mardi 4 Septembre 2018
07
heures 11 + J’écris en priorité à notre fille : son regard
si beau précis et profond, plus encore hier soir, en prenant
seul
l’escalier, par la petite porte que lui a ouverte Delphine,
restant
un instant avec moi pour aller fermer la grille. Hier soir
les
fondamentaux : ma santé et mes forces précaires, au lit à
pas
neuf heures, dès notre retour ici – le mal-être de ma chère
femme qui ne s’avoue pas qu’elle aime quand même nos lieux
et
que nous ne pouvons déménager, elle le fera à ma mort si
elle y
tient et selon la vie de notre fille – politique, EM, notre
mal.
07
heures 24 + Commencé d’écrire à notre fille. Besoin ardent
d’écrire ce livre projeté, porté, composé mentalement,
commencé
d’esprit depuis maintenant des mois. Incitation s’il en est
à me
débarrasser du contentieux LCL.
12
heures 32 + Bonheur intime : Saint-François-Xavier,
les grandes cours, au bas du bâtiment dont fait partie le
théâtre
(pédagogie jésuite), l’appel
de la classe 3ème 4 pour notre trésor, elle y est sous la
tutelle
de Mme CAREL qui l’avait si bien fait démarrer en allemand
en 6ème
(celle-ci promue directrice adjointe) et en compagnie de
Panda et de
Flore. Bonne ambiance pour les appels, retrouvailles du
groupe des
amies, plus quelques garçons – eux et les filles ne se
mélangent
toujours pas – que je connais et salue : Maxence, Tom,
Louis
M. Echange de signes d’amitié avec le CPE. Marguerite
ne voulait pas, de
prime
abord, prendre aussitôt ma lettre 2:
pourquoi ? Pas de mélange d’ambiance sans doute entre la
maison-famille et le collège.
Je
compte tranquillement, ce qui me fera plaisir, mettre à jour
mes
notes et lectiones divinae, et préparer mes courriers pour
le
Provincial avec mise au net de mon entretien de Pen-Boc’h :
donner
à Michèle T. du grain à moudre et de la considération.
Chronique
de mon épuisement : en sueur soudaine, qui passe, mais
depuis
Vannes, envie de me reposer, de siester…
16
heures 51 + Addiction : les séries policières, Maigret,
Colombo, Marple, Poirot, deux heures chaque après-midi
ouvrée. J’ai
besoin de mon livre, l’écrire et le suivre ; j’ai besoin,
il est vital pour nous trois que le LCL soit vaincu, au
moins aux
points. Donc, vaincre cette addiction, mais comment ? –
Grand
beau. Je me remets à ce clavier, courriels à KOHLER pour
l’Eysée 1
et au cardinal BARBARIN 2.
Les
recrudescences du procès pour non-dénonciation et
protection de
pédophiles, et la nouvelle inopinée que le siège libéré au
haut
de l’hémicycle du Palais-Bourbon est aussitôt brigué par
FERRAND : je ne suppose pas qu’il joue seul cette
candidature.
EM se rend-il compte qu’il joue là son emprise ou pas sur
les
députés de sa mouvance ?
21
heures 16 + Les derniers numéros du Monde
et la télévision. L’extrême droite, dite néonazie créditée
de
20 % aux prochaines élections en Suède, Die
Linke
en Allemagne, censément conscience de la gauche (fusion
de mouvements plus aanciens dans chacune des « deux »
Allemagne d’avant 1989, consacrée par le prestige d’Oskar
LAFONTAINE),
prend un tournant anti-migratoire : une
de ses responsables, Sahra WAGENKNECHT lance une nouvelle
formation :
Aufstehen
(cf. Debout
la République,
puis Debout,
la France
de DUPONT-AIGNAN) : naguère, l’Europe transcendait tous
les
clivages. Aujourd’hui, c’est l’immigration qui fait
chorus,
désarroi des politiques, mais je le ressens, j’en suis
certain,
prises de conscience éthiques et militantes,
hors
partis et potentiellement paneuropéennes. Titres
très balancés de mon cher journal pour les
« midterm-élections »
aux Etats-Unis où TRUMP reste très populaire dans les
milieux
conservateurs tandis que les démocrates joueraient les
candidatures
de femmes. L’image de François de RUGY se déplaçant sans
cesse
sur l’échiquier est déplorable, personne
n’en attend quoi que ce soit, mais sa nomination n’est pas
analysée comme une place trouvée, plus gratifiante, pour
FERRAND.
