samedi 31 mars 2018
vendredi 30 mars 2018
quand va mourir la mort - vivre la Semaine Sainte et particulièrement le Vendredi-Saint
rétrospectivement
écrit le Samedi Saint
. . . Pointe du Bill, 15 heures 21 + La mort
qui peut finir, l’éternité impossible selon les paramètres de
notre vie terrestre, mais garantie par la résurrection du Fils
de l’homme, et pas comme des ectoplasmes amputés de tout ce que
fut et fit leur début terrestre : je crois en la
résurrection de la chair et à la vie éternelle (dans cet ordre). Ma
propre finitude, rappelée par la fatigue se dépouillant de moi
pas facilement, cette épaule droite sans diagnostic tant
qu’elle n’est pas échographiée, de rendez-vous dans la
discipline qu’en fin Mai pour l’agglomération de Vannes. La
mission des époux l’un pour l’autre : le conduire, la conduire
au bonheur qui est relation à soi-même et à la vie bien plus
que toute situation matérielle ou tout ressenti. Le lieu de
nous-mêmes, chacun et tous, la prière. L’émerveillement autant
à l’instant qu’en lecture de vie qu’en rencontre si brève
soit-elle… de l’autre, quand l’ombre est lumière, présence,
qu’elle dévoile.
Expérience… même a
contrario. A la minute, un homme jeune monte dans la salle
haute de la base nautique, il cherche une poubelle y vider des
ferrailles et détritus ramassés sur la plage. Je lui montre. "
Bonne Pâque, s’il y a lieu ". Pierre, lui, me répond : " il y
a lieu…". Seul à la base, voici deux autres, ils voudraient
louer un
katamaran,
courriel au président de notre club et au chef de base : ils
ont appris la voile ici, et citent l’emblématique Pifou. La
demande… En pharmacie ce matin, l’une des laborantines
s’appelle Marie, l’officine et moi nous nous pratiquons depuis
cinq ans (des médicaments pour des relations mauritaniennes en
urgence et avec peu d’ordonnance…). Je lui dis que demain à
l’aube, quelqu’un l’appellera Marie. Elle cherchait le corps
de… ne le trouve pas, voit le jardinier, demande… Marie… Il se présente en
l’appelant par son nom à elle, et c’est elle qui reconnaît qui
Il est. Rabbouni…
Marie, cela vous dit quelque chose ? Mutisme, elle, le
pharmacien, les autres clients. Je dis ce qu’il en est. – Deux
nuits, un jour et demi, à Toulouse, je n’en connais que la
place du Capitole, les rives de la Garonne, visite ancienne à
la troisième de mes filleules. Beauté qui n’est pas immédiate,
puis le dépaysement devient accueillant. Oui, je suis
émerveillé par le tout que les paysages urbains qu’à foison
j’ai découverts, interrogés aimés. L’étonnante cathédrale au
socle rouge pour un porte-cloches, mais pas une flèche ou un
clocher, et à la nef, au chœur non alignés. J’en sors, la
jouxte à ma droite le palais national titré en lettres dorées,
et à son seuil une façon de guérite ou de cabine téléphonique
admirablement « taguée » pour développer la devise de nos
Républiques. Mais je veux regagner l’archevêché actuel, ne
sait plus retrouver la rue étroite Perchepinte. Je demande à
un policier municipal, sortant de la banque qui fait l’angle
de la place qui n’est qu’espace, avec une rue que je
n’identifie pas, comment aller à l’archevêché. Dom Robert LE
GALL, m’y héberge, mon ami fraternel depuis vingt-cinq ans,
débuts marqués par les derniers feux de ma belle fonction, et
les premiers d’une ultime impasse amoureuse : il pétille
d’humour, façon suprême de la charité quand la distance n’est
que respect et atteste de son expérience de l’amour divin et
de toutes vocations, et chacune a plusieurs étapes. Réponse du
policier, le palais national depuis 1793. Conférence
que j’ai été invité à donner aux Sciences Po. locaux par le
frère de mon compagnon d’examen au permis de conduire…
celui-ci casse du béton pour leur père, celui-là multiplie
stages et rédactions pour une carrière en ambassade ou dans
les lieux où s’observent et s’élaborent les stratégies de
défense. Je ne comprends qu’à quelques jours de l’exercice que
c’est la Semaine Sainte, et que je manque l’Office du Jeudi
Saint. Allez à celui du matin, m’est-il répondu.
Hier soir, juste
de retour en fin d’une journée de train qu’ont commencé les
admirables paysages le long de la Garonne et du canal du Midi.
Un bonheur que je nous voudrais en « trinité », ma femme,
notre fille et moi en voiture, tout est en demeures, en
semi-remparts, en églises trapues : Port-Sainte-Marie…
Marguerite m’a fait acheter de quoi manger un peu,
j’escomptais qu’elle ne tiendrait pas à aller à deux offices,
tant elle est fatiguée – croissance. Elle a voulu, elle prend
une aube de garçon, ma femme n’avait pas pensé à emporter la
sienne en allant la chercher au collège, servante d’assemblée.
Tout est en bois marron, rien de peint ou d’orné dans le cœur
de l’église paroissiale de Noyalo, chaleureuse et petite.
L’Office, la Croix, Jésus roi et souverain. Le Père Gwenaël
tient ensuite l’église ouverte, se tient à la disposition des
pénitents éventuels. Marguerite y va, quoique déjà confessée à
l’abbaye de Timadeuc, le mois précédent selon le cycle de sa
préparation à la confirmation. Je ne me suis pas préparé, mais
comment ne pas lui succéder. N réponse à l’exposé de ma
pauvreté et même de ma détresse, le prêtre est d’une
exactitude qui me bouleverse. Vous qui avez tellement le don
de l’émerveillement, demandez-en la reviviscence. Or, la
veille à table avec mon éminent ami Dom Robert, j’évoquais le
mot de GOETHE, l’admiration est la plus belle faculté de
l’homme. Le moine-archevêque réplique : l’émerveillement. Je
comprends la différence, ou plutôt le mouvement : l’admiration
est passive, même si elle est déjà un discernement, le
consentement à ce qui se perçoit, mais l’émerveillement est
actif, prenant, la beauté, la force et nous vibrent ensemble
de se donner mutuellement. Et c’est ma pénitence, le mouvement d’occupation
maintenant. Sans nous concerter, notre fille et moi écrivons
la même intention de prière. – Le thème de ce qu’il m’était
demandé d’exposer : être
ambassadeur, ma mention du Jeudi Saint que je ne
célèbre pas, donnant la préférence à mes jeunes auditeurs,
fascinants de bonne volonté, de disponibilité mais aussi d’un
manque de maîtres, de mentors, de cadres. Je suis attisé (plus
de cent participants à la proposition du cher Thibault C. et
de son association, plus de cinquante adresses internet
recueillies en conclusion, et déjà des messages). Je vais
tenter de me faire inviter à intervalle si possible mensuel et
par l’Institut d’Etudes Politiques en tant que tel : être
présent aux étudiants à la demande, exposés, débats, conseils
tête-à-tête tout en faisant retraite et communion avec mon
merveilleux ami. Et pourquoi pas ? une conférence de même
genre que la mienne, aux mêmes étudiants : être archevêque.
J’en ai un sous la main…
Autre rencontre
encore, une jeune fille qui répond affirmativement : la
Semaine Sainte, elle la suit. La place que je tente d’occuper
dans une queue de TGV plutôt que d’aller m’asseoir en banc de
métro à mon numéro, est la sienne, et elle la prend donc.
Travailler « sur » son ordinateur. Comme nous allons descendre
à la même gare, conversation : assistante parlementaire, deux
mi-temps, le député d’Haguenau, et celui de Narbonne. La
République en marche. Je
donne mon couplet : le soliste et beaucoup de pages au J.O.
mais quoi est fait ou se fait ? Elle m’adresse à BLANQUER dont
je reconnais le CV, j’apprends le dédoublement des classes
primaires comme premier actif du mandat en cours (ma chère
femme nuancera : seulement trois classes en Morbihan).
Dialogue suivi par tout le compartiment. Je demande et obtiens
ses coordonnées internet sur le quai de notre gare d’arrivée à
Vannes, et sous la pluie juste quand arrive à ma rencontre ma
chère femme. Je vais suivre. – Les désordres et violences dans
plusieurs universités, réseau d’un de mes accueillants à Sciences-Po. Toulouse : fantasme ou
souhait du grand précédent : Mai 68. Le mouvement du 22
Mars avait eu son début
vraiment français : la liberté sexuelle, à l’exact rebours des
pudibonderies et pénitences légales e réglementaires qui se
concoctent et se débattent. Voici qu’aujourd’hui le
commencement aurait pour origine une folie ou un forfaiture.
Le recteur de Montpellier aurait mandaté une bande de
cagoulés, pour « casser » le mouvement d’occupation (ne pas
appeler la police, procédure probablement déconseillé par le
ministre, surtout s’il est « bien ». Manque de p…, filmé et
mis n examen. Mais c’est peut-être l’allumette dans la pinède.
