Mercredi 7 Juin 2017
Hier soir
23
heures 19 + Sidérant… rapprocher tous les symptômes de
refus de la démocratie
par le quinquennat qui commence : non seulement le
calendrier et la
manière d’une législation par ordonnance pour le droit du
travail, tout devant
être publié avant la fin d’Août, mais le déni par le
Premier ministre lui-même,
nous ne choisissons pas la guerre sociale, la demande de
concertation sera
prise en compte… de nouvelles lois réactives à la
conjoncture, peut-être la
trentième sur la sécurité, tous les mimétismes anciens qui
continuent, la
grandiloquence gouvernementale, avec la « présence sur le
terrain », à Londres ou sur le parvis de Notre-Dame… d’une
recherche des
moyens d’éradiquer le terrorisme : on parle d’intégration
dans la
République, de responsabilité de la famille, d’éducation à
ceci ou à cela. On
ne se rend pas compte d’une société fondamentalement
paisible, lucide, de bon
sens mais qui est infantilisée par le pouvoir politique,
lui-même une affiche,
et un pouvoir économique que tous les projets d’EM
privilégient. Je cherche le
point commun de tout, je vois la tendance à la dictature,
le culte de la
personnalité est déjà instauré. Bien entendu, aucune
initiative européenne,
aucune réflexion sur un esprit de défense et de civisme
marqué et armé par le
service national militaire et civique réinventé. Au lieu
que les législatives
débattent du fond, elles ne mettent – pas dans les
circonscriptions,
heureusement, mais dans les médias nationaux – en avant
que le pronostic et la
soi-disant logique d’une majorité absolue pour un parti,
originellement fondé
sur une façon d’envoi en mission de citoyens désoeuvrés et
très jeunes, mais
devenu celui d’un homme, et seulement d’un homme.
Je
courielle à François BAYROU : impensable qu’il prenne la
responsabilité
d’une loi de moralisation de la vie politique tandis que
Richard FERRAND est
son collègue au gouvernement [1].
Aujourd'hui
06
heures 45 + Eveillé depuis trois quarts d’heure, mal au
bras si je ne prends
pas telle position. Celle forcée par la clavier n’est pas la
plus confortable,
lourdeur et semi-douleur. La déprime, je l’identifie enfin
avec son ambition de
me tuer, a chaque matin un énoncé différent. Aujourd’hui,
c’est la disparition
de tout objet, de toute fin, c’est le désert. Plus rien à
faire, car je manque
de force et aucune application n’a de chance de fécondité.
Mais prier avant de
tenter ce que je me suis donné à faire, écrire et réfléchir par
écrit où nous en
sommes, notre dérive vers l’innommé. La politique et nos
institutions sans nom.
Précédents innombrables : nos abandons par nous-mêmes, nos
tolérances : sous NS, la lepénisation du discours
présidentielle et de la
geste ministérielle, place Beauvau notamment… sous FH, la
trahison des
espérances ayant fondé une élection, la dilapidation et la
dispersion, la mise
à l’impuissance d’une tradition française, d’une recherche
jamais aboutie mais
ayant tendu tant de d’hommes et de femmes, on pourrait y
mettre aussi en plus
du PS lâché en pleine nature, en plein vide gouvernemental
et idéologique, le
PC toujours pas remis de la mûe ratée de l’ex-URSS… et
maintenant, la tolérance
à ce qui n’est pas discerné encore, sauf quand sont
contestées à juste titre
l’ambition, la réclamation, la prédiction d’une majorité
pour le nouveau
président. Déprime qui n’est pas celle du pays, mais
déprime que je ressens et
qui ajoute à mes paramètres personnels.
Et
voici la rencontre, le livre de Tobie, tel qu’il nous est
proposé de le lire et
comprendre pour aujourd’hui. C’est la plainte, c’est la
grande prière, c’est
l’horreur que vivent Job et Tobith, c’est leur prière…Pour moi, mieux vaut mourir que
connaître tant
d’adversités à longueur de vie. … Je suis accablé de
tristesse. Pour
Tobith, c’est le malheur personnel et
le malheur de son peupl. Comment ne pas m’y reconnaître ?
ne pas nous y
reconnaître. Surtout selon ce que je me prépare à
réfléchir et à écrire.
