mercredi 7 juin 2017

tous tes chemins : miséricorde et vérité


Mercredi 7 Juin 2017

Hier soir

23 heures 19 + Sidérant… rapprocher tous les symptômes de refus de la démocratie par le quinquennat qui commence : non seulement le calendrier et la manière d’une législation par ordonnance pour le droit du travail, tout devant être publié avant la fin d’Août, mais le déni par le Premier ministre lui-même, nous ne choisissons pas la guerre sociale, la demande de concertation sera prise en compte… de nouvelles lois réactives à la conjoncture, peut-être la trentième sur la sécurité, tous les mimétismes anciens qui continuent, la grandiloquence gouvernementale, avec la « présence sur le terrain », à Londres ou sur le parvis de Notre-Dame… d’une recherche des moyens d’éradiquer le terrorisme : on parle d’intégration dans la République, de responsabilité de la famille, d’éducation à ceci ou à cela. On ne se rend pas compte d’une société fondamentalement paisible, lucide, de bon sens mais qui est infantilisée par le pouvoir politique, lui-même une affiche, et un pouvoir économique que tous les projets d’EM privilégient. Je cherche le point commun de tout, je vois la tendance à la dictature, le culte de la personnalité est déjà instauré. Bien entendu, aucune initiative européenne, aucune réflexion sur un esprit de défense et de civisme marqué et armé par le service national militaire et civique réinventé. Au lieu que les législatives débattent du fond, elles ne mettent – pas dans les circonscriptions, heureusement, mais dans les médias nationaux – en avant que le pronostic et la soi-disant logique d’une majorité absolue pour un parti, originellement fondé sur une façon d’envoi en mission de citoyens désoeuvrés et très jeunes, mais devenu celui d’un homme, et seulement d’un homme.
Je courielle à François BAYROU : impensable qu’il prenne la responsabilité d’une loi de moralisation de la vie politique tandis que Richard FERRAND est son collègue au gouvernement [1].
Aujourd'hui
06 heures 45 + Eveillé depuis trois quarts d’heure, mal au bras si je ne prends pas telle position. Celle forcée par la clavier n’est pas la plus confortable, lourdeur et semi-douleur. La déprime, je l’identifie enfin avec son ambition de me tuer, a chaque matin un énoncé différent. Aujourd’hui, c’est la disparition de tout objet, de toute fin, c’est le désert. Plus rien à faire, car je manque de force et aucune application n’a de chance de fécondité. Mais prier avant de tenter ce que je me suis donné à faire, écrire et réfléchir par écrit où nous en sommes, notre dérive vers l’innommé. La politique et nos institutions sans nom. Précédents innombrables : nos abandons par nous-mêmes, nos tolérances : sous NS, la lepénisation du discours présidentielle et de la geste ministérielle, place Beauvau notamment… sous FH, la trahison des espérances ayant fondé une élection, la dilapidation et la dispersion, la mise à l’impuissance d’une tradition française, d’une recherche jamais aboutie mais ayant tendu tant de d’hommes et de femmes, on pourrait y mettre aussi en plus du PS lâché en pleine nature, en plein vide gouvernemental et idéologique, le PC toujours pas remis de la mûe ratée de l’ex-URSS… et maintenant, la tolérance à ce qui n’est pas discerné encore, sauf quand sont contestées à juste titre l’ambition, la réclamation, la prédiction d’une majorité pour le nouveau président. Déprime qui n’est pas celle du pays, mais déprime que je ressens et qui ajoute à mes paramètres personnels.