L’actuelle monocratie sauvée par l’indigence des syndicats (ou
plutôt de leurs dirigeants) : incapables d’union dans les
mouvements et « mobilisations ». L’erreur impardonnable de
MARTINEZ ne concertant pas la date prochaine pour une nouvelle
manifestation, et la fixant à trois jours du congrès de
MAILLY… et incapables de donner une force et une sémantique
nationales, la réclamation de tous, à ce que le gouvernement
va appeler, comme tous ses prédécesseurs (novation…) : le
refus égoïste des cheminots gavés, privilégiés et gâtés. La
réclamation nationale, c’est évidemment celle de la
démocratie, premier degré de la participation et celle-ci
impérative pour qu’effectivement les Français à l’unisson
avancent et surtout inventent. Et puis assumer continuité et
héritage, surtout quand on a été, moins en vue, mais autant ou
presque aux manettes pendant le mandat précédent… Que notre
déficit public « tombe » pour la première fois au-dessous des
3% du PNB tels qu’exigés par le
traité de Maastricht, cela ne s’est pas fait en un
trimestre de confection et de votation budgétaire, mais en
plusieurs années… peut-être obscures, dont l’efficacité se
vérifiera surement.
Il y a eu tout à
l’heure une barre sur la mer grise. En début d’après-midi
c’était au profond de ce golfe du Morbihan, le film argenté,
étincelant d’un fleuve : la marée montante. Maintenant voiles,
supports et planches sont lavés et rangés.
Cette nuit, toutes
les étapes de notre foi à revivre et réaffirmer, à motiver
selon ce que nous avons reçu. Cent six catéchumènes dans le
diocèse de Toulouse, une dizaine musulmans… taxi uber avant-hier soir. Le
chauffeur Quoique de physique et d’accent locaux se dit
musulman, il réagit à
l’évocation de ce qui se vit, la Semaine Sainte, il en sait le
sens, j’évoque la
lecture la plus facile l’évangile de Luc, vous installer
tranquillement lire d’affilée, avec whisky, vous laisser aller
jusqu’à être arrêté par une phrase et alors y demeurer. Il
acquiesce vivement et cite Cana, l’eau changée en vain.
Kabyle, berbère donc, judéo-chrétien d’origine. Je prends son
numéro de téléphone, il ne pratique pas l’internet. Je pense à mon voisin de
salle d’attente aux urgences il y a quinze jours, lui-aussi
musulman, sans pratique et craignant explicitement « le
jugement ». Je lui rappelle l’ouverture de chaque sourate du Coran
: Dieu miséricordieux
et compatissant… et
combien l’Eglise est depuis deux décennies ou trois en prière
très insistante et prêchée, adonnée à la miséricorde divine.
écrit rétrospectivement, dimanche de Pâques
08 heures 15 + Je
termine maintenant ma méditation du Vendredi-Saint et
les textes de l’Office de la Passion [1].
Oui, le roi de gloire… Quand Jésus leur répondit :
« C’est moi, je le suis », ils reculèrent, et ils tombèrent à
terre… Es-tu le roi des
Juifs ? … Alors, tu es
roi ?... Voici, votre roi… Vais-je crucifier votre roi ? Le premier converti, dans
les heures et circonstances de la Passion, est bien Pilate, la
plus haute autorité païenne de l’époque pour les Juifs et
l’occupant. Il est sans a priori, c’est un sceptique : qu’est-ce
que la vérité ? ce qui
n’a pas empêché son discernement : moi, je ne trouve en
lui aucun motif de condamnation… Voyez, je vous l’amène dehors
pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de
condamnation… Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher. Mais il est peureux, la
foule, sa hiérarchie… si tu le relâches, tu n’es pas un
ami de l’empereur. Quiconque se fait roi s’oppose à l’empereur.
C’est pourtant ce titre
que reconnaît à Jésus le Romain : Pilate avait rédigé un
écriteau qu’il fit placer sur la croix ; il était écrit :
« Jésus le Nazaréen, roi des Juifs ». Il a cru, il croit. Mais
décisivement, pas la hiérarchie religieuse et sociale des
contemporains du Christ : Alors les grands prêtres des
Juifs dirent à Pilate : « N’écris pas : ‘’Roi des Juifs’’, mais
cet home a dit : je suis le roi des Juifs. Ce qu’en fait, Jésus n’a
jamais dit, roi, totalement et simplement. C’est un autre
Romain, témoin insigne de la mort du Rédempteur qui va au bout
de la reconnaissance, mais ce n’est pas une observation de
Jean : vraiment, cet homme était le Fils de Dieu [2]. Il manque évidemment –
décisivement – le temps grammatical. Vraiment, cet homme est
le Fils de Dieu. Les synoptiques ne rapportent d’ailleurs,
mais quelle est leur source, sinon saint Jean ? ou la Vierge Marie pour
Luc ? qu’une reconnaissance encore incomplète : un juste…,
fils de Dieu, il manque l’article défini, l’exclusif. Le
Fils de Dieu, lui qui se présentait Lui-même, Fils de
l’homme. Oui, adorer
maintenant et toujours, embrasser ce qui porta et martyrisa la
chair, la chair-même qui va ressusciter, ce qu’alors personne
n’attend. Pas même, une espérance et une imagination. Alors
que tout au long de Son ministère public, le Christ annonçant
Sa passion chaque fois que l’enthousiasme prend Ses disciples,
la lie à Sa résurrection et date celle-ci…
Roi, mais
obéissant. Non par ordre, mais par Sa relation-même à Dieu, à
Son Père, au Père. Ce n’est pas de la subordination, c’est de
l’amour, c’est l’amour. Cette démonstration est le fond de
notre rédemption. Le péché, à sa racine, a été désobéissance :
Adam et Eve, les Hébreux au désert. La Rédemption est donc
obéissance. Bien qu’il soit le Fils, il apprit par ses
souffrances l‘obéissance et, conduit à sa perfection, il est
devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du salut
éternel. C’est l’analyse
de la lettre aux Hébreux. La chair humaine du Fils de Dieu
fait homme, est portée à sa perfection, c’est ainsi qu’elle va
mourir, ainsi qu’elle ressuscitera. Humain parmi les hommes,
Jésus va au bout de la logique ineffable de la Rédemption , ce
qu’a prophétisé Isaïe. Il s’est dépouillé lui-même
jusqu’à la mort, et il a été compté avec les pécheurs, alors
qu’il portait le péché des multitudes et qu’il intercédait pour
les pécheurs. C’est vivre
et réaliser absolument la dialectique du Magnificat et des Béatitudes : l’inversion de toute
hiérarchie, de toute possession, de toute situation…parmi
les grands, je lui donnerai sa part, avec les puissant il
partagera le butin, car il s’est dépouillé lui-même.
L’église de
Noyalo… Marguerite
et moi y sommes arrivés en avance… tout était marron, tout
était bois, images que je n’ai pas eu le réflexe de saisir, ce
sera l’an prochain si Dieu me le donne en vie et en prière. Ce
qu’il me vient alors… la
grâce d’être vieux, malade et, un jour pour nous tous, la
grâce d’être mourant : c’est la proximité de Dieu, alors je ne
suis même pas en demande, je suis dépendance, porté, emporté.
– Homélie du Père Gwenaël. Les trois dons du Jeudi-Saint, la
charité en acte, le sacerdoce, l’eucharistie… les trois dons
du Vendredi-Saint : l’humilité, le salut, la liberté. Nos
croix fleurissent avec le Christ, accepter notre croix avec
espérance, et celle du Christ avec confiance.
Extrait d’une
lettre d’un catéchumène à Toulouse, que nous lisait le matin
du Jeudi-Saint, le cher Dom Robert : il y a des larmes
d’amour qui durent plus longtemps que les étoiles du ciel.
[1]
- Isaïe LII 13 à LIII 12 ;
psaume XXXI ; lettre aux Hébreux IV 14 à 16 & V 7 à
9 ; évangile selon saint Jean XVIII 1 à XIX 42
[2]
- A la vue de ce qu’il s’était
passé, le centurion glorifiait Dieu, en disant : « Sûrement,
cet homme était un juste » . évangile selon saint
Luc XXIII 47 – Voyant qu’il avait ainsi expiré, le
centurion, qui se tenait en face de lui, s’écrira « Vraiment cet homme
était fils de Dieu » . évangile selon saint
Marc XV 39 - Quant
au centurion et aux hommes qui étaient avec lui gardaient
Jésus, à la vue du séisme et de ce qu’il se passait, ils
furent saisis d’une grande frayeur et dirent : « Vraiment
celui-ci était fils de Dieu » . évangile selon saint
Matthieu XXVII 54 de Dom Robert pour ce Vendredi Saint
VENDREDI SAINT
30 MARS 2018
EN LA CATHÉDRALE SAINT-ÉTIENNE
DE TOULOUSE
30 MARS 2018
EN LA CATHÉDRALE SAINT-ÉTIENNE
DE TOULOUSE
Le
disciple que Jésus aimait ne parle ni de l’institution de l’Eucharistie ni de
l’agonie de Jésus. Il est vrai que tout le chapitre 6 est consacré au Pain de
vie, ce pain qui est sa chair, « donnée pour la vie du monde » (51).
