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jour au 22 juillet 2018
Communauté Saint-Jean
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Logo
de la Famille Saint-Jean
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Repères historiques
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Fondation
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1975
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Fondateur(s)
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Marie-Dominique
Philippe
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Lieu de fondation
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Fribourg (Suisse)
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Siège
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Rimont (Fley),
Saône-et-Loire
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Fiche d'identité
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Église
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Catholique
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Type
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Institut religieux de droit diocésain
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Dirigeant
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Frère Thomas Joachim (frères), Sœur Paul-Marie (sœurs
contemplatives), Sœur Claire-de-Jésus (sœurs apostoliques)
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Membres
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540 frères, 200 soeurs apostoliques, 90 soeurs
contemplatives
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Sur Internet
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Site internet
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https://freres-saint-jean.org [archive]
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La Famille
Saint-Jean (plus connue sous le nom
de Communauté Saint-Jean)
regroupe trois congrégations
religieuses: les Frères de
Saint-Jean, les Sœurs
apostoliques de Saint-Jean et les
Sœurs contemplatives de Saint-Jean,
ainsi que des oblats
(laïcs qui suivent cette spiritualité). Ces communautés, bien
que séparées et indépendantes dans leur fonctionnement,
partagent une histoire et une spiritualité communes. Elles furent
fondées par le Père Marie-Dominique
Philippe en 1975 pour les Frères, 1982 pour les Sœurs
contemplatives et 1984 pour les Sœurs apostoliques.
La spiritualité de la Famille Saint-Jean
repose principalement sur les écrits de Saint
Jean l’évangéliste. Les membres de chaque congrégation
vivent une vie communautaire, rythmée par la prière et
l’apostolat. La formation intellectuelle, notamment en
philosophie et théologie, occupe également une place importante
dans la vie des membres.
Depuis 1986, la Congrégation des Frères de
Saint-Jean est un institut religieux de droit diocésain dépendant
de l'évêque
d'Autun (France),
c'est-à-dire sous l'autorité de l'Église catholique locale. De
même pour les Sœurs Apostoliques depuis 1993. Quant aux Sœurs
Contemplatives, elles dépendent de l'évêque
de Lyon.
Histoire
Noviciat et prieuré d'études philosophiques à
Saint-Jodard
(
Loire).
Fondation à Fribourg en 1975
En
1975,
un groupe de cinq étudiants de l'
université
de Fribourg demande au père
Marie-Dominique
Philippe d'être leur père spirituel. Sur le conseil de
Marthe
Robin, il les accompagne dans leur souhait de
vie
monastique1.
En 1978, ce groupe est rattaché
pour six ans
ad experimentum à l’
abbaye
cistercienne de Lérins, ses membres en étant oblats, et prend
le nom de « Communauté Saint-Jean »
1.
Premières implantations
Le premier prieuré est ouvert en
1981 à
Cotignac
(
Notre-Dame-de-Grâces)
à la demande de
Mgr
Barthe, évêque de
Fréjus-Toulon2.
En 1982, le Père Philippe cessant d’exercer comme professeur
quitte la Suisse. La jeune communauté le suit et s’installe à
Rimont,
en
Bourgogne,
où se trouve toujours sa maison mère
3. Puis
le
noviciat est
ouvert en 1983 à
Saint-Jodard
(
diocèse
de Lyon)
4.
La communauté connaît jusque dans les années 2000 une phase
d'expansion avec de nombreuses fondations en France (
La
Chaise-Dieu,
Murat,
Pellevoisin,
Orléans,
Boulogne-Billancourt,
etc.). La Communauté ouvre aussi des implantations à l'étranger,
notamment à
Taïwan,
Genève et
progressivement sur les 5 continents
5.
Naissance
de la Famille Saint-Jean
A ses
débuts, la Communauté St Jean est uniquement masculine, mais de
nombreuses personnes gravitent autour. Des laïcs s’engagent comme
oblats dès 1981,
continuant leur vie dans le monde tout en étant proches de la
Communauté
6. Des
femmes fondent une communauté de sœurs contemplatives en 1982, mais
rapidement, certaines se sentant une fibre plus active se séparent
et fondent la communauté des Sœurs Apostoliques (en 1984)
6.
Crises de croissances : 2001 et 2009
Dans
les années 2000, la Famille Saint-Jean connaît un certain nombre de
difficultés, marquées par des départs et l'obligation de se
restructurer. Une dizaine de frères, contestant la part trop
importante de l'enseignement du Père Philippe par rapport à
d'autres théologiens ou philosophes, partent chez les
dominicains après
le
chapitre
général de 2001
7.
C'est pendant cette période, en 2000, que le
cardinal
Lustiger retire à la congrégation la charge de l'aumônerie du
collège
Stanislas de
Paris.
En 2001, le père Marie-Dominique Philippe laisse le gouvernement de
la communauté à un deuxième prieur général élu, le père
Jean-Pierre-Marie
7.
Le père Philippe cesse d'enseigner en
2003 à la suite de la demande de la hiérarchie, pour une « mise
en conformité avec le droit ordinaire qui règle l’âge des
enseignants (il a 91 ans) et pour permettre un renouvellement du
corps des enseignants au studium de Rimont », précise Mgr
Pierre Calimé, porte-parole de l’
évêque
d’Autun8.
En 2004,
Mgr
Madec accompagne la communauté comme assistant religieux.
En juin 2009, le
Cardinal
Barbarin, évêque ordinaire des Sœurs contemplatives, démet de
ses fonctions les sœurs chargées du gouvernement, dont la
fondatrice, Sœur Alix. S’ensuit une grave crise pour cette
congrégation pendant plusieurs années qui aboutira en juillet 2014
par un acte du
pape
François autorisant les sœurs dissidentes à fonder une
nouvelle communauté
9.