Et voici la rencontre, le livre de Tobie, tel qu’il nous est proposé de le lire et comprendre pour aujourd’hui. C’est la plainte, c’est la grande prière, c’est l’horreur que vivent Job et Tobith, c’est leur prière…Pour moi, mieux vaut mourir que connaître tant d’adversités à longueur de vie. … Je suis accablé de tristesse. Pour Tobith, c’est le malheur personnel et le malheur de son peupl. Comment ne pas m’y reconnaître ? ne pas nous y reconnaître. Surtout selon ce que je me prépare à réfléchir et à écrire. Puis au milieu de mes gémissements, je commençai à prier : « Tu es juste, Seigneur, toutes œuvres sont justes, tous tes chemins, miséricorde et vérité, c’est toi qui juges le monde… La conscience de notre péché, à commencer par celui de ma désespérance, de nos désespérances peuvent nous venir – salutairement – de notre considération de Dieu. Lui, nous : quelle disproportion. Nous injustes, non-justes… Et voici l’aurore du salut… la dispute Tobith/Anna et ce que subit Sarra, la fille de Ragouël d’Ecbatane en Médie… « Mieux vaut pour moi ne pas me pendre, mais supplier le Seigneur de me faire mourir ». Réflexe aussi de la prière : elle étendit les mains vers la fenêtre et fit cette prière : « Béni sois-tu, Dieu de miséricorde ; béni soit ton nom pour les siècles ; que toutes tes œuvres te bénissent à jamais ! ». A cet instant précis, la prière de l’un et de l’autre fut portée en présence de la gloire de Dieu où elle fut entendue. Que la mienne, humble, précise selon mes projets foireux, mes impasses certaines, ma responsabilité envers qui m’aime et m’attend, et attend… monte aussi vers Toi, Seigneur, jointe et emportée par celle de Tobith, de Sarah et de tous les saints de cette humanité que Tu as voulue, que Tu as sauvée. Par Jésus, ton Fils, notre Seigneur. Veuille maintenant, Seigneur, m’éclairer et guider mon intellect et ma plume. Veni Sante Spiritus, reple tuorum corda fidelium. 0 lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles.
 07 heures 25 + Je me mets ainsi au travail, et viendrai davantage à l’évangile proposé pour ce jour, une fois accompli ce qu’il me faut avoir fait. Discussion et affirmation de la résurrection, la nôtre. Jésus dispersant ses adversaires. Après la monnaie de César, un autre piège de même prétention dialectique, les sept épouses successivement décédées, comme les sept maris de Sarra. Il n’est pas le Dieu des morts, mais celui des vivants [3] M’accrocher à la prière, dans ce combat contre la mort, on soutenait les bras de Moïse pendant la bataille décisive, tant qu’il les avait : levés, la fortune était du côté d’Israël.
 07 heures 39 + Notre moment politique propre a son analogie dans beaucoup de pays et chez beaucoup de nos partenaires. A des bouleversements aux racines de plusieurs décennies : le climat, les progrès technologiques déterminant de nouveaux rapports économiques et sociaux, une nouvelle distribution de la puissance, l’érosion des institutions produisant censément démocratie et participation, latence de conflits tels que celui de Palestine ou perpétuation de systèmes totalitaires tels les plus notoires travestissant laidement et dangereusement de très grandes puissance (Russie, Chine), et à des dérives vers des réponses populistes, sommaires et endogamiques (une partie de l’Europe de l’Est, les Etats-Unis version Donald TRUMP), nous répondons par des calendriers électoraux (France et Allemagne), par des ravaudages peu lisibles par les peuples concernés et par ceux qui leur sont amis (Espagne et Italie), par des consultations et non conclusives parce que ne générant aucun consensus (la Grande Bretagne, son referendum, le renouvellement demain de ses Communes. Nous n’y avons pas échappé. Mais notre perplexité et notre peu de lecture des événéments et des paramètres actuels tiennent beaucoup à un quinquennat qui n’a pas su se définir ni nous définir, qui a tenté des novations le coupant de ses origines affectives, mentales et idéologiques et qui n’a pas pour autant réussi dans les objectifs statistiques qu’imprudemment et répétitivement il s’était donné. Les faiblesses ou les tours de caractère de FH ont été, en cela décisif. Le fonds français a été délaissé, l’Europe a cessé depuis longtemps d’être le repère et l’outil de l’espérance.
