Lundi 5 Juin 2017
10
heures 04 + Il n’y a que les Anglais pour faire çà. Cela
vient du fond du cœur,
c’est spontané, sans parti-pris. Mon cher beau-frère, à
l’unisson donc avec
nous hier soir. Marguerite dort encore. Semi-grasse
matinée avec ma chère
femme, l’oreiller, le visage, la peau, le regard, la
douceur, la paix, le
silence. Hier, devant l’abbaye de Timadeuc où nous n’avons
pas eu le temps
d’entrer après notre pique-nique tandis que notre cher
neveu réintégrait son
cycle sur le Cantique
des cantiques, je sais
bien que je « peux »
être désagréable, tant j’impose mes sketches, tant je suis
tendu, nerveux, si
fatigué. Que je sois pardonné. – L’horloge de la biologie
me fait envisager mon
projet initial pour mon livre non politique : Maintenant
que… et puis
d’honneur, « mon » COUVE de MURVILLE et enfin mes
mémoires. Je
n’aurai sans doute ni temps ni force pour faire plus. Mais
à mes
trente-quarante ans, en pleine force, crédité de tout
l’avenir, que
produisais-je ? rien qui fut « essentiel ». Echange
intéressant
avec Patrick L. petit-fils de COULIOU sur l’écriture.
Emmanuel D. pas
théorique, mais lui aussi « frappé » par l’écriture. Je
n’ai, quant à
moi, jamais songé à un état de vie ou à une consécration à
l’écriture, mais
j’ai toujours souhaité, et aujourd’hui plus que jamais,
être accueilli,
attendu, accompagné par un éditeur me guidant et
m’estimant. – Ma chère femme,
les heures données à Mehdi pour son dossier d’oral. La
mère de celui-ci
organisant ce qui sera projeté par ordinateur (je ne sais
pas le nom, ce
m’était devenu familier à YNOV).
Le
don du pape actuel : la « direction » spirituelle, cf. son
homélie hier pour la Pentecôte.
22
heures 49 + Cette fatigue qui ne me quitte pas. Le clavier
me délasse un
moment, prier maintenant, je remets une énième fois à
demain le point de ce que
je comprends de notre situation politique, peu factuelle,
mais que
j’approfondis mentalement depuis jeudi dernier. La force
cependant en début
d’après-midi d’adresser au Calame les simples citations du
président Moktar
Ould Daddah à mettre en regard des prétentions du
dictateur mauritanien actuel
de modifier la Constitution par referendum, pour se
représenter à perpétuité à
l’élection présidentielle, supprimer une des chambres qui
est rétive et
symboliquement changer le drapeau national, le rendre
sanglant, haut et
bas : signifier que la « pénétration » française là
rencontra
les plus farouches oppositions et ne devint pérenne que
par le sang. La réalité
historique est que le sang mauritanien a surtout coulé
pendant les diverses
dictatures militaires depuis 1978, et notamment pendant ce
qui a été vite
appelé « les années de braise » : 1989 à 1991. Je n’ai pas
encore établi de relations avec la « cellule africaine »
du nouveau
Président, mais le changement, la novation ne seront réels
que si nous
accompagnons résolument la fin des dictatures en Afrique
subsaharienne (et
ailleurs). – Nous
commençons de lire,
selon la recommandation liturgique de l’Eglise,
l’histoire, belle, poétique et
charmante de Tobith, père, et Tobie, fils. Tout y est, je
le résume pour
Marguerite avant que nous priions ensemble, comme chaque
soir. Le saint homme,
la vie en déportation, la piété envers les morts et puis
la cécité du père, le
remède autant qu’une fiancée à chercher par le fils,
l’archange Raphaël en
compagnon de voyage, et le chien (décisif, mais sans
nom..), la prière
conjugale, le miracle pour le « happy end ». Oui, ce soir
deux
histoires – et en fond, la campagne législative sur les
ondes, où il est
question de bonheur et d’avenir. Histoire de la famille
Tobie et histoire des
vignerons homicides, avec le renforcement de la haine des
autorités
religieuses, et sociales de fait, contre le Christ.
France 3 - Londres… retour au terrorisme, après la soirée
votive de Manchester.