Laborieusement, la décision du prélèvement à la source est
prise . . . c’est PHILIPPE qui l’annonce à la manière du
ministre de la Guerre en Juillet 1870 : « il ne nous
manquera pas un bouton de guêtres ». La réalité est que
personne n’est sûr techniquement ni non plus sur les
effets en
propension à consommer ou à se surveiller. Certitude : EM
en
tergiversant et en opinant sur la question en « brèves de
comptoir », depuis
la Finlande et hier encore,
ajoute un nouvel
élément
au doute sur son infaillibilité et
son don de clarté, de décision.
DARMANIN, opportunément « lavé » du soupçon de viol,
il est vrai mal articulé, aurait plaidé le travail
accompli
d’arrache-pied par Bercy pour
obtenir « le feu vert » et
les commentaires, y compris du Front national (nouvelle
appellation)
et d’Olivier FAURE (partisan du principe, qui date de
SAPIN et de
FH), sont assez laudatifs pour nos administrations
fiscales (ce
seraient les meilleures du monde… nous ne perdons pas nos
habitudes
du cocorico… forcément gaulois). Larmes de HULOT, ce n’est
pas
une conclusion ni un bilan. FLESSEL démissionnée
plutôt que démissionnaire : une affaire fiscale.
« Remaniement » qui ne change rien – malheureusement –
à la pléthore de ministres et de secrétaire d’État : ni
prestige pour
les personnes
ni collégialité en
exercice gouvernemental donc,
au moment-même où le Président a été présenté encore
davantage
que d’habitude comme celui à qui appartient toute
décision. Une
monocratie que des images en boucle prétendent faire aimer
des
Français.
Suite
de la rentrée scolaire pour notre fille. Joie renouvelée de
celle
d’hier en internat : accolade en tapes sur le dos, comme sur
les
terrains de foot-ball. Ambiance sympathique, quelques
parents, les
visages d’amies ou de camarades de Marguerite. Sobriété et
aisance. Selon ma chère femme, au fait des recherches
d’enseignants
par les établissements, la direction diocésaine compétente,
le
rectorat de l’académie de Rennes, imprévision dans le privé
comme dans le public des emplois à pourvoir, des manques
donc de
dernière minute. Toujours des programmes sans manuels de
référence.
Nous perdons ainsi la main en tout (et le coeur) :
infrastructures, direction des entreprises, considération
pour les
syndicats.
Prier…
un
langage que nous n’apprenons pas de la sagesse humaine,
mais que
nous apprenons de l’Esprit… car c’est par l’Esprit qu’on
examine toute chose.
Texte dense et malaisé de l’Apôtre des gentils 3,
plus philosophique que théologique : qui
donc parmi les hommes, sait ce qu’il y a dans l’homme,
sinon
l’esprit de l’homme, qui est en lui ? De même, personne ne
connaît ce qu’il y a en Dieu, sinon l’Esprit de Dieu.
L’évangile nous familiarise avec ce monde des esprits, que
notre
époque comprend mal et définit encore moins : les êtres
spirituels, l’esprit de quelqu’un, en Dieu seul, l’Esprit
est
une personne. Mais dans le cas d’un
homme possédé par l’esprit d’un démon impur,
c’est le pluriel, et évidemment pas l’esprit du malade :
le
texte, comme pour l’arrivée des mystérieux voyageurs
trouvant
Abraham sous le chêne de Mambré, endormi par la forte
chaleur, joue
du singulier et du pluriel. Que
nous veux-tu ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui
tu
es. L’enseignement
se discerne alors : l’Esprit est Celui qui nous fait
connaître
Dieu. Jésus
de Nazareth… Tu es le Saint de Dieu… Les
contemporains n’entendent, dans l’admonestation du Christ,
pas la
validation implicite de Son identification, mais qu’une
manifestation de puissance. Et d’une manière étroite :
quelle
est donc cette parole ? La
rumeur,
la réputation de Jésus se propageait dans toute la région,
mais elle était celle d’un thaumaturge, pas la
reconnaissance du
Fils de l’homme.