Puis au milieu de mes gémissements, je commençai à prier :
« Tu es
juste, Seigneur, toutes œuvres sont justes, tous tes
chemins, miséricorde et
vérité, c’est toi qui juges le monde… La
conscience de notre péché, à commencer par celui de ma
désespérance, de nos
désespérances peuvent nous venir – salutairement – de
notre considération de
Dieu. Lui, nous : quelle disproportion. Nous injustes,
non-justes… Et
voici l’aurore du salut… la dispute Tobith/Anna et ce que
subit Sarra, la
fille de Ragouël d’Ecbatane en Médie… « Mieux vaut pour moi
ne pas me
pendre, mais supplier le Seigneur de me faire mourir ». Réflexe aussi de la
prière : elle
étendit les mains vers la fenêtre et fit cette prière :
« Béni
sois-tu, Dieu de miséricorde ; béni soit ton nom pour les
siècles ;
que toutes tes œuvres te bénissent à jamais ! ». A cet
instant
précis, la prière de l’un et de l’autre fut portée en
présence de la gloire de
Dieu où elle fut entendue. Que la mienne,
humble, précise selon mes projets foireux, mes impasses
certaines, ma
responsabilité envers qui m’aime et m’attend, et attend…
monte aussi vers Toi,
Seigneur, jointe et emportée par celle de Tobith, de Sarah
et de tous les
saints de cette humanité que Tu as voulue, que Tu as
sauvée. Par Jésus, ton
Fils, notre Seigneur. Veuille maintenant, Seigneur,
m’éclairer et guider mon intellect
et ma plume. Veni Sante Spiritus, reple tuorum corda
fidelium. 0 lumière
bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous
tes fidèles.
07
heures 25 + Je me mets ainsi au travail, et viendrai
davantage à l’évangile
proposé pour ce jour, une fois accompli ce qu’il me faut
avoir fait. Discussion
et affirmation de la résurrection, la nôtre. Jésus
dispersant ses adversaires.
Après la monnaie de César, un autre piège de même
prétention dialectique, les
sept épouses successivement décédées, comme les sept maris
de Sarra. Il
n’est pas le Dieu des morts, mais celui des vivants
[3] M’accrocher à la
prière, dans ce combat
contre la mort, on soutenait les bras de Moïse pendant la
bataille décisive,
tant qu’il les avait : levés, la fortune était du côté
d’Israël.
07
heures 39 + Notre moment politique propre a son analogie
dans beaucoup de pays
et chez beaucoup de nos partenaires. A des bouleversements
aux racines de
plusieurs décennies : le climat, les progrès
technologiques déterminant de
nouveaux rapports économiques et sociaux, une nouvelle
distribution de la
puissance, l’érosion des institutions produisant censément
démocratie et
participation, latence de conflits tels que celui de
Palestine ou perpétuation
de systèmes totalitaires tels les plus notoires
travestissant laidement et
dangereusement de très grandes puissance (Russie, Chine),
et à des dérives vers
des réponses populistes, sommaires et endogamiques (une
partie de l’Europe de
l’Est, les Etats-Unis version Donald TRUMP), nous
répondons par des calendriers
électoraux (France et Allemagne), par des ravaudages peu
lisibles par les
peuples concernés et par ceux qui leur sont amis (Espagne
et Italie), par des
consultations et non conclusives parce que ne générant
aucun consensus (la
Grande Bretagne, son referendum, le renouvellement demain
de ses Communes. Nous
n’y avons pas échappé. Mais notre perplexité et notre peu
de lecture des
événéments et des paramètres actuels tiennent beaucoup à
un quinquennat qui n’a
pas su se définir ni nous définir, qui a tenté des
novations le coupant de ses
origines affectives, mentales et idéologiques et qui n’a
pas pour autant réussi
dans les objectifs statistiques qu’imprudemment et
répétitivement il s’était
donné. Les faiblesses ou les tours de caractère de FH ont
été, en cela décisif.
Le fonds français a été délaissé, l’Europe a cessé depuis
longtemps d’être le
repère et l’outil de l’espérance.
Le
miracle MACRON doit tout à ce contexte de perte des
repères, d’inanité des
étiquettes et donc d’une disparition unanimement ressentie
de la non-sincérité
de notre vie publique et des décisions de nos entreprises.
La réflexion d’EM
a-t-elle été solitaire ? s’est-elle nourrie d’autres ? la
recherche
historique aura à répondre à la question des origines et
des moyens d’EM, et à
deux autres très précises commandant notre actualité.