Le miracle MACRON doit tout à ce contexte de perte des repères, d’inanité des étiquettes et donc d’une disparition unanimement ressentie de la non-sincérité de notre vie publique et des décisions de nos entreprises. La réflexion d’EM a-t-elle été solitaire ? s’est-elle nourrie d’autres ? la recherche historique aura à répondre à la question des origines et des moyens d’EM, et à deux autres très précises commandant notre actualité. Quelle part EM a-t-il pris à l’orientation du quinquennat de FH, alors qu’il était l’homme de l’économie à l’Elysée ? Pourquoi un bilan gouvernemental peu lisible : sa loi fourre-tout, son absence d’intervention dans chacune des braderies d’entreprises notoires, ces cinq dernières années, n’a-t-il pas empêché l’émergence d’une personnalité salvatrice. Il apparaît alors qu’au rebours d’une perception de la politique selon les seules critères des réussites ou des déprimes macro-économiques nationale, EM a fait apparaître un diagnostic de notre pays seulement sociologique et qu’il l’a développé en désignant des responsables. Déjà apparaît (« toutes choses égales d’ailleurs ») une démarche qui fut celle de Vichy : ne pas traiter la question évidente du moment qui était de contribuer à la déconfiture de l’ennemi et n’opérer de reviviscence intérieure qu’en fonction du combat à reprendre, à ne pas abandonner, démarche illustrée par le bouleversement des institutions acquises depuis une soixantaine d’années alors et par la recherche des responsabilités nous ayant amenés au désastre militaire. EM constate donc l’échec non de nos institutions qu’il connaît d’autant moins qu’elles ne sont plus pratiquées selon leurs origines et selon la pratique de leur fondateur (le général de GAULLE . DG pour la suite, comme précédemment), mais de l’alternance au pouvoir n’engendrant aucune novation dans les politiques économiques et sociales, ni dans les comportements abusivement amalgamés pour que soit condamnée l’ensemble des partis s’étant relayés au pouvoir tous les cinq ans depuis trente ans (soit la première cohabitation à partir de Mars 1986, date consciemment choisie par EM ? ou donnée par façon de parler ?). Analyse qui est celle aussi du Front national, mais dont la version est moins audible parce qu’elle fait partie d’une gerbe de beaucoup d’autres analyses, celles-là presque toutes contestables. Donc, en Avril 2016, un mouvement se fondant sur la proposition d’une complète novation puisque ce qui continue encore, le quinquennat de FH et ceux qui l’ont précédés, ont foiré. Je reconnais, et j’ai aussitôt reconnu : EM a du coup d’œil, une analyse globale du moment politique français, une observation des caractères, des rivaux possibles autour de lui, dans le gouvernement et chez les Républicains. Lacune qui n’est pas relevée : ce diagnostic, cette présentation d’un échec et cette proposition de novation sont intellectuellement et idéologiquement isolés. Pas d’Europe, pas d’analyse de la braderie de notre patrimoine, pas d’analyse des relations internationales. Et une démission du gouvernement qui est bien plus tâtonnante qu’il n’y parut et qu’elle est aujourd’hui mémorisée. La primaire socialiste, la possible, probable candidature du président sortant sont des obstacles. Je crois que le fait déclencheur a été de psychologie personnelle : le dépit de n’avoir pas fait et donc signé la loi Travail, qui sera pour l’Histoire, la loi EL KOMRY (surtout si ce qui est projeté, répété, combiné depuis un mois en fin de campagne présidentielle et en débuts gouvernementaux, finit, contre tout pronostic par échouer ou tout envenimer). Dépit, démission. Question ? pourquoi EM voit-il comme cardinal la réécriture du Code du Travail, la réorganisation des rapports salariés-patronat dans l’entreprise ? pourquoi vouloir déposséder les syndicats et faire de chaque entreprise une île aux normes propres ? avec bien entendu l’apparence dialectiquement juste d’une loi interne démocratiquement adoptée et pratiquée, le referendum d’entreprise abolissant conventions collectives et contrat de travail de personne à personne ? pourquoi en avoir fait l’urgence absolue ? pourquoi l’avoir inspiré à FH inflexible (se disait celui-ci l’été denier) à propos de l’article 2 devenu fameux, tout était négociable sauf ce texte dont tout découle ? Je ne crois pas que la réponse soit la concomitance de cet énoncé et de cette urgence redits dès l’élection acquise avec l’examen de la Commission européenne, publié le mardi 9 Mai, le surlendemain de notre élection présidentielle : avoir à poursuivre et conclure ce qui avait été entrepris par la loi Travail.