–
Me reportant aux textes d’hier, à l’ambiance surchauffée
dans
la synagogue de Nazareth.
22
heures 51 + J’arrête, sommeil, fatigue : indistinctement,
mais exigeant trop de moi pour continuer de travailler à la
mise à
jour de ce journal.
1- Le
04/09/2018 à 18:20, Bertrand Fessard de Foucault a écrit au
secrétaire général de la présidence de la République : l’audace de
la question de confiance
Monsieur le Secrétaire général,
la
candidature de Richard Ferrand à la présidence de
l'Assemblée nationale a un précédent. En Décembre 1958, le
général de Gaulle a souhaité - par gratitude pour les
premières origines - que Paul Reynaud soit élu à ce poste,
mais celles et ceux qu'on appellera un peu plus tard "les
godillots"... élirent Jacques Chaban-Delmas.
Nos
élections présidentielles et législatives de l'an dernier
ont été contrastées. La novation de 2017 a été double :
selon plusieurs circonstances, les unes fortuites
(François Fillon déshonoré), les autres prévisibles (le
repoussoir Le Pen faisant de ce scrutin théoriquement à
deux tours une consultation en fait à un seul tour, le
premier), la victoire de la jeunesse en tout, et d'autre
part, l'entrée en politique, selon la confiance donnée en
grande sincérité et en enthousiasme très motivé, de
beaucoup de nouveaux élus, ceux élus sur le nom du nouveau
président de la République, les candidats de la République
en marche.
La
majorité présidentielle est sans doute d'origine
composite, des ralliés, dont le nouveau ministre de la
Transition écologique qui libère "le perchoir", mais des
personnalités jeunes et qui ont cru, qui croient à un
changement de nature de la vie politique nationale et un
changement de manière dans l'exercice du pouvoir.
Proposer à leurs suffrages Richard Ferrand, déjà nommé
pour présider leur groupe parlementaire, après qu'il fût
devenu moralement impossible de le maintenir au
gouvernement, c'est poser la question de confiance à
l'Assemblée nationale, bien plus nettement que pour
l'adoption d'un texte auquel tiendrait le gouvernement, et
très spécifiquement aux députés de la République en
marche.
C'est audacieux, et va permettre de mesurer la confiance
actuelle des députés dans les choix de personnes que fait
le Président, et au-delà si le vote de conscience est
loisible dans un cours politique proclamé nouveau.
Je
crois que la révision constitutionnelle dont nous avons
besoin ne requiert pas de nouveaux textes, mais un
comportement nous faisant revenir à l'esprit originel de
la Cinquième République. Le général de Gaulle ne s'est
jamais substitué à ses Premiers ministres successifs, il a
mis la poursuite de son mandat en jeu lors de chacune des
consultations nationales : référendaires, législatives, et
bien entendu en 1965 selon la réforme de 1962 qui n'était
destinée qu'à ses successeurs puisque son "équation
personnelle" était d'ordre historique et non électif. Il a
eu l'humilité de s'y prêter.
Sans relation immédiate avec cela, les prochaines
élections européennes occupent déjà - à l'ancienne. Des
idées autant que des têtes de listes sont partout
recherchées. Le "tract" électoral distribué par les
candidats de la République en marche, en Juin 2017, ne
mentionne pas l'Europe : ci-joint, sa reproduction. Un
programme "européen" est simple : 1° la démocratie par
l'élection de la présidente ou du président de l'Union au
suffrage direct de tous les citoyens européens, 2°
l'esprit de défense et la connaissance mutuelle des
peuples par l'instauration d'un service national
obligatoire, garçons et filles, un an de préparation
militaire, un an dédié au développement notamment dans les
pays de notre frontière méridionale, l'Afrique, 3° et
évidemment, récrire complètement la Loi fondamentale
européenne, en invitant à l'exercice la Grande-Bretagne,
puisqu'un traité périmant les précédents périme, de ce
fait, le brexit.