Quelle part EM a-t-il
pris à l’orientation du quinquennat de FH, alors qu’il
était l’homme de
l’économie à l’Elysée ? Pourquoi un bilan gouvernemental
peu
lisible : sa loi fourre-tout, son absence d’intervention
dans chacune des
braderies d’entreprises notoires, ces cinq dernières
années, n’a-t-il pas
empêché l’émergence d’une personnalité salvatrice. Il
apparaît alors qu’au
rebours d’une perception de la politique selon les seules
critères des réussites
ou des déprimes macro-économiques nationale, EM a fait
apparaître un diagnostic
de notre pays seulement sociologique et qu’il l’a
développé en désignant des
responsables. Déjà apparaît (« toutes choses égales
d’ailleurs ») une
démarche qui fut celle de Vichy : ne pas traiter la
question évidente du
moment qui était de contribuer à la déconfiture de
l’ennemi et n’opérer de
reviviscence intérieure qu’en fonction du combat à
reprendre, à ne pas
abandonner, démarche illustrée par le bouleversement des
institutions acquises
depuis une soixantaine d’années alors et par la recherche
des responsabilités
nous ayant amenés au désastre militaire. EM constate donc
l’échec non de nos
institutions qu’il connaît d’autant moins qu’elles ne sont
plus pratiquées
selon leurs origines et selon la pratique de leur
fondateur (le général de
GAULLE . DG pour la suite, comme précédemment), mais de
l’alternance au pouvoir
n’engendrant aucune novation dans les politiques
économiques et sociales, ni
dans les comportements abusivement amalgamés pour que soit
condamnée l’ensemble
des partis s’étant relayés au pouvoir tous les cinq ans
depuis trente ans (soit
la première cohabitation à partir de Mars 1986, date
consciemment choisie par
EM ? ou donnée par façon de parler ?). Analyse qui est
celle aussi du
Front national, mais dont la version est moins audible
parce qu’elle fait
partie d’une gerbe de beaucoup d’autres analyses,
celles-là presque toutes
contestables. Donc, en Avril 2016, un mouvement se fondant
sur la proposition
d’une complète novation puisque ce qui continue encore, le
quinquennat de FH et
ceux qui l’ont précédés, ont foiré. Je reconnais, et j’ai
aussitôt
reconnu : EM a du coup d’œil, une analyse globale du
moment politique
français, une observation des caractères, des rivaux
possibles autour de lui,
dans le gouvernement et chez les Républicains. Lacune qui
n’est pas
relevée : ce diagnostic, cette présentation d’un échec et
cette
proposition de novation sont intellectuellement et
idéologiquement isolés. Pas
d’Europe, pas d’analyse de la braderie de notre
patrimoine, pas d’analyse des
relations internationales. Et une démission du
gouvernement qui est bien plus
tâtonnante qu’il n’y parut et qu’elle est aujourd’hui
mémorisée. La primaire
socialiste, la possible, probable candidature du président
sortant sont des
obstacles. Je crois que le fait déclencheur a été de
psychologie
personnelle : le dépit de n’avoir pas fait et donc signé
la loi Travail,
qui sera pour l’Histoire, la loi EL KOMRY (surtout si ce
qui est projeté,
répété, combiné depuis un mois en fin de campagne
présidentielle et en débuts
gouvernementaux, finit, contre tout pronostic par échouer
ou tout envenimer).
Dépit, démission. Question ? pourquoi EM voit-il comme
cardinal la
réécriture du Code du Travail, la réorganisation des
rapports salariés-patronat
dans l’entreprise ? pourquoi vouloir déposséder les
syndicats et faire de
chaque entreprise une île aux normes propres ? avec bien
entendu
l’apparence dialectiquement juste d’une loi interne
démocratiquement adoptée et
pratiquée, le referendum d’entreprise abolissant
conventions collectives et
contrat de travail de personne à personne ? pourquoi en
avoir fait
l’urgence absolue ? pourquoi l’avoir inspiré à FH
inflexible (se disait
celui-ci l’été denier) à propos de l’article 2 devenu
fameux, tout était
négociable sauf ce texte dont tout découle ? Je ne crois
pas que la
réponse soit la concomitance de cet énoncé et de cette
urgence redits dès
l’élection acquise avec l’examen de la Commission
européenne, publié le mardi 9
Mai, le surlendemain de notre élection présidentielle :
avoir à poursuivre
et conclure ce qui avait été entrepris par la loi Travail.
