vendredi 9 juin 2017

Tobith proclamait que Dieu l’avait pris en pitié,et lui avait rouvert les yeux - textes du jour


Vendredi 9 Juin 2017

07 heures 09 + Eveillé depuis une heure. Désespoir. Mon bras droit me fait mal. Plus la force d’écrire, ni le goût, aucune perspective. Mon impuissance totale, ma tentative présidentielle et l’écriture d’un livre m’ont entrainé vers le bas, fait constater mon impuissance.

Prier… triomphe et « happy end » : Tobie entra dans la maison, tout joyeux et bénissant Dieu à pleine voix. Il raconta à son père qu’il avait fait bon voyage, qu’il rapportait l’argent et comment il avait épousé Sarra, la fille de Ragouël… [1] Cantique de tous, la louange selon la dynamique du Magnificat, frappés et relevés. Job… Et Jésus rend la pareille à ses adversaires, qui à trois reprises sont venus à lui, tentant de le défaire. A son tour, Il pose une colle, en fait une charade, celle de Son identité : David lui-même le nomme Seigneur. D’où vient alors qu’il est son fils ? Mais l’ensemble des contemporains n’est pas entamé. La foule nombreuse l’écoutait avec plaisir, simplement parce qu’Il avait eu raison des hiérarques et des grands – Prier ? vivre cette journée dans la prière et celle-ci n’est pas désespoir, elle est confiance, et porte donc au travail ? La part de l’homme (son choix et sa liberté) pour répondre à la part de Dieu et recevoir pleinement celle-ci.

Rédaction aux maires. Prière et travail, vérité qui est aussi psychologique, et d’expérience des autres et de soi. Ora et labora. – Quinze départements. Déjà touchés pour ma tentative présidentielle et où j’avais fait attendre quoique sans écho une lettre familière « ensuite » et la parution de mon livre. Après les deux tours des présentes législatives et ayant constitué mes listes de l’ensemble des communes, avec de l’aide (je l’espère), je lance une nouvelle circulaire à tous : analyse et perspective de ce que nous vivons (titre qui me vient et qui convient), et ce devient périodique. – Expérience de la grâce, elle nous tient en suspens.
09 heures 59 + Rédigé [2], reste à diffuser.

10 heures 27 + Course contre la montre. Je diffuse ma lectio divina et entreprends les mairies, que cela parvienne au plus tard en début d’après-midi. – Changements et imprévisibilité en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Nouvelle présentation de la vieille question du Proche-Orient, mais elle périme les anciennes approches, appelle le réalisme et de bien peser nos alliances et nos prédilections. Concluant tout à ce moment précis, mon cher Hedy [3].




[1] - Tobie XI 5 à 17 ; psaume CXLVI ; évangile selon saint Matthieu XII 35 à 37


[2] - Madame le Maire, Monsieur le Maire,
ne disposant pas encore de votre nom et de votre adresse internet personnelle, je me permets de vous courieller de nouveau.
Sollicitant il y a trois mois vos conseils, votre appui et votre signature pour la présentation de ma candidature à l'élection présidentielle, je vous avais fait attendre une lettre familière et périodique quel que soit le résultat de ma tentative. Il s'agissait et il s'agit toujours d'énoncer des propositions de bon sens et dont la plupart nous sont communes - le sommaire de mon livre, en fin de ce message les énumère - et de recueillir assez d'écho pour les porter au plus haut niveau de notre Etat et les répandre dans les médias : une fonction de tribun du peuple. Nous avons besoin et de ce que je résume selon une expérience et des observations de notre vie politique depuis cinquante ans, c'est-à-dire depuis notre re-fondation avec le général de Gaulle, et d'une telle approche, la plus directe possible, de celle ou celui qui exerce le pouvoir censément suprême. Je persévère, mais dialoguer avec vous sera bien plus qu'un encouragement : ce sera le partage de votre propre expérience - la vie quotidienne de notre démocratie, les conditions pratiques de la participation de tous et ce qui empêche ou facilite l'une et l'autre. Ce sera aussi la mise au point plus ajustée de ce qu'il faut faire parvenir au pouvoir. Bien d'autres, vous peut-être, le font à raison de leur élection et de leur fonction. Il me semble cependant qu'une génération très différente de la sienne, un autre type de raisonnement, d'expérience et de mémoire, une liberté d'expression écrite et orale sans aucune attache d'aucun groupe ou intéret, peuvent être utiles à celui qui dispose apparemment de tout mais également est enfermé - physiquement et mentalement - par tout.

