Vendredi 6 Octobre 2017
10
heures 13 + Les paysages mentaux… leur origine ? mais leur
puissance en
nous ! humeur, déprime, énergie, optimisme dépendent de
cette sorte de
vision du monde intime, immatérielle, non imagée… ces
jours-ci, ils sont beaux.
Deo gratias. Lever du jour, comme si souvent ici : très
beau. Leur
variance : moins les couleurs que leur étendue, que leur
posé sur un fond
de ciel plus varié d’intensité, et le dessin des végétaux
et des silhouettes de
nos toits, des arbres, celui aussi des sillages d’avion.
Les plantes spontanées
à notre seuil. – Sans cesse, la communion avec ma chère
femme : une
réunion CGT à Auray des personnels enseignants. J’apprends
tant par elle et par
notre fille.
EM,
c’est « plié » comme « on » dit. Les mots et réactions,
ton
du peuple et volonté d’exprimer une sensation générale,
chez NS, choquaient
bien moins que ce que les interjections et apostrophes
d’EM révèlent d’une
âme : un mépris, un absence d’empathie. Résultat
probablement
irréversible : il ne peut provoquer ni sympathie ni
ferveur, et ses
initiatives quand elles dépendent du Parlement pour des
textes ou d’un certain
consensus qu’il saurait exprimer, au nom de la France,
mais sans vanité ni
égotisme, me semblent ne plus pouvoir s’adresser qu’à la
raison. Celle-ci n’est
pas réflexe. Le quinquennat va tourner mal.
Prix
Nobel de littérature. Kazuo ISHIGURO, roman, mémoire,
musique. Certainement
plus qu’intéressant et prenant, continuité du style et du
sous-jacent de toute
l’œuvre [1].
Question que
j’inverse : non pas la puissance et le danger de
réminiscence ou de retour
d’un passé d’horreur… mais comment pouvons-nous oublier et
pardonner… Cas de
l’Allemagne ? ou les personnes désormais chosifiées et de
plus en plus mal
vues… PETAIN, LAVAL… Je ne sais comment se vit la question
japonaise, mais
celle de la Corée du nord certainement en est fille, et
d’autre part l’actuel
Premier ministre nippon est fils de criminel de guerre,
tout juste épargné par
les Américains sinon le tribunal de Tokyo. Si… un jour…
j‘avais à définir la
mienne telle que je l’ai en puissance mais ne la
commettrai sans doute jamais,
ce serait une atrophie à mes 13-14 ans de toute
imagination alors qu’elle
suspendait mes camarades à l’improvisation totale de mes
lèvres en cour de récréation
en 6ème.5ème.4ème encore
(je pense à un
camarade que nous n’avons pas revu : est-il mort ? Eric
FABRI, et son
narro-tnarras-narravi pour l’aborder dès
notre arrivée dans la
cour) et aussi pendant les déjeuners au « camp » de
Compiègne.
Atrophie sans doute – comme mon don, me disait le cher Mr.
CLARKE, en dessin –
du fait d’un remplacement énorme et forcé : l’écriture en
expression, mes
interrogations, et impuissances : le spirituel,
l’attraction-choc du
féminin, au lieu de l’improvisation de toute suite.
L’imagination est bien plus
qu’une audace, elle est une disponibilité qui nous prend
entèrement. Toute ma
vie depuis aura été de copier et de tenter de comprendre
ce qui se prêtait à
mes sens et encadrait, forçait ma vie. Voulant un emploi,
puis une éédition, je
n’ai trouvé à formaliser, à dire, à communiquer, à écrire
que des idées
façonnées en quelques mois (le départ du général de
GAULLE, premier semestre de
1969) et jamais changées de source et de fond, depuis, et
que des aventures
vécues et ressenties dès le moment où s’en composait une :
rencontres…
d’une personne, d’une jeune fille, d’une femme… d’un pays,
comme déjà une
histoire à contempler et raconter, n’étant pas mienne et
dont j’aurai cependant
la vue, l’écoute, la réflexion complète. – N’ayant rien
d’autre à proposer, je
me donne en exploitation. – C’est peut-être cette posture
depuis des décennies
qui m’a paralysé et empêcher d’imaginer du tout autre, et
d’abord en suite de
vie voulue, agie, désirée. Providence : une épouse à bénir
et aimer, une
fille véritable trésor m’ont été données, sans que je les
ai demandées. Ces
grâces avaient disparu de ma prière depuis des décennies
sinon mon adolescence,
je vivais au hasard et m’accrochais sans suite à des
lambeaux de rencontres, en
tous domaines : personnes, livres, pays, rencontres,
tableaux, sculptures…
j’habitais des maisons et des pays, chaque fois savourés…
Et me voici ici et maintenant,
content d’y être et en ce temps-ci et dans cette
époque-ci.