A
plusieurs reprises, je me suis permis de le suggérer au
Président par lettre, notamment les dernières à vos bons
soins, les 9 Avril et 6 Juin - ce dont je vous suis
reconnaissant.
Très attentivement à vous et au Président.
2- Le 04/09/2018 à 18:44,
Bertrand Fessard de Foucault a écrit au Cardinal Barbarin :
qu'eux... appelés à défendre l'évêque et l'Eglise qu'ils
déshonorent et à témoigner du pourquoi et comment un prêtre...
Eminence,
encore et encore ce procès de la "hiérarchie" et donc de
l'Eglise, pas seulement de votre personne... alors que la
question est celle des prédateurs, des grands pécheurs,
des recéleurs d'autorité morale.
Je
ne peux comprendre comment ces prêtres - pour un passé
lointain ou récent et à raison d'actes fortuits ou répétés
- ne prennent pas la défense ferme, déférente et
affectueuse, reconnaissante même, de leur évêque. Ce n'est
pas l'Eglise, ni l'archevêque de Lyon qui ont à demander
pardon, mais bien ces prêtres à l'Eglise et à vous.
Il
est souhaitable, et c'est l'intérêt commun de l'ensemble
de ceux qui ont été victimes ou qui, hors situation, ne
comprennent pas ces abus, parfois plus qu'affreux, que
l'un ou plusieurs de ces prêtres devenus des malfaiteurs
et des traîtres à leur vocation et au sacerdoce dont ils
ont été revêtus, nous donne un témoignage très étendu,
une autobiographie, un récit de leur appel, de leur vie
consacrée mais potentiellement solitaire, et plus encore
le cheminement des tentations auxquelles ils ont succombé.
Comment la grâce et la spiritualité du sacerdoce, leur
expérience pénitentielle, la maturité supposée de
conducteurs d'hommes, de pédagogues mettant en relation
tous âges, toutes conditions, et notamment l'enfance,
l'adolescence, ne les ont pas avertis, gardés, sauvegardés
? ? ?
Il
faut déterminer l'énigme. La situer en psychologie, en
situation, en relation. Il faut forcer à l'explication. Le
droit pénal est pour tout le monde, la non-dénonciation
est une faute quand la connaissance des faits par celui
qui les cèle et qui n'enjoint pas au coupable de se
livrer, mais la racine du mal - et l'Eglise est en
situation psychologique, pratique autant que
spirituelle... de la discerner, plus librement et
intensément que dans beaucoup de systèmes et de situations
laïcs - est vraiment à étudier, comprendre pour qu'elle
soit éradiquée.
La
chasse à l'homme, l'anticléricalisme se repaissent à bon
compte, mais ne remédient à rien à ce qui est bien plus
que des scandales : d'horribles abus de confiance, des
prédations par tous moyens.
Eminence, vous êtes en situation d'exiger cela de vos
prêtres, et de demander à vos Frères dans l'épiscopat,
d'en faire autant avec les leurs, si ceux-ci tombent ou
sont tombés.
La
miséricorde viendra ensuite, et d'abord de Dieu. L'homme,
la hiérarchie de l'Eglise ne décideront pas de cette
miséricorde : les motifs n'en seraient peut-être pas
"divins".
J'ai confiance en vous, vous le savez.
Attentives, filiales et fraternelles pensées et prières
avec vous, et toutes celles et ceux qui ont cette
confiance en vous et veulent que la cause soit considérée
pour ce qu'elle est : humaine. Pas d'Eglise.
3- 1ère lettre de Paul aux
Corinthiens II 10 à 16 ; psaume CXLV ; évangile selon saint
Luc IV 31 à 37
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