Depuis la mort du Père Philippe (2006)
Le 26 août 2006, le père
Marie-Dominique Philippe meurt à
Saint-Jodard
(
Loire),
un mois après avoir perdu l'usage de la parole à cause d'un
accident vasculaire cérébral. Le pape
Benoît
XVI rend hommage à « celui qui, durant de longues années,
guida et forma de nombreuses personnes à l’école du Christ, dans
l’esprit du « disciple bien-aimé », les enracinant
dans un amour profond de l’Eglise et dans la fidélité au
successeur de Pierre. Sa Sainteté rend grâce pour la vie du Père
Marie-Dominique, entièrement donnée au Seigneur et à ses frères,
enracinée dans la méditation de la Parole de Dieu, dans la
recherche et dans la contemplation passionnée de la vérité. »
10
Le 19 avril 2010, sous la présidence de
Mgr
Benoît
Rivière,
évêque
d’Autun le chapitre général des frères de Saint-Jean,
constitué d’une cinquantaine de frères délégués, élit un
nouveau prieur général pour un mandat de six ans, le père Thomas
Joachim (renouvelé en 2016). Il remplace le père Jean-Pierre-Marie
arrivé au terme de ses deux mandats de six et trois ans
11.
Organisation
et effectifs
Organisation
La communauté Saint-Jean se compose de quatre branches :
-
Les Frères : leur mission est variée, auprès
des paroisses, des jeunes, des populations défavorisées, etc.
Le prieuré Saint-Hugues de
Semur-en-Brionnais,
maison-mère et noviciat des Sœurs apostoliques.
-
Les Sœurs apostoliques de
Saint-Jean : la communauté des Sœurs apostoliques de
Saint-Jean a été fondée en 1984. Elle a été reconnue comme
congrégation religieuse de droit diocésain par
Mgr
Séguy,
évêque
d’Autun, le 7 octobre 1993. Leur vie apostolique se réalise
dans une vie d'évangélisation, par l'accueil et l'aide spirituelle
sous toutes ses formes dans les diocèses : centres de
retraites et accueil d'hôtes, aumôneries d'écoles, établissements
scolaires, aumônerie d'hôpitaux et de prisons, catéchèse,
participation à l’animation de paroisses. Elles portent un habit
et voile gris.
-
Les Sœurs contemplatives de
Saint-Jean : la communauté des Sœurs contemplatives de
Saint-Jean, érigée en Institut religieux de droit diocésain par
l’archevêque de Lyon le 25 mars 1994, a été fondée par le père
Marie-Dominique Philippe en 1982, soit sept ans après les frères
de Saint-Jean. C’est avant tout la prière qui est au cœur de la
vie des sœurs contemplatives. Prière communautaire (temps
d’adoration devant le Saint-Sacrement) et prière solitaire
rythment leur journée. Les sœurs vivent leur consécration totale
à Dieu dans le silence et la solitude. Elles portent un habit gris
avec un voile blanc.
-
Les oblats : des laïcs célibataires ou mariés
s'engagent dans l'oblature
au sein du monde à une vie de prière, proche des frères et des
sœurs.
Après un temps de noviciat et de formation (environ sept ans),
les frères et sœurs vivent dans des petites communautés nommées
« prieurés ».
-
La maison-mère des Frères de
Saint-Jean se trouve au
prieuré
Notre-Dame de Rimont, 71390
Fley-Rimont.
-
La maison-mère des Sœurs
apostoliques de Saint-Jean se trouve au prieuré Saint-Hugues, 71110
Semur-en-Brionnais.
-
La maison-mère des Sœurs contemplatives se trouve au
prieuré Sainte-Marthe, 42590 Saint-Jodard.
Effectifs
La chapelle du prieuré de
Troussures
avec les sœurs contemplatives.
-
Les Frères : la communauté des Frères de Saint-Jean a
dans un premier temps connu une forte augmentation de ses effectifs,
ce qui dans le contexte socio-ecclésial de l'époque (crise de
l'Église, effondrement des vocations, théologie de
l'enfouissement) est remarquable : de 5 frères en 1975,
elle est passée à 80 frères en 1982 et 350 frères en
1995. Après avoir connu un pic à près de 550 frères dans
les années 2000, la communauté comptait officiellement 536 frères
en 2010, 524 frères en 2014, 499 frères en 2015,
marquant une régression de ses effectifs de 7 % en cinq ans et
500 frères dont 280 prêtres en 2016
12.
Parmi les frères, elle comptait 53 novices en 2003
13,
mais seulement 35 novices en 2014
14[réf. nécessaire],
et 24 novices en 2015
15[réf. nécessaire],
soit une chute de 54 % en 12 ans. Les frères de
Saint-Jean ont dû fermer en 2012 leur maison de formation de
Valdedios en Espagne, faute de novices. Ce déclin démographique
est également illustré par la baisse du nombre de frères français
ordonnés prêtres : 11 ordinations en 2012, 6 ordinations
en 2013, 3 ordinations en 2014, 3 ordinations en 2015
16
(il s'agit ici uniquement des ordinations de séminaristes
français). En juin 2018, quatre prêtres sont ordonnés dont un
seul Français
17.
-
Les
Sœurs apostoliques : en 2014, les sœurs sont environ
200 : 154 sœurs déjà engagées par les trois vœux de
religion, dont 120 de façon définitive ; les autres, environ
50, sont encore novices ou postulantes. Vingt-deux nationalités
sont représentées : 60 % sont françaises, 40 %
d'autres pays. Les sœurs sont réparties en 23 prieurés dont 12 en
France en 2015
18.