L’émergence
d’EM n’est donc jusqu’à son élection présidentielle,
fondée qu’en politique.
L’habileté est de conquérir les jeunes en leur donnant du
grain à moudre, qu’ils
soient déjà encartés ou qu’ils cherchent ce qui peut leur
convenir enfin.
L’apparence est parfaite : la participation de la
jeunesse, le succès des
réunions publiques avec une introduction, que je crois
nouvelle en politique,
mais déjà éprouvée en variétés et en spectacles, l’avancée
de la scène au sein
du parterre quoique restant surélevée. L’orateur, sans
notes et debout, est
mobile, plus visible détaché d’un fond de décor statique.
La découverte par EM de
la portance d’une salle ne rend pas automatiquement son
discours communicatif mais
lui inspire des moments d’ivresse collective, une image
surprenante (EM cambré
et éperdu en conclusion de discours) et un cri hurlé
autant qu’enroué a passé
en boucle tout le premier trimestre de 2017. L’analyse
pour le grand public
s’est logiquement prolongée : de la stérilité des
alternances, du constat
d’un échec de toutes recettes et postures antérieures (et
donc des siennes à
venir s’il est élu), il vient à la condamnation du clivage
droite/gauche :
synonyme d’impuissance des gouvernements et des partis
s’étant fondés et
succédés là-dessus, synonyme surtout de non considération
du vœu d’un pays
aspirant à l’unité, au consensus. C’est bien dit, mais
l’approfondissement qui
n’est pas alors fait, en tout cas pas publié notoirement,
montre la nocivité de
cette analyse. Nier ou moquer ce clivage, lui dénier tout
fondement, toute
racine pyschologique et historique, c’est en fait vouloir
construite le
monisme. Il n’y a de dialogue que dans la diversité, de
discussion que dans la
reconnaissance d’une altérité, de démocratie que dans la
légitimité d’une
opinion et d’un mouvement différents, voire contraires à
ceux qui dominent.
C‘est surtout manquer complètement une lecture
« gaullienne » de
notre Histoire contemporaine et perdre la clé de
compréhension de nos
institutions.
«
C’est pas la France, la gauche, c’est pas la France la
droite », oui,
parce que nos sensibilités, nos diversités ne sont pas
étiquetables aussi
sommairement, parce que pour le pire et pour le meilleur,
en ce moment pour le
pire, des thèmes et des convictions transcendent les
« clivages »,
les droite/gauche, les partis : l’Europe, ambition de tous
dans les années
50, 70, 80, abomination et bouc émissaire aujourd’hui…les
mouvements de
population, l’appel à de la main d’œuvre paisibles et
traditionnels chez nous
depuis les années 1900 jusques vers 1970-1980, aujourd’hui
objets de crainte,
de dénonciations, de suppositions et de quantité
d’amalgames. Le dualisme vécu
au début de la Cinquième République et qui caractérisa sa
fondation n’était pas
la discussion, la confrontation droite/gauche, mais bien
celles entre une
majorité soutenant les nouvelles institutions et
l’ensemble de la politique du
général de GAULLE, et une opposition à ces institutions
autant qu’à ces
orientations politiques. Il y avait autant de droite que
de gauche dans la
majorité que dans l’opposition. La conséquence fut que
seul l’engagement du
Général, à fond, put d’une part résoudre l’impossible
problème algérien et
d’autre part pérenniser les nouvelles institutions. Les
ralliements vinrent de
la gauche : en Janvier 1964, la candidature de Gaston
DEFFERRE à la
présidence de la République, selon le mode adopté en
Novembre 1962 malgré une
opposition des droites et des gauches parlementaires
« classiques »,
coïncida à quelques jours près avec l’énoncé présidentiel
du rôle essentiel du
chef de l’Etat dans les nouvelles institutions. La
pratique de celui-ci,
s’engagea dans toutes consultations nationales qu’elle
soit un referendum ou un
renouvellement de l’Assemblée nationale, fut admirablement
théorisée par René
CAPITANT et son caractère éminemment démocratique démontré
par la démission de
l’homme du 18-Juin désavoué par le referendum du 27 Avril
1969. Ce legs, cette
fondation ont été pièce par pièce ruinés par les
successeurs, et principalement
par ceux, étiquetables de droite, à partir du moment où la
gauche – génie
fondateur de François MITTERRAND sut se donner un
« programme commun de
gouvernement » et qui était de rupture. La proposition du
quinquennat,
faisant de la seule élection présidentielle, la
respiration démocratique du
pays, a été celle de Georges POMPIDOU puis de Jacques
CHIRAC, le passer-outre à
une dissolution désavouant son signatur a été le fait de
Jacques CHIRAC (Juin
1997), le maintien à l’Elysée de celui qui avait appelé au
referendum en Mai
2005, un referendum négatif, a été le fait du même Jacques
CHIRAC, la fin de la
séparation des fonctions parlementaires et des fonctions
ministérielles,
décisivement prescrite par la rédaction originelle de
1958, et abolie en
Juillet 2008 par Nicolas SARKOZY (un ministre
démissionnaire retrouve
« son » siège au Parlement sans revenir devant les
électeurs.