Ce qui frappe dans la Passion selon saint Jean, c’est la majesté de Jésus. Par
deux fois, au jardin des Oliviers, il demande : « Qui
cherchez-vous ? » On lui
répond : « Jésus, le Nazaréen ». Sa réponse est :
« C’est moi, je le suis ». Le grec est plus lapidaire : Ego eimi, littéralement « je suis », la formule même de
l’identité divine depuis le Buisson ardent. La passion johannique est royale.
Cependant
Jésus connaît avant le lavement des pieds un bouleversement profond, son agonie
du 4e Évangile. Il vient de parler du grain de blé qui reste
seul s’il ne meurt, et il continue : Maintenant mon âme est
bouleversée. Que vais-je dire ? Père, sauve-moi de cette Heure ! Mais
non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette Heure-ci ! Père,
glorifie ton nom ! Alors du ciel vint une voix qui disait : Je l’ai
glorifié et je le glorifierai encore » (12, 27-28).
Le
Père parle peu dans les Évangiles, encore moins dans saint Jean, qui ne
rapporte pas sa parole au moment du baptême de Jésus : « Celui-ci est
mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie » (Mt 3, 17). Il mentionne cependant ces paroles adressées au Baptiste,
qui ne peuvent être que celles du Père : « Celui qui m’a envoyé
baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre
et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint” » (1, 33). Jean ne
relate pas non plus la Transfiguration, où le Père prononce le même témoignage
qu’au baptême dans le Jourdain. Par contre, le Père se manifeste au moment
crucial où Jésus frémit à l’approche de sa Passion. Cette voix venue du ciel
qui commence par « je »
ne peut être que celle du Père : elle annonce la glorification de son
Fils. À vrai dire, c’est le Fils qui, dans l’angoisse de sa Pâque,
s’écrie : « Père, glorifie ton Nom ! » Mais lui
répond : « Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore ». Quoi
donc ? son propre Nom de Père ou la personne de son Fils ? L’un et
l’autre assurément, car tout le mystère de la personne de Jésus est son unité
avec le Père. La grande Prière, qu’on appelle « sacerdotale » de
Jésus avant sa Passion, que seul rapporte saint Jean, commence ainsi :
« Père, l’Heure est venue. Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te
glorifie » (17, 1).
Comme
nous le savons, dans le langage de saint Jean, la glorification de Jésus est
liée à son élévation sur la Croix : élévation physique sur le terrible
gibet, mais aussi glorification de l’amour qui est allé jusqu’au bout. Dans le
chapitre sur le Bon Pasteur, Jésus déclare : « Voilà pourquoi le Père
m’aime : parce que je donne ma vie, pour la recevoir de nouveau. Nul ne
peut me l’enlever, je la donne de moi-même » (10, 17-18). Ces mots de
Jésus résonnent fortement ce Vendredi saint, huit jours après l’offrande de sa
vie faite par le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, ce soldat disciple de
Jésus, lui aussi donné, livré, glorifié.
Pour
contempler le mystère de la Croix glorieuse, il nous faut superposer quatre
scènes évangéliques : la manifestation du Père au baptême de Jésus
d’abord, ensuite sa parole à la Transfiguration, et celle qu’il prononce au
moment où Jésus va être élevé :
« Je l’ai glorifié et je le glorifierai encore ». Jésus poursuit :
« Ce n’est pas pour moi qu’il y a eu cette voix, mais pour vous.
Maintenant a lieu le jugement de ce monde ; maintenant le prince de ce
monde va être jeté dehors ; et moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes ». « Il
signifiait par là de quel genre de mort il allait mourir », commente le
disciple que Jésus aimait. La quatrième scène est la crucifixion, où il faut
lire sur la Croix, en même temps que Jésus
de Nazareth, Roi des Juifs, mais en lettres intérieures : Celui-ci est mon Fils
bien-aimé, comme je l’ai vu inscrit sur une croix cet après-midi, pendant
le chemin de croix animé en cette cathédrale par les chrétiens du Quart-Monde.
jeudi 29 mars 2018
de Dom Robert - tandis que je donne ma conférence aux "Sciences-Po" de Toulouse
JEUDI SAINT
29 mars 2018
29 mars 2018
Il
suffit d’aimer.
C’est le titre d’un film célèbre sur Bernadette.
Elle a vu poindre dans la grotte de Lourdes
la lumière de la Résurrection.
Elle a vu poindre dans la grotte de Lourdes
la lumière de la Résurrection.
Le tombeau était vide au matin de Pâques.
La grotte est vide maintenant,
La grotte est vide maintenant,
mais notre foi nous fait voir au-delà ;
elle se ravive à la flamme des cierges à Lourdes
elle se ravive à la flamme des cierges à Lourdes
dans l’offrande de nos vies traversées d’angoisses et
de joies.
Nous y étions les évêques de France la semaine dernière,
portant à Notre Dame nos soucis et nos espérances.
Nous y étions les évêques de France la semaine dernière,
portant à Notre Dame nos soucis et nos espérances.
Célébrer la Pâque, c’est entendre sonner
l’Heure ;
nous venons de l’entendre à l’instant :
« Sachant que l’Heure était venue pour lui
de passer de ce monde à son Père,
Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde,
les aima jusqu’au bout » (Jn 13, 1).
Il suffit donc d’aimer, il faut apprendre à aimer, à bien aimer,
à aimer en actes et non en belles paroles,
à aimer jusqu’au bout, c’est-à-dire chaque jour.
nous venons de l’entendre à l’instant :
« Sachant que l’Heure était venue pour lui
de passer de ce monde à son Père,
Jésus, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde,
les aima jusqu’au bout » (Jn 13, 1).
Il suffit donc d’aimer, il faut apprendre à aimer, à bien aimer,
à aimer en actes et non en belles paroles,
à aimer jusqu’au bout, c’est-à-dire chaque jour.
C’est bien ce que Moïse demande déjà au peuple de
l’Exode :
« Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est l’Unique.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur,
de toute ton âme et de toute ta force » (Dt 6, 4-5).
« Écoute, Israël, le Seigneur notre Dieu est l’Unique.
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur,
de toute ton âme et de toute ta force » (Dt 6, 4-5).
J’ai été impressionné cette année par les témoignages
des catéchumènes qui vont être baptisés au cours de la Vigile pascale.
Un grand nombre d’entre eux chantent l’expérience
qu’ils font de l’amour de Dieu pour eux.
des catéchumènes qui vont être baptisés au cours de la Vigile pascale.
Un grand nombre d’entre eux chantent l’expérience
qu’ils font de l’amour de Dieu pour eux.
·
« L’homme ne se trouve lui-même qu’en
se donnant :
aimer, c’est servir l’autre. La bonté se propage et se démultiplie.
Pour moi, vivre en enfant de Dieu, c’est partager cet amour de Dieu.
Dieu nous montre son amour tous les jours et en toutes choses.
Il est partout. Il est intemporel. Il est grand.
Pour moi, c’est dans le pardon que s’exprime tout l’amour de Dieu,
ainsi que le message du Christ. »
aimer, c’est servir l’autre. La bonté se propage et se démultiplie.
Pour moi, vivre en enfant de Dieu, c’est partager cet amour de Dieu.
Dieu nous montre son amour tous les jours et en toutes choses.
Il est partout. Il est intemporel. Il est grand.
Pour moi, c’est dans le pardon que s’exprime tout l’amour de Dieu,
ainsi que le message du Christ. »
·
« Je voudrais vous parler d’amour et
de choix.
Le mot qui définit le mieux mon rapport à la foi catholique,
c’est l’Amour. L’Amour de Jésus.
L’Amour que nous pouvons partager avec notre entourage,
l’Amour que je souhaite insuffler à mes enfants. »
Le lavement des pieds que nous allons revivre
signifie cette disponibilité de fond pour aimer dans le concret de nos vies.
Le mot qui définit le mieux mon rapport à la foi catholique,
c’est l’Amour. L’Amour de Jésus.
L’Amour que nous pouvons partager avec notre entourage,
l’Amour que je souhaite insuffler à mes enfants. »
Le lavement des pieds que nous allons revivre
signifie cette disponibilité de fond pour aimer dans le concret de nos vies.
·
« Il est Amour ; c’est grâce à
lui que l’on peut aimer et être aimé ».
·
Une femme m’a écrit :
« Je me suis sentie accueillie, aimée pour ce que je suis, je me suis sentie vue ».
Sainte Bernadette, après ses conversations avec la Vierge immaculée,
a témoigné : « Elle m’a regardée comme une personne ».
« Je me suis sentie accueillie, aimée pour ce que je suis, je me suis sentie vue ».
Sainte Bernadette, après ses conversations avec la Vierge immaculée,
a témoigné : « Elle m’a regardée comme une personne ».
Oui, frères et sœurs de cette Pâque où nous
entrons :
aimons ces fêtes qui nous font renaître,
qui mettent de la lumière dans nos cœurs et dans nos yeux !
