Revenez à moi de tout votre cœur et manifestez votre pénitence par le jeûne, les larmes et le deuil
; si vous jeûnez maintenant, plus tard vous serez rassasiés ; si vous
pleurez maintenant, plus tard vous rirez; si vous êtes dans le deuil
maintenant, plus tard vous serez consolés. Il est d'usage de déchirer
ses vêtements dans la tristesse et devant les oppositions. L'Évangile a
rapporté le fait chez le grand prêtre qui voulait souligner le crime du
Sauveur. Nous lisons que Paul et Barnabé en ont fait autant lorsqu'ils
ont entendu des paroles blasphématoires. Aussi je vous prescris de ne pas déchirer vos vêtements, mais vos cœurs
: comme des outres qui, si elles ne sont pas déchirées, éclatent
d'elles-mêmes. Lorsque vous aurez fait cela, revenez au Seigneur votre
Dieu, dont vos péchés vous avaient éloignés ; ne désespérez pas du
pardon, quelle que soit l'énormité de vos crimes, car une grande
miséricorde effacera de grands péchés.
En effet, le Seigneur est bon et miséricordieux, préférant à la mort le repentir des péchés, il est patient et riche en miséricorde; il n'imite pas l'impatience des hommes, mais il attend longuement notre repentir ; il est prêt à arrêter le mal
ou à s'en repentir. C'est-à-dire que si nous nous repentons de nos
péchés, lui-même se repentira de ses menaces et ne nous infligera pas
les maux dont il nous avait menacés ; si nous changeons d'avis, lui
aussi en changera. Ce mal que nous devons accepter ici n'est pas celui
qui s'oppose à la vertu, mais l'affliction au sujet de laquelle nous
lisons ailleurs : À chaque jour suffit sa peine. Et aussi : Arrive-t-il un malheur dans une ville, sans que le Seigneur l'ait causé?
Joël avait dit plus haut : le Seigneur est bon et miséricordieux, patient et riche en miséricorde, prêt à arrêter le mal et s'en repentir. Mais, pour que cette grande clémence ne nous rende pas négligents, il ajoute dans ce texte prophétique : Qui sait ? il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment et nous combler de ses bienfaits.
Moi, dit-il, je vous exhorte de mon mieux à la pénitence, et je sais
que clémence de Dieu est inexprimable. Comme l'a dit David: Pitié pour moi, mon Dieu, dans ta grande miséricorde; dans l'abondance de tes pardons, efface mes péchés.
Mais, parce que nous ne pouvons pas connaître la profondeur des
richesses de la sagesse et de la science de Dieu, je modère mon
affirmation et je souhaite plus que je ne présume, en disant : Qui sait? il pourrait revenir, il pourrait renoncer au châtiment. Ce « qui sait» doit être compris comme désignant une chose impossible ou difficile.
Un sacrifice et une libation au Seigneur notre Dieu. Cela signifie que lorsque le Seigneur nous aura comblés de ses bienfaits et nous aura pardonné nos péchés, nous pourrons offrir à Dieu des sacrifices
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