Le changement intervenu ces dernières semaines est à la tête de l'Etat. .Il n’est pas contagieux sauf pour la montre et l’imposer par le « système des dépouilles » (les directeurs d'administrations centrales examinés en loyauté et en conformisme...) serait perdre continuité et expérience. Le nouveau Président a fait preuve de coup d'oeil quant aux caractères de ceux qui nous gouvernaient ou nous avaient gouvernés, et plus encore quant à la péremption de partis ayant progressivement perdu l'élan de leurs origines : le gaullisme, le libéralisme au seul sens politique, le socialisme. Moyennant beaucoup de chances (le rejet d'un président plus occupé à ses entretiens privés avec des journalistes, la faillite du candidat dit de la droite et du centre, l'impossible émergence d'une candidature de succession à raison d'un bilan sans relation avec l'espérance courtement majoritaire de 2012 et trop tardivement expriméee), le futur Président n'a eu comme adversaire que le repoussoir réduisant la compétition au seul premier tour, et a bénéficié d'une énième chance, celle moins prévisible un faire-valoir, tant la présidente du Front national a montré dans le débat d'entre les deux tours un manque de psychologie pour le face à face, et de vrai travail sur nos urgences.

Mais cette table rase n'est pas encore fertile.
Plusieurs raisons :

1° le candidat d'En Marche n'a pas compris que le clivage exigé par la démocratie et ménagé par les institutions, et auquel il a prétendu mettre fin, n'est pas un clivage droite/gauche. Celui-ci ne fait n'existait plus et l'alternance au pouvoir - effectivement stérile - n'était pas une alternance des politiques et des grandes options. Le vrai clivage, nécessaire et vérifiable, est le dialogue majorité/opposition. C'est ce qui fonctionna avec de Gaulle : pour ou contre les nouvelles institutions, pour ou contre des orientations fortes en redémarrage du pays et en relations extérieures. "C'est pas la France, la gauche. C'est pas la France, la droite". Ce ne sont ni les partis ni les syndicats qu'il faut moquer ou éluder : bien au contraire, vous le savez et le vivez, ils sont nécessaires à la participation citoyenne. Ce qu'il faut vivre avec le sérieux qui se constate dans toutes les réunions électorales (vraies occasions de rencontres et de réflexions de toutes sortes dans notre pays), c'est l'examen et la force des alternatives. L'union nationale n'est pas la composition d'une équipe - si tant est qu'il y ait actuellement une véritable équipe - mais l'entente, sur des points précis, de la plupart des forces politiques, des familles d'esprit. Il faut que celles-ci se reconstituent, aussi bien selon chacun de nous, que selon des appareils et des traditions. Recomposition sans doute, mais certainement pas une table durablement rase.