-
Les Sœurs contemplatives : après avoir connu
une ascension continue de leurs effectifs, les sœurs contemplatives
ont vu leurs effectifs s'effondrer à la suite d'une scission en
2009 qui s'est terminé par la fondation d'une nouvelle communauté
extérieure en 2014. Des 380 religieuses que comptait en 2009
cette communauté, il ne restait plus que moins d'une centaine de
religieuses en 2014, d'une vingtaine de nationalités différentes.
Elles sont désormais réparties en 23 prieurés dont 1 en
Belgique à Banneux
(depuis 2003) et 8 situés en France : Saint-Jodard
(depuis 1983), Terre-Basse (1989), Pellevoisin
(1990), Croutoy
(1992), Cenves
(1999), Troussures
(2004), Rimont
(2005), Murat
(2006). Elles sont dirigées depuis 2015 par Sr Paul-Marie Moulin,
prieure générale, assistée de quatre conseillères générales.
En 2005, la communauté Saint-Jean comptait au total 930 frères,
sœurs contemplatives, et sœurs apostoliques, et plus de
3 000 oblats. En 2014, la communauté ne comptait plus au
total qu'un peu plus de 820 frères, sœurs contemplatives, et
sœurs apostoliques.
Liturgie
Les frères et sœurs de la Famille
Saint-Jean ont fait le même choix liturgique pour leurs offices
religieux : une liturgie sobre d’inspiration
monastique
et
grégorienne
mais en
langue
vernaculaire19,
essentiellement composée pour sa partie française par
Magdalith.
En 1984, les
frères abandonnent la liturgie polyphonique qu’ils avaient reçue
de
Lérins
(inspirée de l’
abbaye
de Chevetogne) pour un style plus dépouillé déjà utilisé
chez les
Sœurs
de Notre-Dame de Sion (contemplatives) ; celles-ci avaient
demandé à Magdalith, une artiste-chanteuse postulant chez elles, de
composer une liturgie en français
20.
Le fondateur de la Communauté Saint-Jean, connaissant ce monastère,
l’a par la suite appliquée aux Frères de Saint-Jean ; il dit
avoir été « très saisi » par « une espèce de
force et de douceur » de ce chant
21.
Leur vie comprenant une activité
apostolique, les Frères et Sœurs apostoliques célèbrent seulement
les
grandes
Heures :
Laudes,
office du
milieu du jour,
vêpres,
complies ;
les clercs sont tenus à réciter l’
office
des lectures individuellement. L’accent est mis sur la prière
silencieuse en communauté : temps
d’oraison
le matin et le soir, parfois devant le Saint-Sacrement
22.
Le chant dans la liturgie de la Famille
Saint-Jean est essentiellement monodique et se focalise sur la parole
proclamée plutôt que la mélodie ou la recherche esthétique. À la
suite de Magdalith qui cherchait à rendre vivante la parole chantée,
la liturgie dans la Famille Saint-Jean cherche à exprimer la force
des paroles proclamées
23. Les
tons utilisés sont les huit tons du
chant
grégorien. La langue principale est le français, mais la
liturgie a par la suite été adaptée dans différentes langues au
fur et à mesure de l’expansion internationale de la Famille
Saint-Jean.
Plusieurs disques de pièces liturgiques ont été enregistrés
par la Famille Saint-Jean :
-
La Pâque du Seigneur
(2003) par les Sœurs apostoliques de St Jean (diffusion interne) :
liturgie de la Semaine Sainte.
-
Du soleil levant au soleil
couchant (2011) par les Frères de St Jean (Éditions des
Béatitudes) : psaumes de messe.
-
Le Verbe s’est fait chair
(2012) par les Sœurs apostoliques de St Jean (diffusion interne) :
liturgie de Noël.
-
Un motif de joie d’âge en âge (à paraître) par
les Frères de St Jean : chants en l’honneur de Marie.
Habit
L’habit des
membres de la communauté Saint-Jean les a fait connaître sous le
surnom de « petits gris » en référence à sa couleur
24.
L’habit monastique fut choisi dans les débuts de la communauté en
s’inspirant de l’habit de travail des
cisterciens
de l’
abbaye
d’Hauterive, proche de
Fribourg
que les premiers frères visitaient souvent. Il se compose d’une
tunique longue grise couvrant tout le corps et d’un
scapulaire
à capuchon de la même couleur, similaire à celui des
bénédictins.
Les frères portent également une ceinture en cuir à laquelle est
fixé un rosaire, le même que celui porté par les
dominicains25.
Les sœurs portent le même habit mais le capuchon est remplacé
par un voile de couleur blanche pour les sœurs contemplatives, et
gris pour les sœurs apostoliques.
Activités et apostolats
Les apostolats de la Famille Saint-Jean sont divers (paroisses,
formation, engagement caritatif, retraites spirituelles etc.) Ils
dépendent souvent de la mission allouée par l'évêque qui les
appelle dans son diocèse.
Formation
École Saint-Jean
L'école
Saint-Jean est ouverte à tout public et se tient dans divers
prieurés de la Communauté, pour offrir une formation philosophique,
théologique et spirituelle. Elle met à la disposition du public des
cours disponibles en ligne sur le site Éphèse formation
26.
Elle donne aussi des cours du soir pour adultes, comme dans son
prieuré de la région parisienne installé à
Boulogne-sur-Seine,
ainsi que des cours par correspondance. Le parcours Sophia permet à
des adultes de se former sur trois ans en plusieurs sessions de
week-ends et en été
27.
Dans la même
mouvance, le Saint John Institute
28
à
Denver, couple
dans son programme la formation spirituelle, la vie de prière, et
l'obtention d'un
MBA
en entreprenariat au sein de la
Walsh
University (en)29.
