LE CHRIST, SOURCE DE VIE,
PAR SAINT COLOMBAN
Frères, suivons notre vocation : à la source
de la vie nous sommes appelés par la vie cette source est non
seulement source de l'eau vive, mais de la vie éternelle, source de
lumière et de clarté. D'elle en effet viennent toutes choses:
sagesse, vie et lumière éternelle. L'auteur de la vie est la source
de la vie, le créateur de la lumière est la source de la clarté.
Aussi, sans regard pour les réalités visibles, cherchons par-delà
le monde présent, au plus haut des cieux, la source de l'eau vive,
comme des poissons intelligents et bien perspicaces. Là nous
pourrons boire l'eau vive qui jaillit pour la vie
éternelle.
Veuille me faire parvenir jusqu'à cette
source, Dieu de miséricorde, Seigneur de bonté, et que là je
puisse boire, moi aussi, avec ceux qui ont soif de toi, au courant
vivant de la source vive de l'eau vive. Qu'alors, comblé de bonheur
par cette grande fraîcheur, je me surpasse et demeure toujours près
d'elle, en disant : « Qu'elle est bonne, la source de l'eau vive;
elle ne manque jamais de l'eau qui jaillit pour la vie éternelle
! »
Ô Seigneur, tu es, toi, cette source qui est
toujours et toujours à désirer, et à laquelle il nous est toujours
permis et toujours nécessaire de puiser. Donne-nous toujours,
Seigneur Jésus, cette eau, pour qu'en nous aussi elle devienne
source d'eau qui jaillit pour la vie éternelle. C'est vrai
: je te demande beaucoup, qui le nierait ? Mais toi, Roi de gloire,
tu sais donner de grandes choses, et tu les as promises. Rien de plus
grand que toi, et c'est toi-même que tu nous donnes ; c'est toi qui
t'es donné pour nous.
Aussi est-ce toi que nous
demandons, afin de connaître ce que nous aimons, car nous ne
désirons rien recevoir d'autre que toi. Tu es notre tout : notre
vie, notre lumière et notre salut, notre nourriture et notre
boisson, notre Dieu. Inspire nos cœurs, je t'en prie, ô notre
Jésus, par le souffle de ton Esprit, blesse nos âmes de ton amour,
afin que chacun de nous puisse dire en vérité : Montre-moi
celui que mon cœur aime, car j'ai été blessé de ton
amour.
Je souhaite que ces blessures soient en moi,
Seigneur. Heureuse l'âme que l'amour blesse de la sorte : celle qui
recherche la source, celle qui boit et qui pourtant ne cesse d'avoir
toujours soif tout en buvant, ni de toujours puiser par son désir,
ni de toujours boire dans sa soif. C'est ainsi que toujours elle
cherche en aimant, car elle trouve la guérison dans sa blessure. De
cette blessure salutaire, que Jésus Christ, notre Dieu et notre
Seigneur, bon médecin de notre salut, veuille nous blesser jusqu'au
fond de l'âme. À lui, comme au Père et à l'Esprit Saint,
appartient l'unité pour les siècles des siècles. Amen.
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