L’émergence d’EM n’est donc jusqu’à son élection présidentielle, fondée qu’en politique. L’habileté est de conquérir les jeunes en leur donnant du grain à moudre, qu’ils soient déjà encartés ou qu’ils cherchent ce qui peut leur convenir enfin. L’apparence est parfaite : la participation de la jeunesse, le succès des réunions publiques avec une introduction, que je crois nouvelle en politique, mais déjà éprouvée en variétés et en spectacles, l’avancée de la scène au sein du parterre quoique restant surélevée. L’orateur, sans notes et debout, est mobile, plus visible détaché d’un fond de décor statique. La découverte par EM de la portance d’une salle ne rend pas automatiquement son discours communicatif mais lui inspire des moments d’ivresse collective, une image surprenante (EM cambré et éperdu en conclusion de discours) et un cri hurlé autant qu’enroué a passé en boucle tout le premier trimestre de 2017. L’analyse pour le grand public s’est logiquement prolongée : de la stérilité des alternances, du constat d’un échec de toutes recettes et postures antérieures (et donc des siennes à venir s’il est élu), il vient à la condamnation du clivage droite/gauche : synonyme d’impuissance des gouvernements et des partis s’étant fondés et succédés là-dessus, synonyme surtout de non considération du vœu d’un pays aspirant à l’unité, au consensus. C’est bien dit, mais l’approfondissement qui n’est pas alors fait, en tout cas pas publié notoirement, montre la nocivité de cette analyse. Nier ou moquer ce clivage, lui dénier tout fondement, toute racine pyschologique et historique, c’est en fait vouloir construite le monisme. Il n’y a de dialogue que dans la diversité, de discussion que dans la reconnaissance d’une altérité, de démocratie que dans la légitimité d’une opinion et d’un mouvement différents, voire contraires à ceux qui dominent. C‘est surtout manquer complètement une lecture « gaullienne » de notre Histoire contemporaine et perdre la clé de compréhension de nos institutions.
«  C’est pas la France, la gauche, c’est pas la France la droite », oui, parce que nos sensibilités, nos diversités ne sont pas étiquetables aussi sommairement, parce que pour le pire et pour le meilleur, en ce moment pour le pire, des thèmes et des convictions transcendent les « clivages », les droite/gauche, les partis : l’Europe, ambition de tous dans les années 50, 70, 80, abomination et bouc émissaire aujourd’hui…les mouvements de population, l’appel à de la main d’œuvre paisibles et traditionnels chez nous depuis les années 1900 jusques vers 1970-1980, aujourd’hui objets de crainte, de dénonciations, de suppositions et de quantité d’amalgames. Le dualisme vécu au début de la Cinquième République et qui caractérisa sa fondation n’était pas la discussion, la confrontation droite/gauche, mais bien celles entre une majorité soutenant les nouvelles institutions et l’ensemble de la politique du général de GAULLE, et une opposition à ces institutions autant qu’à ces orientations politiques. Il y avait autant de droite que de gauche dans la majorité que dans l’opposition. La conséquence fut que seul l’engagement du Général, à fond, put d’une part résoudre l’impossible problème algérien et d’autre part pérenniser les nouvelles institutions. Les ralliements vinrent de la gauche : en Janvier 1964, la candidature de Gaston DEFFERRE à la présidence de la République, selon le mode adopté en Novembre 1962 malgré une opposition des droites et des gauches parlementaires « classiques », coïncida à quelques jours près avec l’énoncé présidentiel du rôle essentiel du chef de l’Etat dans les nouvelles institutions. La pratique de celui-ci, s’engagea dans toutes consultations nationales qu’elle soit un referendum ou un renouvellement de l’Assemblée nationale, fut admirablement théorisée par René CAPITANT et son caractère éminemment démocratique démontré par la démission de l’homme du 18-Juin désavoué par le referendum du 27 Avril 1969. Ce legs, cette fondation ont été pièce par pièce ruinés par les successeurs, et principalement par ceux, étiquetables de droite, à partir du moment où la gauche – génie fondateur de François MITTERRAND sut se donner un « programme commun de gouvernement » et qui était de rupture. La proposition du quinquennat, faisant de la seule élection présidentielle, la respiration démocratique du pays, a été celle de Georges POMPIDOU puis de Jacques CHIRAC, le passer-outre à une dissolution désavouant son signatur a été le fait de Jacques CHIRAC (Juin 1997), le maintien à l’Elysée de celui qui avait appelé au referendum en Mai 2005, un referendum négatif, a été le fait du même Jacques CHIRAC, la fin de la séparation des fonctions parlementaires et des fonctions ministérielles, décisivement prescrite par la rédaction originelle de 1958, et abolie en Juillet 2008 par Nicolas SARKOZY (un ministre démissionnaire retrouve « son » siège au Parlement sans revenir devant les électeurs.