Revue Aletheia
La Communauté dispose aussi d'une
maison d'édition (Éphèse éditions) et édite une revue de
réflexion, Aletheia « pour se former à la sagesse
philosophique, à la sagesse théologique et à la sagesse
mystique. »
30
Retraites
spirituelles
Vue du prieuré de
Troussures
(
Oise)
qui organise des sessions et des retraites spirituelles.
La Communauté organise des retraites
spirituelles toute l'année dans ses prieurés
31.
Elles peuvent aussi se faire dans la proximité avec un lieu de
pèlerinage, les plus fameux pour la Communauté en France étant
celui de
Notre-Dame-de-Grâces
de
Cotignac et
celui de
Notre-Dame
de Pellevoisin.
Académie pour une écologie intégrale
La Communauté,
au sein du sanctuaire mariale
Notre-Dame
du Chêne (
Vion),
crée l'Académie pour une écologie intégrale
32
pour répondre à l'appel du
Pape
François dans son encyclique
Laudato
Si. L'objectif de cette académie est d'étudier de nouveaux
modes de vie respectueux de l'homme et de son environnement
33.
Apostolats auprès des jeunes
Festival
Saint-Jean
La communauté
Saint-Jean organise un festival d’été destiné aux jeunes à
Saint
Quentin sur Indrois où les frères sont implantés. Le Festival
Saint-Jean se déroule en plein air pendant une semaine en août. Le
programme mêle prière, détente, formation et contenu culturel
34.
Les effectifs oscillent entre trois cents et mille selon les années
Plus récemment, le Festival Saint-Jean se décline également sous
la forme d’un Festival d’Hiver à la période du Nouvel An, ainsi
qu’un Festival de Pentecôte, centré sur les engagements en vie
religieuse des frères et sœurs à
Paray-le-Monial35.
La Communauté organise également un Festival annuel pour les
familles dans son prieuré de
Pellevoisin.
Écoles de vie
Plusieurs écoles de vie, comme l'école de vie
Saint-Jean-Baptiste dans l'
Indre-et-Loire,
ou encore en
Ethiopie
et aux
Philippines,
permettent pendant une année scolaire de réflexion et d'
apostolat
une formation globale pour la jeunesse.
L’Association Révélateur
Depuis la fin
des années 1990, l’association Révélateur, proche de la
Communauté Saint-Jean, produit des spectacles et comédies musicales
ayant pour thème la vie de grandes figures du catholicisme
36.
Ainsi
Maximilien
Kolbe,
Jean-Paul
II,
Frédéric
Ozanam,
mère
Térésa,
Claire
de Castelbajac,
Padre
Pio et les
époux
Martin ont été mis en scène par l’association. L’association
propose des camps artistiques d’été pour la réalisation des
spectacles
37.
Les camps de
jeunes
La Communauté propose des camps pour les jeunes dans ses différents
prieurés. Combinant en général activité sportive ou culturelle et
prière, ils accueillent plusieurs centaines de jeunes chaque
année
38.
Le format existe également à l'international, là où la communauté
est implantée, comme par exemple le mouvement Eagle eye
ministries
39,
40
aux
Etats-Unis,
ou à
Addis
Abeba, en
Ethiopie,
où la communauté est responsable de la pastorale des jeunes
41.
Engagement
caritatif
Saint-Jean Espérance
La communauté
Saint-Jean a développé une activité d’assistance aux toxicomanes
depuis 1987. L’association Saint-Jean Espérance accueille sur la
base du volontariat des personnes déjà sevrées en hôpital et
propose un accompagnement de longue durée afin d’aider à la
reconstruction personnelle et préparer une réinsertion sociale.
Elle propose une immersion dans un cadre de vie particulier structuré
autour du travail, de l’amitié et de la quête spirituelle
42,
43.
L’association Magdalena
Fondée par un prêtre de la Communauté
44,
l’association rencontre et accueille des personnes de la rue,
notamment des prostituées dans le
Bois
de Boulogne. L’association a également ouvert en une maison en
Seine et Marne
en 2017 destinée à aider les femmes à sortir de la
prostitution
45,
46.
Noé Mission Saint-Jean
La Communauté Saint-Jean a également
mis en place une structure organisant des séjours humanitaires et de
mission : sur la base du bénévolat, des personnes se rendent
dans des lieux où la Communauté est déjà présente. Les missions
concernent aussi bien l'apostolat spirituel que des projets à
caractère humanitaire
47.
Dans le monde
La Communauté
Saint-Jean s'est vu confier différentes missions sur tous les
continents. Ainsi, au
Cameroun,
les frères dirigent le prestigieux
collège
Vogt depuis 1993. Dans le même pays, à l'initiative d'un frère
de Saint-Jean, des caravanes d'évangélisation rassemble jusqu'à
quatre mille personnes par jour, et une radio dédiée à
l'évangélisation a vu le jour en 2018
48.
En
Inde, les frères
ont créé un centre d'accueil pour
personnes
séropositives sur le terrain de leur prieuré
49.
Critiques
et controverses
La communauté dont la croissance est rapide à ses débuts,
reçoit des critiques dès l'origine, mais surtout depuis 1996,
notamment de la part de :
-
L'
AVREF 50
dont la dernière publication sur Internet est le
Livre noir de
la Fraternité Saint-Jean en mai 2015
51,
52.
-
-
-
Le journal catholique
contestataire Golias,
qui publie depuis 2000 des articles à charge, ainsi qu'une longue
enquête en 2005 : « La face cachée des Petits Gris »55.