« Il y a des larmes d’amour, ai-je pu lire encore,
qui dureront plus longtemps que les étoiles du ciel. »
Il suffit d’aimer.
aimons ces fêtes qui nous font renaître,
qui mettent de la lumière dans nos cœurs et dans nos yeux !
« Il y a des larmes d’amour, ai-je pu lire encore,
qui dureront plus longtemps que les étoiles du ciel. »
Il suffit d’aimer.
la march au baptême, grâce pour un adulte relativement aux baptisés de naissance
APPEL DÉCISIF
DIMANCHE 18 FEVRIER 2018
EN L’ÉGLISE DU CHRIST-ROI
DIMANCHE 18 FEVRIER 2018
EN L’ÉGLISE DU CHRIST-ROI
Le plus grand nombre des catéchumènes
est représenté par de jeunes couples de 29 à 45 ans
ayant deux ou trois enfants
est représenté par de jeunes couples de 29 à 45 ans
ayant deux ou trois enfants
Nicolas, chauffeur routier, pour Saint-Étienne. Grâce à sa fiancée.
Marie-Alizée. St Étienne. Alors, voilà, nous y sommes ! Choix
laissé après éducation chrétienne. J’attends la joie de faire partie de la
communauté de manière officielle et de me sentir plus légitime à diffuser les
valeurs reçues.
Alexandra. St Étienne. Lourdes épreuves près d’un mari tyrannique à
Paris ; à Toulouse, paix dans la prière, avec sa fille, près de sa mère
entrée en maison de retraite. J’ai
découvert l’Amour universel et inconditionnel. Aimez-moi comme je vous aime.
Clara. Saint-Étienne. Cette démarche prend ses racines très tôt
dans mon existence, mais j’ai eu une forme de déclic lorsque mon papa est tombé
malade. Je suis violoniste, et à travers la musique et la beauté de
l’art, j’ai toujours eu le sentiment qu’il existait quelque chose de plus
grand que moi, quelque chose qui me dépassait. En jouant du violon, il m’arrive
de connaître des instants de grâce, des moments où le temps semble s’arrêter et
lors desquels j’ai l’impression d’être portée.
Pendant longtemps je n’ai pas su mettre des mots sur cela.
Paul. Saint-Étienne. 31 ans, papa depuis septembre. Mécanicien
armée de l’air. Famille catholique, mais mes parents, lorsque j’étais enfant,
m’ont « oublié » ! Études, travail, jusqu’à la démarche à la
paroisse de la cathédrale. Les personnes qui accompagnent sont très à l’écoute
et patients. C’est à chaque fois un très bon moment, plein de bonne humeur, de
discussions, de partage. Moment d’explications, qui permettent un changement
dans ma vie, notamment dans le regard sur les autres. Avec du recul, je suis
maintenant heureux d’avoir été oublié petit, cela me permet de redécouvrir
cette religion et de la voir avec mes yeux d’adulte. Cette préparation est
vraiment pour moi très enrichissant, autant sur le plan religieux que sur le
plan humain. Elle me permet de me recentrer sur la vie, sur les choses
importantes comme l’amour de la famille, le partage, vivre en paix et
sereinement, le tout sans être happé par la vitesse de la vie quotidienne. Mon
épouse et ma fille étant baptisées, il est important pour moi d’être baptisé
également, afin de pouvoir partager et vivre notre foi ensemble.
Geoffrey. J’ai pour ma part toujours eu l’impression dans les bons
comme dans les mauvais moments d’être guidé, protégé et aimé. J’ai le sentiment d’être encadré, protégé et d’offrir un
cadre autour des valeurs chrétiennes à notre famille, sur lequel je peux ou
nous pouvons nous reposer. Lors des prières, je me sens écouté ou entendu. Les
rencontres que l’on a pu effectuer depuis notre démarche, la réflexion qu’elle
suscite auprès de nos proches ou amis et les moments de partage sont bénéfiques
à notre quotidien et je remercie Dieu d’être venu à ma rencontre.
Charlène, épouse de Geoffrey. Pas baptisée par des
empêchements familiaux. Les années ont passé, je ne suis pas baptisée, mais je
sais qu’Il était là… Je le garde pour moi, je n’ose plus le dire. Dieu m’a toujours accompagnée dans son
amour, un amour sans doute, il est là. Avec mon mari, je redécouvre l’amour, cet amour sans condition et de
totale confiance. La démarche vers le baptême a renforcé nos liens et a fait
rentrer tellement de joie dans nos familles qui nous soutiennent.
Richard Agueminhaï. Champion savate boxe française. À chaque fois
que nous allons à l’église en famille, j’en ressors toujours content, car
j’entends toujours la bonne parole et des réponses à mes différents
questionnements. Je veux surtout
apprendre à aimer comme Dieu aime.
Gildas. Je n’ai eu le déclic pour le baptême qu’à 25 ans. Je le
prends comme un signe de Dieu, signe qui se renouvelle à chaque prière
quotidienne.
Matthieu. Mes parents baptisés, mais non pratiquants, ont décidé de
me laisser le choix pour plus tard. Ayant toujours eu la foi en Dieu depuis
l’enfance, je me suis toujours senti chrétien et proche de l’Église. Je me rapproche du Seigneur chaque jour et
l’amour de Dieu m’a permis de devenir un homme meilleur.
Bautista Puez (femme). Dans une grande peur du mal, je suis entrée
dans une église, où je me suis sentie seule, mais je suis retournée quelques
jours plus tard à la messe : c’était une évidence. Je vivais quelque chose de fort. Je crois que je peux
dire que c’était l’appel, celui que tout chrétien reçoit un jour.
Meuy (May) Joséphine. Laotienne, qui avait avorté de son premier
enfant. Religion de convoitise, de jalousie, de peur et de violence.
L’altruisme, la tendresse, la bienveillance et l’amour n’ont pas fait partie de
mon éducation. Dans la prière, l’enfant avorté, Joseph, était pris par la
Vierge Marie et baptisé dans le sang de Jésus. Bonnefoy, Père
Jean-Yves-Marie : Aller à l’église tous les dimanches est devenu avec le temps un besoin vital. À chaque fois, j’en
ressortais remplie d’amour, heureuse,
bénie. Mon attitude envers les gens différait, l’Esprit Saint agissait en
moi. Je ne suis plus la même personne qu’avant, je ressens la présence de Dieu
en moi.
Virginie avec ses trois enfants (depuis le pèlerinage du Rosaire).
Jeannine. Je me suis sentie si bien accueillie dans ma fragilité
par les chrétiens du quartier que cela m’a poussée d’autant plus pour le
baptême et d’entrer naturellement en relation avec les paroissiens, mais
surtout avec Notre Seigneur, alors je me suis laissée faire. Je me suis vite
apaisée. La prière m’a libérée. Trop de merveilles m’ont été données. Cet Esprit d’amour, c’est mon plus grand
bien. J’aime maintenant si fort Notre Seigneur, son Fils, Marie et tous les
saints que je découvre peu à peu. Connaître Dieu m’a permis de me connaître
moi-même et les autres, de me rouvrir, rester pure, douce, enlever la dureté
que l’injustice et les douleurs avaient mises en moi, combattre l’amertume. Je
suis redevenue un petit enfant mais avec la sagesse en plus. Puis j’ai envie de
dire : j’ai l’amour de l’amour, la
tendresse du Christ. Toujours quand je pense à cette gloire de l’amour, mon
cœur déborde de joie et d’amour pour le Père et tout le monde. Je n’ai
jamais connu une telle joie.
Lila. Née d’un parent chrétien et d’un autre musulman. Mais je me suis toujours senti plus chrétienne que
musulmane. Mon désir profond, c’est que Dieu demeure dans ma maison et dans ma
vie de tous les jours.
Lewis, Ivoirien. Passé d’église en église en Côte d’Ivoire. En
France avec sa femme, fréquente l’église. J’ai une autre vision de la vie
aujourd’hui et grande est ma joie en Jésus Christ notre Seigneur.
Sylvie Caradec. J’ai découvert un groupe super sympa (Père Dao) qui
m’a donné envie de revenir. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a un avant et un
après : ceci a transformé ma vie, transformé mon regard sur le monde et
sur moi-même.
Yvan. 72 ans, professeur éducation physique, guitariste, divorcé.
Enfant de communistes, j’ai échappé à leur surveillance à 5 ans et suis entré
dans une église ; je les ai toujours aimées. J’ai souvent pensé qu’il y
avait au-dessus de moi une étoile bienfaitrice, une protection indéfinissable
que je n’arrivais pas à percevoir. En fait, c’était sûrement Dieu que je
ressentais et de qui j’étais à la recherche. Sylvanès depuis 8 ans. Avec les
guitaristes de La Croix-Falgarde pour l’animation des messes du dimanche.
Accueil chaleureux des bénévoles de la paroisse. Maman de 103 ans avertie du
baptême à venir.
Mireille. Père musulman,
mère catholique : laissée libre de choisir ; agnostique. Dès l’âge de
20 ans, j’ai ressenti l’appel du baptême. Père Rouchi, mais occupée. Père Pagès
Saint-Joseph.