L’analyse et les synthèses d’Emmanuel MACRON, que ne contestèrent pas à temps les partis « classiques », occupés seulement à préparer une élection présidentielle qui furent leur déconfiture totale et à tous, n’auraient pas suffi à sa victoire du mois dernier, ni son jeune mouvement En Marche, s’il ne s’étaient succédés en sa faveur d’incroyables événements tous politiques. Car entretemps AREVA… ALCATEL… LAFARGE… ALSTOM… les chantiers de Saint-Nazaire… les élevages bretons… beaucoup de nos grands crûs… des clubs sportifs… sans qu’aucun parti ni EM n’en fassent un cheval de bataille, le vrai, car la croissance n’est pas statistique, mais matérielle, et qu’une économie n’est pas seulement le tourisme, l’aide à la personne et le secteur tertiaire, mais bien fondamentalement la production. Et l’entreprise est certes conditions par le coût du travail et par celui de l’investissement, par la fiscalité mais certainement par le seul droit du travail. Car les Français en industrie aime le travail, l’œuvre, leur entreprise, sont fiers de leur métier et de savoir-faire souvent hérités de plusieurs générations, en tout restant inventifs même devant les machines dont ils ont la responsabilité, mais qu’ils savent d’eux-mêmes comprendre et améliorer, de même que le paysan aime sa terre. Notre culture économique participe beaucoup de l’affectif, le travail est affaire de dignité. De cela ni les partis ni EM ne parlèrent. La crise des « subprimes » avait fait s’interroger à partir d’Octobre 2008 sur les systèmes bancaires, mais seulement en risque « systémique » de défaut de paiement, nullement en réforme des manières de financer l’économie et les particuliers. Sans doute, FH, peut-être inspiré par EM, hasarda-t-il que soient distinguées la banque d’affaires et la banque de dépôt, la fonction d’investissement et de crédit, de transformation des épargnes en capacités à consommer ou à investir d’une part et la fonction de placement, de rapport de plus en plus assimilée à la défiscalisation et non au discernement d’activités profitables. Chaque gouvernement de son côté « cala » devant son ensemble bancaire, à commencer par Barack OBAMA pourtant en début de premier mandat.
J’énumère ces chances, les fautes des autres, qui ont fait l’élection présidentielle d’EM, celui-ci n’ayant plus à partir de l’automne de 2016, qu’à tenir presque passivement un cap et une position. A « courir sur son erre ».
 16 heures 55 + Mis sur la piste par Fabienne… le fils aîné de Brigitte M. effectivement membre dirigeant (et récemment) de la SOFRES, capitaux qatari, société de produits et de recherches pharmaceutiques. De nouveaux sites, dont un DreuzInfo. se dédiant à « désenfumer » les consommateurs des grands médias, et probablement à lire avec prudence. Le Canard édifiant sur la relation du nouveau pouvoir avec la presse, dès que celle-ci peut tant soit peu fournir une image différente, vg. le nouveau Premier ministre protégé (physiquement) à plusieurs reprises des questions de France 2 sur Richard FERRAND. Le volatile informé comme si rien du « système » n’avait changé, de divers dires d’EM : manifestement cynique et triomphaliste, et se targuant d’être le représentant de fait de l’Europe… NS connaisseur et beau joueur ( ?) apprécie : un sans-faute, moi en mieux…  Les pronostics sont de plus de 400 sièges à LREM (sigles glissants, originellement En Marche) : NKM battue et VALLS , rare survivant du PS, fondations de groupuscules, Anne HIDALGO en fait un, Benoît HAMON un autre, etc… MELENCHON essuie à Marseille un tir d’oeufs frais.