Ces associations et médias l'accusent notamment de faire un
prosélytisme zélé auprès de jeunes adultes, de pousser ceux-ci à
couper tout lien avec leur famille, d'exercer des pressions
psychologiques, ainsi que l'absence de soins médicaux. Il lui a
également été reproché le non-respect de certaines règles de
l'Église catholique, et des méthodes de formation des nouveaux
venus trop proches des méthodes des
sectes.
Ces accusations ont été récusées par plusieurs évêques
(notamment les évêques hébergeant ces communautés), comme M
gr
Madec ou M
gr Poulain
56,
57.
Ceux-ci ont précisé dans un communiqué que : « face aux
accusations lancées par l’AVREF (Association Vie religieuse et
Famille), ils se portent garants de ce que vivent ces communautés et
récusent à leur propos toute qualification de secte et de dérives
sectaires. […] Leurs communautés vivent selon les règles établies
par l’Église et ne peuvent d’aucune façon être accusées
d’être des sectes. Nous ne pouvons admettre qu’on fasse peser
sur elles un tel soupçon et qu’on ternisse ainsi l’image de
jeunes religieuses et religieux qui, avec leurs richesses et leurs
fragilités, donnent généreusement leur vie pour l’amour du
Christ et des hommes
58. »
Cependant, depuis les années 2000, la
communauté de Saint-Jean est secouée par la révélation d'affaires
de mœurs
59
dont trois ont été pénalement condamnées.
La « monition canonique » de Mgr Séguy (2000)
Le 28 juin 2000,
Mgr
Séguy, évêque du
diocèse
d’Autun, Chalon et Mâcon dont dépend la communauté
Saint-Jean, adresse à celle-ci une monition canonique. Dans ce texte
« préventivement punitif », l’évêque lance de
sévères avertissements à la communauté Saint-Jean après avoir
notamment constaté « des signes graves d'un certain
essoufflement, désarroi, fatigues physiques ou morales, épuisements,
conduites non conformes à la vie chrétienne ou religieuse, demandes
de dispenses de vie commune, d'ex-claustrations, de sortie, de retour
à l'état laïc, voire de nullités de professions ou d'ordinations
pour contrainte morale, etc. »
60.
La publication d'une « mise en garde » contre la
communauté Saint-Jean (2004)
C'est en
janvier 2004 que commence à circuler sur Internet un libelle anonyme
dénonciateur. Le document se présente comme une « mise en
garde » à l'égard de la communauté Saint-Jean. « Nous
sommes catholiques romains. Compte tenu des menaces que nous avons
reçues [...], nous ne voulons pas dévoiler ici notre identité »,
y lit-on. Le texte est parvenu dans les aumôneries scolaires et a
été largement diffusé auprès des journaux. Il révèle des
affaires de mœurs qui n'avaient pas jusqu'alors été évoquées
publiquement et donne des détails sur d'autres dossiers
61.
Certains sites catholiques, tel celui de la Pastorale Nouvelles
Croyances et Dérives Sectaires (PNCDS 72) du diocèse du Mans,
décident alors de mettre en ligne ce document
62.
La dissolution des Sœurs mariales d'Israël et de Saint-Jean (2005)
En 1995, la communauté Saint-Jean
s'agrège une nouvelle branche : les Sœurs mariales d'Israël
et de Saint-Jean. L'annonce en est faite officiellement et
publiquement en avril 1995 : « Lors du dernier chapitre
général, une nouvelle branche de la famille Saint-Jean est née :
les Petites Sœurs de la Compassion, d’Israël et de Saint Jean.
Précédemment reconnue par le diocèse de Lyon comme association
privée de fidèles, elles sont dorénavant accueillies comme sœurs
des Frères et des Sœurs de Saint-Jean, vivant de la paternité de
Saint-Jean à travers une vocation contemplative, mariale, ouverte
aussi à des sœurs de santé fragile
63. »
Dès 1986, quelques familles avaient émis des critiques contre la
communauté
64.
En 1987, les parents d’une jeune femme de la communauté portent
plainte auprès du
tribunal
ecclésiastique de Lyon. La procédure a été annulée en 1991
pour irrecevabilité de la plainte
65,
66.
Entre-temps,
ces accusations avaient été formellement démenties en 1988 par le
cardinal
Decourtray qui, dans un communiqué officiel
67,
avait apporté son soutien à
mère
Myriam en demandant la cessation des « campagnes de
dénigrement ». Le cardinal Decourtray renouvellera par la
suite son soutien, jusqu'à sa mort en 1994, en accordant à la
communauté des Sœurs mariales le statut d'
association
privée de fidèles. C'est à ce moment-là que la communauté
Saint-Jean s'agrège cette association de fidèles
68.
Bien que les enquêtes tant ecclésiastiques que civiles aient
démontré l'infondé des accusations
69,
ces dernières, toujours médiatiques
70,
ont repris contre les Sœurs mariales d'Israël et de Saint-Jean en
2001 lors de l'attaque médiatique contre le père Philippe et les
petits gris
64.
Le 15
mars 2005, la communauté des Sœurs mariales d'Israël et de
Saint-Jean est dissoute en tant qu'association de fidèles de
l'
archidiocèse
de Lyon, par décret du
cardinal
Barbarin, une « mesure rare et grave »
66.
M
gr Hervé
Giraud, évêque auxiliaire de Lyon alors chargé du dossier,
prend soin de préciser que cette décision a été prise sans
enquête mais en raison du fait que cette communauté est sans cesse
montrée du doigt « que les accusations soient avérées ou
non ». L'autorité diocésaine n'a jamais parlé de dérive
sectaire concernant cette communauté et a indiqué que les
accusations colportées par les médias « étaient
injustes »
71.