Pour nous Français, un mort, deux disparus 8 blessés dont
4 graves. Au total 48
blessés dont des policiers. Jamais, il n’y a eu ces
corps-à-corps :
l’assassin et la victime, le poignard… toutes les
nationalités européennes ou
du Commonwealth représentées à Londres et parmi les
victimes. C’est horrible.
Le caractère de notre époque, ce ne sont pas ces élections
britanniques de
jeudi ou les nôtres des dimanches prochains. Theresa MAY
dénonce les
communautarismes, reconnus et installés depuis des
décennies en Grande-Bretagne :
une vraie mûe. Les policiers maintenant armés. Les videos
partout. Systèmes et
mentalités toutes différentes de part et d’autres du
Channel. – Dix-sept partis
« animalistes » dans le monde, dont 5% et quelques sièges
aux Pays-Bas.
Temps de parole pour celui de chez nous. Tous projets et
toutes thèses qui nous
correspondent. Vigueur et bonne présentation du FN se
présentant comme seul
d’opposition à EM. J’écoute comme à la radio, tandis que
ma chère femme est
devant le petit écran. Dire d’En marche nous
sommes les nouveaux visages de la République. En affiches
partout, et dans ce
« clip », l’évidence de cet essai de beaucoup de partis de
continuer
l’élection présidentielle. JLM et EM s’affichent aux côtés
de leur candidat
local. C’est une des caractéristiques de cette campagne,
l’autre étant la
montée et l’expression d’une écologie devenue animalière.
Ces deux évolutions
me paraissent positives. – Demain, le gouvernement remet
aux « partenaires
sociaux » leur feuille de route sur la réforme du Code de
travail. Qatar
et Arabie saoudite, va-t-on vers de salubres vérités ? – A
Londres, le
maire, ce soir, sur les lieux de l’attaque… ses quelques
mots suscitent
d’autant plus d’émotion qu’il est lui-même musulman et
d’origine immigrée,
tandis que chez nous, c’est le forcing pour le Code du
Travail. Je ne comprends
pas ce calendrier-même du gouvernement, d’EM
personnellement : si sûrs
d’eux-mêmes qu’ils pourraient prétendre au referendum de
fait par sa victoire
aux législatives, qui serait approbation d’un texte
mortifère… fluidifier le
marché du travail pour davantage d’embauches… quatrième
fois en si peu
d’années.
Vos fêtes se changeront en deuil,
et
tous vos chants en lamentation. Tobith
reprend à son compte le prophète Amos et porte – comme
nous ces années-ci – le
deuil d’inconnus, la mort appelle, crée la fraternité [1].
Le début de
l’histoire et l’inhumation clandestine de morts unanimes :
lors de
notre fête de la Pentecôte, qui est la sainte fête des
semaines… Et je me mis à
pleurer. Quant à la
parabole donnée par
Jésus à ses adversaires, elle est aussi dramatique… les
vignerons se
saisirent du serviteur, le frappèrent… un autre serviteur,
et celui-là, ils
l’assommèrent et l’humilièrent… encore, un autre, et
celui-là, ils le tuèrent. Dernière tentative du
maître de la
vigne : son fils bien-aimé. Le
drame, à lire comme un roman à suspense : les chefs
du peuple
cherchaient à arrêter Jésus, mais ils eurent peur de la
foule. Je suis frappé
de cette intense exhortation
des évangiles à une issue révolutionnaire, au sens vrai du
terme :
révélation, apocalypse. La pierre qu’ont rejetée les
bâtisseurs est devenue
ka pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la
merveille devant nos
yeux [2]. L’Ancien et le
Nouveau Testament se
réfèrent l’un à l’autre. Puissante redondance des textes
qui nous fondent, me
permettent ce soir de prier et d’espérer, comme tant
d’hommes et de femmes
depuis des millénaires.
Tintamarre
des événements… Qatar et les autres, alors que c’est le
principal partenaire et
investisseur arabe chez nous. Le cardinal BARBARIN, en
correctionnelle en
Septembre prochain. Je suis effaré des dialectiques qui
partout nous détournent
de travailler à vraiment œuvrer pour l’essentiel, pour ce
dont nous souffrons,
pour ce dont nous sommes remplis d’attente. Je mets en
résonnance mutuelle la prophétie et le constat : Vos fêtes se changeront en deuil
et tous vos chants en lamentations... La pierre qu'on
rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d'angle :
c'est là l'oeuvre du Seigneur, la merveille devant nos
yeux !
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