09 heures 03 + Hier donc,
dernières heures d’un été qui a failli m’abattre, je n’ai
réagi – épuisé – que par inertie. Je reprends… sans
m’attarder à ce qui me venait à mon éveil, toujours trop
précoce et me faisant perdre deux heures de sommeil, presque
chaque nuit, car je ne parviens pas à m’endormir, dans un
contexte mental sinon biologique où j’ai la sensation –
au-delà de toute angoisse – que le temps m’échappe et je ne
peux plus même m’y situer. Je rêvais dans une obscurité
profonde que j’errais et arrivais devant une construction,
ne paraissant pas une maison mais où squattaient d’espace en
espace quantité de gens (jeunes) et m’accueillant bien
quoique je les réveillais, réfugiés ? d’où ? et de quoi ?
Auparavant, il m’avait semblé que posant contre un mur mon
vélo (en fait, je n’en ai pas et Marguerite débute à peine,
à peu près à l’âge que j’avais quand je m’y suis mis,
entraînement ensuite avec mon cher aîné, la bicyclette que
nous lui avons offerte, il y a trois ans, est trop petite,
la vendre comme sa paire de skis), je poussais quelqu’un
passant, lui aussi à vélo, mais celui-ci ne m’en voulut pas.
Une fois encore, ce
matin, j’ai failli mourir psychiquement : le poids de ce que
je souhaite faire (créer), y compris la tenue régulière,
quotidienne de ce journal, diffusé aussitôt pour ce qu’il a
de partageable, c’est-à-dire d’utile ou d’accompagnant pour
cet autrui qui m’habite. Poids de nos contraintes et
pauvretés financières. Poids de tant de projets d’écriture :
nécessaires et que je suis seul à pouvoir donner, mais en
ai-je encore la force et le temps ? (biographie de mes chers
COUVE de MURVILLE et Moktar Ould DADDAH, compte-rendu de ma
mission au Kazakhstan, psychologie de la foi qui m’est
maintenue de naissance, sans compter les compilations dont
je suis « gros » et que personne, « après moi »,
n’entreprendra : Mauritanie, les journaux de mes rencontres,
de mes pays d’affectation… et autres récits notés en même
temps que vécus). Relation avec mes deux fratries : la
mienne, devenue détestable et sans contact, sans fond à deux
ou trois exceptions près, alors que nos enfances et
adolescences promettaient le contraire et une merveilleuse
orchestration de nos vies… la fratrie bien moins nombreuse,
celle de ma chère femme polluée par la succession de ses
parents et plus que pesante et douloureuse par
incompatibilité psycho-somatique avec le plus jeune de ses
frères que « cela ne dérange pas » de venir chez nous trois
fois trois semaines par an : poids à vivre chaque fois plus
douloureux et appréhension du séjour suivant.
Et puis, la ressource
autant que le besoin et le devoir : ma femme chérie, souffle
et visage vers les miens tandis que j’appelais un rabiot de
sommeil ce matin, notre fille. Hier, à la manifestation
pourtant statique devant l’Hôtel-de-Ville (de Vannes) et peu
achalandée. Brièvement, j’ai donné quelques mots : vous êtes
le futur mais soyez le salut, car ni les politiques, ni les
entreprises, ni les générations vous précédant don la mienne
ne le sont, ne l’ont été… 1974, Jean-Marie LE PEN inaugure
les candidatures qu’on ne sait plus étiqueter mais qui sont
le fond le moins productif et le moins ressemblant de nous,
les Français et la France, en même temps que l’admirable
René DUMONT, l’écologie et appliquée concrètement à un
continent et à des politiques, m’en tenant là, et bien plus
brièvement. DUMONT : l’Afrique, LE PEN, l’Algérie française
transsformée en haine, alors que le 13-Mai… deux
candidatures annonciatrices des clivages de demain, seuls à
persister depuis quarante-cinq ans, tandis que VGE et FM
inauguraient une forme de notre démocratie (l’alternance au
pouvoir) qui a été passagère. 2017 a montré qu’elle avait
son temps qu’elle avait fait son temps, mais n’a pas eu de
substitut, au contraire ! 36 % des Français doutent
aujourd’hui que la démocratie soit un bon mode de
gouvernement et de vie en société. Evidemment, puisque ce
que nous vivons – une dictature de fait à l’échelle
nationale – capte indûment cette qualification. Et c’est
parce que l’ambiance n’est plus démocratique que nous avons
perdu et nos structures (notre désindustrialisation, la très
mauvaise qualité de nos dirigeants en toutes matières) et
ntre imagination. Donc manque d’Europe et sensation très
forte : 73 % des sondés pour la Fondation Jean Jaurès
estiment que notre pays est en déclin(Quotidien hier soir,
donnant aussi la caricature de Ségolène ROYAL mise dans
l’évidence de ses mensonges, de son absentérisme aux
réunions du Conseil de l’Arctique... et de la dame GOURAUD,
ministre des Solidarités territoriales, tordante d’inconfort
dans l’expression pour les médias). Issue : rétablir la Cinquième République,
proposition de loi immédiate si jamais...