Je reprends ma réflexion synthèse. Les chances ou plutôt les lacunes des autres, qui l’ont fait élire. La première est les feux de la rampe : les deux ans à Bercy. S’il n’avait été membre du gouvernement, il ne pouvait médiatiquement exister. DG est un précédent : sous-secrétaire d’Etat à la Guerre le 5 Juin 1940, ministre de fait puisque c’est Paul REYNAUD qui a le portefeuille, il retient l’attention de CHURCHILL, connaisseur s’il en est, lors des conseils suprêmes tandis que le pouvoir est contraint au nomadisme sinon à la fuite. Pourquoi et comment FH l’a-t-il distingué, choisi ? est-ce dans le livre de dires aux journalistes, paraissant en Septembre 2016, mais connu d’existence et de préparation plusieurs semaines auparavant  et qui scandalisa la plupart des ministres. Un président dont eux-mêmes, fonctionnellement, n’ont pas l’accès ou bien moins que ces confidents en des lieux privés. Cette manière livre FH à une totale solitude politique et intellectuelle au moment de décider s’il se représente ou pas. Seconde chance : pas de président sortant, la France est privée de bilan, EM n’est tenu à aucune fidélité personnelle ou politique (je n’ai pas encore lu le livre, mais je crois que le moment vient bien de le lire – il me fera sans doute un peu atteindre le mystère de FH, de sa psychologie, et surtout de sa capacité ou pas à dire les conditions de naissance d’EM, et la psychologie de ce dernier, celle-ci encore plus mystérieuse…). Troisième chance : le champion de la droite classique ou parlementaire. JUPPE (AJ) éliminé et (origine des fuites ou révélations ? Bercy ? la cellule de presse de FH avec ou sans l’aveu de ce dernier ?), François FILLON ayant toutes les qualités, l’expérience, l’âge et la présentation, qu’on l’aime ou pas, quel que soit son programme, est détruit, pas remplacé et le parti déjà si malmené par la succession convoitée à NS, se ruine. Quatrième élément, devant peu à la chance, le PS en ruines pour deux raisons, l’évidente : un quinquennat sous son sigle mais le trahissant complètement en visage et en esprit, le divisant, le disséminant avant même toute défaite, l’autre que je crois déterminante : la date des primaires de la gauche choisie (« la belle alliance populaire »…) pour servir FH était si tardive pour tout autre candidat qu’elle anéantissait par avance toute campagne, parce qu’avait commencé le mouvement, puis la ruée des ralliements, gouvernementaux notamment, des élus socialistes à EM. La droite en faisant autant, ce qui donnait du fondement au discours de plus en plus façonné d’EM, la fin du clivage droite/gauche. Les assassinés mendiant l’assassin, selon l’une des propensions les plus vieilles et vérifiées de la politique en France et sans doute partout, la course aux places. Cinquième chance, devant plus que le quatrième élément, à la veine : François BAYROU qui gardait peu d’espace pour figurer en bonne place dans la course, choisit le ralliement, révèle une identité très anciennes Républiques et négocie sa place, celle de sa partenaire et plus de sièges dans la prochaine Assemblée que n’en eurent jamais les « centristes ». S’il avait choisi l’Aventin, voire l’Olympe (ce qui eût empêché un certain surnom prêté à EM), il devenait le sage de la République, peut-être un recours, en tout cas un homme libre. Le voici lié au système qu’il a choisi, élaborer sous la dictée, y compris l’intitulé, un projet de loi que dénie exemplairement un des membres de ce gouvernement auquel il a voulu tellement appartenir.