Anna. 19 ans. Si aujourd’hui je suis quelqu’un de meilleur, c’est
grâce à Dieu. Avant de connaître tout ce que j’ai appris lors de ma
préparation, je ressentais un énorme mal-être qui se dissipe petit à petit.
Cette phrase m’a touchée : « Il y a des larmes d’amour qui dureront plus longtemps que les étoiles du
ciel ».
Audrey. Aérospatiale, compagnon qui a connu une faillite de
commerce, qui avait deux enfants ; ensemble ils en ont un et un autre
arrive. Belle lettre. « L’homme ne
se trouve lui-même qu’en se donnant : aimer, c’est servir l’autre. La
bonté se propage et se démultiplie. Pour moi, vivre en enfant de Dieu, c’est
partager cet amour de Dieu. Dieu nous montre son amour tous les jours et en
toutes choses. Il est partout. Il est intemporel. Il est grand. Pour moi, c’est
dans le pardon que s’exprime tout l’amour de Dieu, ainsi que le message du
Christ. » Je crois aux trois sacrements de l’amour et du
service : le mariage, la consécration des prêtres, l’Eucharistie
Kimberley. Pendant des
années et des années, j’ai été confrontée à l’alcool et à la drogue avec leurs
conséquences. J’ai dû assumer un rôle de maman au milieu de violences. Mon
enfance a été volée. La religion a toujours fait partie de moi. La foi, je ne
sais pas comment elle est arrivée. Elle a toujours été là. À chaque moment de
doute, de désespoir, je me suis tournée vers la religion. J’ai choisi de mettre
tout en œuvre pour faire le bien, car c’est ce qui prime pour moi.
Ariane. « Que cherchez-vous ? » J’ai écouté bien des
témoignages. Je n’ai jamais rien recherché, c’est le Christ qui est venu me
chercher. Je n’ai rien demandé, c’est le Christ qui m’a mandée. Si je demande
le baptême, c’est que Dieu m’a appelée et que j’ai entendu cet appel.
« Que cherchez-vous ? » Pour tout dire, je ne sais pas !
J’ai vu de la lumière et j’ai frappé à la porte. Il me tend la main depuis
toujours et depuis toujours j’entends Son appel. Il est venu à moi sous le
visage d’amis, j’ai aperçu Sa Lueur dans les yeux ou le sourire de croyants qui
ne savaient même pas qu’ils étaient à ce moment le divin instrument de Son
irrésistible appel. Parfois Son amour me vient comme un souffle et m’envahit
d’une gratitude si intense que jamais je ne peux évoquer ces moments sans être
émue aux larmes. « Que cherchez-vous ? » Rien. Je ne réclame pas
davantage de preuves, je sais que ces moments où Dieu me permet de contempler
l’Amour sublime qu’Il nous porte sont des présents rares, et si je dois vivre
toute ma vie dans la « nuit intérieure », ces instants à couper le
souffle lors desquels Il m’a manifesté Sa Présence valent mille fois que je lui
remette toute ma confiance et mon espérance. Comme vous pouvez le constater,
Monseigneur, ce « Que cherchez-vous ? » trouve chez moi sa
réponse de manière rétroactive, dès lors qu’il n’y a rien que je n’aie déjà
trouvé, même si je sais bien que la foi n’est jamais donnée une fois pour
toutes et qu’au cours de notre vie, contre toute loi et toute logique, la
gratuité de la grâce s’opère en nous à notre insu. Ma vie chrétienne ne fait
que commencer, j’ai tant de choses à découvrir, à travailler.
Jonathan. Ma grand-mère maternelle a refait mon éducation et m’a
conduit sur le bon chemin, alors que je n’étais qu’un garçon à la dérive. Au
fil du temps, je me suis tourné vers Dieu qui m’a ouvert la voie vers la
chrétienté.
Noémie. Beau-père aimant trop tôt enlevé ; fermeture. Baptême
pour être marraine. « Cher évêque ». J’étais constamment sur la
réserve. J’ai commencé à devenir de plus en plus curieuse : comment
des gens qu’on ne connaît pas peuvent donner autant d’amour ? J’ai
vraiment reçu quelque chose ce jour-là, je ne saurais expliquer quoi, mais pour
moi, c’est une évidence qu’il s’est
passé quelque chose. Je ne savais pas où j’allais, mais je savais que Dieu
guidait mes pas.
Sébastien. Laissé libre de choisir ! Devenu père, je me suis
rendu compte que la richesse matérielle ne devait pas camoufler une pauvreté
spirituelle. J’avais l’habitude sur Paris de visiter des églises. J’appréciais
l’esprit qui s’en dégageait. Une certaine plénitude et une véritable envie
d’aller plus loin dans cette démarche spirituelle. J’ai souvent pensé qu’une
bonne étoile m’accompagne, qu’une force bien plus importante veillait sur moi.
Nous avons donc décidé avec mon épouse de changer de vie. Je voudrais vous parler d’amour et de choix. Le mot qui définit le
mieux mon rapport à la foi catholique, c’est l’Amour. L’Amour de Jésus. L’Amour
que nous pouvons partager avec notre entourage. L’Amour que je souhaite
insuffler à mes enfants. On en revient à un mot qui prend tout son sens :
le choix.
Marie. Après le baptême, pourquoi pas devenir accompagnateur ?
Jean-Baptiste. Aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours eu
cette foi qui m’a toujours fait penser : un jour, je serai libre, je dois commencer à chercher ma
liberté. C’est la liberté d’être enfin
libéré des désirs et des vanités de ce monde, de faire Cœur avec moi-même et avec les autres dans l’Amour du Christ et du
Saint-Esprit.
Arnaud. Ce que j’apprécie particulièrement dans le catéchuménat,
c’est la bienveillance des
interlocuteurs. Ils ne sont pas dans le jugement ou l’injonction, mais dans la
pédagogie bien intentionnée. Être pleinement reconnu par le Christ et comme
chrétien.
Jennifer de Guadeloupe. Choix laissé. Perte de cousins. Je ne
saurais dire quand on est vraiment chrétien, mais j’ai Dieu avec moi partout où
je vais, il guide mes pas, m’ouvre les yeux sur les choses utiles et m’apporte
énormément de sagesse. Ce sentiment de confort, de bien-être, je veux pouvoir
le transmettre à mon entourage.
Marie-Françoise. Dieu est un soutien de tous les jours pour
moi ; l’existence de Dieu est une évidence
pour moi ; je ne m’imagine pas vivre sans ma foi en Dieu.
Sabrina. Choix laissé. Depuis toute petite, j’ai foi en Dieu. Je
lui ai toujours parlé. Je vais faire de mon mieux pour être toujours à l’écoute
des gens, d’être toujours joyeuse, les aider si je peux et montrer que l’amour est ce qu’il y a de plus beau au
monde.
Caroline. Mes parents ne sont pas chrétiens. J’ai eu la foi toute
seule, fait mes prières comme ça me venait sans vraiment savoir. Je voudrais
être enfant de Dieu, comme mes enfants et mon conjoint, afin que nous soyons
une famille chrétienne unie par la vie et par Dieu.
Jessica. Travaille dans l’aéronautique. Demandée comme marraine.
Choix laissé. J’ai toujours aimé aller dans les églises. À Pibrac, j’adorais
aller dans la Basilique Sainte-Germaine. Je me souviens y avoir trouvé la paix
et le calme.
Jacques de Guinée. Sous l’influence d’une Musulmane devenue
chrétienne, retour à la foi. Je découvre que le Christ m’appelait depuis tout
ce temps, mais je ne l’entendais pas. Je comprends soudain que l’amour et la patience de toute ma
famille, et leurs prières a pu produire ce changement. Jésus m’accompagne sur
le chemin vers Dieu et m’ouvre la voie. Pour moi le baptême est comme une vie
qui s’ouvre vers un horizon où je ne suis plus seul, mais à la fois accompagné
et accompagnateur.
Cindy. Séparation, violences. Grand-mère, prêtre à
Saint-Loup ; au retour, je me suis endormie. Lors de mon sommeil, je me suis vue enfermée comme dans une bulle
transparente chaude, pleine d’amour, où je me sentais tellement bien ;
j’étais protégée. Je me suis réveillée en pleurs et ça a été une évidence : c’était l’appel de
Dieu !
Sylvia et Rotislav. Mon mari et moi, à la naissance de notre fille
Manon, contre toute attente, trouvions évident
que notre famille suive le chemin de la chrétienté, car elle fait partie de
notre histoire, de notre présent et de notre futur.
Sandrine. Jésus Christ est la lumière sur mon chantier. Ma relation
avec Dieu fait partie de mon quotidien.
Gwennaelle. Grand-mère. Je ne saurais expliquer avec des mots ce
que je ressens, pourquoi cette envie du baptême est si importante pour moi.
Comment faire baptiser ma fille, vouloir qu’elle aille à l’éveil à la foi si
moi-même je n’ai pas été au bout de mes choix concernant la foi.