Du côté judiciaire, la
Gendarmerie
nationale effectue, en juillet 2005, des perquisitions et des
interrogatoires approfondis de la communauté, sur
commission
rogatoire dans le cadre d'une enquête préliminaire motivée par
les accusations répétées. Le procureur de la République conclut :
« Pas de trace de séquestration ou de maltraitance »,
« On n'a rien trouvé qui puisse donner corps à des
dénonciations ». Le
Procureur
souligne aussi que les sœurs sont en libre contact avec leur
entourage et leurs familles comme ils ont pu le constater pendant
l'enquête
72.
L'affaire du prieuré de Genève en Suisse (2008)
En 2008, la Communauté Saint-Jean de Genève, en Suisse, est secouée
par une série de révélations d'affaires de mœurs impliquant un
frère, responsable du prieuré de Genève. Deux femmes
témoignent dans la presse des agressions sexuelles qu'elles auraient
subies
73.
Les plaintes déposées par les deux femmes ne pourront aboutir en
justice en raison de la prescription des faits
74.
Toutefois, la Communauté Saint-Jean a décidé de renouveler
entièrement l'équipe du prieuré de Genève
75.
L'affaire du
prieuré de Genève n'est pas le premier cas de ce genre. Elle fait
suite à deux autres affaires du même type. En 2000, au prieuré
d'Enschede (Pays-Bas), un frère de Saint-Jean est renvoyé en France
par l'évêque d'Utrecht pour son implication dans des affaires de
mœurs avec des jeunes filles
76.
En 2015, une instruction judiciaire est ouverte par le parquet de
Chalon-sur-Saône après les aveux d'un frère du prieuré de
Saint-Jean d'Abidjan (Côte d'Ivoire), affirmant s'être livré à
des actes de pédophilie en 2007
77.
La scission au sein de la communauté des Sœurs contemplatives de
Saint-Jean (2009)
En juin 2009 éclate une très grave crise au sein, cette fois, de
la communauté des Sœurs contemplatives de Saint-Jean.
À la suite d'une enquête menée depuis 2003 par le diocèse de Lyon
dont elles dépendent
78,
la sœur Alix, qui dirigeait la communauté depuis 1982, est limogée
le 6 juin 2009 par décret du
cardinal
Barbarin. Un second décret, en juillet 2009, explicite les
motifs de cette décision mais n'est pas rendu public par les
sœurs
79.
Cependant, il semble que « la responsabilité de la
congrégation était concentrée entre trop peu de mains, en place
depuis trop longtemps » et que « la fondatrice et prieure
générale (sœur Alix), et les quelques sœurs qui l’entouraient,
maintenaient certaines des plus jeunes sous leur emprise
psychologique et affective »
80,
81.
Des témoignages de parents font état
de faits graves : « suicides de sœurs, abus de
médicaments, voire dérives sexuelles »
82.
Sœur Alix n'accepte pas la prieure nommée par le cardinal
Barbarin et envoie les novices en dehors du noviciat. Tout cela
provoque une désunion qui fait boule de neige et atteint peu à peu
la majorité des sœurs qui prennent parti pour sœur Alix. Ainsi, la
gouvernance de la nouvelle prieure générale, sœur Johanna, est
rendue impossible.
Devant ce début de scission, le
commissaire pontifical nommé par Rome, M
gr Jean
Bonfils, demande aux quatre sœurs (sœur Alix et trois sœurs
proches d'elle) de l'ancien gouvernement de ne plus influencer le
reste de la communauté et, à cet effet, de se disperser dans des
couvents d'autres congrégations (notamment les
visitandines)
avec interdiction de communiquer à l'extérieur. Sa demande sera
sans effet, en ce qui concerne les communications, comme il le
souligne : « Ce n'est pas la fièvre dans l'usage des
mails ou des portables qui contribue à l'unité ». Le chapitre
qu'il projette pour aboutir au dialogue entre les parties est
également rendu impossible : « on ne se comporte pas dans
un chapitre comme sur un terrain de sport où chacun veut gagner la
partie »
83.
Cela débouche sur un début de scission. Plus d'une centaine de
sœurs contestatrices se regroupent tout d'abord à
Saltillo
au Mexique en janvier 2010, accueillies par M
gr José
Raúl Vera López, ancien
dominicain
plutôt progressiste et défenseur de l'œuvre du P. Marie-Dominique
Philippe qu'il a bien connu. Puis ces mêmes sœurs partent fonder
une nouvelle association publique de fidèles, dénommée « Sœurs
de Saint-Jean et Saint-Dominique », le 29 juin 2012 à
Cordoue
en Espagne.
Par la suite,
le
cardinal
Bertone s'empresse de faire signer au Pape Benoît XVI (à la
veille de son retrait), un rescrit d'audience qui précise que cette
association « porte gravement atteinte à la discipline
ecclésiastique ». Il est précisé que le Pape, pourtant déjà
fatigué, est « en possession d’une connaissance précise du
comportement peu religieux de certaines sœurs et de l’évolution
de la congrégation des Sœurs contemplatives de Saint-Jean ».
Le rescrit d'audience dissout cette association dissidente le 10
janvier 2013
84,
le Pape ne voulant pas « cautionner une dérive incompatible
avec le respect des valeurs et règles fondamentales de l’Église
universelle »
85.
Les 150 sœurs qui en sont alors membres sont réduites à l’état
laïc. Entre-temps le
pape
François est élu le 13 mars 2013.
Le conflit continue de s'enliser et
aucune solution pour remédier à la crise ne semble alors
envisageable
86.