Prier…
avant le travail que je me suis donné à avancer ce matin.
Mémoire d’un grand
fondateur : Bruno, et d’une très grande souveraine de
charité et de
disponibilité à des grâces et dons d’exception : cette
napolitaine ayant
choisi en religion, simple tertiaire, vivant avec une
autre femme, en
gouvernante d’un prêtre son directeur spirituel. Que de
leçons chez chacun,
l’histoire de l’Eglise et de ses saints, combien on a
raison d’y discerner
l’évangile de l’Esprit Saint. Pourquoi, à l’instar de ce
qui se fit pour nos
rois, n’est-il pas possible d’avoir une galerie
consensuellement peinte, écrite
et sculptée de nos présidents. Pourquoi depuis 1995, ne
sont-ils ni grands ni
attentifs à nous, au temps ? Chacun
de nous, selon la pensée de son cœur mauvais, est allé
servir d’autres dieux et
faire ce qui est mal aux yeux du Seigneur notre Dieu. [2] L’examen d’une
conscience, la nôtre, n’est
pas une contemplation ou un inventaire statique, mais
celui d’une dynamique de parcours :
nous n’avons pas cessé de désobéir au Seigneur notre
Dieu ; dans notre
légèreté, nous n’avons pas écouté sa voix. La
durée, la répétition, plus que l’habitude, un état de vie.
Pourtant, un
dialogue mais refusé : l voix de Dieu. Responsables de
nous-mêmes, chacun,
responsable de l’Eglise, de notre génération, de
l’évolution spirituelle de
l’humanité avec toute femme, tout homme, tout enfant, tout
vieillard,
cherchant, accueillant, sensible à la lumière (mettons-y
la majuscule). La
Lumière et le refus. La voix du Seigneur notre Dieu
qui nous disait de
suivre les préceptes que le Seigneur nous avait mis sous les
yeux. Sceau du
Christ : chacun porteur de Son
message, et chacun qui écoute ou qui refuse… Chacun donc
acteur et
représentant. Celui qui vous écoute m’écoute ; celui
qui vous rejette
me rejette, et celui qui me rejette, rejette Celui qui m’a
envoyé. Dieu.
Evangile d’hier, les 72 missionnaires
et précurseurs… le royaume des Cieux s’est approché
de vous…. Il est venu
chez Lui et les siens ne l’ont pas reçu… il a habité parmi
nous, mais à tous
ceux qui l’ont reçu, il a donné le pouvoir de devenir
enfants de Dieu.
Comment n’avons-nous pas maintenu cette
lecture, concluant chaque messe, du prologue de saint
Jean ? Lumière
ad revelationem gentium.
Très
envie de lire Kazuo IISHIGURO. – Ne plus pouvoi ou ne as
pouvoir écrire des
romans, un roman : signe de liberté perdue ou jamais
exercée. – Etats d’âme :leur
puissance en nous, leur incommunicabilité tels quels, leur
précarité éprouvée,
vérifiée toujours.
[1] - Le Monde.fr du 5
Octobre
cet espace paradoxal « où la mémoire collective et historique n’appartient à personne, mais où la mémoire intime appartient à tous par le biais de la fiction ». … « Je suis un drogué de la mémoire », confiait Ishiguro à propos du Géant enfoui. « Je cherche à comprendre comment les sociétés (et non plus les individus) décident d’oublier. Quand il est plus approprié pour une communauté de faire remonter les épisodes traumatiques de son histoire et quand il est préférable de les maintenir enterrés pour ne pas tomber dans la guerre civile ou la désintégration. » Cette question le hante depuis la dislocation de la Yougoslavie et le génocide rwandais. « Je me suis demandé comment le souvenir de haines passées pouvait être réactivé pour mobiliser de nouvelles vagues de violence. C’est la mémoire donc, mais aussi sa manipulation délibérée qui m’intéressent. »
[2]
- Baruc I 15 à 22 ; psaume
LXXIX ; évangile
selon saint Luc X 13 à 16
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