Le premier tour fignole de nouvelles chances qui masquent des vérités qui vont durer et très vite être davantage perçues. Chances : évidemment gagner une place (il n’y en a que deux) pour le second tour, l’avance sur le peloton compris dans un espace d’à peine deux points est certaine, mais elle n’est pas considérable. Tout autre candidat que Marine LE PEN pouvait en coalition le combler. Les quatre candidats de la gauche, s’ils n’avaient fait qu’un approchaient les 30% des suffrages exprimés, donc la victoire de la gauche plus que possible en 2017 selon les vœux des Français. Or, c’est MLP, et surprise ou déception : elle n’est pas en tête alors que longtemps lui avaient été prédits 40% des votes au premier tour. Je n’ai pas encore étudié si, au contraire de son père en 2002, elle a gagné des voix sensiblement d’un tour à l’autre. Autre surprise, la « candidate du peuple » se révèle très inférieure au rôle que lui accorde le suffrage universel : incarner l’opposition, signifier à l’autre ce qu’il est, pour qui il roule, pour lui-même ce qui n’est pas plaisant en démocratie et pour des intérêts et pour un programme qu’aiment peu les salariés, les retraités, etc… Un dossier en or. Elle le gâche dès les premières minutes, agressive, répétitive, narcissique. Non seulement, elle est presque sans cesse hors sujet pendant le débat, mais elle met l’autre en valeur, calme, précision.
EM à ce stade, l’ultime, aurait pu gagner, et il eût mieux valu pour l’avenir qui n’a pas encore commencé, qu’il gagnât ainsi… sans un concours de médias et d’une singulière configuration de l’esprit public, dont je ne vois pas encore de précédents chez nous. Ce qui a tourné depuis trois semaines à l’adulation, fait soudain irruption, pas tant dans le discours public des uns et des autres, mais dans les échanges « citoyens ». Je l’ai personnellement ressenti comme un terrorisme intellectuel. Je ne dis pas : idéologique, car la caractéristique de l’actuel héros, est de ne pas en proposer ni même en inspirer (héros sorélien aux deux acceptions possibles, l’auteur de l’éloge de la violence, qui inspira tant MUSSOLINI en renouvelant MACHIAVEL sans aucun travers ni cynique ni simpliste ou a fortiori raciste, et évidemment le héros du roman). Dans les derniers jours de la campagne, disons dès la fin de Mars, il est interdit de douter du champion, de celui en qui repose notre destin, celui qui – seul – peut nous faire échapper à l’horreur, et au moins à la honte. L’horreur des crématoires, de l’antisémitisme, d’une certaine résurgence à l’état moderne de HITLER. La honte qu’une Marie LE PEN représente la France. EM est devenu, non un choix instinctif, amical ou calculé ou civique, réfléchi, mais une obligation. Honni soit qui mal y pense. J’écris à cinq des onze candidats avant le premier tour, dont Marine LE PEN naturellement : plusieurs de mes correspondants, ceux de la plus longue date s’effrayent et quand je récidive entre les deux tours, écrivant en des termes voisins ce qui conditionne positivement mon vote à EM et à MLP, avec pour seule variante la transposition pour EM de ce que j’ai en vain proposé à FH (les deux quarts d’heure par moi, seul à seul, travail ensemble d’évaluation et de conscience pour notre pays), c’est la rupture. Je suis complice de l’horreur possible et donc de l’horreur d’autrefois. On peut être plus délicat en échange de propos et de réflexions sur notre vie nationale et nos nécessités.                                                        
