Mardi 10 Octobre 2017
Les nouvelles hier soir. Les
symptômes se multiplient et s’accentuent de ce que je ne
sais nommer. Présentation de la journée par BFM/TV : des
défilés, pas des manifestations, la division syndicale.
Echec de la réunion des chefs de centrales à la CGT tout
le lundi après-midi, se revoir le 19, manifester le 24 :
évidence lourdement soulignée que chacun préfère
« négocier » avec l’exécutif (présenté comme les
conseillers de MACRON…). Rien sur la réalité du
mouvement syndical, les bases poussent les chefs à
s’associer à la C.G.T., ambiance au fait accompli des
ordonnances réformant le Code du travail et accent
peut-être sur la formation professionnelle. Rien sur la
manifestation des fonctionnaires aujourd’hui… Une
Jacqueline SCHWARZ interrogée sur son livre pour le
travail de mémoire : comparaison Allemagne/France. Une
énième fois, assimiler les Français à Vichy et montrer
que la shoah est leur faute collective, tandis que
l’Allemagne a fait ce travail. Evidence que rien n’est
comparable entre un régime totalitaire ayant déclenché
la guerre et un régime sous occupation, contrainte et
surveillance.. Observation cependant de l'essayiste : la
dictature suppose l’appui du peuple, HITLER jusqu’au
bout, le Maréchal certainement pendant les deux
premières années l’ont eu. A contrario, la démocratie
s’en passerait ? cf. ces jours-ci en France.
Coincidence aujourd’hui : la
première manifestation d’importance contre… EM ? les
ordonnances ? confusément et globalement, mais bien plus
profondément et intensément que ne le croient les
dirigeants des deux bords, côté gouvernement, côté
syndicats (il ne faut plus dire gouvernement, mais au
sens du présentateur de BFM-TV, regard malin-gentil et
oreilles décollées, l’exécutif, les conseillers de
MACRON… conseillers voulant dire lieu-tenant ad
referendum) manifestation contre le cours des choses..
En France. Et l’affaire catalane. Elle est pour moi
maintenant tout à fait claire. Les Catalans sont
partagés, et sauf nouvelles fautes de Madrid, il y a une
petite majorité de Catalans qui veulent que soit
maintenue l’Espagne telle qu’elle est. A noter qu’on a
longtemps dit les Espagnes, mais jamais les Frances. A
noter aussi, que nos rois disaient : mes peuples, mes
Etats… le pluralisme était l’essence de la monarchie.
Peut-être n’est-il pas mauvais ? est-il même salubre
qu’avant de tout commencer à nouveau pour notre Europe,
dévoyée, nous ayons ce "passage à vide" ou cette
expérience de la vanité de nos pratiques actuelles
?.européennes, constitutionnelles ?
08 heures 42 + France-Info. sur la route de
Vannes vers le lycée Charles-de-Gaulle où j’amène ma
chère femme.. Témoignages de fonctionnaires :
blanchisseuse d’hôpital (deux fois une heure et demi de
transports chaque jour, pas 1.200 euros,/mois), agent
des impôts (emplois régulièrement supprimés alors que la
charge de travail augmente, la fraude fiscale suppose
des moyens humains, elle coûte peut-être 30 milliards
d’euros à l’Etat chaque année), aides à l’encadrement
dans les classes primaires. La discussion
20 heures 23 + Tranquille
manifestation de la Rabine (le port de plaisance) à la
préfecture, moins de deux heures. Pas de slogans
offensants, pas non plus d’argumentaire vraiment
percutant, lecture d’un papier avant la mise en marche,
Edith et moi en sommes, j’essaye pour les prochaines
fois de disposer d’un drapeau, tout simplement de la
France combattante et de la Libération. Conversations
avant le départ avec des collègues de ma chère femme,
confirmation des ambiances de lycées et de collèges,
dessin de la carte et des champs respectifs du public et
du privé à la discrétion des recteurs, trop de chefs
d’établissement sans expérience, souhait que ceux-ci
soient élus mais pour un période courte et en rotation :
j’ai évoqué le système du Carmel… rencontré un jeune
retrait, professeur de lettres classiques maintenant
adonné à la disposition d’associations. Une amitié naît,
Edith continue de la cultiver tandis que je pars à la
messe de midi à Saint-François-Xavier ; elle nous
rejoint, Marguerite et moi, et son amie Flore, au
pique-nique. Elle aura sans doute assez vite le résumé
de l’entretien des organisateurs avec le préfet.
