mardi 4 septembre 2018

au Cardinal Barbarin : que ces prêtres soient appelés à défendre l'évêque et l'Eglise qu'ils déshonorent et à témoigner du pourquoi et comment un prêtre...

 
Eminence,
encore et encore ce procès de la "hiérarchie" et donc de l'Eglise, pas seulement de votre personne... alors que la question est celle des prédateurs, des grands pécheurs, des recéleurs d'autorité morale.
Je ne peux comprendre comment ces prêtres - pour un passé lointain ou récent et à raison d'actes fortuits ou répétés - ne prennent pas la défense ferme, déférente et affectueuse, reconnaissante même, de leur évêque. Ce n'est pas l'Eglise, ni l'archevêque de Lyon qui ont à demander pardon, mais bien ces prêtres à l'Eglise et à vous.
Il est souhaitable, et c'est l'intérêt commun de l'ensemble de ceux qui ont été victimes ou qui, hors situation, ne comprennent pas ces abus, parfois plus qu'affreux, que l'un ou plusieurs de ces prêtres devenus des malfaiteurs et des traîtres à leur vocation et au sacerdoce dont ils ont été revêtus, nous donne un témoignage très étendu, une autobiographie, un récit de leur appel, de leur vie consacrée mais potentiellement solitaire, et plus encore le cheminement des tentations auxquelles ils ont succombé. Comment la grâce et la spiritualité du sacerdoce, leur expérience pénitentielle, la maturité supposée de conducteurs d'hommes, de pédagogues mettant en relation tous âges, toutes conditions, et notamment l'enfance, l'adolescence, ne les ont pas avertis, gardés, sauvegardés ? ? ?
Il faut déterminer l'énigme. La situer en psychologie, en situation, en relation. Il faut forcer à l'explication. Le droit pénal est pour tout le monde, la non-dénonciation est une faute quand la connaissance des faits par celui qui les cèle et qui n'enjoint pas au coupable de se livrer, mais la racine du mal - et l'Eglise est en situation psychologique, pratique autant que spirituelle... de la discerner, plus librement et intensément que dans beaucoup de systèmes et de situations laïcs - est vraiment à étudier, comprendre pour qu'elle soit éradiquée.
La chasse à l'homme, l'anticléricalisme  se repaissent à bon compte, mais ne remédient à rien à ce qui est bien plus que des scandales : d'horribles abus de confiance, des prédations par tous moyens.
Eminence, vous êtes en situation d'exiger cela de vos prêtres, et de demander à vos Frères dans l'épiscopat, d'en faire autant avec les leurs, si ceux-ci tombent ou sont tombés.
La miséricorde viendra ensuite, et d'abord de Dieu. L'homme, la hiérarchie de l'Eglise ne décideront pas de cette miséricorde : les motifs n'en seraient peut-être pas "divins".
J'ai confiance en vous, vous le savez.
Attentives, filiales et fraternelles pensées et prières avec vous, et toutes celles et ceux qui ont cette confiance en vous et veulent que la cause soit considérée pour ce qu'elle est : humaine. Pas d'Eglise.

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