Evidemment, j’en suis
resté à ce cri et à ce constat. Hasard ? Marguerite m'a
juste succédé. Séries de réflexions de beaucoup, j’ai du
m’en aller avant la dispersion, sur les gestes, moyens et
habitudes d’une conduite d’égards pour le climat et
l’environnement. Je vais l’encourager à contribuer à
l’organisation locale du mouvent initié par Greta THUNBERG :
réseau social, correspondant dans chaque lycée, annonces de
presse, convocation des radios, remise de papiers aux
autorités et aux entreprises, etc. Marguerite, battue lundi
à l’élection des délégués de classe, la gagnante avait su
proposer un repas de classe, hors l’Ecole, est sélectionnée
hier matin pour le séjour à Portland aux « petites
vacances » de Mardi-Gras. Et elle était particulièrement
réceptive à ce que répondait Fanny ARDANT à notre animateur.
De plus en plus, l’autre partenaire de ma vie, d’humeur lus
régulière, de grande finesse, sans doute parce qu’elle n’est
pas enserrée de contraintes et de souci comme sa mère, ma
très chère femme. Le livre qui inaugurera, s’il plaît à
Dieu, mon commencement das l’édition, et mon retour à de
l’activité : leur fils, relation à mes parents,mais aussi ma
frarie, et surtout relation à travers le legs, l’exemple, et
la qualité de mes parents, avec notre fille et ma chère
femme.
Prier d’action de grâces,
et je viens d’évoquer pour les dossiers que je transfère sur
notre presbytère à Surzur, le discours du pape François aux
jeunes évêques, il y a huit jours : vrai et bienfaisant 1.
Tout notre combat de cet été pour la préservation de ce
presbytère, datant en premières et quelques vieilles pierres
de Jeanne d’Arc, a tourné à l’exigence de conseils entourant
l’évêque et le desservant. Et cette ouverture aux ouailles
est persévéramment refusée ici, inconscience totale de ce
que produit – précisément en collège et en confiance
mutuelle – l’Esprit Saint. La démocratie continue d’être mal
perçue en Eglise. Contrairement au pape François,
définissant il y a six ans, pour les revues jésuites,
l’infaillibilité pontificale comme le recueil et
l’expression de la volonté universelle vécue des chrétiens.
– Prier, mes aimées sommeillant encore, notre cher, cher
pays dont l’abattement faute de berger, d’une confiante
animation (rien à voir avec le « besoin d’autorité » et de
chef, qu’aurait phrasé cette semaine, je ne sais dans quel
journal, peut-être étranger : l’oppressant EM), et l’Europe
ayant perdu tout élan, faute de France:c’est ce qui
m’accable et dont je ne discerne pas encore le remède.
09 heures 55 + Edith en
promenade canine. Il faut (la précieuse Eline D. : ne dites
pas il faut, mais j’ai besoin de…) que j’en reprenne
l’habitude, que j’aille également à la mer, Bétahon et son
océan, l’été fini, la plage peut être déserte. Besoin aussi
de ces moments – grands – d’écoute de musique classique,
projet depuis des années d’installer l’ensemble de mon
« tourne-disque » et de mes CDs dans la « grande chambre », écouter en
écoutant simplement. Peut-être y introduire notre fille,
quoique si tardivement alors que mon cher aîné m’avait
initié, en ma très petite enfance, au goût de cette écoute,
la porte de sa chambre entr’ouverte, ses microsillons, il
travaillait (l’internat de médecine) en musique, ce dont je
suis incapable… Oui, prier, équilibre et salut d’instant en
instant quand on est en train de chuter, interminablement :
la prière, qui n’est pas un exercice, mais rejoindre Qui
nous attend et nous accueille.
10 heures 35 + Mauvaise
humeur constante de ma chère femme. Retour de promenade.
Habitude à contracter, à mon lever et au lever du jour,
promenade des deux Lupa et Fonzy, pour qu’elle n’ait plus –
elle – que le service Lupa et Sam. La rejoindre, la soutenir
selon ce qu’elle demande, sans questions ni propos de ma
part. Nos comptes, la liaison avec nos comptes : impossible,
si peu de débit et me voici en prenant avec mon we transfer que je ne
peux plus arrêter.
10 heures 41 + Que
j’arrête… mais trop tard. Elle n’en a plus envie, et depuis
des années, sa détestation que je sois à ce clavier, donc à
l’inutile et à autre chose que que nous… tant de mal-être
superficiellement signifié en haine de moi : comment
peut-elle vivre. Mais son sourire, quand il est survient,
est d’une beauté et d’un rayonnement que je n’ai jamais vu à
personne d’autre. Celui de ma mère, qui m’était dédié, était
l’absolu de la tendresse. Promenade donc avec Sam, précédés
tous deux par Lupa.