Chef d’œuvre, EM est à
Francfort au « salon du livre », consacré cette année à
la France comme hôte d’honneur. Parcours avec la
Chancelière : discours pompeux dont Quotidien nous donné un
extrait, sur ce qu’est Francfort entre Main et Rhin,
trois quatre noms d’écrivains par phrase. Summum quand
EM dialogue, sur plateau et assis avec COHN-BENDIT et un
autre dont je ne retiens pas le nom. Le pédantisme
devient énorme, un candidat au bachot. se ferait mettre
à sa place pour manque de naturel, car citer des auteurs
ne préjuge ni d’idées ni d’émotions, ni de contenus.
C’est effarant, tandis que des Français ont battu la
semelle sur le pavé pour 138 manifestations. Aucun
chiffre encore. La pédanterie du chef de l’Etat est
concurrencée en caricature par la flagornerie de
CASTANER :le Président est bien plus cultivé que la
moyenne. Il est impossible qu’un tel système. continue
longtemps. – Evocation d’un prédateur américain,
milliardaire parmi tant d’autres mais organisé pour
pénétrer le capital d’un groupe et le mettre, à peu de
frais, dans une mutation et des mutilations telles que
les cadavres se multiplient à son passage. Texte de
quelqu’un déjà très vieux de visage, une sorte de
vengeance sur la vie qui l’abandonne et de sexualité
adonnée aux seules jouissances de la puissance sur
autrui à défaut de soi….
Catalogne : PUIGDEMONT suspend
l’indépendance à une médiation de l’Union européenne
entre Barcelone et Madrid. L’homme, très gringalet, lit
son texte, pas de charisme du moins en séance, la salle
ne se prête, elle est laide, trop grande, lourde
d’architecture qui n’évoque rien. Résolument, je
souhaite le maintien de l’Espagne. Je constate qu’à la
manière d’EM faisant mine de ne rien suivre du climat
social chez nous, les Européens, passée une minute de
panique (les Flamands, les Bavarois, les Corses, etc…
nos Catalans et nos Basques au nord des Pyrénées)
semblent indifférents au sort d’un des plus grands et
importants pays du Vieux Monde et de l’Union.
22 heures 49 + Un éléphant, çà
trompe énormément… je ne comprends pas
l’engouement, au moins aujourd’hui. Sans doute la
distribution, le scenario, mais le début est lent, on ne
commence à s’amuser qu’au troisième tiers :Yves ROBERT
1976, mais scenario avec BRASSEUR et ROCHEFORT. Jean
ROCHEFORT, une carrière lente mais continue, l'amitié,
le groupe indéfectible. La main de Philippe NOIRET
mourant qu'il vient tenir, c'est ensemble que tous deux
apprennent à monter. L'importance de ce qu'il voit à la
Libération. A côté de nos acteurs des années 1960-1990,
nos politiques recherchant tellement l'image et en étant
plus tributaires que les professionnels sont bien minces
personnages, si superficiels de texte, de parcours, de
parole : arrivés, opposants, soutiens, débutants ou
seniors. Une école de la politique : maintien, valeurs
qui structurent, règles épousées et respectées par
vocation à peine de disqualification ?
Prier… les textes entendus ce
matin… Jonas suite, mais le spirituel : étonnant. Les
trois jours pour traverser Ninive, sont les trois jours
dans le ventre du poisson et Jésus au tombeau du premier
au troisième jour, même si le calcul ne donne pas les
trois jours complets. Face aux quarante jours (les
quarante ans au désert pour le peuple, les quarante
jours pour le Christ, au désert également). Il y a
l’immédiateté… Jonas la parourut une journée à
peine… aussitôt, les gens de Ninive crurent en Dieu [1]
Ces gens sans aucune idée de Celui que sert, par à coups
Jonas, sans rien de l’héritage historique d’Israël :
subjugués. De même, Marie, sœur de Marthe chez qui Jésus
entre et vient séjourner ( ?) inopinément : les deux
sœurs sans doute connaissent Jésus de réputation, mais à
la manière dont Jonas se fait le messager d’une divinité
redoutable. Or, c’est cet inconnu, dans l’Ancien
Testament comme dans le Nouveau, qui passionne et
retourne : une ville entière, une jeune fille.
