LETTRE DE SAINT IGNACE D'ANTIOCHE AUX TRALLIENS
Mes bien-aimés, en pratiquant
une douce patience, devenez une nouvelle créature, dans la foi qui
est la chair du Seigneur, et dans la charité qui est le sang de
Jésus Christ. Que personne parmi vous n'ait de grief contre son
prochain. Ne fournissez pas de prétexte aux païens pour blasphémer
la communauté de Dieu, à cause de quelques insensés. En effet,
malheur à celui qui, par sa légèreté, fait blasphémer mon
nom.
N'écoutez donc pas quand on vous parle d'autre
chose que de Jésus Christ, issu de David, fils de Marie, qui est
véritablement né, qui a mangé et qui a bu, qui a été
véritablement crucifié, et qui est mort sous les regards des
créatures du ciel, de la terre et des enfers, qui est aussi
véritablement ressuscité d'entre les morts. C'est son Père qui l'a
ressuscité et c'est lui aussi, le Père, qui, à la ressemblance de
Jésus Christ, nous ressuscitera en lui, en qui nous croyons et en
dehors de qui nous n'avons pas la vie véritable. ~
Fuyez
les plantes parasites et vénéneuses de l'hérésie : elles
produisent un fruit mortel, et celui qui en mange meurt aussitôt.
Ces gens-là ne sont pas une plantation du Père. S'ils l'étaient,
ils apparaîtraient comme des rameaux de l'arbre de la croix, et leur
fruit serait incorruptible. C'est par cette croix que le Christ dans
sa passion vous appelle, vous qui êtes ses membres. La tête ne peut
être engendrée sans les membres, et Dieu nous promet cette union,
lui qui est lui-même union.
Je vous salue de Smyrne, en
même temps que les représentants des Églises de Dieu qui sont ici
avec moi, qui m'ont réconforté en toute chose, quant au corps et à
l'esprit. Par mes liens, que je porte partout à cause de Jésus
Christ tout en priant pour atteindre Dieu, je vous exhorte :
Persévérez dans la concorde et dans la prière commune. Car il
convient que chacun de vous, et particulièrement les presbytres,
vous réconfortiez votre évêque en l'honneur du Père de Jésus
Christ et des Apôtres.
Je souhaite que vous m'écoutiez
avec charité, pour que ma lettre ne porte pas témoignage contre
vous. Et priez pour moi qui ai besoin de votre charité dans la
miséricorde de Dieu, pour être digne d'avoir part à l'héritage
que je suis sur le point d'obtenir, et pour ne pas être écarté.
La
charité des Smyrniotes et des Éphésiens vous salue. Souvenez-vous
dans vos prières de l'Église qui est en Syrie. Je ne suis pas digne
d'en porter le nom, étant le dernier de ses fidèles. Portez-vous
bien en Jésus Christ, soyez soumis à l'évêque comme au
commandement du Seigneur, et soyez soumis également au presbytérium.
Chacun de vous, aimez-vous les uns les autres d'un cœur sans
partage.
Mon esprit se sacrifie pour vous, non seulement
maintenant mais aussi lorsque je rejoindrai Dieu. Je suis encore en
danger, mais il est fidèle, le Père, en Jésus Christ, pour exaucer
ma prière et la vôtre. En lui, soyez irréprochables.
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