Hier, en groupe de parole
dont je ne discerne plus s’il m’est précieux parce qu’il est
devenu notre personne collective, commune et aimante ou
parce que chacune de nos réunions me répond, me ramasse, me
reprend avec précision et adéquation. Les cartes dixit : laquelle dit
votre fatigue ? et laquelle votre repos, votre remède ? Je
choisis les masques, leur nombre, leur surplus : ma fatigue,
et le chat en train de peindre avec ardeur. Je crus hier à
un retour à ma vocation possible, éventuelle (Mr. CLARKE,
notre professeur à « Franklin »), à mes dix-quinze ans, la
peinture, dont m’écarta l’écriture. Ce matin, je vois tout
simplement : la vocation. Et nos textes pour ce jour en
disent une : la plus simplement articulée par le Christ et
consentie aussi simplement par mention. Décisif en toute vie
individuelle, en toute vie nationale : l’appel. Evidemment,
DG exemplaire. A quoi nous appelle EM ? à nous analyser ? à
nous efforcer ? À obéir à tant de « pédagogies » dont aucune
n’est placée en perspective, c’est—dire en anticipation
précise de son succès, à condition de nous… 2
12 heures 40 + Nous
partons à l’école de voile. Agrément d’être en avance.
Edith, d’en-haut, devant la télévision : çà p… à Paris. Le
42ème…
18 heures 46 + C’est pas grave, c’est toi.
Marguerite me répond, elle m’a demandé pourquoi, sur notre
route de retour de la pointe d Bill, je restais silencieux,
et je lui avais dit que je réalise souvent à présent qu’à
dire ce qu’il me passe par la tête et à mesure, l’interromps
l’autre, qui j’aime, elle, dans son propre chemin de pensée,
de rêve et de silence. Et que je dois ne plus le faire. C’est pas grave, c’est toi.
Je n’ai pu que lui dire mon bonheur qu’elle soit.– Je me
suis laissé aller : sieste dans la voiture, à ma place de
stationnement familière, devant l’alignement des troncs
d’énormes pins. Deux grandes heures, puis quelques minutes à
regarder la mer grise comme le ciel, les évolutions des
voiles de retour. Puis, placé à l’orée de la route et de la
descente vers la base, j’ai attendu , lunettes de soleil,
sans rien faire ni lire. Les passants, souvent les mines
renfrognées ou inquiètes. Les bicyclettes, pas de
solitaires, les allées et ressorties, les mains tendues,
écartées pour les égoutter devant les toilettes publiques,
le bonheur d’un garçonnet hissé sur le poteau argenté
métallique barrant la descente : regarde, Maman, comme je
danse. Un petit chien hirsute, calme et charmant, ainsi de
suite, une bonne heure. Commencé de composer les premiers
paragraphes de leur fils. Je serai heureux
quand j’y serai, peu de préalables m’en séparent encore.
Tout peut être dit, si c’est bien dit.
La vocation de Matthieu,
racontée par lui-même, de l’instantané. Scenario cependant
de l’appel, le mouvement, c’est le Seigneur, le Sien propre,
puis le nôtre, à Son signe : Jésus sortit… et vit, en passant… le regard de
Jésus marchant : comme il longeait la mer de Galilée, il
aperçut Simon et André, son frère… et avançant un peu, il
aperçut Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère
3,
venez à ma suite…
Matthieu, assis à son bureau de collecteur d’impôts. Il lui
dit : « Suis-moi ». L’homme se leva et le suivit. Pour
l’accompagner à table à la maison, manifestement table
ouverte. Et voilà la vocation de Matthieu, caractérisée et
exemplaire comme ne l’avaient pas été les précédentes : je ne suis pas venu appeler des
justes mais des pécheurs. C’est
spontanément que beaucoup
de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples et
l’Apôtre peut dire que
se construise le corps du Christ jusqu’à ce que nous
parvenions ensemble à l’unité dans la foi. Affirmation
d’espérance alors que … moi qui suis en prison à cause du Seigneur
et pleines qualification et définition de notre
aboutissement à la
pleine connaissance du Fils de Dieu, à l’état de l’Homme
parfait, à la stature du Christ dans sa plénitude.
1- Dieu nous aime, il s’est
fait proche pour nous sauver, tel est le coeur de notre foi
et, pour le pape François, « notre monde cherche, même
inconsciemment, cette proximité divine ». « Nous existons
pour rendre palpable cette proximité », explique-t-il, mais
« ce n’est pas une obligation extérieure », ni une «
stratégie opportuniste » ; c’est « une exigence interne à la
logique du don ». Cela suppose, poursuit le pape, une «
disponibilité réelle. Dieu nous surprend et, souvent, il
aime bouleverser notre emploi du temps : préparez-vous à
cela sans peur ». - Pape François aux jeunes évêques en
formation au Vatican le 12 Septembre dernier.
2- Paul
aux Ephésiens IV 1 à 13 passim ; psaume XIX ; évangile selon
saint Matthieu IX 9 à 13
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