’est sa manière de présenter et de prendre les
décisions, qui le font évaluer. Il est mécaniquement
probable que d’autres acteurs, de vrais compétiteurs, pas
forcément dans le seul registre politique, vont surgir, et
il est certain que des sujets et des questions jusqu’à
présent non réfléchies, vont apparaître.
[1]
- Actes des Apôtres III 13 à 19 passim ;
psaume IV ; 1ère lettre de saint Jean II 1 à
5 ; évangile selon saint Luc XXIV 35 à 48
[2] - Le 16/04/2018 à 00:11,
Bertrand Fessard de Foucault a écrit au secrétaire général
de l’Elysée et au conseiller diplomatique du président de
la République : le débat au palais de Chaillot
Monsieur le
secrétaire général et vous, cher Philippe (la Syrie...),
De bout en bout,
l'entretien avec JJB et EP a été excellent de forme et
de fond de la part du Président, dont je ne suis
pourtant pas inconditionnel. Sans doute malgré leur
attente ? les deux journalistes, trop sûrs et avides de
prendre le Président en défaut - leur regard plus encore
que le simplisme de leurs questions - ont fait apprécier
le Président, par contraste, puis mener à une adhésion
coup par coup. Ne pas donner son titre au président de
la République quand on s'adresse à lui, n'est pas
pardonné par les tiers. Ainsi, le Président a-t-il pu
compléter avantageusement l'idée que nous pouvons nous
faire de sa manière de voir et de vouloir.
L'entrée en
matière donnait d'ailleurs le ton : accord complet avec
que nous faisons pour la Syrie.
Restent cependant
les outils sur lesquels je me permets depuis onze mois
d'insister auprès de lui, outils précisément pour la
cohérence et l'aboutissement de tout ce qui a été dit.
1° un service
national obligatoire universel, long, filles et garçons,
militaire puis coopération.
2° reprendre la
planification pluriannuelle, abandonnée en
1997 : mise en commun entre tous les
acteurs publics et privés des projets, perspectives,
évaluations autant qu'apparition d'espace et de
périodicité organisée par avance pour les grandes
négociations.
3° élection du
président de l'Union européenne au suffrage direct de
tous les citoyens européens. Vérifiez le tract commun à
tous les candidats de la République en
marche. Le mot Europe (six lettres) n'y figure pas.
Veuillez dire au
Président ma compréhension de sa manière et mon adhésion
à ses propos et raisonnements.
Chaleureusement à
vous.
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