Le conflit,
qui met à mal la communauté Saint-Jean, commence à s'atténuer par
la visite du cardinal
João
Braz de Aviz à l'automne 2013 et s'achève finalement le 1
er
juillet 2014, lorsque Rome annonce la décision suivante : « les
ex-sœurs qui ont canoniquement quitté la congrégation des Sœurs
contemplatives de Saint-Jean et les laïques qui voudront s’unir
pourront librement constituer une association publique de fidèles en
vue de devenir un institut religieux ». La scission est donc
désormais définitive. Le Pape François désire cependant que la
sœur Alix (âgée de 79 ans) et les trois autres, soient
« complètement exclues de la vie religieuse »
87,
88.
Les sœurs dissidentes ont finalement créé le 25 juillet 2014
une nouvelle communauté : Maria Stella Matutina. Quant aux
sœurs qui s'étaient soumises au décret du cardinal Barbarin, leur
supérieur hiérarchique, et aux décisions du pape Benoît XVI, au
sein de la communauté contemplative de Saint-Jean, elles sont
actuellement 80 religieuses. Une nouvelle prieure générale,
sœur Paul-Marie, est élue en mai 2015.
Les révélations concernant le père Marie-Dominique Philippe (2013)
En 2013, le prieur général de la communauté Saint-Jean, le frère
Thomas Joachim, révèle officiellement et publiquement l'existence
de « témoignages convergents et crédibles disant que le père
Philippe a parfois posé des gestes contraires à la chasteté, sans
union sexuelle, à l'égard de femmes adultes qu'il accompagnait »
89,
90.
Cette nouvelle « affaire »
91
ébranle considérablement la communauté Saint-Jean et annule
92
les premières démarches entamées par les « Petits gris »
en vue d'une
béatification
du père Philippe
93.
Par ailleurs, le chapitre général des
frères de Saint-Jean tenu en avril 2013 est l’occasion d'adopter
une motion intitulée « Épreuves et Espérance »,
admettant l’existence de graves abus sexuels de la part de frères
ayant autorité de formation ainsi que d’autres frères. Le
paragraphe n
o 9 de cette motion reconnaît que « des
manquements à la chasteté avec des justifications doctrinales ont
malheureusement concerné des frères. De tels manquements ont eu
lieu entre des frères et des personnes adultes, notamment des
personnes qu’ils accompagnaient ; et, dans le passé, entre
des frères ayant autorité de formation et de jeunes frères
94. »
En juin 2016, une ancienne religieuse
carmélite révèle de nouvelles informations : elle affirme
avoir été abusée sexuellement pendant de longues années par le
père Marie-Dominique Philippe. Son témoignage est publié par
l'
AVREF sur son
site internet
95.
Une ex-sœur de Saint-Jean dénonce des dérives sectaires (2017)
À 24 ans, en 1999, Marie-Laure Janssens est entrée chez les sœurs
contemplatives de Saint-Jean où elle restera 11 ans
96.
Après avoir finalement quitté cette communauté en 2010 et s'être
mariée, elle affirme en 2017 dans un livre avoir été la « victime
d'un crime que ni le droit pénal ni le droit de l'Église catholique
ne reconnaissent : l'abus spirituel »
97.
.98.99
Elle affirme : "J'ai bel et bien passé onze ans dans une
secte"
100.
Condamnations pénales pour agressions sexuelles et viols
Le 2 juillet 2010, un premier frère et
prêtre de Saint-Jean, du prieuré de Marchegg (Autriche), est
condamné par un tribunal de Vienne à six mois de prison avec sursis
et 2 000 euros d'amende après les plaintes de deux jeunes
femmes
101.
Le frère a été depuis renvoyé en France.
En 2012, un
second frère de Saint-Jean, de nationalité
mexicaine,
est condamné à deux reprises, d’abord le 14 février 2012 par le
Tribunal correctionnel d’Angoulême à 18 mois de prison avec
sursis pour plusieurs agressions sexuelles commises en mars et
septembre 2009 sur un garçon de 12 ans, à Cognac et Richemont
en Charente
102 ;
puis de nouveau condamné le 12 novembre 2012 par le Tribunal
correctionnel de Mâcon à 25 mois de prison ferme pour
l'agression sexuelle d'un lycéen de 17 ans, commise en mai 2011
à Cluny
103.
Un troisième frère de Saint-Jean (renvoyé depuis de la communauté
et réduit à l'état laïc) est condamné le 28 mai 2015 par la cour
d’assises de
Chalon-sur-Saône
à 8 ans de prison ferme, pour des faits d'agressions sexuelles
et de viols sur cinq fillettes et une adulte fragile
psychologiquement (qui s’est ensuite suicidée), commis entre 1991
et 1999 en France et en Roumanie
104,
105.
Ce même frère est une nouvelle fois condamné le 24 novembre 2015
par le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay à quatorze mois de
prison ferme pour attouchements sexuels sur une fillette de 6 ans
en 1991, à la Chaise-Dieu
106.
Un quatrième frère de Saint-Jean (renvoyé en 2014 et relevé de
ses vœux en 2015) est condamné le 29 avril 2016 à un an de prison
avec sursis par le tribunal correctionnel de Chalon-sur-Saône.
Questionné par le juge, l'accusé a reconnu les attouchements
sexuels qu'il avait commis
107
sur un adolescent en 2009 à Murat (Cantal) et sur un adulte en 2014
à Rimont (Saône-et-Loire), en l'occurrence un autre frère de
Saint-Jean
108,
109.
Le « travail de vérité » de la Communauté Saint-Jean
La Communauté Saint-Jean s'est
engagé à partir de 2013 dans un « profond travail de
vérité »
110.
Elle traite de front des sujets sensibles comme la relation à son
fondateur, le Père Marie-Dominique Philippe, ou le charisme propre
de la Communauté.