2° les conditions d'émergence de la candidature présidentielle qui l'a emporté doivent beaucoup aux médias, accentuant une forme de totalitarisme. Ne pas soutenir le candidat de la nouveauté, douter de lui a passé pour une complaisance dangereuse et coupable envers le Front national. Les débuts du quinquennat donnent lieu à une adulation sans précédent chez nous, dont n'ont jamais bénéficié nos grands personnages contemporains tels de Gaulle ou Pierre Mendès France. Ce n'est évidemment pas propice ni au débat - celui-ci est interdit puisqu'il est réputé contestataire - ni à la réflexion. Il faut une opposition, rien ne la facilite dans le système "officiel" et son émergence par des refus sociaux ou des manifestations de masse serait un long et difficile retour.
3° le nouveau héros, lui-même, n'incite pas à la démocratie et au débat, au contraire de ses dires fondateurs du mouvement qu'il a créé et dont les candidats - nouveaux venus à la participation politique ou ralliés de toutes origines, de toutes générations et de tous grades - semblent être les plus nombreux dans notre prochaine Assemblée nationale. En effet, Emmanuel Macron qu'on l'écoute ou qu'on lise son livre (je l'ai fait, plume en main) ne se fait pas connaître ni en personnalité propre ni en orientations de fond. La copie est celle de l'Inspection des Finances, bien présentée, elle ne porte que sur le présent et ne s'inscrit pas dans un projet d'ensemble, elle ne tient pas compte de ce qu'il y a eu d'heureux et de réussi autrefois ou récemment. La personnalité, comme le regard - à la télévision, en affiches - sont insaisissables. Nous nous remettons donc totalement et directement, sans structures puisque toutes auraient périclité en politique et sont à éluder dans l'entreprise, à un homme que nous ne connaissons pas.
les premières pratiques inquiètent. En relations extérieures, d'abord le mimétisme qui a perdu le prédécesseur : courir à Berlin dans l'heure de l'investiture, sans proposition européenne forte, laquelle à mon sens ne peut être que l'option démocratique (l'élection du président de l'Union au suffrage direct de tous les Européens : nous serons enfin d'une seule voix pour l'extérieur et appelés vraiment à la solidarité et à l'imagination pour nos fonctionnements entre nous). Ensuite, avec la complaisance des médias, y compris de l'étranger, la figuration des agendas (sommets à Bruxelles, accueil du président russe à Versailles), de la figuration sans contenu, et probablement des erreurs de bon sens ou de bonne éducation : la poignée de main au président américain a été ressentie par celui-ci comme un défi, le dialogue de pupitre à pupitre à Versailles a ressemblé au débat d'entre-les-deux tours mais cette fois le manque de psychologie et les mises en demeure discourtoises ont été le fait du président français. Enfin, la prétention de représenter ainsi l'Europe n'a pu que froisser nos partenaires. Rien ne répond encore aux urgences, aux changements de donne presque partout : comprendre les permanences et discerner les éruptions. L'intuition en campagne (entretien avec Bourdin le 18 Avril) de réduire les dictatures en favorisant leurs contestataires en leur sein, n'est pas reprise comme vecteur désormais d'une diplomatie dialoguant encore plus avec les peuples et les personnes qu'avec les gouvernements.
 En politique intérieure, annoncer à l'avance un vote global et forcé à la nouvelle Assemblée nationale, alors même qu'on ne sait pas qui la composera ni si elle n'aura pas une majorité confiante, est un déni de l'élection en cours. Le projet sur la vie des entreprises est la version que le Président eut voulu faire voter et qu'il aurait signée en place de la loi Travail. Elle élimine les conventions collectives et le contrat individuel, elle refuse le pluralisme des délégations syndicales. Elle est la projection sociale de la table rase des formations politiques. Pérenniser en le banalisant l'état d'urgence ne va pas à la compréhension des psychologies tournant au terrorisme mais peut permettre des abus contraires aux nécessités de cohésion sociale. La loi de moralisation de la vie publique ressemble à la pétition d'un président de 2007-2008 que notre démocratie, avec lui, soit irréprochable. Le maintien au gouvernement d'une personnalité, intouchable parce qu'elle a été le premier concours politique voyant de celui qui a finalement gagné, est un contre-exemple. - En revanche, bien des imaginations, bien des logiques partant, précisément, des prémices d'un an de candidature présidentielle, ne sont pasénoncées ni exploitées. Ce sera ma seconde lettre au nouveau Président de la République, la première est en pièce jointe.

Je sens bien que mes propos - dont vous voudrez bien excuser la longueur - peuvent vous paraître éloignés de l'exercice de vos responsabilités quotidiennes à la tête de votre commune, et au contact de vos administrés. Je vous dis mon inquiétude, et plus bas, les remèdes que je crois efficaces - y compris ces réinventions nationales d'un service universel militaire et civique pour garçons et filles, d'une planification pluriannuelle mettant toutes nos forces, nos ressources, nos finances publiques ou d'entreprises ensemble pour projeter l'avenir. Je crains qu'on fasse passer une nouvelle stagnation en tout, mais avec des apparences et aussi des consignes de silence censées produire une impression contraire, et une adhésion nationale.