Marina. Née à Alger de
parents qui lui interdisaient l’accès à toute religion. Cependant, tous les
matins à l’école des sœurs, je suivais discrètement les enfants qui se
rendaient à la prière à la chapelle. C’est là que j’ai découvert cette petite
lumière rouge qui, depuis, ne m’a jamais plus quittée. Ma foi et mon Amour de
Dieu ne peuvent pas s’expliquer. C’est une grâce que j’ai reçue et que ressens
chaque jour davantage. Ma fille de 19 ans a décidé de faire la même démarche avec
moi. Cette décision a interpellé mes deux petit-fils de 11 et 7 ans ;
ils ont débuté le catéchisme début 2017 et seront baptisés le dimanche
14janvier 2018 à Fronton. Ils m’ont dit : « Mamie, après nous, ce
sera toi et on sera là ! »
Laure. Frère décédé d’un accident de mot à 24 ans, qui l’engageait
à le suivre à la messe. Choix laissé, frère baptisé à 12 ans à sa demande à
l’Annonciation. Expérience évangélique. Après la mort de mon frère, j’ai
ressenti l’appel à demander le baptême. Après réflexion, je suis persuadée
qu’il est inutile pour moi de continuer quoi que ce soit sans la présence de
Dieu dans ma vie. Il est amour, c’est
grâce à lui que l’on peut aimer et être aimé. Il est la source même de
toute chose et il est plus fort que le mal. J’ai découvert que Dieu nous aime
tels que nous sommes, avec nos péchés, nos faiblesses et nos soucis.
Laetitia. Depuis le début de ma préparation, beaucoup de choses ont
changé dans ma vie.
Agnès. J’aimerais laisser cette feuille blanche, car seul Dieu sait
pourquoi j’appelle de tous mes vœux ce baptême. Par facilité, mes parents ne
m’ont donné aucune éducation religieuse.
Quel grand vide ! Mes doutes
quant au choix de la religion se sont évanouis quand j’ai compris avec mon cœur
que Dieu m’aimait. Que demander de plus que cet amour infini qui accompagne
mes journées ? Je sais que Dieu m’aime telle que je suis et qu’il va
m’aider à grandir.
Dorothée. Nous ne nous connaissons pas et pourtant nous partageons
déjà quelque chose vous et moi. En effet, nous
partageons tous les deux un amour véritable et infini pour Jésus Christ,
notre Seigneur et notre Dieu. Je mène une vie bien remplie qui aurait tout pour
me rendre heureuse : amour d’un mari et de mes enfants, santé et jeunesse
(encore) et grande maison, une belle carrière professionnelle (Altran, Airbus),
et pourtant je ressentais toujours un manque, ce sentiment d’être éternellement
insatisfaite, de toujours chercher plus et plus haut sans trouver de quoi et comment combler ce vide. Nos trois
enfants, scolarisés à Sainte-Marthe de Grenade, après la mort de leur
grand-père paternel, ont demandé à être baptisés, car ils voulaient, avec leurs
mots, « devenir des enfants de Dieu ». Mon mari et moi n’étant pas
baptisés, devant la fiche d’inscription, j’ai quand même coché oui dans la case qui demandait si
j’acceptais d’alimenter leur foi. S’ensuivit tout un apprentissage par la
lecture, par des rencontres, par un accompagnement : de tout cela, je retiens en 1er l’Amour, cet amour infini de
Dieu qui nous envoie son Fils pour nous sauver. Tout cet apprentissage m’a
permis d’ouvrir des portes intérieures, jusque-là verrouillées. Dieu a frappé à
ma porte et j’ai laissé son Esprit entre en moi. C’est à ce moment que j’ai pu
entrer en relation sincère, cœur à cœur, avec Dieu. Je suis aujourd’hui comblée de joie ; cette relation me paraît
comme une évidence.
Elvina. Choix laissé par une mère merveilleuse qui nous a inculqué
les principes et valeurs que nous a transmis Jésus Christ. Partie pour des
obsèques d’un oncle au Sénégal, des épreuves insoutenables nous
attendaient ; j’ai prié toute une nuit et loué le Seigneur ; j’ai
tout déposé entre ses mains. Je l’ai imploré de pourvoir et il a pourvu. En
quittant le Sénégal, j’ai pris la décision de me faire baptiser dès notre
retour en France. Je suis remplie de joie que je ne m’explique pas et
d’ailleurs je ne cherche pas à le faire. Je
veux dire à Notre Seigneur que je l’aime, que je le remercie pour son amour
infini.
Priscille. Choix laissé. Parents évangéliques engagés, puis
divorcés. Scoutisme catholique. Une ordination la marque en profondeur. Errance
après le divorce de ses parents. À 29 ans envoyée en Martinique où elle trouve
son compagnon, catholique pratiquant, le père de ses trois enfants, baptisés. À
la mort d’une tante, prise de conscience que, non baptisée, elle n’aurait pas
droit à l’accompagnement de l’Église. J’assiste à la messe et à chaque fois
j’en ressors nourrie et ragaillardie. Ma vie s’apaise, mes réactions changent.
J’entraîne mes enfants sur ce chemin-là.
Émilie. Choix laissé. Grand-mère avec qui elle va à la messe. Pas
baptisée pour des raisons contingentes. Des personnes ferventes et ouvertes
m’ont amenée à faire la démarche de demander le baptême à 38 ans.
Laure. 13 pages. Roquettes.
Céramiste. Choix laissé par un père catholique et une mère protestante ;
pas d’éducation religieuse. Grande famille, patriarcale. À 27 ans départ du
foyer. Pas de sens de la vie. Papillonnage. Rencontre de François, catholique,
divorcé avec quatre filles. Naissance d’Étienne en 2011 et préparation de son
baptême. Père Gaston, Odette, Père Bogdan. Question de la nullité du mariage.
Que de chemins parcourus sen deux ans ; j’ai découvert une paroisse, une
communauté et enfin ressenti la foi et l’samour de Dieu. Chaque séance de
préparation m’autorise à me dire que je peux m’apaiser et aller de l’avant car
Dieu est auprès de moi. Petit à petit, la messe entière et les homélies sont
devenues compréhensibles à mon cœur. Démarche d’aller demander la bénédiction
au moment de la communion : ce fut un supplice la première fois d’avancer,
d’être vue comme celle qui n’était pas baptisée… Finalement, les mains qui
signent sur votre front, la douceur, la bienveillance, l’apaisement, l’amour,
les larmes qui envahissent les yeux, la bénédiction. Je ne pourrais pas oublier
cette première fois. J’ai compris que notre force, c’’était d’être ensemble, de
former un peuple, celui de Dieu. François est venu ensuite avec moi pour la
bénédiction. Je m,e sens riche de savoir que Dieu existe, qu’il est parmi nous,
nous aime, qu’il m’accompagne dans
tous les moments de ma vie. Je voulais adresser un dernier merci, et c’sest à
vous que je dis. Merci d’avoir pris la peine de m’accompagner jusqu’au bout de
cette première histoire de vie, à travers cette lecture. Dans la joie de
l’attente du baptême.
Audray. St Loup-Cammas. 17 ans. Mère décédée en 2016.
Georgine. Bangui. Chorale centrafricaine au St Esprit. Depuis
petite, je nourris le besoin et l’envie d’être baptisée. Dans ma famille, nous
aimons le Verbe, la Parole de Dieu. Ma fille de 13 ans sera baptisée avec
moi : cela est la volonté de Dieu et une joie divine. Pourquoi
maintenant ? Parce que mon Seigneur me le demande fortement. Je veux être
guidée par Dieu pour être éternelle. Je veux être éternelle. Je veux me sentir
totalement chrétienne pour avoir une
virginité dans l’âme.
Esther. Gabonaise. Choix laissé. Depuis quelque temps, j’ai une
autre vision de la vie et de la place que j’occupe dans le monde. Je sais que je vis par l’amour de Jésus. Et
peu importe les épreuves de la vie, j’ai juste à mettre ma confiance en Lui.
Jer sais la mission ultime qu’il a pour moi, qui est de propager cet amour.
Je souyaite être baptisée, car je veux faire partie des disciples de Jésus. Je
veux communier avec lui. Je veux être l’une des briques de l’Église. Je veux
par cela à mon tour Lui témoigner mon
amour.
Yann. Cugnaux. Choix laissé. 31 ans, plombier. J’ai toujours cru en
Dieu, mais n’ayant pas été baptisé étant enfant, car mes parents voulaient me
laisser le choix. Dans ma famille, il y a peu de croyants, mais tous ceux de
famille qui me parlaient de Dieu semblaient en paix. Ayant eu une enfance difficile, et toujours le cœur rempli de
rage, je me demandais comment des gens pouvaient être autant en paix avec
eux-mêmes. C’est en rentrant pour la première fois dans une église que j’ai compris. Père
François : avec sa femme pour inscription. Depuis, avec ma femme, nous
allons le dimanche à la messe dès que l’on peut et j’ai enfin réussi à trouver ma paix intérieure.
Sephora. Pardonner, c’est donner par-dessus tout.