Pourquoi ? comment ? L’interpellation divine,
l’interrogation humaine : les Ninivites. Encore
quarante jours, et Ninive sera détruite (le très ancien
précédent de Sodome et de Gomorrhe ?) et une prise de
conscience. Qui est double. Il s’agit bien d’un
avertissement divin, ce qui n’est pas explicite dans la
publication par Jonas. Un examen de conscience, de
chacun, personnellement : chacun se détournera de
sa conduite mauvaise et de ses actes de violence. Connaissance de Dieu,
à peine commençante : qui sait si Dieu ne se
ravisera pas et ne se repentira pas, s’il ne reviendra pas
de l’ardeur de sa colère. Intuition que le
pardon sera gratuit. Marie a choisi la meilleure
part, elle ne lui sera pas enlevée. Initiative humaine
mais ratifié et donnée en exemple par Jésus, nonobstant
Marthe la grande sœur. Qu’est-ce qui captive la jeune
femme ? qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur,
écoutait Sa parole. La
posture. Sont-ils seuls tous les trois ? Jésus
parle-t-il à la cantonade ? sans doute pas seulement
pour Marie. C’est la première fois, la proximité
physique, un « texte » nouveau et captivant. Nous le
connaissons aujourd’hui : la vie éternelle. Jésus
l’identifie pour sa nature, non pour son contenu, et
c’est Marthe qui lui en donne l’occasion. Une réplique,
fort dure pour celle qui Le sert : tu t’agites pour
bien des choses, une seule est nécessaire. Grandeur, dans
l’ordre naturel-même, de la vie contemplative.
Observation pour la vie « dans le monde », le temps
d’écoute.
Minuit quarante + Ce
quinquennat va vers le vaudeville, celui qu’on prenait
pour le faiseur du renouveau, comme la jeunesse sans
mémoire et impétueuse¸ a gouverné mentalement un homme
d’appareil et d’habitude, réédite en plus choquant le
prédécesseur de celui à qui il succède, et aujourd’hui
en arrive à Francfort à V.G.E. faisant toute une mission
sur " FLAUBERT et le pays cauchois " NS étalait ses
lectures en conseil des ministres en achetant les folio
recommandé par le Figaro. Il va falloir que quelqu’un
ou quelque chose dissipe tout cela, et que moi je me
mette à mon livre. Les manifestants, fraternels,
simples, plus évidents que si nous nous connaissions les
autres depuis toujours, eux aussi jouaient de très
vieilles scènes : toutes celles contestant les
successives réformes des régimes de retraite, les
définitives tous les trois ans et auparavant celles
tentant le blocus d’un pays consentant pour que se
réforment, eux surtout, nos dirigeants. Mais depuis le
début de l’affaire des ordonnances, c’est le précédent
du printemps et de l’été de 1967 qui m’habite – au sens
d’un réveil, sinon du peuple, du moins de ce qu’il y a
d’organisé en chacun, c’était la première fois
qu’existait dans un conflit social d’ensemble, un
syndicat nouveau : la CFDT et les sécessionnistes du
vieux syndicat chrétien – au sens aussi d’un pluralisme
dans la majorité parlementaire de l’époque, pourtant
très étroite (une seule voix depuis Mars), d’une
autonomie totale du Premier ministre vis-à-vis du
président de la République, tant au fond qu’en
procédure, et le président de la République c’était de
GAULLE qui en revanche imposa l’intéressement des
salariés, moindre cependant (résistance de Georges
POMPIDOU) que ce que pouvait instituer mécaniquement
l’adoption de l’amendement Louis VALLON…
Nous irons tous au paradis, le second épisode est bien
meilleur de rythme et d’intrigue. C’est aussi une
parabole pour aujourd’hui : que le pays soit gouverné
collégialement et non en solo, une équipe fraternelle
(cf. ROCHEFORT, BEDOS, LANOUX, BRASSEUR junior) et qu’il
le soit « à ciel ouvert », moins le trafic d’aéroport
qui a été un des éléments de la comédie de 1977.
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