L’analyse
et les synthèses d’Emmanuel MACRON, que ne contestèrent
pas à temps les partis
« classiques », occupés seulement à préparer une élection
présidentielle qui furent leur déconfiture totale et à
tous, n’auraient pas
suffi à sa victoire du mois dernier, ni son jeune
mouvement En Marche, s’il ne
s’étaient succédés en sa faveur d’incroyables événements
tous politiques. Car
entretemps AREVA… ALCATEL… LAFARGE… ALSTOM… les chantiers
de Saint-Nazaire… les
élevages bretons… beaucoup de nos grands crûs… des clubs
sportifs… sans
qu’aucun parti ni EM n’en fassent un cheval de bataille,
le vrai, car la
croissance n’est pas statistique, mais matérielle, et
qu’une économie n’est pas
seulement le tourisme, l’aide à la personne et le secteur
tertiaire, mais bien
fondamentalement la production. Et l’entreprise est certes
conditions par le
coût du travail et par celui de l’investissement, par la
fiscalité mais
certainement par le seul droit du travail. Car les
Français en industrie aime
le travail, l’œuvre, leur entreprise, sont fiers de leur
métier et de savoir-faire
souvent hérités de plusieurs générations, en tout restant
inventifs même devant
les machines dont ils ont la responsabilité, mais qu’ils
savent d’eux-mêmes
comprendre et améliorer, de même que le paysan aime sa
terre. Notre culture
économique participe beaucoup de l’affectif, le travail
est affaire de dignité.
De cela ni les partis ni EM ne parlèrent. La crise des
« subprimes »
avait fait s’interroger à partir d’Octobre 2008 sur les
systèmes bancaires,
mais seulement en risque « systémique » de défaut de
paiement,
nullement en réforme des manières de financer l’économie
et les particuliers.
Sans doute, FH, peut-être inspiré par EM, hasarda-t-il que
soient distinguées
la banque d’affaires et la banque de dépôt, la fonction
d’investissement et de
crédit, de transformation des épargnes en capacités à
consommer ou à investir
d’une part et la fonction de placement, de rapport de plus
en plus assimilée à
la défiscalisation et non au discernement d’activités
profitables. Chaque
gouvernement de son côté « cala » devant son ensemble
bancaire, à
commencer par Barack OBAMA pourtant en début de premier
mandat.
J’énumère
ces chances, les fautes des autres, qui ont fait
l’élection présidentielle
d’EM, celui-ci n’ayant plus à partir de l’automne de 2016,
qu’à tenir presque
passivement un cap et une position. A « courir sur son
erre ».
16 heures 55 + Mis sur la piste
par Fabienne… le
fils aîné de Brigitte M. effectivement membre dirigeant
(et récemment) de la SOFRES,
capitaux qatari, société de produits et de recherches
pharmaceutiques. De
nouveaux sites, dont un DreuzInfo. se dédiant à
« désenfumer » les
consommateurs des grands médias, et probablement à lire
avec prudence. Le
Canard édifiant sur
la relation du
nouveau pouvoir avec la presse, dès que celle-ci peut tant
soit peu fournir une
image différente, vg. le nouveau Premier ministre protégé
(physiquement) à
plusieurs reprises des questions de France 2 sur Richard FERRAND. Le volatile informé comme si
rien du
« système » n’avait changé, de divers dires d’EM :
manifestement
cynique et triomphaliste, et se targuant d’être le
représentant de fait de
l’Europe… NS connaisseur et beau joueur ( ?) apprécie : un
sans-faute, moi en mieux…
Les pronostics
sont de plus de 400 sièges à LREM (sigles glissants,
originellement En
Marche) : NKM battue
et VALLS , rare
survivant du PS, fondations de groupuscules, Anne HIDALGO
en fait un, Benoît
HAMON un autre, etc… MELENCHON essuie à Marseille un tir
d’oeufs frais.