Pauline. Choix laissé. Depuis toute petite, je crois en Dieu. Avec
mes préparateurs, des personnes formidables, toujours présentes pour moi, nous
parlons de Jésus, de la Trintié, d’Amour.
Mélanie. A perdu brutalement son mari l’an dernier. Deux jeunes
enfants. Du plus loin que je m’en souvienne, j’ai toujours parlé à Dieu comme à
un ami. Je ne dis que merci. Le Seigneur m’apporte la confiance.
Daniela. 21 ans. A perdu sa maman il y a un an et demi. À ce
moment-là, je me suis rendu compte qu’il ne me restait plus que Dieu. J’ai
voulu apprendre à vraiment le connaître. J’ai appris que Dieu est un Dieu d’amour, qu’il ne juge pas à l’apparence, mais
regarde au plus profond du cœur de chacun. Depuis que j’étudie la Bible, je me
sens apaisée et sur le chemin de la paix
intérieure.
Marion. Prof. Français ; thèse sur le Christ et Orphée dans la
poésie du XXe siècle. Je voudrais approfondir la foi qui très tôt
s’est emparée de moi, sans que je puisse mettre un nom derrière. Tout a
commencé à 4 ans en passant devant la statue de la Vierge Marie de Thuès les Bains quand j’aillais de Perpignan,
d’où je suis originaire, à la montagne en vacances. À partir de ce moment-là,
j’ai eu des questionnements divers sur la Vierge Marie et sur Dieu. Il me
semble que l’Église m’accueille ainsi que Dieu,
dont je sens l’immense bonté et l’amour inconditionnel qu’il porte à chacun
d’entre nous.
Natacha. Choix laissé. Toute petite, j’ai voulu commencer une
préparation au baptême, mais mes parents n’avaient pas trop le temps de s’en
occuper. C’est au cours d’un voyage autour du monde pendant un an avec mon
compagnon que je me suis rendu compte qu’il me manquait quelque chose. Plus
particulièrement à Bali, lorsque notre guide nous a décrit en détail sa
religion et tout le bonheur que cela lui apportait dans sa vie et toutes les
rencontres avec les gens de leur communauté. Démarches pas évidentes au retour,
suivie par son compagnon, mariage en vue et baptême du petit. Ce qui est
parfois difficile, c’st de devoir expliquer aux gens, qui souvent se moquent,
notre démarche vers la foi. Ce que je découvre de l’Église, c’est qu’elle est
bien plus ouverte que je ne l’imaginais.
Une fois que je serai baptisée, nous pensons nous investir dans la
communauté chrétienne de Saint-Orens. Toute cette aventure m’a permis
d’apporter dans vie beaucoup plus de sérénité, mais surtout d’aimer encore plus les gens qui m’entourent et apprendre à
aimer plus facilement les nouvelles personnes qui entrent dans ma vie.
Joëlle. Parents chrétiens
qui n’ont pas souhaité nous éduquer de la même façon. AVS, plus de 50 ans. En
instance de divorce. Compagnon André croyant. Lorsque j’étais petite, j’aimais
bien entrer dans les églises. Quelque part, je recherchais à comprendre quelque
chose. Je me sentais bien dans la cathédrale où j’allais rejoindre mes amis. Au
cours de ma vie, j’ai souvent été visiter les églises, je m’y suis recueillie, je ressentais ce besoin parfois
et, toujours après, ce sentiment de paix
qui est revenu très souvent lorsque je m’y rendais. Rêve qui m’a marquée :
un ange, des anges, qui disaient : Regardez ! Se dessine alors le
visage d’un homme très beau, très doux, qui s’illumine d’un halo de lumière. Je
me suis écriée : C’est Jésus !
Je ne suis plus la même lorsque j’entre dans une église depuis. Je traverse des
difficultés, mais je ne les aborde plus de la même façon maintenant. Mon
avenir, je le vois heureux, dans l’échange avec les autres, et l’aide et le
soutien à ceux qui en ont besoin, parce que je suis riche moi-même de plein de
choses, parce qu’il est bien de transmettre un peu ce que l’on a reçu soi-même.
David. 33 ans, chauffeur routier. Je veux exprimer ma confiance en
l’Esprit Saint, qui sème déjà dans le cœur des adultes qui frappent à la porte
le désir de connaître et d’aimer le
Christ et qui nous ouvre les portes.
Candice. Malgache. Depuis petite, je crois en Dieu. Pas baptisée en
raison des circonstances. Accueil du prêtre totalement ouvert, malgré ma
démarche débutante de non pratiquante, ce qui m’a conforté dans mon choix, lié
à mon mariage à venir avec Maxime.
Marine. D’aussi loin que remontent mes souvenirs, j’ai toujours cru
en Dieu. Préparée au baptême par six années de catéchisme, les circonstances
ont fait qu’il n’a pas eu lieu. Le déclic
est venu de la rencontre d’un autre amour, celui de l’homme, et, à travers lui,
celui de Dieu. En effet, je souhaite recevoir le sacrement de mariage. Je
souyaite que Dieu, qui m’a guidé vers cet accomplissement merveilleux en fasse
pleinement partie. En l’Église, j’ai vu de la lumière, j’ai frappé à la porte,
et la porte s’est ouverte, elle s’est ouverte en grand… je me suis sentie accueillie, aimée pour ce que je suis
(par le prêtre). Je me suis sentie vue. Comme Nathanaël sous le figuier. Je
me suis sentie acceptée sans jugement, sans rigueur ou étroitesse d’esprit,
dans une ouverture et une posture d’accueil que je n’oublierai jamais. Engagés
pour aider les demandeurs d’asile. L’Église et la pratique de la religion
catholique est devenue peu à peu à mes yeux une sorte de lien. Un len entre
ceux qui veulent écouter ; un lien entre ceux qui veulent voir ; un
lien entre ceux qui veulent aimer ; qui font des erreurs aussi, bien
sûr ; un lien entre des êtres qui forment un ensemble lumineux marchant
dans la même direction et d’une même volonté : l’élévation pour Le
rejoindre dans la lumière.
Celtina. Parents pas croyants, sauf la grand-mère, en Bretagne.
Éducation chrétienne. Choix laissé. J’aimais aller à l’église de mon village,
voir des films de louange. Seule à Toulouse ; lecture du livre de Job,
puis de Jonas, car l’infirmier portait ce nom à l’hôpital pour une petite
intervention. La grand-mère décédée en 2015, alors que je voulais qu’elle soit
là pour mon baptême et pour mon mariage. Mon mari n’est pas pour le baptême,
mais il sera là (Grenade). Je ne prie pas tous les jours, mais je pense à Dieu
tous les jours, je vais à l’église tous les dimanches. Dans mon travail, dans
mon couple et ma relation aux autres, j’essaie de faire attention à ce que je
dis, à ce que je fais, de façon à respecter le message du Christ. Et je
souhaite par le baptême évoluer encore et toujours.
Sébastien. Choix laissé. Musique, alcool, tabac, dépression.
Séjours au Japon. Rencontre furtive de Magali au badminton. Amitié, mariage.
Aujourd’hui, je n’imagine plus ma vie sans Dieu, car il r emplit mon cœur de
joie et aussi celui de ma femme.
Thibault. Choix laissé. D’aussi
longtemps que remontent mes souvenirs, j’ai toujours eu la foi. Je me
souviens prier chaque soir dans mon lit.
Michelle. Ramenée à la foi par une belle-sœur.
Julie. Afin d’être enfant de Dieu et d’accéder à l’Esprit Saint.
Sophie. La pratique hebdomadaire de la messe est une vraie
nécessité pour moi. Mon approche de la communauté me permet de vivre la
bienveillance.
Rachid. 28 ans, Kabyle, milieu musulman. Curiosité de voir pourquoi
les chrétiens sont joyeux. Devenir
chrétien opère un grand changement dans vie : la joie, l’amour, le
bonheur, la lumière.
Emmanuelle. Abidjan.
Sébastien. 45 ans, marié à une catholique. Une petite fille qui
sera baptisée avec lui.
Mathilde. Mariée par le Père Arthur de Leffe à Saint-Sernin. Je
veux être « greffée » sur le Seigneur et transmettre à notre petite
fille la connaissance de l’amour infini
et ineffable que le Seigneur a pour chacun de nous.
Coralie. Grenade.
Charlotte. Contrôleuse de train. Père a refusé de la faire
baptiser : elle choisira plus tard. Je viens de vous ouvrir mon âme et mon
cœur ; à cette heure, mon avenir au sein de l’Église est entre vos mains
qui seront, j’en suis sûre, guidées par notre Seigneur. Autre lettre :
Merci, mon destin de chrétienne était dans les mains de Dieu, et je savais, et
je sais qu’il ne m’abandonne pas, qu’il est là et qu’il est amour.
Marie-Christine. St Jean
Baptiste. Aussi longtemps que je m’en
souvienne, j’ai toujours eu la foi. J’ai toujours ressenti une présence,
une bienveillance. J’ai trouvé un missel avec un chapelet dans la rue ;
j’avais 15 ans. Moi qui me sentais si seule, je ne l’étais plus grâce à ce
missel, qui m’a donné la force, du courage, l’espérance. Je prie de puis tout
ce temps. Le baptême, c’est pour lui dire Merci ;
c’est mon témoignage de mon amour pour lui.