22 heures 13 + Je ne continue pas ce soir mon analyse d’EM et de l’occupation entière de notre espace politique par ce dernier, en quelques semaines. Je la veux consignée aussi complètement que possible : témoignage pour la suite dont tout est imprévisible. Quelque chose de fondamental, face à un montage sans précédent de l’image, du décor alors qu’il ne se passe strictement rien d’initiative présidentielle ou gouvernementale (je tiens pour rien les démonstrations d’agenda diplomatique et seulement symptomatique de diverses dettes intimes ou politiques la formation du gouvernement et la nomination, très hésitante, du Premier ministre) : je ne rencontre personne qui souhaite une Assemblée homogène dans sa dévotion au nouveau président, sinon à un cours dont on sait seulement qu’il prétend être tout nouveau. Plus incisivement, il me semble que beaucoup analysent et considèrent une réalité à débarrasser de la part com. de ces décors. L’amnésie des nouveaux gouvernants et des commentateurs rend le montage puéril. Le seul point réel et sérieux, c’est cette hâte d’aboutir à de nouveaux textes régissant le travail (mais non l’entreprise et ses environnements). – Je reprends demain, mais reçois maintenant de N. à qui je demande sa vue des choses, une opinion diamétralement opposée à la mienne [3]
Et reviens, après les prières de Tobith père et de Sarra sa future belle-fille, au débat des sadducéens avec Jésus. Un cas d’école inspiré par la loi mosaïque. Comme avec la monnaie de l’occupant, il fait piéger l’homme qui fascine. Jésus affirme – ce qui à première lecture ne me réjouit pas particulièrement – que lorsqu’on ressuscite d’entre les morts, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme les anges dans les cieux. Notre souhait est la vie éternelle, notre vœu est une résurrection intégrale : notre dogme de la résurrection de la chair, selon la propre Résurrection du Christ, n’est pas limitatif puisque l’immortalité de l’âme est un aqcuis de la conscience humaine quelles que soient les époques et les civilisations. Ce que le Christ apporte, c’est une totalité et c’est plus encore la totalité de notre présence à Dieu et de Celui-ci à nous. Le texte me paraît surtout marqué par la foi qui nous est demandée dans les Ecritures et la puissance de Dieu. Et selon la « colle », le piège posés à Jésus, il apparaît bien que notre passage de notre vie actuelle à la Vie éternelle n’est pas une prolongation de nos histoires personnelles, mariages notamment dont la suite continuerait jusqu’à l’absurde, mais qu’elle est l’aboutissement, la transfiguration de tout ce que nous fûmes et fîmes, dont le meilleur est évidemment, à l’image de l’amour trinitaire, nos relationnements. Oui, tout sera compatible, tout sera accompli, et pour tous. Incommensurablement. Ce n’est – heureusement, pour nos sens et nos intelligences dans leurs limites actuelles – pas possible à décrire ni à prévoir. Dieu Lui-même Se promet à nous, à nous tous, transformés, aimant absolument, aimés absolument.


[1] - Le 06/06/2017 à 23:49, Bertrand Fessard de Foucault a écrit à François Bayrou, Garde des Sceaux, ministre de la Justice : moralisation de la vie publique et maintien au gouvernement d'un contraire exemplaire
Cher ami, Monsieur le Ministre,
simplement vous demander s'il est cohérent que vous preniez la responsabilité d'un projet de loi tendant à moraliser la vie politique tandis que Richard Ferrand reste votre collègue au gouvernement.
Faire de l'élection la ratification du mauvais exemple - voie tentée par d'autres ces dernières années - montrerait que le nouveau quinquennat renforce cela même contre quoi a été élu son titulaire. Exploiter la lassitude ou le dégoût de beaucoup de Français, c'est la chalandise du Front national et c'aurait été aussi le moyen du nouveau Président de parvenir.
Soyez le bon génie de ce dernier qui vous doit plus qu'à Richard Ferrand, et restez - quant à vous - fidèle aux fortes intentions qu'en ce domaine précis, vous travailliez pour 2012. Voeux
[2] -Tobie III 1 à 17 ; psaume XXV ; évangile selon saint Marc XII 18 à 27
[3] - Au sujet du quinquennat, j'ai voté pour Emmanuel Macron aux 2 tours. Jeune et dynamique, il veut donner un nouvel élan à la France et semble dans la mesure et la diplomatie. Face à Trump etc...il est important d'avoir un homme qui tienne tête avec diplomatie aux agissements de Trump. J'aime son idée de gouvernement d'union nationale pour le bien du pays. Toutefois, en politique, il faut rester sur ses gardes. Tenir ses promesses c'est toute la difficulté à long terme.
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