Je
reprends ma réflexion synthèse. Les chances ou plutôt les
lacunes des autres,
qui l’ont fait élire. La première est les feux de la
rampe : les deux ans
à Bercy. S’il n’avait été membre du gouvernement, il ne
pouvait médiatiquement
exister. DG est un précédent : sous-secrétaire d’Etat à la
Guerre le 5
Juin 1940, ministre de fait puisque c’est Paul REYNAUD qui
a le portefeuille,
il retient l’attention de CHURCHILL, connaisseur s’il en
est, lors des conseils
suprêmes tandis que le pouvoir est contraint au nomadisme
sinon à la fuite.
Pourquoi et comment FH l’a-t-il distingué, choisi ? est-ce
dans le livre
de dires aux journalistes, paraissant en Septembre 2016,
mais connu d’existence
et de préparation plusieurs semaines auparavant
et qui scandalisa la plupart des ministres. Un
président dont eux-mêmes,
fonctionnellement, n’ont pas l’accès ou bien moins que ces
confidents en des
lieux privés. Cette manière livre FH à une totale solitude
politique et
intellectuelle au moment de décider s’il se représente ou
pas. Seconde
chance : pas de président sortant, la France est privée de
bilan, EM n’est
tenu à aucune fidélité personnelle ou politique (je n’ai
pas encore lu le
livre, mais je crois que le moment vient bien de le lire –
il me fera sans
doute un peu atteindre le mystère de FH, de sa
psychologie, et surtout de sa
capacité ou pas à dire les conditions de naissance d’EM,
et la psychologie de
ce dernier, celle-ci encore plus mystérieuse…). Troisième
chance : le
champion de la droite classique ou parlementaire. JUPPE
(AJ) éliminé et (origine
des fuites ou révélations ? Bercy ? la cellule de presse
de FH avec
ou sans l’aveu de ce dernier ?), François FILLON ayant
toutes les
qualités, l’expérience, l’âge et la présentation, qu’on
l’aime ou pas, quel que
soit son programme, est détruit, pas remplacé et le parti
déjà si malmené par
la succession convoitée à NS, se ruine. Quatrième élément,
devant peu à la
chance, le PS en ruines pour deux raisons, l’évidente : un
quinquennat
sous son sigle mais le trahissant complètement en visage
et en esprit, le
divisant, le disséminant avant même toute défaite, l’autre
que je crois
déterminante : la date des primaires de la gauche choisie
(« la belle
alliance populaire »…) pour servir FH était si tardive
pour tout autre
candidat qu’elle anéantissait par avance toute campagne,
parce qu’avait
commencé le mouvement, puis la ruée des ralliements,
gouvernementaux notamment,
des élus socialistes à EM. La droite en faisant autant, ce
qui donnait du
fondement au discours de plus en plus façonné d’EM, la fin
du clivage droite/gauche.
Les assassinés mendiant l’assassin, selon l’une des
propensions les plus
vieilles et vérifiées de la politique en France et sans
doute partout, la
course aux places. Cinquième chance, devant plus que le
quatrième élément, à la
veine : François BAYROU qui gardait peu d’espace pour
figurer en bonne
place dans la course, choisit le ralliement, révèle une
identité très anciennes
Républiques et négocie sa place, celle de sa partenaire et
plus de sièges dans
la prochaine Assemblée que n’en eurent jamais les
« centristes ».
S’il avait choisi l’Aventin, voire l’Olympe (ce qui eût
empêché un certain
surnom prêté à EM), il devenait le sage de la République,
peut-être un recours,
en tout cas un homme libre. Le voici lié au système qu’il
a choisi, élaborer
sous la dictée, y compris l’intitulé, un projet de loi que
dénie exemplairement
un des membres de ce gouvernement auquel il a voulu
tellement appartenir.