La relation au Père Marie-Dominique Philippe
Après la reconnaissance officielle par les autorités de la
Communauté des manquements à la chasteté du Père Philippe, en
2013, les frères de Saint-Jean ont engagé une réflexion
communautaire afin de clarifier la relation avec leur fondateur
111.
La communauté s'est lancée dans un travail de discernement afin de
permettre à chacun de « relire son histoire personnelle avec
le Père Philippe » ; ainsi la communauté veut
« travailler sur l’enseignement du père Philippe, donc son
héritage dans la pensée et les structures de la congrégation, et
vérifier sa validité »
110.
Sans renier l'héritage spirituel et intellectuel du fondateur, les
frères de Saint-Jean ont accepté de faire le deuil d'une image
parfois idéalisée. Les frères ont aussi rééquilibré leur
formation avec plus d'intervenants extérieurs, une meilleure
formation en
psychologie,
sur la
chasteté
et la vie sexuelle. Si la pensée et les écrits du Père Philippe
nourrissent toujours l'enseignement et la vie spirituelle, la
communauté a pris une certaine distance critique et identifié
certains manquements dans la formation qui ont pu favoriser les
déviances en matières de moeurs. Comme le souligne le prieur
général : « Les écrits du père Philippe ont été
étudiés et, même à Rome, il n’a pas été trouvé d’éléments
qui soient hors de l’enseignement de l’Église. Finalement, c’est
un équilibre que nous avons remis en cause. »
110
Accompagnement extérieur
Depuis 2013, les frères ont créé une
cellule d’écoute avec un
jésuite
et une psychologue extérieurs à la communauté. Ils ont aussi mis
en place, avec les jésuites du Châtelard
112,
des programmes de formation à l’accompagnement à destination des
prieurs, ainsi qu’à la vie affective et à la sexualité pour les
frères. Le chapitre général a aussi mis en route des procédures
internes, en cas de plaintes portant sur un frère. Une année de
postulat a également été ajoutée avant le noviciat pour renforcer
le discernement à l’entrée de la communauté.
La
Congrégation
pour les instituts de vie consacrée nomme en septembre 2015 un
commissaire pontifical pour « accompagner » la communauté
Saint-Jean dans son ensemble. Il s'agit de l'
évêque
émérite de Viviers,
Mgr
Blondel113.
Il est précisé que son rôle « n'est pas de se substituer aux
supérieurs généraux »
114,
mais d'aider la congrégation d'une part à améliorer la formation
de ses membres et, d’autre part, à préciser son charisme et
clarifier la relation à son fondateur
115.
Travail sur la culture communautaire
Au-delà des structures et de la formation, la communauté dit faire
« peu à peu bouger des lignes, évoluer notre « culture
communautaire » »
116
afin de favoriser l'acceptation par tous ses membres des
transformations nécessaires. Le Père Thomas, explique s'être
« beaucoup déplacé pour faire en sorte que ce qui devait être
dit le soit »
116.
Par des groupes de discussion, l'accompagnement de psychologues et
des autorités de l'Eglise, la communauté travaille sur sa propre
culture. « Si le travail intellectuel est fait, celui sur la
culture communautaire est encore vivant. »
110
Parallèlement à la réforme de la formation, la communauté mène
le même effort auprès de tous ses membres. A la lumière du travail
accompli, de nombreux évêques en France, ont manifesté leur
soutien à la congrégation
110.
Le père Thomas, assure, quant à lui « envisager l'avenir avec
espérance » : « On sent que progressivement, on
évolue dans le bon sens. Alors que le risque, aujourd’hui, serait
de manquer d’une certaine fierté d’appartenance au bon sens du
terme, il faut aussi voir que nous avons de très belles choses, nous
continuons d’apporter une bonne nouvelle, de faire du bien: donc
corrigeons ce qui doit l’être mais n’oublions pas le don que
Dieu a fait à notre communauté. »
111
Structure
et implantations
L'
église
Saint-Nicolas-des-Lorrains de
Rome.
Les frères
Prieur général des frères :
Le prieur général est élu pour six ans. Son mandat peut être
prolongé de trois ans. Il est assisté d'un vicaire général et
appuyé par un conseil général qui le conseille dans son service de
direction de la congrégation. Certains membres sont aussi vicaires.
La congrégation est divisée en vicariats dont le vicaire (élu
pour trois ans par le chapitre général) représente le prieur
général.
En France, les frères sont présents dans les
diocèses
d'
Ajaccio,
d'
Angers,
d'
Angoulême,
d'
Avignon,
d'
Autun,
de
Beauvais,
de
Bourges,
de
Digne,
de
Fréjus-Toulon,
de
Lyon,
du
Mans,
de
Marseille,
de
Montpellier,
de
Moulins,
de
Nanterre,
d'
Orléans,
du
Puy-en-Velay,
de
Saint-Flour,
de
Tours
et de
Vannes.
Les sœurs
Les Sœurs apostoliques sont présentes dans 23 prieurés (dont 12
en France, ainsi qu'en Allemagne, Lituanie, Guinée, Cameroun, Togo,
Philippines, Mexique et États-Unis). Leur prieure générale est
Sœur Claire-de-Jésus depuis mars 2018.
Les Sœurs contemplatives sont présentes dans 12 prieurés (dont
4 en France, ainsi qu'en Belgique, Lituanie, au Cameroun, Côte
d'Ivoire, à Taïwan, aux Philippines, au Mexique et aux États-Unis).
Leur prieure générale est Sœur Paul-Marie (Moulin) depuis mai
2015.
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Voir aussi
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Articles connexes
Liens externes