Théophile. Étudiant, Rangueil. A entrepris par curiosité la lecture
de la Bible. Contrairement à ce que l’on m’avait toujours dit, je n’y ai pas
trouvé d’incohérences, d’absurdités, mais profondément touché par le message du
Christ et de ses Apôtres.
Reza. Iranien, Musulman.
J’ai rencontré un ami qui ‘a fait connaître Jésus ; nous nous retrouvions
en cachette pour parler de lui, car dans mon pays seule la religion musulmane
est possible. Lors de nos rencontres dans les maisons église, j’ai découvert la
place que tenait Jésus dans ma vie, dans mon cœur. Je voulais être baptisé et
changer de religion, mais en Iran, c’est interdit. Devenir chrétien, c’est être
tué. J’ai dû fuir mon pays, je suis arrivé en France, j’ai été logé sur le
quartier des Pradettes de Toulouse ; j’ai fait la connaissance des
chrétiens de la paroisse Sainte-Germaine.
Mohammad. Iranien, Musulman,
frère de Reza. Beaucoup de questions sur l’Islam étaient contraires à ma
liberté de penser, d’agir, de faire comme je voulais. J’ai décidé de quitter la
religion musulmane.
Franz. Je croyais être baptisé. J’ai toujours été croyant. La
prière a toujours été importante pour moi, mais parfois un peu confuse. Les
choses s’éclaircissent grâce à Dieu.
Nicolas. A été militaire. Accompagné par Bernard Quéheille. Par
cette lettre, c’est ma vie tout entière que je souhaite donner à Dieu. Né à
Toulouse par la chair, je souhaite y renaître par l’Esprit et m’engager à suivre
le Christ en laissant cette vie d’ignorance et d’égoïsme derrière moi.
Étudiants
Clara. Je pourrais dire que mon chemin de foi a été long et semé
d’embûches. Il me semble que dès ma plus tendre enfance, j’avais déjà
conscience d’une forme de transcendance et ainsi, j’ai déambulé jusqu’à
maintenant entre l’acceptation et le rejet de ce que je pouvais ressentir à ce
propos. Durant ce long voyage, le Seigneur est venu frapper à la porte de mon
cœur et des rencontres formidables m’ont aidée à accepter sa présence.
Romain. Je considère que ma relation à Dieu est une des choses qui
m’est le plus personnelle ; j’ai donc du mal à en parler et à mettre des
mots dessus. Une de mes craintes était de devenir, d’une certaine manière,
dépendant de l’Église dans ma relation avec le Seigneur. Maintenant je me rends
compte que d’être au sein de la communauté permet de ne pas s’enfermer dans de
fausses croyances et de s’adresser différemment au Seigneur.
mercredi 28 mars 2018
mardi 27 mars 2018
lundi 26 mars 2018
Dom Robert Le Gall, mon ami de vingt-cinq ans, maintenant archevêque de Toulouse
MESSE CHRISMALE
LUNDI SAINT
26 MARS 2018
LUNDI SAINT
26 MARS 2018
La
messe chrismale qui nous rassemble, frères et sœurs de notre Église qui est à
Toulouse et en Haute-Garonne, va bénir ou consacrer les saintes huiles que les
sacrements utilisent. Christ, saint-chrême, chrismal et chrismation ont la même
racine, qui est relative à une onction d’huile ; le Christ est l’Oint,
celui qui a reçu l’onction, par excellence. C’est lui, annoncé par le Serviteur
du Seigneur en Isaïe, qui parle dès le début de la première lecture de cette
célébration : « L’Esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur
m’a consacré par l’onction » (Is 61,
1).
Hier,
l’évangile de la Passion selon saint Marc commençait par l’onction de Béthanie,
initiative d’une femme, que salue Jésus d’une façon étonnante : « Il
est beau le geste qu’elle a fait
envers moi. Amen je vous le dis : partout où l’Évangile sera proclamé –
dans le monde entier –, on racontera, en souvenir d’elle, ce qu’elle vient
de faire » (Mc 14, 6.9).
Elle a répandu le flacon d’albâtre d’un parfum très pur sur la tête de Jésus.
Ainsi, par les divers sacrements, la grâce « capitale » de Jésus –
celle qui vient de sa « tête » (caput
en latin) – parvient de proche en proche à chacun des membres de son Corps
que nous sommes, l’Église qui est à Toulouse.
La
générosité aimante de ce geste se répandra comme une bonne odeur partout dans
le monde, dit Jésus, à mesure que se diffuse La joie de l’Évangile. La Bonne Nouvelle suscite de tels actes,
qualifiés de « beaux » (kalon ergon) par Jésus lui-même. Ces
jours-ci, l’héroïsme du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, est salué par toute
la France : il s’est substitué à une otage détenue par le djihadiste de
Trèbes, tout près de chez nous, dans l’Aude à quelques kilomètres de
Carcassonne. On apprend que l’officier fréquentait depuis deux ans l’abbaye de
Lagrasse et aussi celle de Timadeuc en Bretagne ; il allait se marier dans
l’été près de Vannes. Mgr Alain Planet, Évêque de Carcassonne, a célébré une
messe hier dimanche pour les victimes de cet attentat meurtrier. L’acte
héroïque de ce gendarme nous rappelle comment saint Maximilien Kolbe s’est
offert pour remplacer un père de famille dans le bunker de la faim à Auschwitz.
Jésus ajoute : « D’avance elle a parfumé mon corps pour mon
ensevelissement » (v. 8). Cette femme, Marie de Béthanie, sœur de Marthe
et de Lazare était sans doute parmi les « myrrhophores » du matin de
Pâques, venues embaumer le corps de Jésus au lendemain du sabbat. Nous pouvons
croire que le héros de Trèbes a rejoint le Ressuscité ; nous allons
célébrer toute cette Semaine sainte sa Passion, sa mort, son ensevelissement,
pour confesser sa Résurrection.
Pécheurs
pardonnés, il nous faut trouver les gestes de reconnaissance envers notre
Sauveur très blessé, comme ceux que nous posons le Vendredi saint lors de la
vénération de la Croix. Nous avons tous, « prêtres du Seigneur » ou
« servants de notre Dieu », selon les appellations du prophète Isaïe
que nous venons d’entendre, à suivre l’invitation de Paul aux
Corinthiens : « Nous sommes pour Dieu la bonne odeur du Christ parmi
ceux qui accueillent le salut » (2
Co 2, 15).
Forts
des onctions qui nous font chrétiens, d’autres Christs, il nous faut ouvrir
l’oreille chaque matin, comme les disciples, pour reprendre des paroles d’Isaïe
entendues hier (50, 4) ; disciples du Christ et de sa Parole chaque jour,
nous sommes aussi, là où nous sommes, chargés de transmettre le message reçu,
perçu, goûté. Dans la première lecture, le Serviteur du Seigneur comprend bien
sa mission : « Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles » (61, 2). Dans l’évangile
de cette messe chrismale, Jésus reprend la même formule : « Il m’a
envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres »
(Lc 4, 18). Dans les deux
contextes, il s’agit d’une vraie libération, d’une véritable réhabilitation.
Les humbles et les pauvres sont souvent des humiliés. Quand Marie chante dans
son Magnificat : « Il élève
les humbles », il s’agit des humiliés. Ayons à cœur de ne jamais humilier
personne. « Presque tous, écrit saint Jean Climaque, nous nous disons
pécheurs, et peut-être le pensons-nous sincèrement. C’est l’humiliation qui met
le cœur à l’épreuve ». Nous l’entendions dans la Passion de Marc
hier : Jésus est moqué, giflé, flagellé, profondément humilié. Il est
vraiment doux et humble de cœur, selon ses propres paroles.
Voici dix ans,
ma première Lettre pastorale s’intitulait Annoncer
ensemble la Bonne Nouvelle aux pauvres. Nous sommes dans la même
perspective d’évangélisation ; aux paroles d’Isaïe et de Jésus, j’ai
seulement ajouté « ensemble », parce que l’on n’est fort qu’ensemble ;
on n’est uni que si chacun de nous est humble en vérité. J’aimerais que nous
méditions ensemble au cours de cette grande Semaine la prière de Jésus avant sa
Passion : « Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde
croie que tu m’as envoyé ! » (Jn17,
21). Nous ne pouvons être ni disciples ni missionnaires si nous ne sommes pas
unis, réunis. À Lourdes la semaine dernière, nous avons voté pour demander
à Rome d’attribuer à saint Irénée, évêque de Lyon – le « Pacifique »
selon le sens de son nom en grec – le titre de Docteur de l’unité, comme
l’est à sa façon saint Cyprien de Carthage. Nous nous recommandons à leur
intercession pour la vérité et la ferveur de notre témoignage commun –
« comme un » – de la vie que nous donne le
Messie humilié, vainqueur de toute mort. Amen.
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