J'espère me tromper. Comme je l'ai tenté pendant cinq ans avec François Hollande, je demande à rencontrer périodiquement mais très brièvement chaque fois le nouveau président pour qu'en tête-à-tête soit vérifiée son indifférence à l'encens qui l'entoure depuis des mois et peut l'enfumer, surtout si cela correspond (qui le sait ?) à un tempérament profond, et sa passion pour nous parler et faire parler les événements aux fins d'un retour de la France au mouvement. Pour elle-même et donc à une inspiration pour l'Europe, et par là le monde. Je n'ai pas encore sa réponse. J'ai cependant des témoignages précis, directs  de son aménité avec chacun de ceux qui travaillent ou ont travaillé avec lui, de son attention, de sa mémoire aussi des sujets et des circonstances de ces mises en commun : c'est positif.

Notre nécessaire novation est possible. nous tous la souhaitons, elle ne peut être le fait d'un seul, que ce soit son système ou notre tolérance. Le renouveau ne sera fera qu'à tous, dans une sereine et heureuse répartition des rôles et même invention de beaucoup encore innommés.

Recevoir de vous critiques, suggestions et apports - ainsi sur la fiscalité locale, la diminution du nombre de nos circonscriptions électorales, de nouvelles répartitions des compétences entre collectivités et entre celles-ci et l'Etat - m'honorera et m'aidera. J'ai foi en nous, j'essaie, comme je peux, de nous la rendre encore plus sensible et motivante.

Pardonnez-moi d'avoir pris de votre temps, dites-moi - s'il vous plaît - quelles rédactions plus précises ou d'objet unique peuvent vous être utiles.

                                                                                                                                                                                 Bertrand Fessard de Foucault 
- ancien élu municipal à Pontarlier (1983-1989) et à Surzur (Mobihan 1995-2001) - expérience aussi des prospections et contentieux de nos entreprises à l'étranger


[3] - Le 09/06/2017 à 10:24, B.  a écrit :

Ami très cher,

Il me manque pour comprendre la situation politique de la France actuelle, l'analyse de mon père qui n'est plus.

La « révolution » soft et bourgeoise de Macron ringardise une classe politique -droite et gauche – discréditée par l'inaction et la corruption. Le succès d'En Marche est celle d'une alternative « raisonnable » au choix des extrêmes.

Un Président brillant succède à un médiocre. Rien dans ses dires ou actions n'est jusqu'à présent critiquable. Fierté retrouvée, même pour ceux qui comme moi n'ont pas voté pour lui.

Il ne résistera pas à la tentation patronale de briser le Code du travail. Ni les syndicats, ni les salariés ne tiendront le front. Cette violence se fera habilement et en douceur. Le peuple n'est pas en révolte, pas encore, il est résigné : angoisse du chômage, peur des musulmans, du réchauffement climatique, des perturbateurs endocriniens...

Le calme et le sourire de Macron rassurent. Nous y verrons plus clair dans un an.

Observateur du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, mon inquiétude est grande des conséquences pour la France. Le chaos et la barbarie se répandent dans tout le monde arabe. L'inhumain gagne chaque jour du terrain et se rapproche de nous.

L'an dernier près de Kasserine en Tunisie. Un berger de 13 ans ramène dans un sac en plastique la tête tranchée de son cousin qui avait refusé de collaborer avec les maquisards salafistes. La presse s'indigne, la famille est reçue à Carthage ; Président et gouvernement rassurent... La semaine dernière, le frère cadet a été égorgé dans les mêmes conditions ! Le message est clair :  l'État islamique fait la loi sur une partie de la Tunisie.

En Libye, à la guerre entre tributs s'ajoutent l'abominable traite des noirs qui tentent de gagner l'Europe. En Algérie, le pays étouffe sous la corruption et l'incurie. L'armée est surarmée tout comme celle du Maroc qui lui fait face. La confrontation est une menace permanente dont nul ne mesure les conséquences pour la France ?

N'ayant pas votre talent d'analyste, j'arrête ici mes réflexions de café du commerce avant qu'elles ne vous lassent.

Pour autant, je ne suis pas pessimiste, mon petit savoir de l'Histoire de France, la contemplation quotidienne de nos monuments, l'affection de mes jeunes enfants que je prépare à un avenir en Grèce d'où vient leur maman... me réconfortent.

Chaleureusement,

Hedy


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