Le
premier tour fignole de nouvelles chances qui masquent des
vérités qui vont
durer et très vite être davantage perçues. Chances :
évidemment gagner une
place (il n’y en a que deux) pour le second tour, l’avance
sur le peloton
compris dans un espace d’à peine deux points est certaine,
mais elle n’est pas
considérable. Tout autre candidat que Marine LE PEN
pouvait en coalition le
combler. Les quatre candidats de la gauche, s’ils
n’avaient fait qu’un
approchaient les 30% des suffrages exprimés, donc la
victoire de la gauche plus
que possible en 2017 selon les vœux des Français. Or,
c’est MLP, et surprise ou
déception : elle n’est pas en tête alors que longtemps lui
avaient été
prédits 40% des votes au premier tour. Je n’ai pas encore
étudié si, au
contraire de son père en 2002, elle a gagné des voix
sensiblement d’un tour à
l’autre. Autre surprise, la « candidate du peuple » se
révèle très
inférieure au rôle que lui accorde le suffrage universel :
incarner
l’opposition, signifier à l’autre ce qu’il est, pour qui
il roule, pour
lui-même ce qui n’est pas plaisant en démocratie et pour
des intérêts et pour
un programme qu’aiment peu les salariés, les retraités,
etc… Un dossier en or.
Elle le gâche dès les premières minutes, agressive,
répétitive, narcissique.
Non seulement, elle est presque sans cesse hors sujet
pendant le débat, mais
elle met l’autre en valeur, calme, précision.
EM
à ce stade, l’ultime, aurait pu gagner, et il eût mieux
valu pour l’avenir qui
n’a pas encore commencé, qu’il gagnât ainsi… sans un
concours de médias et
d’une singulière configuration de l’esprit public, dont je
ne vois pas encore
de précédents chez nous. Ce qui a tourné depuis trois
semaines à l’adulation,
fait soudain irruption, pas tant dans le discours public
des uns et des autres,
mais dans les échanges « citoyens ». Je l’ai
personnellement ressenti
comme un terrorisme intellectuel. Je ne dis pas :
idéologique, car la
caractéristique de l’actuel héros, est de ne pas en
proposer ni même en
inspirer (héros sorélien aux deux acceptions possibles,
l’auteur de l’éloge de
la violence, qui inspira tant MUSSOLINI en renouvelant
MACHIAVEL sans aucun
travers ni cynique ni simpliste ou a fortiori raciste, et
évidemment le héros
du roman). Dans les derniers jours de la campagne, disons
dès la fin de Mars,
il est interdit de douter du champion, de celui en qui
repose notre destin,
celui qui – seul – peut nous faire échapper à l’horreur,
et au moins à la
honte. L’horreur des crématoires, de l’antisémitisme,
d’une certaine résurgence
à l’état moderne de HITLER. La honte qu’une Marie LE PEN
représente la France.
EM est devenu, non un choix instinctif, amical ou calculé
ou civique, réfléchi,
mais une obligation. Honni soit qui mal y pense. J’écris à
cinq des onze
candidats avant le premier tour, dont Marine LE PEN
naturellement :
plusieurs de mes correspondants, ceux de la plus longue
date s’effrayent et
quand je récidive entre les deux tours, écrivant en des
termes voisins ce qui
conditionne positivement mon vote à EM et à MLP, avec pour
seule variante la
transposition pour EM de ce que j’ai en vain proposé à FH
(les deux quarts
d’heure par moi, seul à seul, travail ensemble
d’évaluation et de conscience
pour notre pays), c’est la rupture. Je suis complice de
l’horreur possible et
donc de l’horreur d’autrefois. On peut être plus délicat
en échange de propos
et de réflexions sur notre vie nationale et nos
nécessités.
22 heures 13 + Je
ne continue pas ce soir mon analyse d’EM et de
l’occupation entière de notre
espace politique par ce dernier, en quelques semaines. Je
la veux consignée
aussi complètement que possible : témoignage pour la suite
dont tout est
imprévisible. Quelque chose de fondamental, face à un
montage sans précédent de
l’image, du décor alors qu’il ne se passe strictement rien
d’initiative
présidentielle ou gouvernementale (je tiens pour rien les
démonstrations d’agenda
diplomatique et seulement symptomatique de diverses dettes
intimes ou
politiques la formation du gouvernement et la nomination,
très hésitante, du
Premier ministre) : je ne rencontre personne qui souhaite
une Assemblée
homogène dans sa dévotion au nouveau président, sinon à un
cours dont on sait
seulement qu’il prétend être tout nouveau. Plus
incisivement, il me semble que
beaucoup analysent et considèrent une réalité à
débarrasser de la part com. de ces
décors. L’amnésie des nouveaux gouvernants et des
commentateurs rend le montage
puéril. Le seul point réel et sérieux, c’est cette hâte
d’aboutir à de nouveaux
textes régissant le travail (mais non l’entreprise et ses
environnements). – Je reprends
demain,
mais reçois maintenant de N. à qui je demande sa vue
des choses, une
opinion diamétralement opposée à la mienne [3]
Et
reviens, après les
prières de Tobith père et de Sarra sa future belle-fille, au
débat des sadducéens
avec Jésus. Un cas d’école inspiré par la loi mosaïque.
Comme avec la monnaie
de l’occupant, il fait piéger l’homme qui fascine. Jésus
affirme – ce qui à
première lecture ne me réjouit pas particulièrement – que lorsqu’on
ressuscite d’entre les morts, on ne prend ni femme ni mari,
mais on est comme les anges dans les cieux. Notre
souhait est la vie éternelle, notre vœu est une résurrection
intégrale :
notre dogme de la résurrection de la chair, selon la propre
Résurrection du
Christ, n’est pas limitatif puisque l’immortalité de l’âme
est un aqcuis de la conscience
humaine quelles que soient les époques et les civilisations.
Ce que le Christ
apporte, c’est une totalité et c’est plus encore la totalité
de notre présence
à Dieu et de Celui-ci à nous. Le texte me paraît surtout
marqué par la foi qui
nous est demandée dans les Ecritures et la puissance de
Dieu. Et selon la
« colle », le piège
posés à Jésus, il apparaît bien que notre passage de notre
vie actuelle à la
Vie éternelle n’est pas une prolongation de nos histoires
personnelles, mariages
notamment dont la suite continuerait jusqu’à l’absurde, mais
qu’elle est l’aboutissement,
la transfiguration de tout ce que nous fûmes et fîmes, dont
le meilleur est
évidemment, à l’image de l’amour trinitaire, nos
relationnements. Oui, tout
sera compatible, tout sera accompli, et pour tous.
Incommensurablement. Ce n’est
– heureusement, pour nos sens et nos intelligences dans
leurs limites actuelles
– pas possible à décrire ni à prévoir. Dieu Lui-même Se
promet à nous, à nous
tous, transformés, aimant absolument, aimés absolument.
[1] - Le 06/06/2017
à 23:49, Bertrand Fessard de Foucault a écrit à François
Bayrou, Garde des
Sceaux, ministre de la Justice : moralisation de la vie
publique et maintien au
gouvernement d'un contraire exemplaire
Cher ami, Monsieur le Ministre,
simplement vous demander s'il est
cohérent que vous preniez la
responsabilité d'un projet de loi tendant à moraliser
la vie politique tandis
que Richard Ferrand reste votre collègue au
gouvernement.
Faire de l'élection la ratification du
mauvais exemple - voie
tentée par d'autres ces dernières années - montrerait
que le nouveau
quinquennat renforce cela même contre quoi a été élu
son titulaire. Exploiter
la lassitude ou le dégoût de beaucoup de Français,
c'est la chalandise du Front
national et c'aurait été aussi le moyen du nouveau
Président de parvenir.
Soyez le bon génie de ce dernier qui
vous doit plus qu'à Richard
Ferrand, et restez - quant à vous - fidèle aux fortes
intentions qu'en ce
domaine précis, vous travailliez pour 2012. Voeux
[2]
-Tobie III 1 à 17 ; psaume XXV ; évangile selon
saint Marc XII
18 à 27
[3]
- Au
sujet du quinquennat, j'ai voté pour Emmanuel Macron aux
2 tours.
Jeune et dynamique, il veut donner un nouvel élan à la
France et semble dans la
mesure et la diplomatie. Face à Trump etc...il est
important d'avoir un homme
qui tienne tête avec diplomatie aux agissements de
Trump. J'aime son idée de gouvernement d'union nationale
pour le bien du pays. Toutefois, en politique, il faut rester sur ses
gardes. Tenir ses promesses
c'est toute la difficulté à long terme.
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